dimanche 4 septembre 2022

La trahison linguistique de Macron et du Conseil d’état

L’été a encore été mauvais pour la défense de notre langue. Alors que le Québec se bat pour défendre son exception linguistique, le Conseil d’Etat et Macron ont de nouveau montré leur désintérêt à l’égard du français, le premier en acceptant l’ajout inutile de l’anglais sur notre carte d’identité, et le second en intervenant en Algérie derrière un pupitre où le français avait été effacé par le globish.

 


Notre culture et notre pays comme variables d’ajustement

 

En apprenant que le pupitre derrière lequel il allait s’exprimer mentionnait une « Presidency of the Republic » et sa traduction en arabe, Macron aurait dû refuser de parler tant que la mention en globish n’avait pas été recouverte par une mention en français. Cela aurait pris à peine quelques minutes… Une telle réaction de la part d’un homme volontiers considéré comme « jupitérien », aurait été normale s’il avait accordé la moindre importance au français et au statut de notre pays. Car outre l’effacement du français, et son remplacement par le globish, que le président se soit exprimé derrière un tel pupitre représente une véritable humiliation pour la France, voulue ou non par les officiels Algériens. Son absence de réaction est une véritable faute diplomatique, un geste de soumission et de faiblesse.

 

Malheureusement, notre langue n’a pas été uniquement malmenée en Algérie. L’an dernier, le ministère de l’intérieur a révélé son nouveau projet de carte d’identité, qui est passée en bilingue, franco-anglais. Le 22 juillet, le Conseil d’Etat a apporté une réponse à la demande de plusieurs associations, Francophonie Avenir, et Défense de la langue française, qui contestaient ce choix du ministère. Malheureusement, le Conseil d’Etat a pu s’abriter derrière un règlement du parlement européen et du conseil de 2019 décrétant que les cartes d’identité des pays de l’UE devraient dorénavant être au moins bilingue et qu’une autre langue officielle de l’Union s’imposait, soit l’anglais, soit l’espagnol dans le cas de la France… N’est-il pas effarant que les si mal élus députés européens s’arrogent un tel pouvoir symbolique, alors même que les peuples avaient refusé la Constitution Européenne proposée par référendum en 2005 ?

 

En outre, dans le cas présent, cet ajout n’a strictement aucun intérêt et ne fait que réduire la lisibilité de l’ensemble, outre le désastreux précédent que cela créé en mettant l’anglais au niveau du français. Dans le cas présent, l’ajout de l’anglais est totalement inutile et ne facilite nullement la compréhension, tant les termes anglais sont proches du français, au point que notre carte d’identité est parfaitement compréhensible sans traduction pour toute personne qui parle anglais. En outre, décider de mettre l’anglais alors même que cette langue n’est plus que la langue maternelle d’une infime minorité de l’UE est aberrant. L’anglais ne devrait même plus être une langue officielle de l’UE après le Brexit. A supposer qu’il faille une langue de plus, nous avions le choix parmi les langues de nos autres voisins…

 

Ici, il y a une proximité incroyable entre l’extrême centre oligarchiste et la gauche radicale de Mélenchon, qui voit dans l’anglais sur nos vitrines un signe heureux de créolisation… Mais ceci révèle une indifférence coupable à la langue qui est notre ciment, et un élément de notre culture. Une langue façonne les esprits et laisser, ou promouvoir, le globish revient à nous effacer nous-même. Malheureusement, la France a cette capacité de produire des élites qui n’aiment pas leur propre pays et sont toujours promptes à le trahir et agir comme les partis de l’étranger, linguistement ici. Une partie de notre haute fonction publique n’a aucun état d’âme à utiliser le globish. C’est ce que fait Macron en parlant de « start up nation » ou quand il appelle les investisseurs à choisir la France dans la seule langue de Shakespeare.

 

Bien sûr, certains y verront un détail. Mais ce n’est pas le cas. C’est un élément central de notre culture, de ce que nous sommes tous, un lien qui nous unit pendant toute notre vie et pour lequel nous devons sans cesse nous battre pour ne pas nous perdre. Quii imaginerait une seconde le Général de Gaulle prendre la parole depuis l’étranger avec une mention « Presidency of the Republic » ?

1 commentaire:

  1. https://www.lopinion.fr/secret-defense/quand-de-gaulle-defendait-la-langue-francaise-dans-les-armees

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