mardi 4 décembre 2012

Chômage : le Munich social continue


La semaine dernière, les dernières statistiques du chômage ont rappelé la triste réalité du marché de l’emploi en France : 45 000 chômeurs de plus en catégorie A et 71 000 de plus si on compte les catégories B et C. Le sinistre record de 1997 devrait être battu en 2013…



Une boucherie sociale

Le record du nombre de chômeurs (catégorie A) remonte à janvier 1997, après le plan d’austérité (déjà) décidé par Alain Juppé et Jacques Chirac à l’automne 1995, en contradiction avec le discours de la campagne présidentielle. A l’époque, 3,205 millions de chômeurs étaient recensés. Nous sommes aujourd’hui à 3,103 millions. Etant donné le rythme de progression du chômage aujourd’hui, ce triste record devrait être battu fin février 2013 avec les chiffres de janvier.

Pire, ce chiffre ne recouvre qu’une partie de la réalité puisque si on ajoute les catégories B et C, on atteint le chiffre colossal de 4,587 millions de demandeurs d’emplois, environ 15% de la population. Avec le plan d’austérité, le cap des 3,5 millions de chômeurs catégorie A (et 5 millions avec les catégories B et C) devrait être dépassé l’an prochain malgré les quelques mesurettes gouvernementales. Le record de taux de chômage, de 11,2% devrait également être battu.

Mais derrière ces froides statistiques, il faut penser à tous les drames humains que provoque le sous-emploi. Le nombre de vies brisées par l’impossibilité de trouver du travail. Car il faut être clair, la grande majorité des personnes au chômage aujourd’hui cherchent du travail mais n’en trouvent pas car nos dirigeants n’en font pas leur priorité. Pourtant, le plein emploi devrait être la priorité absolue des gouvernements, celle qui passe avant toutes les autres car il est un ciment de la société.

La passivité de nos dirigeants

Malheureusement, nos dirigeants, y compris « socialistes », en ont décrété autrement. Pierre Moscovici semble bien plus préoccupé par la réduction des déficits publics, l’avis des marchés et la compétitivité de notre pays que par la réduction du chômage qu’il semble remettre à la main invisible du marché. Mario Draghi reconnaît que les plans d’austérité vont avoir des conséquences négatives sur l’activité (et donc le chômage), mais pour lui, il n’y a pas d’autre possibilité.

Pourtant, quand il s’agit de trouver des solutions fortes et originales pour aider les banques ou sauver leur veau d’or, l’euro, là, ils sont littéralement prêts à tout, comme le reconnaît le président de la Banque Centrale Européenne. Quand les banques manquent de liquidités, la BCE créé la bagatelle de 1000 milliards d’euros pour les refinancer, sans la moindre contrepartie. En revanche, la même BCE met des conditions drastiques à son aide (au compte-goutte) aux gouvernements.

En 1993, Philippe Séguin disait que « la préoccupation de l’emploi demeure seconde dans les choix qui sont effectués, reléguée qu’elle est après la défense de la monnaie, la réduction des déficits publics, le productivisme ou la promotion du libre-échange. En réalité, je pèse mes mots, nous vivons depuis trop longtemps un véritable Munich social ». Le gouvernement socialiste tombe dans les mêmes travers que ces prédécesseurs. En semant l’austérité, il ne récoltera que plus de chômage, comme Nicolas Dupont-Aignan l’a dit dans un communiqué.

Philippe Séguin avait raison en 1993. Mais le PS et l’UMP n’ont pas progressé d’un iota dans leur réflexion. Et ce n’est pas faute de manquer de solutions : dépréciation de la monnaie, plan de relance financée par la monétisation, protectionnisme… Mais le politiquement correct passe avant la vie de millions de chômeurs.

34 commentaires:

  1. Quelle triste réalité nous sommes en train de vivre, due à l'aveuglement de technocrates vivant dans leur bulle et complètement inconscients des drames qu'ils provoquent...où cela s'arrêtera-t'il?

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    1. Je n'avais pas vu cette réaction lorsque j'ai commenté... Elle illustre parfaitement ce que j'ai voulu démontrer dans mon premier commentaire ci-dessous.

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  2. Cher Laurent,

    Si je comprends ton indignation devant le fléau social qu'est le chômage, je suis toutefois gêné par la façon dont tu le présentes: à te lire, nos gouvernants ne seraient que des criminels en puissance, indifférents aux souffrances de leurs administrés.

    Comme sans doute la plupart des lecteurs de ce blog, je crois moi aussi que Philippe Séguin avait raison. Mais je pense que tu as tort de présenter les solutions que tu portes comme des évidences.

    Par exemple, on pourrait avec justesse t'opposer que la dépréciation de la monnaie n'est en rien suffisante pour relancer la machine économique, que le protectionnisme a également des effets très négatifs et a pu se révéler catastrophique, ou bien encore que la monétisation que tu préconises ne servira à rien d'autre qu'à remplir le tonneau des danaïdes.

    Aisni, dire comme tu le fais que "le politiquement correct passe avant la vie de millions de chômeurs" me choque profondément: si peut-être certains responsables politiques cyniques agissent ainsi, c'est très loin d'être la majorité. Par exemple, si aujourd'hui encore l'euro par est défendu par la très grande majorité de nos élites au sens large c'est parce qu'ils sont intimememnt persuadés des avantages de la monnaie unique.

    En bref, je crois que ce n'est pas en répondant par des anathèmes à nos contradicteurs que nous convaincrons qui que ce soit.

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  3. Les avantages de l'€uro? Mais quels sont-ils? On devait connaître le plein emploi, ce n'est pas un anathème que de qualifier la situation d'échec. On devait connaître la maîtrise de l'inflation, ce n'est que trucage d'indices, la réalité du panier de la ménagère est tout autre. On devait connaître la progression sociale, c'est l'inverse auquel nous assistons. La paix sociale? Les foyers de tension se multiplient, à vouloir affamer les peuples, à favoriser le corporatisme, à désigner les fonctionnaires comme responsables de nos déficits, tout est ciment d'un probable soulèvement des peuples d'Europe, il est bien loin le prix Nobel de la paix. Laurent PINSOLLE en s'appuyant sur les propos de Philippe SEGUIN ne fait que décrire la réalité de la situation et les solutions proposées ont le mérite d'être formulées ce qui contredit les déclarations que nous ne sommes capables que de proférer des anathèmes

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    1. Votre réaction est intéressante en ce que vous êtes si hermétique aux arguments de vos contradicteurs que vous en venez à dénier toute pertinence à leurs arguments les plus élémentaires.

      Si la monnaie unique s'est faite, c'est parce que des pays échangeant entre eux dans des proportions très importantes ne pouvaient plus supporter (ou du moins ont jugé ne plus pouvoir supporter) la fluctation des changes.

      Quoique vous en disiez, l'inflation est resté faible en France (et les sempiternelles accusations de trucage contre l'INSEE m'énervent).

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  4. Les néochartalistes (comme d'ailleurs les keynésiens) proposent qu'en période de récession ou de fort chômage l’État soit l'employeur en dernier ressort.
    http://frappermonnaie.wordpress.com/ et même des économistes du FMI reconnaissent la pertinence du 100% Money : http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2012/wp12202.pdf

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  5. Désolé mais Philippe Seguin a fait une belle analyse prospective mais dans les faits il l'a entériné en refusant de poursuivre le combat!
    Quant au présent je pense que Jacques Sapir a raison quand il dit sur son blog que l'on aurait du envisager non pas simplement le cas de Florange tout seul mais le problème de la sidérurgie en France à travers le comportement de prédateur financier qu'est Mittal qui aurait du être sanctionné par une nationalisation complète de ses activités en France.
    Je crains que nous ne buvions le "calice" européen juqu'à la lie et que le pire ne nous soit guère évité.Jusqu'en 2017!

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  6. Tythan, votre avis à peu d'importance , les faits sont là et il suffit de les comprendre ! Ce que fait Laurent en s'exprimant! La souffrance des peuples ne justifie aucun argument ! Soit vous êtes de leur côté et vous arrêtez leur souffrance soit vous les persécutez. Tout le reste c'est du bavardage de salon, ce qu'est devenu la bureaucratie européene!

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    1. Si mon avis a peu d'importance, je comprends mal pourquoi dans ce cas vous vous donnez la peine de le commenter.

      Je m'inscrit totalement en faux lorsque vous écrivez que "la souffrance des peuples ne justifie aucun argument": si vraiment il en était ainsi, étant donné que cette souffrance a toujours existé, jamais personne ne serait jamais donné la peine de penser.

      Lorsque je lis vos propos, j'y vois l'illustration de ce que je dénonce: ce que je souhaite, c'est qu'on sorte des anathèmes et des vérités assénées. Le débat, c'est le fondement de la démocratie. A nous, mais aussi à vous, qu'il ne sombre pas dans les imprécations ou dans le bavardage de salon.

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  7. Investir dans Florange pour moderniser ne parait pas très pertinent puisque les activités chaudes de la sidérurgie pour des raisons d'efficacité logistique doivent plutôt se trouver en bord de mer. D'autre part, les émergents producteurs de minerai pour des raisons aussi d'efficacité le transforment de plus en plus sur place.

    Par ailleurs, mieux vaudrait permettre la reconversion et la mobilité géographique des licenciés plutôt que de s'accrocher à un site obsolète. Je ne vois pas bien l'utilité des actions de Montebourg, beaucoup de bruit pour pas grand chose. La tendance longue de l'industrie, partout dans le monde, sera une baisse des emplois du fait de l'automatisation. Comme ça a été le cas pour l'agriculture. Avec probablement une relocalisation des centres de fabrication près de leurs marchés, mais avec de moins en moins de personnel pour les faire fonctionner.

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    1. Vous condamnez la sidérurgie lorraine, du moins ce qu'il en reste avec bien de la légèreté.C'est aussi l'argument de Mittal de condamner Florange après Gandrange pour une rentabilité insuffisante et en raison de la récession économique à laquelle la sidérurgie est très sensible. Il faut aussi penser au delà du court terme.

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    2. le problème c'est que la sidérurgie lorraine, c'est une époque ou il y avait sur place des mines de charbon et de fer, exploitations qui sont toute fermées aujourd'hui. Donc maintenant nous somme obligés d'importer ces matières premières et désolé mais dans ce cadre les usines de Fos et Dunkerque sont effectivement plus pertinentes (ce d'autant plus que du fait du marasme de l'industrie automobile notre consommation d'acier diminue). Pour faire revivre cette région de lorraine, on n'a qu'a par exemple délocaliser un ministère par exemple, ce qui permettrait en plus de désaturer une ile de France qui devient invivable.

      Protectionnisme et défense de l’intérêt et de l'industrie nationale oui bien sur, mais tout en restant logique et rationnel SVP!

      red2

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    3. Délocaliser un ministère, c'est une bonne idée! Mais la Présidence c'est encore mieux!

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    4. ok, "décentralisé" aurait été mot mieux choisit. Je pense qu'on devrait vraiment penser à cette possibilité, on ferait de grandes économies en quittant notre capitale complétement saturée et redonnerait vie à des régions en totale détresse économique. C'est de l'amenagement du territoire en fait (et cela aurait aussi l'avantage de faire dégonfler la tête de certains parisien et de nous éviter un scenario à la catalane).

      red2

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    5. Même décentralisé en Lorraine un ministère ou la Présidence c'est trop près de l'Allemagne étant donné le tropisme voire la névrose allemande, comme dit Emmanuel Todd, de nos élites de droite comme de gauche puisqu'Hollande a fait ratifié le traité Merkozy.

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  8. Anonyme4 décembre 2012 12:14

    Vous n'amenez aucun argument ni de court terme, ni de long terme, contrairement à mon commentaire.

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    1. Tout de même la sidérurgie lorraine a survécu 20 à 30 ans à la disparition des mines de charbon et de fer ce qui tend à invalider votre argumentation. L'importation de charbon et de fer peut très bien se diriger vers la Lorraine, il n'y a pas de fatalité! C'est un choix ou un non choix politique et économique!

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  9. Tythan :
    Votre réaction est intéressante en ce que vous êtes si hermétique aux arguments de vos contradicteurs que vous en venez à dénier toute pertinence à leurs arguments les plus élémentaires.

    Voilà une réplique qui ne m'a pas coûté chère, mais que je pense personnellement sincèrement juste .

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    1. @ Raphaël

      Je trouve désolant de constater dès qu'une idée un tant soit peu différente de la doxa qu'on lit ici sur ce blog apparaît, on se retrouve confronté à des réactions indigentes, à la limite de la correction.

      Je crois au contraire être quelqu'un d'extrêmement ouvert et toutes mes réactions sur ce blog en témoignent.

      Même si bien sûr elles sont diversement appréciées. Malheureusement, il est sur internet comme dans la vie: certaines personnes ne supportent pas d'être contredites. Contrairement à beaucoup, je lis tous les arguments que l'on m'oppose, et j'en tiens compte.

      Contrairement à ce que vous dites, je n'ai jamais dénié toute pertinence aux arguments de mes contradicteurs. Au contraire même: je suis favorables aux mesures préconisées par Laurent. J'invitais simplement Laurent, mais aussi quelques commentateurs précédents, à plus de modération. A présenter les choses de manières à convaincre ceux qui ne sont pas d'accord.

      Et je vois mal ce qui a pu sucité chez vous une telle réaction hostile.

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  10. @ Anonyme

    Bien d’accord. Je pense que c’est exactement cela : aveuglement, bulle et inconscience…

    Cher Tythan,

    Je me souviens parfaitement de la phrase de Séguin. J’avais exactement le même sentiment que lui il y a 19 ans. Et depuis, chose incroyable, rien n’a changé. Le PS et l’UMP n’ont rien appris. J’ai veillé à être modéré dans mes propos, j’aurais pu être beaucoup plus dur. C’est parce que je crois que ce n’est pas volontaire. Comme le dit le commentateur précédent, c’est la conséquence d’un aveuglement, d’une bulle et d’une inconscience.

    Sur les solutions, je ne suis pas d’accord. La dépréciation de la monnaie est un outil commun en économie, utilisé par de nombreux pays depuis 5 ans : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Suède, Pologne… Et bien plus encore si on remonte dans notre histoire récente. Le protectionnisme est un des outils majeurs du développement du Sud-Est asiatique. La monétisation est utilisée aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Japon…

    Quand je dis « le politiquement correct passe avant la vie de millions de chômeurs », je ne dis pas que les hommes politiques envoient sciemment des millions de personnes au chômage en sachant qu’il y a pourtant une alternative. Je dis que le politiquement correct a plus d’importance pour eux que la vie des millions de chômeurs. Le niveau du chômage devrait provoquer une remise en question des dogmes économiques. Ce n’est pas le cas, et c’est stupéfiant.

    Je n’ai pas cherché à être dans l’anathème (j’avais envie d’être plus dur) ni ai l’impression de l’être.

    @ Claude et Tythan

    Les avantages de l’euro sont totalement négligeables aujourd’hui par rapport aux inconvénients. La zone euro échangeait déjà sans problème entre elle avant la monnaie unique, qui n’a pas vraiment accéléré le mouvement.

    Sur l’inflation, le problème c’est qu’une moyenne ne veut pas forcément dire grand chose. Il peut y avoir de grandes disparités entre les ménages (selon les revenus mais aussi le statut de locataire ou non, la région d’habitation).

    Et de nombreux économistes ont prévenu des problèmes qu’allait poser la monnaie unique. Les dirigeants européens n’ont pas écouté. Tout avait été dit il y a 20 ans.

    @ A-J H

    Merci. Il est temps que je fasse un papier sur le néochartalisme !

    @ Cording

    Je crois que l’essentiel, ce sont les idées. Après, chacun essaie de les servir du mieux qu’il peut. Il s’est battu, en 1992 et en 1995, deux batailles majeures pour nos idées. Bien d’accord avec Sapir.

    @ Olaf

    Site obsolète ou site moins profitable qu’en Pologne où les salaires sont 5 fois moins élevé ? Est-ce si évident ? Et du protectionnisme pourrait justifier la production à Florange. Là, il ne s’agit pas d’automatisation, mais bien plus de délocalisations pour profiter de salaires plus bas avec constitution d’un déficit commercial.

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    1. Cher Laurent,

      Je comprends ta réaction, qui est tout à fait naturelle venant de quelqu'un qui prêche dans le désert depuis des années. Mais lorsque tu indiques que tu crois être resté très modéré, je pense qu'il est de mon devoir de te dire qu'à mon sens, c'est l'inverse.

      Sur les solutions, il n'y a pas de désaccord entre nous et ce que tu dis est très juste. J'ai simplement indiqué que les solutions que nous préconisons ont des contre-arguments. Auxquels tu ne réponds pas vraiment, ou en tout cas de manière trop brutale.

      Tu as raison de t'indigner de l'absence de remises en cause de politiques économiques érigées en véritables dogmes. Mais, pour arriver justement à faire émerger le débat, il faut cesser de dépeindre en "bouchers" (je caricature) nos contradicteurs.

      Sur un autre sujet, je vois que tu annonces un papier sur le néo-chartalisme. A titre personnel, je ne suis pas sûr que ce sujet très théorique ait un quelconque intérêt pour un responsable politique. Mais après tout, c'est ton choix. Je me permets simplement d'insister sur la nécessité de te baser sur des sources sérieuses et crédibles.

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  11. Ce matin, j'ai écouté l'intervention de François Baroin sur France-Culture. Voici ce que le producteur de l'émission attendait de lui :

    « Et, puisque vous étiez aux commandes de Bercy durant plusieurs années, vous faites partie de ceux qui ont vécu la crise de l’intérieur, nous attendrons donc votre commentaire sur le bras de fer actuel entre le gouvernement et Arcelor Mittal. Je rappelle que vous avez publié récemment Journal de crise aux éditions Lattès. Finalement qu’il s’agisse de crise politique ou économique, il faudra nous donner votre diagnostic et vos solutions ce matin… »

    Eh bien, cela paraît presque incroyable mais François Baroin a trouvé le moyen de ne pas parler une seule fois de l'explosion du chômage en France !

    Quand on lui demande de commenter la nouvelle qu'en Italie, les parents d'élèves doivent désormais amener eux-mêmes le papier toilette dans les écoles, il répond que, bien sûr, c'est triste mais que cette situation ne durera pas...

    Pourtant, Baroin est loin de représenter ce qui se fait de pire à l'UMP. Il paraît intelligent et se dit toujours "gaulliste". Alors, je m'interroge : qu'est-il arrivé à des gens comme Baroin pour qu'ils en arrivent à une telle insensibilité sociale, à une telle cécité ?



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    1. Arrêtez de vous raconter des histoires! Il y a belle lurette que l'UMP ni feu la RPR n'avait plus rien à voir avec le gaullisme! Ce n'était qu'un ultime débris d'un pompidolisme dégénéré par la mondialisation néolibérale dont l'UE est le cheval de Troie. De plus le succès du FN version Jean-Marie puis MLP depuis plus de 30 ans est le signe éclatant de la mort politique du gaullisme. Sarkozy en était la traduction la plus significative.
      Cependant Nicolas Dupont-Aignan avec un certain succès redonne vie à un gaullisme authentique sans avoir le monopole de cette pensée politique.

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  12. LP

    Mittal licencie bien plus massivement en Ukraine où les salaires ne sont probablement pas plus haut qu'en Pologne. C'est la baisse de commandes due à l'affaissement de l'économie qui est le principal problème :

    "Dans cette usine située dans la région de Dnepropetrovsk (est du pays), le groupe a réduit le nombre d'employés d'environ 55.000 en 2007 à environ 38.000 actuellement.

    Nous avons appris que la direction a l'intention de faire passer le nombre d'emloyés à 12.600, s'alarme le syndicat."

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  13. Ils sont prêt a tout pour sauver l'euro car c'est un des puissant levier pour créer une ue fédérale le nauséeux attali ne s'en cache même pas
    http://www.dailymotion.com/video/xlq4n4_jacques-attali-la-creation-de-l-euro-bfm-23-septembre-2011_news

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  14. Sinon, l'un des problèmes n'est pas tant les salaires, mais l'accroissement du coût du capital, passant de moins de 3% de la VA à 9%, au lieu d'être utilisés sous forme d'investissements dans l'amélioration des produits et des procédés, de primes salariales... On peut quasiment parler d'une stérilisation croissante de l'économie :

    http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2012/12/04/le-capitalisme-de-dividendes-lettre-a-keynes-et-des-super-documents-sur-la-dette-publique/

    http://thinkprogress.org/economy/2012/12/03/1270541/corporate-profits-wages-record/?mobile=nc

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  15. Autre sujet, prospective :

    "Au total, dans une dizaine d’années, l’Allemagne se trouvera peu dépendante du reste de la zone euro. Flash 2012"

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=67283

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    1. Comme souvent, les notes de P. Artus sont interessantes,
      (malgre le fait que je desapprouve son optique liberale et pro-euro).
      On peut donc penser que la situation actuelle va durer encore 10 ans, jusqu'a ce que l'Allemagne quitte le navire (Todd disait 5 ans je crois), mais la France sera deja KO a ce moment-la :-((

      Je crois que la France sera la derniere a reagir, en s'accrochant a l'Euro et aux politiques mainstream jusqu'au bout... :-((

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  16. http://alienaeconomics.blogspot.com/2012/03/lepouvantable-nairu-est-toujours.html


    "L’épouvantable NAIRU est toujours d’actualité ! Je pensais – de façon optimiste – qu'il disparaîtrait comme il était venu ! Mais désolé de décevoir. Certains économistes n'apprendront tout simplement jamais. Hier l'ABS a sorti les dernières données de la base de données du Modèle du Trésor Australien (MTA, Australia Treasury Model, TRYM) . Vous pouvez l'obtenir ici. Parmi les diverses choses de grand intérêt que vous pouvez trouver dans cette base de données, est l'estimation par le modèle MTA du Trésor du soi-disant NAIRU. Cela a l'air effrayant. Eh bien, le NAIRU (Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment) signifie Taux de Chômage Non-accélérant d'Inflation et a une place centrale dans la mythologie néo-libérale. Le NAIRU est un élément important du modèle MTA et influence les résultats et les simulations de politique économique. Donc, quelle confiance devons-nous placer dans cet important élément du processus de politique économique?
    Réponse: pas beaucoup ! Ma conclusion : tout modèle reposant sur le NAIRU est une connerie !"

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  17. Patrick ARTUS : «Si la France est en difficulté, toute la construction de soutien de la zone euro s’effondre» :

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=67302

    Citation : « La France doit être perçue par les marchés financiers, ce qui est le cas aujourd’hui, comme un émetteur de grande qualité, pour pouvoir garantir avec l’Allemagne les mécanismes de secours financiers de la zone euro (EFSF-ESM, BCE). Heureusement, la perception de la dette publique de la France par les marchés financiers est décorrélée de la situation structurelle (très dégradée) de son économie : croissance potentielle faible, pertes de parts de marché, recul de la compétitivité et de la profitabilité, recul du niveau de gamme et du progrès technique, désindustrialisation, marché du travail non concurrentiel. Il faut donc absolument, pour la stabilité de la zone euro, que la France améliore la situation structurelle de son économie avant que la perception de la France par les marchés financiers ne se recorrèle à la situation structurelle réelle de son économie ».

    Heureusement que les marchés financiers sont parfois aveugles !

    Saul



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    1. Saul
      La France est le premier client de l'Allemagne et vice-versa. En clair: si la France va mal, si elle s'enfonce dans une spirale qui tire vers le bas, l'Allemagne n'en sortir pas indemne. L'Allemange seule ne pourra contribuer à financier l'agonie lente de l'euro.

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  18. En lien avec le chômage, la relation entre l'immobilier et la production industrielle :

    «La hausse des prix de l'immobilier a augmenté les marges des entreprises du BTP. Ce faisant, leur plus grande attractivité pour les investisseurs s'est faite au détriment des entreprises industrielles tournées, elles, vers l'exportation», explique Rafal Kierzenkowski. Cette course à l'échalote se transforme rapidement en cercle vicieux. La baisse continue des marges conduit les entreprises à rogner sur leur budget en recherche et développement, ce qui signifie qu'elles sacrifient leur compétitivité hors prix, la qualité et l'innovation. Bref, Vinci se porte comme un charme quand Peugeot est au bord du gouffre.

    http://www.marianne.net/Immobilier-la-bulle-coince-en-Allemagne_a224840.html

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  19. Impossible de déposer un commentaire chez Marianne2 suite à votre article. Que se passe-t-il?

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  20. @ Cher Tythan,

    Sur les contre-arguments aux solutions que nous proposons, j’ai déjà consacré de nombreux papiers et je ne peux pas reprendre à chaque fois tout depuis le début.

    Note une chose sur ma présentation du débat : alors que certaines personnes affirment que tout ce qui est fait le serait de manière totalement volontaire et consciente, je cherche à expliquer pourquoi nos dirigeants font ces choix (phénomène de bulle, conformisme idéologique…).

    Le néochartalisme est une théorie monétaire dont parle The Economist et le FMI, ce qui mérite de s’y attarder.

    @ Marc-Antoine

    Bien d’accord : bulle et conformisme intellectuel… En effet, il n’y a plus grand chose à voir avec le gaullisme, à part une petite nostalgie.

    @ Olaf

    Merci pour l’information et les liens, qui rejoignent un papier sur lequel je travaille.

    @ Anonyme

    On peut espérer que d’autres pays (Grèce, Italie, Espagne…) prennent l’initiative du démontage de l’euro.

    @ Aliena

    Complètement d’accord. Le NAIRU est une monstruosité économique et sociale.

    @ Saul

    Oui, mais au pays des aveugles, les borgnes sont rois. C’est encore ce que nous sommes aujourd’hui, malgré tout.

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