dimanche 16 septembre 2012

Fed, BCE : ces banques centrales qui nous gouvernent


Jeudi soir, Ben Bernanke a annoncé une nouvelle vague de mesures de soutien à l’économie. Devant des gouvernements impuissants et souvent résignés à l’austérité, le poids pris par les banques centrales pose un immense problème démocratique, récemment souligné par Joseph Stiglitz.

Après la BCE, la Fed à la rescousse

Il y a une semaine, c’était Mario Draghi qui annonçait des mesures de « soutien » à la zone euro. Passons sur le fait que beaucoup de journalistes relaient extrêmement mal l’information, le Figaro évoquant un « programme de rachat illimité de dettes d’Etat en faveur de l’Espagne et de l’Italie ». En réalité, ces deux pays ne peuvent pas encore en profiter (il faudra passer par les fourches caudines du MES) et cela ne concerne que les obligations de 2 à 3 ans.

Cette semaine, c’est la Fed qui a annoncé de nouvelles mesures de soutien à l’économie. Comme le rapporte le Figaro, la banque centrale étasunienne avait déjà consacré la bagatelle de 2300 milliards de dollars au rachat de créances publiques en 2008 et 2010. Ben Bernanke avait également lancé l’opération Twist, qui consistait à vendre des titres à court terme pour acheter des titres à long terme et faire baisser le taux de ces derniers pour faciliter le financement de l’économie.

Là, il a annoncé un programme de rachat d’obligations immobilières, à hauteur de 40 milliards de dollars par mois, ainsi que la poursuite de l’opération Twist et le maitien de taux au plancher jusqu’à mi-2015 au lieu de mi-2014. Le président de la Fed a souligné que ces mesures étaient prises dans le cadre du double mandat de la Fed, qui, contrairement à la BCE, ne se limite pas à la maîtrise de l’inflation, mais a également pour objectif un soutien au plein emploi, en souvenir des années 30.

Un immense problème d’aléa moral

Tout ceci pose de très nombreux problèmes. Même s’il faut reconnaître que l’action de la Fed est plus équilibrée puisqu’elle soutient également la croissance et l’emploi (contrairement à la BCE, qui ne s’en soucie pas), ces nouvelles opérations ne feront pas grand chose pour épargner aux peuples les souffrances qui leur sont imposées par les plans d’austérité en Europe. Hier, en Espagne comme au Portugal, les peuples défilaient contre les plans d’austérité.

Le problème avec tout cela est que 90% des bénéfices de ces actions vont au système financier et bancaire. En clair, les banques centrales sont prêtes à tout pour sauver les banques. Notre système économique tourne aujourd’hui pour la finance alors que cela devrait être l’inverse. Pire, les gouvernants n’ont absolument rien fait pour changer cela malgré la grave crise financière des dernières années, contrairement aux belles déclarations de la gauche comme de la droite.

Et l’importance du rôle des banques centrales pose un gros problème, pointé par Joseph Stiglitz dans son dernier livre quand il écrit « nous devons reconnaître que les décisions d’une banque centrale sont essentiellement politiques ; elles ne doivent pas être déléguées à des technocrates ». Il est totalement anormal que des décisions aussi importantes et autant d’argent soit utilisé sans le moindre contrôle démocratique. C’est à l’Etat que doit revenir la gestion de la monnaie.

Il est proprement révoltant de voir d’une part des peuples manifester contre des plans d’austérité qui détruisent leurs emplois et leur condition de vie et d’autres parts, des marchés profiter des plans décidés par les banquiers centraux. Notre système ne tourne pas rond. Il faut le renverser.

22 commentaires:

  1. Oui, c'est absurde, on a voulu rendre les BC indépendantes du politique, maintenant elles sont sous la coupe idéologique des financiers...

    La BCE finance la finance alors qu'elle pourrait directement financer la relance d'activités concrètes utiles d'investissements en Europe. Ce que les banques privées ne font plus.

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  2. Les gouvernements et les banques centrales appliquent tous les préceptes de Friedman qui prétendait que la crise de 29 provenait d'erreurs de politique monétaire... l'obsession de Friedman et de ses continuateurs était d'éviter que l’État étende son rôle dans l'économie ; la Fed et la BCE arrosent sont prêts à inonder autant que nécessaire l'économie de liquidité pour ranimer une régulation spéculative moribonde et ainsi éviter que les États engagent des mesures directes de relance et de réorganisation économique. Cela peut prendre la forme du laxisme monétaire de Bernanke ou du social-sadisme du gouvernement allemand... mais fondamentalement c'est bien la même orientation néolibérale.

    @Olaf
    "La BCE finance la finance alors qu'elle pourrait directement financer la relance d'activités "

    Elle pourrait, certes, mais ce serait une confusion des rôles problématique. La Banque Centrale doit superviser et réglementer le système bancaire, fournir les liquidités nécessaires sans tomber sous la dépendance des banques privées (aléas moral).

    Elle pourrait par exemple maintenir un refinancement "normal" à un taus raisonnablement faible et remplacer son refinancement actuel par achat de titres douteux par l'achat d'action des banques privées - les engagements douteux seraient ainsi sanctionnés par une nationalisation de fait jusqu'à que le contexte soit favorable à une rétention de liquidités par revente de ces actions dans le public. Dans le même temps, les plans de relance seraient mis en œuvre par des institutions publiques qui pourraient sans problème se financer auprès des banques de second rang - les banques privées auraient tout intérêt à placer leurs liquidité auprès d'emprunteurs publics à solvabilité garantie.
    Il n'est donc ni nécessaire ni souhaitable de transformer la banque Centrale en "super-banque".

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    1. Votre proposition serait plus acceptable vis à vis des statuts. Mais rien est fait dans ce sens. Les injections monétaires sont stérilisées...ne servent à rien, à part jouer la montre en pensant que l'orage va passer.

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  3. Assouplissements quantitatifs et monnaie de singe :

    http://la-chronique-agora.com/assouplissements-quantitatifs-et-monnaie-de-singe/

    Pour relativiser ce que dit cet article, qui est exact, l'assouplissement quantitatif permet quand même aux Etats Unis d'affaiblir le dollar dans le but de favoriser leurs exportations et, dans les années 2000, l'envolée de l'euro par rapport au dollar a été une des causes qui s'ajoutant à d'autres ont conduit au désastre actuel constaté dans plusieurs pays de la zone euro dont la France.

    L'assouplissement quantitatif pratiqué par les Etats Unis et la Grande Bretagne permet que les intérêts des emprunts d’État de ces pays ne s'envolent pas sur les marchés. Si elle était rentrée dans l'euro, la grande Bretagne se serait retrouvée dans les pays en crise avec des taux d'intérêt très élevés pour se financer sur les marchés, ce que sa banque centrale lui a épargné :

    http://www.youtube.com/watch?v=xHOLvQxb2A8

    http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2012/02/09/la-banque-d-angleterre-fait-marcher-la-planche-a-billets_1641346_1581613.html

    Saul

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    1. @ Saul,

      "L'assouplissement quantitatif pratiqué par les Etats Unis et la Grande Bretagne permet que les intérêts des emprunts d’État de ces pays ne s'envolent pas sur les marchés."

      Absolument. Là est pour les non-initiés l'entier paradoxe de la situation : le rôle assuré de prêteur en dernier ressort des "authentiques" Banques centrales que sont celles des USA, UK et Japon - ce qui implique de manière implicite qu'il n'y ait pas de limite à ce qu'elles fassent tourner la planche à billet si besoin se faisait sentir - tue dans l'oeuf de facto toutes velléités d'attaques spéculatives sur leurs monnaies respectives par les marchés financiers.

      Choses que les marchés ont parfaitement bien intégrés eux, puisqu'ils se servent des contradictions intrinsèques à la zone euro - le fait que précisément la BCE ne puisse remplir le même rôle dans la mesure où il n'y a pas de consensus des différents Etats-membres sur ce sujet, pour des causes éminemment anthropologiques - pour l'attaquer incessamment et non moins rationnellement en renchérissant le coût du refinancement des pays les plus en difficulté.

      Ce qui ne manque pas d'alimenter une spirale notoirement malsaine puisque cela participe à accentuer de manière sensible leurs difficultés en entamant leur capacité de financement, difficultés qui logiquement ne pourront que croitre à l'avenir. Jusqu'à l'implosion de ladite zone provoquée par la sortie, concertée ou non, multilatérale ou non, de tout ou partie de ces pays. Ou lors par les pays les moins en difficultés qui considéreraient que la farce a assez duré et que les conditions qu'on leur propose, par exemple un changement de statut de la BCE, ne sont plus tolérables puisque ne défendant plus suffisamment leurs intérêts économiques et financiers immédiats.

      Ce qui signe d'ailleurs les limites du discours sur l'éventuelle solidarité européenne, solidarité qu'il faudrait "améliorer" (si tant est que cela soit possible, c'est à dire admissible d'un point de vue socio-culturel à l'échelle de la zone euro) d'un facteur 20 ou 30 pour viabiliser a minima la monnaie unique.

      Mon avis est que nous courrons à un défaut massif et généralisé sur l'ensemble de la zone. Et que les encours et engagements actuels de la BCE inscris dans son bilan de part son soutien grandissant des pays en difficulté (soutien qui au passage est une forme déguisée de monétisation), créances dont il faut rappeler que les banques centrales nationales en sont les dépositaires en dernière instance, et bien ses créances seront purement et simplement effacées lors de l'implosion prévisible de l'euro, concomitamment au démantèlement d'une BCE qui aura perdu toute raison d'être.

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    2. "nous courrons à un défaut massif et généralisé sur l'ensemble de la zone"

      Et pourtant... les actuels niveaux d'endettement ne sont pas exceptionnels et pourraient être résorbés grâce à une politique cohérente de relance. Le défaut, contrairement à ce qu'on dit parfois un peu légèrement, fragilise les rapports financiers, y compris ceux qui ne sont pas spéculatifs, par les anticipations défavorables qu'il entraîne.
      Pour l'Argentine, dont la dette était libellée en dollar, c'était la seule solution. La plupart des pays européens pourraient en revanche convertir sans trop de difficulté leur dette en euro dans leur monnaie nationale restaurée.

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    3. Non une politique de relance n'y suffirait pas, même si elle elle infiniment plus souhaitable que l'austérité généralisée (qui est un suicide), puisque elle ne résout en rien le problème que pose la monnaie unique en tant que telle, c'est à dire en tant qu'elle crée les conditions de taux d'intérêt et de change s'appliquant uniformément sur l'ensemble de l'espace de la zone.

      En cela Sapir a raison : on ne pourra rien résoudre en ne s'attaquant qu'aux effets de la crise de système (la crise de solvabilité, puis de liquidité) par des mesures mêmes hétérodoxes (eurobonds, monétisation etc...), alors qu'il conviendrait de s'attaquer aux causes immédiatement identifiées que sont la crise de compétitivité fondamentalement entrainée par une divergence de plus en plus prégnante des appareils productifs des différents états-membres, et ce alors même qu'aucun dispositif de compensation fiscal et budgétaire n'a été - et d'aucuns rajouteraient : ne pourra être - consenti pour contre-balancer le phénomène.

      Il faut sortir préalablement de l'euro, et réinstaurer des mesures protectionnistes aux frontières nationales (j'insiste), sinon toute politique de relance n'aura pour effet que de jeter de l'eau dans le sable, et de continuer d'alimenter la bulle de crédit et d'encourager la spéculation.

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    4. Je contestais le défaut sur la dette, pas la sortie de l'UE évidemment.

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    5. Si nous renversions le cours des politiques suivies, alors le défaut ne serait pas inévitable, mais le problème est que plus on fait de l'austérité, plus on détériore la situation (cf la Grèce). Si on maintient le sens des politiques pendant quelques années, alors on risque en effet un défaut généralisé.

      De manière "amusante", c'était ce que j'avais pronostiqué dans une série de janvier 2009 de politique fiction "Le grand choc de 2017". Une nouvelle grande crise démarrait à l'automne 2016 par un défaut de l'Italie...

      En même, comme le soulignait Lordon, ce serait sans doute le moyen le plus facile de restructurer radicalement la finance.

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  4. @ Olaf

    Cette indépendance est une monstruosité démocratique.

    @ J Halpern

    Bien d'accord sur la première partie de votre commentaire. Sur le second, cela amène à se poser la question du mode de fonctionnement de la finance pour éviter tous ces effets pervers.

    @ Saul

    Merci pour ce complément.

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  5. Sapir qui annonce 60.000 chômeurs par mois... Ce système ne tiendra pas, il va arriver un moment où ces élites dirigeantes vont avoir peur, peur de leur peuple, peur des européens. Ils pourront envoyer les CRS, je ne crois pas qu'ils obéissent longtemps avant de se ranger avec le peuple en cas de mouvement populaire massif au sommet de la crise.

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  6. Le prix Nobel d'économie, Joseph e. Stiglitz, vient d'avertir l'Espagne que si finalement elle opte pour demander de l'aide auprès de la BCE en échange de conditions d'austérité similaires à celles imposées aux pays comme la Grèce, elle commettrait un «suicide».

    http://www.deltaworld.org/economy/The-Nobel-Prize-in-economics-Stiglitz-If-Spain-asks-the-rescue-could-be-a-suicide-for-the-country/

    Saul

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  7. Donc on voit bien dans quel camp sont les gouvernements et la BCE. Ils n'aident que les créanciers. C'est comme si la BCE apportait l'argent pour payer les échéances des Etats en difficultés mais ces Etats doivent ensuite détruire une quantité équivalente de monnaie en ralentissant l'activité économique par des mesures d’austérité. Donc les Etats concernés ne gagnent rien. C'est une concentration de masse monétaire dans des mains de moins en moins nombreuses.
    Enfin bref...L'Europe est tellement ploutocratique que ses actions n'ont plus aucun sens.

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  8. Cher Laurent,
    Sur un sujet plus large que celui de la BCE,je vous signale ce sondage, particulièrement instructif:
    http://www.lefigaro.fr/politique/2012/09/16/01002-20120916ARTFIG00197-vingt-ans-apres-maastricht-les-francais-doutent-toujours.php
    Nos idées sont devenues largement majoritaires, l'histoire nous a donné raison. Je suis d'autant plus triste de voir que nous n'avons pas su donné de traduction politique à cette victoire des idées et des faits. Voir NDA réduit à faire la cour à un parti fasciste, c'est vraiment désolant...

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    1. Cher Alexis,

      De Gaulle était fasciste pour le parti communiste. Tout anticommuniste était un chien pour Jean Paul Sartre (sic).
      Imaginez que votre voeu se réalise et que le FN disparaisse au profit de DLR, pourquoi pas? NDA et Laurent Pinsolle seront alors les fascistes de remplacement, car le magistère de la gauche cosmopolite et antinationale saura bien vous diaboliser à votre tour.Tant que vous serez souverainiste, vous serez un fasciste et un chien avec ou sans la "Bête Immonde".

      J'en conclus que vous vous faites l'instrument sans doute malgré vous de la propagande de la gauche, vous êtes sous son magistère totalitaire, alors que d'assumer les injures c'est mûrir quitte à gagner en correctionnelle contre l'insulteur. le patriotisme est un fascisme pour la gauche. Personnellement j'ai le plaisir de déplaire et vous pouvez me considérer comme un affreux, je me sens à droite de tout le monde avec une indifférence épaisse pour le vocabulaire ennemi. La dialectique marxiste j'en suis sorti à droite de l'extrême droite par indifférence aux outrances.

      Amicalement vôtre.

      Olivarus

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    2. pour détecter les fascistes une astuce ce sont ceux qui manges les rigatoni a l'huile de ricin avec des pissenlits et de la menthe ; enfin surtout les fascistes italiens .
      C'est vrai que déplaire et être considéré comme un affreux est jouissif alors cessez d’être triste et jouissons sans contrainte

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    3. mangent ou plutôt dégustent

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    4. Non, nos idées ne sont pas devenues largement majoritaires, car la phrase la plus importante dans cette enquête est celle-ci :« Malgré tout, près des deux tiers (65%) ne souhaitent pas l'abandon de l'euro et le retour au franc, contre 35% qui y sont favorables. »

      http://www.20minutes.fr/economie/1004715-traite-maastricht-vingt-ans-apres-francais-voteraient-majoritairement-contre

      Ce qui signifie que même s’il commence à avoir des inquiétudes sur la zone euro, les français n’ont pas encore vraiment compris, en majorité, les tenants et les aboutissants de la crise qui la concerne. En particulier je crains qu’ils ne réalisent pas vraiment le lien direct entre l’euro et la désindustrialisation de la France et sa conséquence : la balance des paiements de la France devenue structurellement déficitaire ce qui va la mettre en crise financière, ce n’est plus qu’une question de temps. Si on avait une monnaie nationale on l’aurait sans doute déjà dévaluée par anticipation du désastre à venir :

      http://www.youtube.com/watch?v=D5iMChRGrog

      Pour la France l’aboutissant douloureux de cette crise va intervenir, à mon avis, durant le quinquennat de François Hollande. A ce moment on sera à plus que 35% mais il sera un peu tard et remonter la pente sera vraiment difficile.

      Saul

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    5. Encore un lien qui explique ces questions de désindustrialisation et de balance des paiements :

      http://www.abcbourse.com/analyses/chronique-notre_balance_des_paiements_est_sur_une_tres_mauvaise_pente-751.aspx

      Citations : « Dans le cas de la France, notre déficit courant traduit une réalité bien moins reluisante : Celle d'un pays qui se désindustrialise tout en vivant à crédit de plus en plus au-dessus de ses moyens, et dont l'état s'endette toujours plus pour tenter de relancer la consommation à coup de subventions et de prestation diverses : L'état s'endette à la place des français, et distribue ensuite à ceux-ci l'argent emprunté pour qu'ils consomment des produits importés. »

      « Dans un cas comme dans l'autre, notre déficit courant qui se creuse inexorablement montre une seule chose : Nous sommes en train de devenir un pays de consommateurs, dont le niveau de vie dépendra bientôt entièrement du bon vouloir des créanciers qui nous permettent de vivre à crédit, et de la confiance que ceux-ci auront dans nos finances. Cette confiance ne sera pas éternelle. »

      Que faudrait-il faire pour corriger cette situation ?

      - D'abord retrouver une souveraineté monétaire, l'euro étant devenu clairement une monnaie trop forte pour notre industrie dans le contexte actuel. Qu'on ne dise pas comme le fait Mr Noyer qu'il suffirait de baisser les salaires pour rétablir l'équilibre. Il a peut-être raison en théorie, mais sa théorie est impossible à mettre en pratique en raison des blocages sociaux qui ne manqueront pas de se produire. Notons que notre balance courante était encore à l'équilibre en 2004-2005, et nettement positive avant cette date : Il est encore temps d'agir, et plus ce sera fait rapidement, moins les ajustements seront difficiles à mettre en œuvre. »

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    6. Vous avez raison,

      Un économiste honnête vous direz que l'ajustement de la compétitivité se fait par la monnaie ou les salaires. dévaluation compétitive sans baisse des salaires ou baisse des salaires sans dévaluation.
      L'honnêteté de l'économiste est de montrer toujours les effets pervers des mesures qu'il propose.
      Effet pervers de la dévaluation, endettement plus cher en devises étrangères et importations plus chères. Effet positifs stimulation de la production en interne et des exportations.

      Effet pervers de la baisse des salaires pour restaurer la compétitivité, c'est une course au dernier chinois au chômage et c'est invendable politiquement. La Grèce va nous montrer la férocité antisociale de la gauche européiste.

      Nos bons UMPS européistes en diable sont enfermés dans une alternative ingérable.

      Ils perdront le soutien populaire, mais jouissez lentement de leur déconfiture, ils nous coûtent assez chers.

      Cordialement

      Olivarus

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  9. @ Anonyme

    En même temps, les Grecs ont voté (de peu, certes) pour Nouvelle Démocratie.

    @ Saul

    Merci

    @ TeoNeo

    Voici des arguments qui poussent à une vraie alternative.

    @ Alexis L

    Intéressant en effet. Il y a encore du temps pour changer les choses si une bonne direction est prise. N'oubliez pas que Syriza s'est présenté la première fois en 2007, a fait 4% en 2009 et 27% en 2012.

    @ Olivarus

    Très juste. Je ne pense pas que le FN disparaîtra, mais pourrait fortement baisser quand d'autres alternatives émergeront plus clairement.

    @ Saul

    C'est juste, la critique de l'euro et le regret de l'avoir fait est majoritaire, mais pas le souhait d'en partir. Il y a donc du travail à faire, mais nos idées progressent fortement.

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  10. Le dernier papier de Sapir sur « La politique du gouvernement français après l'intervention télévisée du Président de la République sur TF1 » (publié notamment aujourd'hui sur le site du Forum démocratique) est très très critique. Et donc très très pessimiste :

    « Le pari sur lequel est fondée la stratégie du gouvernement actuel et du Président n’a aucune chance de se réaliser. Le chômage va continuer d’augmenter, atteignant les 3 millions et demi au printemps prochain et sans doute un peu moins de 4 millions à la fin de l’année prochaine. Non qu’il n’y ait aucune alternative. La crise actuelle n’est nullement une « calamité naturelle » mais bien une calamité qui est imposée aux Français par une combinaison redoutable d’ignorance, de manque de courage et de fanatisme que l’on retrouve, hélas, tant à gauche qu’à droite ».

    Donc, oui : comme vous le dites, Laurent, « Notre système ne tourne pas rond. Il faut le renverser ».

    YPB

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