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lundi 24 février 2020

La globalisation : prochaine victime du coronavirus ?


Alors que l’évolution de la pandémie est devenue plus inquiétante avec les cas en Italie, en Iran et en Corée, le coronavirus expose de nombreux aspects problématiques de notre globalisation. Il pourrait bien apporter sa contribution à la remise en question du laisser passer et du laisser faire, qui produisent un monde profondément déséquilibré, accentuant toutes les crises.




Dangers du laisser passer et du laisser faire



samedi 6 janvier 2018

La mondialisation heureuse contre l’économie réelle partie I : Trois enseignements des troubles d’Airbus (billet invité)

Billet invité de Marc Rameaux, qui a publié « Portrait de l’homme moderne »

Nous y sommes : le groupe industriel européen le plus florissant des 5 dernières années, exemplaire quant à sa compétitivité économique et sa stratégie industrielle, se trouve en danger de disparition ou de rachat par les USA. Comment un tel paradoxe est-il possible ? Comment un tel découplage entre les résultats économiques objectifs d’un groupe et sa situation de survie devient-il une réalité ? Le scénario n’est malheureusement pas nouveau. Il traduit le fait que jamais l’opposition entre l’économie réelle et les travers de plus en plus malsains de la « mondialisation heureuse », n’a été aussi forte.



I. Un capitaine d’industrie en 2017
                 

vendredi 1 décembre 2017

samedi 18 février 2017

vendredi 1 janvier 2016

Ne l’appelons plus néolibéralisme !

Depuis le début du blog, j’apporte ma petite pierre à la critique du néolibéralisme, mais, finalement, je me demande de plus en plus si le nom que beaucoup d’entre-nous utilisons pour dénommer ces idées est bien choisi. Par ce vocabulaire, ne combattons-nous pas avec un bras dans le dos ?



Le vocabulaire, clé des débats politiques

C’est Eric Hazan, avec son livre LQR, qui m’avait sensibilisé à un aspect fondamental du débat politique : le choix des mots. Celui qui parvient à gagner la bataille du choix des mots pour qualifier les différents tenants d’un débat fait souvent un grand pas vers la victoire idéologique. Ce n’est pas pour rien que les partisans des politiques monétaires européennes parlaient de franc « fort » puis d’euro « fort ». De facto, cela affaiblit la position des critiques qui deviennent implicitement partisans d’une politique de monnaie « faible ». Voilà pourquoi il était important d’utiliser le terme d’euro « cher », qui place le débat d’une manière plus favorable à nos idées, sans pour autant travestir la réalité. Sur ce sujet, c’est ce que je fais depuis assez longtemps, comme peuvent l’attester les liens vers mon premier blog.

Cela est aussi vrai pour le débat fiscal : ce n’est pas la même chose de dénoncer un « parasite » fiscal plutôt qu’un « paradis » ou la « désertion » fiscale plutôt que « l’évasion ». Les premiers donnent immédiatement une connotation négative à ces pratiques, quand les seconds sous-entendent de facto qu’il existe un enfer ou une prison dont on veut s’évader, les légitimant un peu de facto. Idem, le terme inversion fiscale trouble le débat alors que l’on pourrait parler de magouille, voir même de vol. Voilà pourquoi il est important de parler de « camisole » budgétaire pour bien qualifier les effets des traités européens sur nos démocraties. De même, il faut déconstruire les arguments néolibéraux en faveur du traité transatlantique, et globalement, tous les arguments des partisans du néolibéralisme.

Le bien mal nommé néolibéralisme ?

jeudi 31 décembre 2015

Le gouvernement fait annuler un amendement luttant contre l'évasion fiscale (billet invité)


Billet invité de l’œil de Brutus


Cela s'est passé dans la nuit du 4 au 5 décembre de cette année. Non, ce ne fut pas la nuit de l'abolition des privilèges. Mais bien celui de la préservation des privilèges fiscaux des multinationales.

Dans le cadre du projet de loi de finances rectificatif, les députés avaient déjà, en première lecture, rajouté un amendement visant à lutter contre l'évasion fiscale des multinationales. Quelque chose pourtant de très basique : exiger simplement qu'elles communiquent les chiffres d'affaires, bénéfices, nombres d'employés et impôts payés dans les pays où elles ont localisé des filiales. Une mesure simple, de bon intelligence et bien loin d'un Grand Soir !

vendredi 18 décembre 2015

Smart réussit la miniaturisation des droits sociaux




Une simple logique de rapport de force

En septembre, 61% des ouvriers s’étaient opposés au projet mais le soutien de 74% des cadres avait permis de réunir une majorité. Le pacte 2020 prévoit le passage de 35 à 39 heures, payés 37, moins de RTT pour les cadres et une garantie de l’emploi jusqu’en 2020. Trois mois après, les salariés semblent bien avoir cédé puisque 9 sur 10 ont signé l’avenant à leur contrat, permettant à la direction de confirmer l’application de l’accord. Mais d’abord, un engagement jusqu’en 2020 est tout de même assez léger : il s’agit seulement d’une garantie d’un peu plus de 4 ans. On peut imaginer que si la situation du marché de l’emploi ne s’est pas vraiment redressée dans quelques années, la direction pourra toujours lancer une nouvelle négociation pour raboter encore un peu les droits sociaux des salariés.

Ce faisant, ce que l’on constate, c’est qu’à partir du moment où l’Etat donne la possibilité aux entreprises de revenir en arrière, dans le cadre de cette globalisation et d’un fort taux de chômage, le rapport de force est foncièrement inégal et à la faveur des grands groupes qui peuvent toujours faire un chantage à l’emploi et à la délocalisation à des salariés qui savent que s’ils sont trop revendicatifs ou pas assez dociles, alors ces employeurs pourront fermer l’usine et la rouvrir dans un pays d’Europe de l’Est, où le SMIC est jusqu’à dix fois plus bas ! Avant, il n’était pas possible de dégrader les droits sociaux, mais les accords de compétitivité permettent désormais de mettre la marche arrière pour les salariés, qui correspond à une accélération, en revanche, pour les profits, les actionnaires ou les dirigeants.

Parti Socialiste ou Parti des Superriches ?

dimanche 13 décembre 2015

Du vin, de l’humanité, de la culture et de la mondialisation

La globalisation a une sérieuse tendance à aplatir la terre : même fast-food, même chaine d’habillement, mêmes sodas, mêmes marques, mêmes films, mêmes musiques, même langue. En quelques décennies, le monde entier est devenu le terrain de jeu de bien des multinationales, réduisant la diversité de la planète. Mais il y a un domaine où cette marche en avant connaît une résistance : le vin.



Eloge de la terre et de l’humanité

Bien sûr, quelques maisons ont réussi à s’imposer dans la planète entière. Cependant, en comparaison de l’évolution de bien des catégories de produits, qui s’uniformisent et où la diversité recule, le vin conserve une spécificité, une unicité que cette globalisation ne semble pas parvenir à réduire. Déjà, le vin n’est pas tout à fait un produit, il a une dimension culturelle et son procédé de production ne peut pas suivre les modalités de tant de produits que nous consommons. Le vin, c’est un terroir, qui lui donne sa personnalité, la Bourgogne nous apprenant que quelques centaines de mètres peuvent changer le caractère d’un même cépage. C’est aussi un millésime : son caractère varie chaque année, l’effet millésime continuant à jouer, pour tous les vins, grands ou petits, dans un puzzle aux multiples facettes.

Mais outre le fait d’être ancré dans une géographie, et dans le temps, le vin est aussi le fruit du travail des hommes. Sa singularité ne vient pas seulement de son terroir, de son millésime, de ses cépages, mais aussi de tout le travail des vignerons qui le conçoivent : densité des cultures, soin de la vigne (effeuillage, produits utilisés), puis choix du jour de la récolte et élevage du vin jusqu’à sa mise en bouteille. Autant de choix qui façonnent des vins à la personnalité différente, parfois même quand ils sont voisins. Et enfin, le vin n’est pas un produit qui se dégrade dans le temps, il évolue, pendant des années, parfois même des décennies. Le vin nous impose la patience dans un monde où tout va trop vite, ce ne peut pas être mauvais. Au final, c’est un éloge de choses qui nous dépassent (le terroir, le climat), de notre travail et parfois de notre génie, de la diversité, du temps, à rebours des recettes trop uniformes et souvent insipides, quand elles ne sont pas trop sucrées, que produit cette mondialisation qui veut aplatir le monde.

Anti-thèse de la globalisation ?


mercredi 2 décembre 2015

La globalisation sape la COP21




Le commerce, ce déserteur écologique

D’abord, il n’aura échappé à personne que le développement des échanges commerciaux a son rôle dans la facture écologique. C’est parce que nous consommons une part grandissante de biens produits ailleurs que nous dépensons autant pour les déplacer d’un point à un autre de la planète. Et le phénomène est aggravé par la fragmentation des chaines de production, bien illustrée par certains téléphones, dont les composants viennent de la planète entière avant d’être assemblés en Chine, pour ensuite être exportés aux quatre coins du globe. D’ailleurs, de manière intéressante, alors que les citoyens acquittent de fortes taxes sur l’essence qu’ils utilisent pour se déplacer, la taxation des hydrocarbures comporte des niches fiscales béantes sur le fuel qui nourrit les camions ou les bateaux qui les transportent.

Une des premières initiatives que devraient prendre les pays réunis à Paris serait d’aligner la fiscalité sur le fuel (mais aussi le kérosène) sur celle de l’essence. Il n’y a pas de raison que le commerce y échappe, si l’on souhaite faire payer un prix adéquat aux hydrocarbures pour pousser à leur substitution. Bien sûr, il ne s’agit pas de proposer une irréaliste, ni même souhaitable taxe carbone mondiale. Il est clair que tous les pays ne pourront pas tous aller au même rythme, et qu’il faudrait le faire de manière progressive pour ne pas provoquer de graves crises dans certains secteurs, comme l’aviation. Et pour éviter une course vers le moins-disant environnemental, il les mieux-disant doivent pouvoir compenser, à leurs frontières, la moins-disance des autres pays pour tirer le monde vers le haut.

La globalisation contre le climat, et l’humanité

vendredi 3 mai 2013

Jean-Luc Gréau nous conte la Grande Récession


Jean-Luc Gréau est un des meilleurs chroniqueurs de la crise économique que nous traversons et qu’il avait anticipé dès 2005. Aujourd’hui, il nous offre dans un nouveau livre essentiel son journal de bord de la crise, qui nous fournit tout autant des constats robustes que des solutions pour en sortir.



Le film de la crise

Ce livre est composé de papiers publiés entre l’été 2008 et l’hiver 2012 dans la revue Le Débat, ainsi que de textes inédits, ce qui fournit à la fois un compte-rendu des évènements que nous traversons depuis cinq ans et une remlse en perspective. Les papiers plus anciens ont un grand intérêt car non seulement ils n’ont rien perdu sur le fond (où l’on voit que les débats restent les mêmes et que nos dirigeants ne résolvent rien) mais ils permettent aussi de mieux saisir les étapes du développement de la crise.

L’auteur commence par souligner que « dérèglementation il y a eu, certes, mais qui n’a pas laissé place à un chaos, comme se plaisent à le dire tant de commentateurs. Un système complexe, ancré sur différentes institutions, dont les banques centrales indépendantes et les agences de notation fournissent les éléments les plus visibles, a pris la place de l’ancienne organisation qui soumettait les économies à une réglementation poussée, y compris dans les pays de grande tradition libérale ». Pour lui, « l’action publique (est) devenue incongrue depuis sa mise en jachêre au profit de la gouvernance économique par les marchés financiers et des banques centrales affranchies de la tutelle étatique ».

Il rappelle que les premiers signes de la crise sont apparus dès 2006, avec une tension sur les marchés, aboutissant à des mini-krachs, et le niveau extrêmement élevé de logements invendus. Mi 2007, Bear Sterns (qui fera faillite 9 mois plus tard) et BNP Paribas décident de fermer deux fonds et la BCE doit injecter en urgence 50 milliards d’euros de liquidités pour éviter le blocage des marchés, faisant dire à Jean-Luc Gréau que « les banques centrales agissent aujourd’hui comme les Etats en temps de guerre. De même que ceux-ci créent de la monnaie pour subvenir aux besoins exceptionnelles suscités par les combats, les banques (le font) pour éviter l’asphyxie des marchés du crédit ».

Une crise de la globalisation et l’anarchie financière

vendredi 15 février 2013

Le scandale de la viande, nouveau symptôme des dérives néolibérales


Cela fait une semaine que l’on parle du scandale des lasagnes au bœuf Findus à la viande de cheval. Depuis, tous les jours apportent leur lot de révélations sur de nouvelles fraudes. Sous nos yeux, sont démontrés tous les travers de la globalisation néolibérale.

Les folies de la globalisation néolibérale

Le scandale de cette viande de cheval vendue à la place de la viande de bœuf est le décalque absolu de la crise financière des subprimes. Dans les deux cas, au lieu d’avoir un circuit court et maîtrisé qui permet d’éviter les abus, on passe dans un système opaque et complexe, qui passe plusieurs fois les frontières, et où la recherche de profits pousse à des comportements délirants.

Comment ne pas voir le parallèle avec ces banques vautours qui faisaient des prêts dits NINJA (No Income, No Job & Asset) à des ménages qui n’en avaient pas les moyens en les attirant avec des mensualités réduites pendant deux ans aux seuls intérêts. Ces mêmes banques n’avaient que faire de la capacité réelle des ménages à rembourser puisqu’elles pouvaient soit s’assurer avec des CDS ou alors revendre la créance dans des MBS, ensuite revendues pour être incorporées dans des CDO achetées par des banques européennes sur la foi du jugement des agences de notation.



Ici, c’est la même chose. Pour des raisons financières (réduction des investissements), Findus a décidé de ne plus produire ses lasagnes et passe donc par un sous-traitant, Comigel, qui achète donc la viande à un grossiste, Spanghero. Spanghero achète sa viande à un intermédiaire chypriote, qui passe par un trader néerlandais, qui se fournit en Roumanie. Et de la viande de cheval, bien moins chère que le bœuf (2 euros le kilo) finit par remplacer une partie de la viande de bœuf. Il faut noter que l’intermédiaire néerlandais avait déjà été condamné pour une telle fraude l’an dernier.

L’urgence : réguler et déglobaliser !

lundi 3 septembre 2012

Joseph Stiglitz critique la mondialisation


Son expérience au FMI a rendu le prix Nobel d’économie conscient des dangers de la mondialisation financière. Mais jusqu’à présent, il soutenait mordicus le libre-échange et dénonçait le protectionnisme. Ce livre marque un virage avec une critique des conséquences du libre-échange.

Une critique de la mondialisation

Pour lui, tout s’est accéléré dans les années 2000 avec « les politiques de déréglementation des marchés financiers de l’administration Clinton et la baisse des impôts sur les revenus du capital (…) qui ont mis de l’huile sur le feu ». Il dénonce le démantèlement du Glass Steagall Act, qui a libéré la spéculation. Il souligne également que « la libéralisation ne promeut pas la croissance économique ; mais en revanche, elle amène plus d’instabilité et d’inégalités ». Aujourd’hui, même le FMI « reconnaît les dangers d’une intégration financière excessive » et reconnaît l’utilité « des contrôles de capitaux ou la limitation des mouvements volatiles de capitaux à travers les frontières, surtout pendant une crise ».

Stiglitz constate « la destruction de millions d’emplois dans l’industrie » du fait de l’évolution des avantages compétitifs avec la montée en puissance de la Chine. Il évoque une « polarisation de la main d’œuvre du pays » avec des emplois peu payés mais qui ne peuvent pas être automatisés qui continuent à croître, notamment dans les services et les emplois très qualifiés au sommet. Il pointe les difficultés de l’industrie en évoquant la baisse des salaires des salariés automobiles qui gagnaient 28 dollars par heure en 2007 et qui, selon le nouvel accord, ne peuvent plus espérer que 15 dollars.

Il en vient même à reconnaître les conséquences peu sociales du libre-échange : « si les Etats-Unis importe des biens qui nécessitent des travailleurs peu qualifiés, cela réduit la demande pour les travailleurs peu qualifiés pour faire ces biens aux Etats-Unis et pousse vers le bas les rémunérations de ces même travailleurs peu qualifiés. (…) Si les exportations créent des emplois, les importations en détruisent ; et nous avons détruit plus d’emplois que nous en avons créés ».

Une course vers le moins-disant social et salarial

dimanche 25 septembre 2011

« La démondialisation » : la bible économique alternative de Jacques Sapir (2/2)


C’est le cœur du nouveau livre de Jacques Sapir : produire une analyse critique systémique de la mondialisation, recoupant commerce, monnaie et finance, afin de proposer une alternative complète.


Les ravages de la globalisation marchande


L’économiste commence par une analyse des limites de la libéralisation commerciale. Il tord le cou à plusieurs mythes, soulignant que « c’est au contraire la croissance dans les principaux pays qui tire le commerce », comme l’a montré a contrario 2009. Il note aussi qu’il y a beaucoup d’effets d’optique, entre la montée considérable du prix des matières premières, ou la spécialisation qui fait progresser commerce et PIB sans forcément faire progresser le bien-être.


Patrick Artus développe les dangers de la globalisation


En juin 2008, Patrick Artus et Marie-Paule Virard ont publié un ouvrage intitulé « Globalisation, le pire est à venir ». S’il ne traite naturellement pas des événements de l’automne, ce livre constitue un bon résumé des problématiques actuelles de la globalisation.


Une synthèse utile des limites de la globalisation


Ce livre ne s’adresse pas forcément aux plus spécialistes qui pourront le trouver un peu basique ou à ceux qui recherchent une analyse de la crise de cet automne. Néanmoins, alors que le débat dérive un peu trop sur des comportements individuels malhonnêtes comme ceux de Bernard Madoff, il est utile de se voir rappeler l’ensemble des problèmes que pose la globalisation, dans un petit livre de 150 pages, facile à lire et qui contient des explications très pédagogiques de l’ensemble des notions abordées.