dimanche 8 juin 2025

Crise budgétaire (2/3) : le bouc-émissaire trop commode des retraités

C’est la tarte à la crème des oligarchistes, « la préférence française pour la retraite ». La France serait une gérontocratie, où nos dirigeants seraient à la solde de ces retraités qui votent en masse, protégeant leur pouvoir d’achat excessif, au détriment des jeunes, discours repris par Nicolas Granié, dans un papier du nouveau numéro de Front Populaire, « La guerre des retraites »… Mais pour qui se penchent sur les faits, les retraités sont et vont déjà largement assez être mis à contribution.

 


La bataille des pensions a eu lieu : les retraités l’ont perdu

 

samedi 7 juin 2025

Crise budgétaire (1/3) : l’erreur et l’impasse du bloc central

Voilà bientôt un an que la France vit dans la perspective de la mise en place d’une énième politique d’austérité. La révélation du dérapage massif du déficit, soldant misérablement le passage de Bruno Le Maire à Bercy, est interprétée par le bloc central comme un nouveau moment de vérité. Pas à une contradiction près, cela imposerait une plus grande rigueur dans la gestion des deniers publics, cette même rigueur dont ce même bloc central se prévalait en campagne électorale ou au pouvoir…

 


Une crise qui vient d’abord d’un manque de production et de recettes

 

Bien sûr, certaines dépenses sont inutiles et il est probable que notre pays est, dans certains domaines, sur-administré. La France a vécu longtemps avec un centre fort, des départements et des communes. Nous avons financé le doublement des échelons, avec l’UE, les régions et les agglomérations, sans que cela amène grand-chose à la qualité des services publics. De même la privatisation des services publics a provoqué une prolifération des bureaucrates régulant des marchés qui auraient dû rester des monopoles publics, (RTE ou CRE pour l’électricité). Enfin, les professionnels de la santé ou de l’éducation pointent également l’explosion des formalités administratives dans leur domaine. Il est bien évident qu’il y a des économies à chercher dans la simplification de notre administration à bien des niveaux.

 

Cependant, il n’est pas inutile de pointer que certains services administratifs manquent de mains, notamment dans le contrôle fiscal, sanitaire ou douanier. Pire, nous manquons cruellement de professeurs, de professionnels de santé, ou de juges. Et personne ne pense que nous manquons de forces de l’ordre, tant l’insécurité progresse, et tant nos politiques semblent incapables d’assurer la bonne tenue d’évènements comme une finale de Ligue des Champions. Bref, s’il y a bien sûr des économies, significatives à faire, les criants manques de moyens dans de nombreux domaines indiquent qu’au global, à mon sens, du fait des différences de montants en jeu entre les deux catégories de dépenses, la France aurait besoin de dépenser davantage pour ses services publics plutôt que moins.

 

Bien sûr, certains s’exclameront que cela serait impossible avec nos déficits et notre dette, mais un examen plus global des enjeux économiques permet de contrecarrer cette fausse évidence. D’abord, on peut rétorquer que ce raisonnement, qui a produit la RGPP, la baisse des salaires réels de la fonction publique, ou la baisse des prestations sociales en réel, est à l’œuvre depuis des décennies (Mauroy, Bérégovoy, Juppé, Sarkozy-Fillon, Hollande, Macron). Et jamais les pères la rigueur ne sont parvenus à redresser la barre de nos comptes publics, malgré des mesures qui ont envoyé des millions de Français dans la rue. Bien sûr, le bloc central essaie toujours de s’en sortir en disant qu’alors, ils ne sont pas allés assez loin. Mais parce que cela fait des décennies qu’ils tiennent ce discours et qu’ils l’appliquent au pouvoir, ils me semblent totalement disqualifiés dans la gestion de la crise budgétaire de notre pays.

 

Et la raison est assez simple. Le seul mode de raisonnement du bloc central est de raboter les dépenses assez largement, et d’augmenter les taxes qui pèsent sur les citoyens et les consommateurs. Mais ce mode de pensée exclut trois autres leviers majeurs. Le premier consiste à augmenter la richesse globale du pays. Cela peut paraître un peu basique, mais c’est d’ailleurs l’objectif affichée de la politique de l’offre. Toutefois, cette politique, à l’œuvre depuis Nicolas Sarkozy, est en échec complet dans ses modalités actuelles puisque le déficit commercial a augmenté alors que des dizaines de milliards par an sont investis en son nom, sans guère d’effet sur notre balance commerciale. La réduction de notre déficit doit être menée par une poltiique protectionniste ciblée et forte, sur des secteurs où nos industriels peuvent prendre le relais, et vis-à-vis des pays avec lesquels notre pays a les plus forts déséquilibres.

 

Notre déficit commercial explique à lui seul le déficit de nos comptes sociaux et son rééquilibrage réduirait significativement le déficit budgétaire. Il y a près de 40 milliards d’euros à trouver ici (les prélèvements obligatoires additionnels qui seraient alors générés). Ensuite, la désertion fiscale des multinationales, notamment du numérique, est colossale. Quand Apple, Alphabet ou Meta facturent une grande partie de leur activité en France depuis l’Irlande, ce sont des milliards de recettes qui sont perdues, artificiellement. Pire, une grande partie des multinationales utilisent la liberté de circulation des biens et des capitaux dans l’UE pour déplacer revenus et profits dans les parasites fiscaux qui en font partie. Avec la désertion fiscale des plus riches, on parle d’au moins 60 milliards de recettes perdues par la France, largement de quoi mettre un point final à la psychose austéritaire en cours, qui ignore ce levier.

 

Parce que l’UE est le paradis des parasites fiscaux, il est clair que l’UE est la cause première de cette perte de dizaines de milliards de recettes fiscales, et que rien ne pourra se faire dans son cadre, l’Irlande, les Pays Bas ou le Luxembourg tenant à protéger leur position de parasite du continent, appuyés par les multinationales trop heureuses de bénéficier d’un tel marché unique. Enfin, hors de l’UE, il serait aussi possible de revoir les baisses de la fiscalité ciblées sur les entreprises et les plus riches depuis des décennies. L’IS en France était proche de 50% dans les années 1970, et encore autour d’un tiers avant Macron. Hors de ce marché unique, nous pourrions revenir à une fiscalité plus progressive, tant pour l’IS, que l’IR et mettre fin au privilège indécent du PFU qui permet aux revenus financiers d’avoir une imposition (au titre des revenus) plafonnée à 12,8%, même pour les millions de dividendes que touchent les milliardaires…

 

Bref, l’impasse actuelle est directement le produit des politiques du bloc central et la mise en place ce marché unique de l’UE ouvert à tous les vents mauvais de la globalisation. Comme avant, les potions austéritaires ne marcheront pas. C’est une refonte complète de notre logiciel économique, hors de l’UE, qui nous permettra un jour d’en sortir en alliant protectionnisme ciblé et justice fiscale.

samedi 31 mai 2025

Filles et mathématiques : le fiasco qui définit la macronie

Bien sûr, les fiascos sont la règle avec Macron et ceux qui l’ont précédé, dans presque tous les domaines (économie, sécurité, social, diplomatie…). Mais l’annonce récente par Elisabeth Borne de possibles quotas pour les filles en spécialité mathématique démontre tout ce qui ne va pas avec la macronie : une accumulation de réformes bureaucratiques dysfonctionnelles qui ne cessent de créer des problèmes.

 


Empilement bureaucratique délirant

 

samedi 24 mai 2025

Les dérisoires justifications du mauvais élève Macron

Mardi 13, le résident de l’Élysée a bénéficié d’une émission de trois heures sur la première chaine, dans un programme tellement taillé en sa faveur que nous flirtions avec l’ORTF, ou les démocraties autoritaires. Mais sa prestation a été accueillie de manière très critique par les Français, signe que le disque de son discours, inchangé, est rayé depuis longtemps.

 


Président faible et suffisant en roue libre

 

dimanche 4 mai 2025

Tesla, Bitcoin : anatomie d’une bulle spéculative

Mes papiers sur Tesla, puis le Bitcoin du début d’année m’ont permis une plongée rapide dans la bulle spéculative qui entoure ces deux valeurs. Une véritable expérience sociologique, révélant des comptes de réseaux sociaux dédiés à leur promotion, l’illustration moderne des esprits animaux dont parlait Keynes et de la douce folie qui peut prendre marchés financiers et investisseurs

 


Quand une foi remplace toute raison

 

dimanche 27 avril 2025

Sur la route des vacances, tout est politique

Ces derniers jours, un déplacement vacancier m’a amené à faire un long trajet, comme je le fais régulièrement depuis plus de 20 ans. En plus de 800 kilomètres de trajet, quand on s’intéresse à la vie publique, il est frappant de constater comment bien des travers de notre vie politique prennent vie sur un simple trajet en voiture. Prix de l’essence, trajets recommandés, limitations de vitesse le démontrent bien.


 

Recul des services publics et arbitraire omniprésent

 

lundi 21 avril 2025

Bayrou sur la production : bon constat et angles morts

La semaine dernière, le Premier ministre a affirmé que « nous ne produisons pas assez ». Un constat que l’on aimerait entendre davantage, tant il est au cœur du problème économique de notre pays, dont le déficit commercial n’a cessé d’augmenter depuis 20 ans, malgré les améliorations illusoires de 2023 et 2024. Mais François Bayrou ne tire pas les conséquences de l’échec des politiques de l’offre…

 


Réalisme sur les conséquences, myopie sur les causes

 

samedi 12 avril 2025

L’UE, c’est l’impuissance et l’appauvrissement #Frexit

« Faire l’Europe, c’est faire le poids » : c’était la promesse du PS en 1992. Encore une promesse qui n’a pas été tenue… C’est l’exact inverse que démontrent les dernières semaines, secouées par les initiatives brutales de Donald Trump. L’UE est ignorée dans les négociations sur l’Ukraine, et réagit de manière dérisoire aux conflits commerciaux. L’UE, c’est la paralysie et l’effondrement économique.


 

L’UE fait de nous les dindons de la farce

 

lundi 7 avril 2025

Le protectionnisme légitime, stratégique, et brutal, de Donald Trump

Les annonces de droits de douane du président des États-Unis cette semaine ont déclenché une vague de critiques quasi unanimes, certains demandant même s’il est fou, ou faisant un parallèle bien rapide avec la Grande Dépression. Pourtant, même si certains aspects du « jour de la libération » peuvent être critiquables, sur le fond, Donald Trump est très loin d’avoir tort.


 

Des intérêts des peuples et de l’oligarchie

 

samedi 5 avril 2025

Ce qui ne va pas avec la condamnation de Marine Le Pen

Dans deux ans, Marine Le Pen pourrait bien être empêchée d’être candidate à la présidence de la République en 2027, alors même que les sondages indiquent de plus en plus clairement sa victoire. En attente de l’appel, non suspensif, faut-il y voir une manœuvre digne d’un régime autoritaire qui élimine judiciairement ses opposants, ou une décision de justice finalement justifiée ?


 

L’état de droit, à géométrie variable, et sens unique

 

lundi 24 mars 2025

La BCE enfonce la zone euro, au lieu de l’aider

En début du mois, la BCE a de nouveau baissé son taux directeur, à 2,5%, après la baisse de janvier. Mais malgré la baisse de 150 points de base des taux courts en mois d’un an, les taux longs ont monté, touchant des plus hauts de plus de 10 ans pour l’Allemagne et la France ! Une conséquence du choix trop peu débattu, et complètement absurde aujourd’hui, du resserrement quantitatif.

 


Le gros coup de frein de la démonétisation

 

samedi 22 mars 2025

Ukraine, Covid : la peur, l’atout cynique de Macron

Ces dernières semaines, entre les discussions sur l’Ukraine, les cinq ans du confinement et l’annonce d’un manuel de survie nous rappellent à quel point l’exécutif joue sur les peurs. Bien sûr, ce n’est pas nouveau, mais il est frappant de constater à quel point la grande majorité des médias finit par serrer les coudes autour du bloc central dans ce contexte. Le signe d’une démocratie profondément malade.

 


Chef de guerre complètement surjoué

 

lundi 17 mars 2025

Bitcoin : l’un des nombreux pièges du trumpisme

Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan et François Asselineau ont tous les trois pris position en faveur du Bitcoin ou des crypto monnaies, au nom de la souveraineté et l’innovation, prenant la suite de Donald Trump, qui veut y consacrer une part des réserves de la Fed. Difficile de ne pas y voir une dérive de la sphère alternative qui imite un peu vite le locataire de la Maison Blanche.


 

L’ennemi de nos ennemis n’est pas forcément notre ami

 

samedi 15 mars 2025

samedi 8 mars 2025

Ukraine : ce que révèle le mauvais show de la Maison Blanche

« Cela va faire de la bonne télévision ! » : c’est ainsi que Donald Trump a conclu l’échange avec Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche. Si les tensions des dernières minutes resteront probablement dans l’histoire, c’est parce qu’une telle réunion n’aurait jamais dû se passer devant les journalistes. Elle a révélé la prévisible brutalité des États-Unis et de ses dirigeants actuels, les erreurs du président ukrainien, et l’interprétation totalement aberrante de bon nombre de journalistes et de nos dirigeants politiques.


 

Cow boys brutaux et nains médiocres, impuissants et divisés

 

mercredi 26 février 2025

Ce que disent les négociations actuelles sur l’Ukraine

Il y a trois ans, hier, la Russie envahissait l’Ukraine. Une guerre qui a fait des centaines de milliers de morts et dont l’issue semblait lointaine avant l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Il faut reconnaître que depuis son investiture, les choses avancent vite, avec son flot de déclarations fracassantes et souvent effarantes. Mais l’issue semble proche, ce qui en dit long sur le monde, et l’Europe.


 

La fin des illusions multi-latérales de la globalisation

 

lundi 17 février 2025

20 ans après : et si les souverainistes se réunissaient le 29 mai ?

Le 29 mai, ce sera l’anniversaire de notre victoire tonitruante contre le bloc central et la quasi-totalité des médias, contre le Traité Constitutionnel Européen, par une large majorité, après une campagne intense, qui avait fait honneur à la démocratie. Bien sûr, nous avons été trahis, avec le traité de Lisbonne trois ans après, mais cette victoire mérite célébration, et pourrait être l’occasion de tous se réunir, de Kuzmanovic à Philippot, en passant par Asselineau, Cheminade et Nikonoff et pourquoi pas d’autres...

 


Ne pas se résoudre à un 3ème débat Le Pen – Macron

 

samedi 15 février 2025

samedi 8 février 2025

samedi 25 janvier 2025

Trump : l’oligarchisme tempéré par du populisme incorrect

Lundi, Donald Trump a été investi et a immédiatement signé une avalanche de décrets (dont certains ne sont pas vraiment de son ressort…). Malheureusement, la couverture médiatique de son investiture ne souffre guère de nuance, entre le panégyrique en mode Fan de Sarah Knafo, et une certaine gauche qui fait des parallèles avec Hitler. La réalité me semble plus subtile.

 


Ni complaisance, ni caricature

 

lundi 20 janvier 2025

Les attaques ridicules contre X

Aujourd’hui, un curieux attelage allant de Sandrine Rousseau au président de la région Grand Est, pourtant de droite, en passant par quelques macronistes, quitte bruyamment le réseau social d’Elon Musk, qui serait devenu un danger pour la démocratie. Mais derrière le discours de ces auto-proclamés bien pensants, difficile de ne pas y voir un réflexe profondément intolérant et autocratique.


 

X, mieux que Radio France ou France Télévisions

 

samedi 18 janvier 2025

Le naufrage démographique

L’INSEE a publié les statistiques démographiques de la France pour 2024. Les chiffres sont frappants tant le nombre de naissances continue à baisser, de 2,2% par rapport à 2023, et de 21,5% par rapport au dernier pic de naissances : 180 000 naissances de moins qu’il y a seulement 14 ans ! Et le nombre de décès reprend sa progression, au point que le solde naturel se rapproche du zéro.

 


Un autre passif de Macron et du bloc central

 

dimanche 5 janvier 2025

Le crépuscule suffisant du bloc central

Les premiers jours du gouvernement Bayrou ne risquent pas d’arranger l’image du bloc central. Rien ne semble fonctionner dans ce temps deux gouvernemental post dissolution, de la constitution de l’équipe, à la gestion des premiers dossiers, en passant par l’intervention présidentielle, le tout sur fond d’une actualité bien morne. Pourquoi changer une équipe et une méthode qui perdent ?

 


L’erreur système de la macronie