jeudi 24 janvier 2013

LIBOR, subprimes, normes Bâle : des banques hors de contrôle !


Il y a quatre ans, après avoir provoqué la plus grande crise économique depuis 80 ans, au bord de la faillite, le secteur bancaire était en procès, y compris au niveau des plus grands dirigeants de la planète. Mais, aujourd’hui, tout indique que les leçons de la crise n’ont pas été retenues.

Entre délits et adaptation des règles

L’actualité récente charrie en effet des informations absolument hallucinantes sur les pratiques du monde bancaire et il est dommage que l’on n’en parle pas davantage que les histoires de traders véreux. Tout d’abord, il y a eu l’histoire des malversations dans la fixation du LIBOR par 16 grandes banques. Il a été prouvé par la justice qu’elles manipulaient ce taux qui sert de base pour des contrats portant sur 800 000 milliards de dollars d’actifs, 10 fois le PIB de la planète !

Ensuite, il y a eu l’accord de 8,5 milliards aux Etats-Unis au sujet des pratiques illégales pour saisir les maisons des ménages surendettés. Cet article du Huffington Post souligne que « les banques ont fait de nombreuses erreurs dans la gestion des prêts immobiliers, et que dans certains cas, ces erreurs ont poussé des ménages à la liquidation de leur bien » ! Il complète un autre accord où cinq banques avaient accepté de verser pas moins de 25 milliards de dollars pour les mêmes raisons.

Et quand les banques n’ont pas des pratiques illégales, elles parviennent à agir pour adoucir les contraintes réglementaires, comme le rapporte The Economist. En effet, le comité Bâle, qui fixe les normes bancaires, a annoncé un assouplissement des règles concernant les liquidités. A l’origine, l’idée était d’imposer aux banques de détenir suffisamment d’actifs hautement liquides pour pouvoir couvrir leur besoin de liquidités pendant un mois, et ainsi limiter les risques de crise.

Les banques ont obtenu trois changements majeurs. Tout d’abord, une définition plus large des actifs hautement liquides, puisqu’ils pourront inclure jusqu’à 15% d’actions, MBS ou créances d’entreprises au moins notés BBB (sic). Ensuite, elles ont obtenu que les prévisions de besoins mensuels de liquidités soient basées sur des modèles internes, dont elles auront la complète maîtrise… Enfin, ces changements ne seront mis en place qu’en 2019 et non en 2015 !

Un système bancaire inique !

Naturellement, les banques évoquent l’intérêt général en soulignant que cela leur permettrait de prêter 2000 milliards de plus aux Etats-Unis et en Europe, mais ne défendent-elles pas seulement leurs intérêts, comme le soutiennent des analystes de Reuters et du New York Times, qui ne sont pas des révolutionnaires ? Tout ceci montre également que le diable se cache dans les détails dans les questions de régulation, créant un voile opaque qui ne semble pas compris par nos gouvernants.

Ces informations révèlent deux autres problèmes. Tout d’abord, quelle est la légitimité du comité Bâle pour fixer les règles bancaires ? Elles doivent être établies sous le contrôle démocratique des représentants du peuple et non confiées à des banquiers, même centraux. Ensuite, les récents accords judiciaires, même s’ils portent sur plusieurs milliards sont-ils de véritables sanctions ? En effet, ils ne représentent peut-être qu’une petite fraction des gains réalisés par ces comportements délictueux…

Ces trois faits divers de l’actualité bancaire donnent de l’eau au moulin à ceux qui dénoncent les banksters. Et avec les profits colossaux réalisés par certaines banques, tout ceci démontre à quel point il y a urgence à réformer radicalement le système financier.

11 commentaires:

  1. Une proposition que je trouve intéressante :
    " Augmenter les taux de TVA serait déraisonnable et contreproductif. La solution se trouve donc, par défaut, au niveau de l’assiette de cet impôt indirect. [...]

    Le pactole (le mot est faible) peut et doit provenir de l’instauration d’une TVA sur les créations de valeur de l’économie financière. On parle là, pour un pays comme la France, d’un potentiel de recettes de plusieurs dizaines, voire centaines, de milliards d’euros par an."


    http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/fiscalite/221163672/lequation-budgetaire-a-solution-simpl

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  2. Les banques d'aujourd'hui ne correspondent plus à l'image traditionnelle que nous en avons gardé. Leurs dirigeants ne se soucient plus de pérenniser leurs établissements comme ils l'avaient fait jusque-là en cherchant avant tout à garder la confiance que leurs clients faisaient à leur banquier.
    Ils veulent une seule chose: augmenter leurs profits personnels, qu'ils déconnectent souvent des résultats de l' entreprise qui leur est confié par le conseil d'administration.
    Stiglitz en parle sans détour dans son livre "le triomphe de la cupidité" et dénonce clairement le système des stock-options.
    De plus, du moins aux US, ils furent encouragés à cela par le pouvoir politique (voir la loi adoptée par le congrès qui a permis à Hank Paulson de ne pas payer d'impots sur la vente de ses actions GS lorsque GW Bush l'a nommé à la tête du Trésor.
    Cette dérive à laquelle nous assistons était parfaitement prévisible.
    On va encore me traiter de "conspirationniste" mais qui peut nier qu'il n'y a pas eu d'entente entre tous ces dirigeants bancaires? Comment ces escroqueries auraient-elles pu être réalisées sans entente préalable d'au moins une partie de ceux qui les ont faites?
    Alors bien sûr, on peut faire porter le chapeau aux traders...

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    1. http://rr0.org/croyance/conspirationnisme/index.html

      sur le reste vous avez raison

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  3. @Laurent Pinsolle

    Attention, sur BALE III, les critères de liquidité imposés aux banques conduisaient à la raréfaction des crédits pour les ménages des classes moyennes et pour les PME. BALE III a eu des conséquences négatives sur la trésorerie des PME qui ont un BFR supérieur à 65 jours. Ainsi, des PME profitables se sont retrouvées en RJ puis en LJ sur fermeture des concours bancaires induite par ces critères de liquidité. Autant je suis en accord avec toi sur le comportement des banques (encore que leur vrai métier d'inter-médiation ou d'activité spéculative pour compte propre est de savoir prendre des risques), autant je suis critique sur BALE III. Je suis même favorable, pour relancer la croissance, une fois que nous aurons mis en place des barrières protectionnistes intelligentes, de créer de la masse monétaire dans la zone euro. Il y aurait alors un peu plus d'inflation, mais nous aurions une croissance plus rapide, un meilleur équilibre des échanges et un taux de chômage corrigé à la baisse.
    Les banques doivent être contrôlées parce qu'elles peuvent emmener nos économies au tapis mais, selon moi, elles doivent aussi pouvoir :
    - collecter l'épargne et prêter des fonds pour soutenir l'économie et les investissements.(inter-médiation, banque de dépôt).
    - Avoir une activité distincte de la première d'investissement pour compte propre. (Banque d'investissement).
    -Avoir une activité d'investissement, sur mandats, pour compte de tiers (Banque d'affaires).
    S'il y a des fraudeurs, il appartient surtout aux organismes de contrôle (AMF en France par exemple) de faire leur travail pleinement.
    Enfin, sur l'endettement des ménages américains, je tiens à modérer tes propos sur la responsabilité des banques. Certes, la "financiarisation" de la dette sur des supports d'actifs dont l'évaluation est plus que discutable constitue une erreur/fraude technique de premier ordre, mais, cher Laurent, l'endettement des ménages américain est aussi et surtout lié à un comportement irresponsable des emprunteurs. En France c'est à peine mieux, nous parlons d'un taux d'endettement maximal de 33%, mais ce taux est théorique, nous n'avons même pas de fichier positif des crédits en cours ! Tout est basé sur le déclaratif !
    Les Banques ont des responsabilités mais les Etats en ont aussi beaucoup. Je te donne un exemple : Nous entendons toujours parler des paradis fiscaux. Qui contrôle l'activité des banques à Monaco ? La Banque de France ! Qui est Premier Ministre à Monaco ? Un haut-fonctionnaire français. Les traders ont le dos large, très large. Cette dérive capitaliste, purement financière que j'oppose à un libéralisme entrepreneurial responsable et humaniste est lié à la démission des décideurs politiques (démocratiquement légitimes) face aux puissances internationales occultes. Par exemple, le Groupe BILDERBERG est beaucoup plus puissant sur le législateur qu'un administrateur du Crédit Agricole ou qu'un Ministre. Plus qu'une conspiration, c'est le déficit de volonté politique, l'absence d'un Roosevelt pour mettre de l'ordre dans l'économie mondiale que je regrette. S'il n'y a pas de radar sur la " route financière", il ne faut pas s'étonner que quelques banques soient en excès de vitesse. Et, si nous mettons des radars à 30km/h tel que BALE III, il ne faut pas s'étonner que notre économie soit à l'arrêt. Cordialement, Laurent GUIBERT.

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    1. D'accord avec vous pour mettre un bémol sur la responsabilité des banques en général : le cœur du système spéculatif est la finance déréglementée, et non l'activité normale des banques. le problème a été la connexion qui s'est établie entre ces banques et la spéculation. Par exemple, dans le cas américain, cela n'a pas de sens d'incriminer la responsabilité "des ménages" qui représentent une catégorie statistique et non un acteur collectif. en revanche, les règles d'octroi des crédits ont manifestement été conçues pour profiter de la bulle spéculative.
      Sur la "séparation des activités" bancaires : il faut être plus radical et imposer une séparation institutionnelle, pour que les activités financières ne s'adossent plus aux dépôts et que la déroute financière ne compromette plus tout le système de crédit. Cela représente sans doute une légère perte d'efficacité, mais une bien plus grande sécurité.
      Enfin, il faut prohiber comme le dit Laurent le refinancement automatique des banques en difficultés : si une banque ne réussit pas à se refinancer via le marché monétaire ou le réescompte "normal", elle doit pouvoir faire faillite, l’État reprenant ses activités pour un euro symbolique ! Si l'on préfère la subventionner, que ce soit exclusivement par achat d'actions qui en transfèreraient une part de la propriété à l’État.

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  4. HS, mais à propos des caisses automatiques :

    On voit donc deux effets inverses : une baisse de l'emploi à court terme et une hausse de l'emploi à long terme. Cela rejoint en partie la théorie du déversement d'Alfred Sauvy, qui explique que les progrès techniques et la hausse de productivité entraîne un déversement (un transfert) de l'emploi d'un secteur vers un autre. Par exemple, et bien qu'il soit indéniable que l'apparition de caisses automatiques détruit de l'emploi à court terme dans ce secteur, les différents canaux de transmission permettant d'arriver à une hausse globale de la production impliquent une hausse de l'emploi à long terme au niveau national.

    http://www.captaineconomics.fr/theorie-economique/item/276-productivite-emploi-chomage-machine-salaire

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  5. @laurentPinsolle
    Laurent, en relisant certaines de tes interventions sur les banques, et en toute amitié, je pense que critiquer les banques américaines sur l'endettement des ménages revient à jeter l'opprobre sur les cafetiers à propos de l'alcoolisme. Laurent GUIBERT

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  6. @ A-J H

    Complètement d’accord. Les transactions financières représentent 70 fois le PIB mondial. Une taxe de 0,1% devrait rapporter théoriquement 7% du PIB mais si on considère que cela diviserait par 5 ces transactions (ce qui ne serait pas un mal), cela ferait encore 1,4% du PIB, soit 28 Mds. Et encore, on pourrait aller plus haut, jusqu’à 1%.

    @ Cliquet

    Je crois que c’est un peu différent, à savoir que les dirigeants des banques sont aussi soumis à la pression des marchés et de leurs actionnaires, qui pourraient à tout moment les remplacer. Du coup, leur comportement n’est pas uniquement motivé par l’argent, mais aussi par un système.

    @ Laurent

    C’est leur argument : 2000 Mds de crédits de moins aux USA et en UE. Je pense qu’il faut réorganiser complètement le système bancaire (couper en 2 cf Glass Steagall Act ou 3 cf 100% monnaie et propositions de Maurice Allais) et établir des normes prudentielles très sévères. Après, il est également possible de différencier les règles en fonction qu’elles couvrent des prêts pour les PME ou des investissements financiers (pour les seconds, les règles peuvent être plus contraignantes, pour pousser l’investissement dans les PME).

    Je pense qu’il y a aussi le rôle des prêteurs (qui, avec la titrisation, n’ont plus à se soucier de la solvabilité des emprunteurs). En outre, ces derniers sont aussi les victimes de la baisse de leur pouvoir d’achat. Sur la responsabilité des banques, cf prêts NINJA ou résumé des livres de jorion.

    http://www.gaullistelibre.com/2012/08/le-rapport-stiglitz-condamne-les-plans.html
    http://www.gaullistelibre.com/2012/10/41-livres-pour-mieux-comprendre-la-crise.html

    Enfin, les Etats laissent faire et sont donc les premiers responsables.

    @ J Halpern

    Bien d’accord

    @ Olaf

    Mais je pense qu’aujourd’hui, on ne peut pas accepter la baisse à court terme, qui pèse sur la demande immédiatement, et aussi pour l’avenir, ce qui rend illusoire les gains à moyen terme.

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  7. Les seules normes a imposer aux banques sont :

    - les obliger a avoir un gros % de réserves réelles dans leurs "coffres" par rapport à ce qu'elles prêtent, investissent.

    - Séparer les banques d'investissements des dépôts.

    - Interdire de jouer contre leurs clients (vendre tel ou tel placement à son client et de l'autre coté attaquer ce
    placement).

    - Mettre des règles aux prêts, qu'elles ne puissent pas prêter a des gens qui ont déjà des emprunts ou qui sont pas solvables.

    - Ne plus les sauver en cas de faillite.

    Déjà ce sera bien.

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  8. @Laurent et à tous,

    d'abord,c'est réellement agréable d'échanger avec des gens qui ont un cerveau et qui sont constructifs, c'est rare et encore plus via internet. Je précise aussi que je n'ai aucun goût pour les dérives spéculatives et risquées de certains acteurs financiers.

    Ensuite, vous posez la sérieuse question de laisser ou non les établissements financiers à la faillite. Mais, il convient tout de même de garantir les dépôts des clients.
    Selon mes informations, lorsque l'Etat français est intervenu pour prêter de l'argent aux grands groupes bancaires en 2008, il a gagné des intérêts, donc faut-il vraiment laisser "couler" une banque avec le risque systémique que cela peut provoquer (et en plus une crise de confiance) ou bien faut-il intervenir ? En cas d'intervention "étatique", faut-il intervenir au capital social ou bien via des obligations ou obligations convertibles ? J'identifie un risque majeur de la présence de l'Etat au capital d'établissements financiers, c'est une forme de dérives sur la base d'amitiés politiques (il me semble que dans les années 80, certains amis du pouvoir en place ont bénéficié de réseaux dans les banques publiques et que les contribuables ont payé la note).
    L'une des difficultés dans l'octroi d'un prêt c'est certes d'une part l'identification de la capacité réelle de remboursement (un dossier complet permet généralement de déterminer le niveau d'endettement) mais d'autre part la valorisation des garanties. Si je prends en garantie un bien immobilier estimé à valeur d'expert 1.000.000€ et que celui-ci, 2 ans après, ne vaut plus que 700.000€, il y a un problème sur les 300.000€ moins la dépréciation d'actif déterminée à l'origine. Et si nous corrigeons les actifs fortement, par exemple à l'image du Crédit Municipal, les banques se transforment alors en prêteurs sur gages et réduisent la capacité d'emprunt et ainsi la capacité d'investissement avec les conséquences négatives que cela peut avoir sur l'économie. Les banques ont un rôle primordial de moteur à jouer dans l'économie réelle. J'ai pris l'immobilier en exemple de garanties, mais j'aurais pu tout aussi bien prendre le cours de l'or ou d'autres matières premières qui ces dernières années ont évolué dans des proportions très larges. Là, où, nous sommes tous d'accord , c'est sur le danger du volume d'échanges d'argent "fictif" (hors économie réelle), j'avais lu que cela représentait x fois le PIB mondial et cela me fait un peu peur puisque ces flux provoquent une valorisation excessive d'actifs, donc de la création fictive de valeur qui finit par "exploser". Quand le marché (au sens de l'offre et de la demande) tend vers des excès, qui pourrait avoir autorité à définir la limite et à intervenir. Nous pouvons considérer que l'or est une valeur refuge en période de crise (ce qui est loin d'être faux) mais aussi considérer qu'à 1600 usd l'once nous sommes déjà dans un niveau ultra-spéculatif. Une société aussi puissante que SWIFT (je ne sais pas si tout le monde connait) peut-elle avoir un rôle de régulateur ? Enfin, où se situe la frontière entre l'économie spéculative et l'économie réelle ? Je pose cette question qui peut vous semblez "primaire" mais j'ai déjà entendu un gérant de Hedge Fund démontrer l'utilité économique de son fonds !
    Le système bancaire mondialisé a atteint un niveau tellement complexe que sa réforme ne me semble pas évidente puisqu'en voulant bien faire, nous pourrions aussi commettre des dégâts. Je ne dit pas qu'il ne faut rien faire. (Pour m'éviter des attaques, je précise que je ne suis pas capitaliste, je suis plutôt pour un libéralisme entrepreneurial à visage humain). Laurent GUIBERT.

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  9. @ Flo Pat

    C'est un peu plus compliqué (cf mes papiers de début d'année). Il y a aussi des règles à prendre sur le niveau de liquidités qu'elles détiennent, éviter qu'elles se financent de manière aussi importante à court terme. Certains préconisent de couper les banques en 3 : dépôts / prêts / investissements pour encore plus sécuriser le système. Bien d'accord sur les prêts.

    En revanche, je ne suis pas partisan de laisser les banques faire faillite car il faut protéger les déposants et éviter un effondrement global du système. En revanche, il faut plutôt faire comme l'Islande : toute aide doit être une prise de participation au capital. Il faut que les actionnaires et les créanciers des banques soient lourdement sanctionnés en cas d'aide de l'Etat pour les pousser à peser sur la direction de la banque pour éviter une telle issue. Les solutions prise à l'échelle européenne posent problème car la BCE refinance sans la moindre contrepartie...

    @ Laurent

    Bien d'accord. Il faut que les normes prudentielles permettent de garantir qu'une banque tiendra le coup en cas de fort retournement de marché. Morad El Hattab évoque un taux de réserve de 25% (contre 8% théorique pour Bâle 2, et même seulement 1,6% pour les titres AAA)....

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