Affichage des articles dont le libellé est crise. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est crise. Afficher tous les articles

dimanche 15 octobre 2023

Pourquoi tant d’enseignes de distribution sont proches de la faillite

Papier publié dans Front Populaire N°13

 

Camaïeu, Gap, Galeries Lafayette, La Grande Récré, André, Burton, Go Sport, Kookaï, Pimkie… : la liste des enseignes en difficulté, en redressement judiciaire, ou même en liquidation, est spectaculaire, avec son cortège de plans de licenciement. Mais quelles sont les raisons de cette hécatombe ? Loin d’être seulement le fait de l’essor des ventes en ligne, elle s’explique aussi beaucoup par la mauvaise conception du plan de soutien à l’économie de la crise sanitaire

 


Financer la trésorerie des petits, et épargner les gros

 

samedi 2 mai 2020

Les nombreux côtés obscurs de la crise du coronavirus


Bien sûr, cette crise a le mérite de rappeler l’importance du service public et du local, mais outre l’accablant bilan humain des victimes communiqué tous les jours, bien de ses aspects provoquent des réactions inquiétantes. Par-delà, et du fait du choc économique le plus violent depuis 1929, elle suscite en effet une lecture et une évolution inquiétante de nos sociétés dans bien des domaines.




Les libertés individuelles variables d’ajustement



lundi 7 janvier 2019

samedi 30 mai 2015

Cette bulle financière qui s’est remise à gonfler

Cela était sans doute inévitable étant données les politiques monétaires menées par les banques centrales. Mais cela est rendu possible par le manque de réforme du système financier depuis la crise de 2008 et les nouvelles innovations. Et nous n’en sommes sans doute qu’au début…



Premiers signes de bulles


Les niveaux atteints par les bourses sont déjà une bonne indication. Toutes les grandes bourses du monde ont doublé par rapport au point bas atteint début 2009, certaines, comme New York, ayant déjà battu leur record historique. Mieux, si on regarde le niveau des cours par rapport aux bénéfices des entreprises, nous ne sommes que dans la moyenne historique, la globalisation ayant donné aux multinationales de nombreux moyens de faire toujours plus de profits, au point de même inquiéter The Economist ! Il y a donc de la marge et on peut raisonnablement croire que les bourses vont continuer de monter pour quelques temps encore. Le prix de l’immobilier est reparti à la hausse dans les pays où les prix avaient fortement baissé, avec la chute des taux, qui réduit le coût complet pour ceux qui empruntent.



Mais de nombreux signes devraient nous inquiéter, au-delà du niveau du bilan des banques centrales, ou même de la dette des Etats. Les récents records enregistrés sur le marché des œuvres d’art ou le regain des opérations de fusions et acquisitions sont des signes classiques de bulles. Et même si les records du passé sont battus ou en passe de l’être, la question est de savoir jusqu’où cela pourrait aller et comment pourrait se passer l’ajustement ? Un autre indicateur inquiétant est l’envolée de l’endettement global de la Chine par rapport à son PIB, d’autant plus que la richesse nationale du pays a beaucoup augmenté depuis: de 150% du PIB en 2008, il est passé à plus de 270% aujourd’hui selon une estimation de McKinsey. Et les innovations financières du prochain krach semblent déjà là.

A quand le prochain krach ?

jeudi 21 mai 2015

A Londres et Washington, la reprise en trompe-l’oeil

Les chiffres de croissance du premier trimestre aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne ont beaucoup déçu. Londres affiche seulement 0,3% de croissance quand Washington atteint à peine 0,2% en rythme annuel. Dans une série de papier, The Economist donne une perspective intéressante à leur reprise.



Les cycles des marchés du travail

Outre-Manche, on débat beaucoup du manque de productivité, qui fait dire à l’hebdomadaire que « les Français pourraient ne pas travailler le vendredi et toujours produire plus que les britanniques. Au contraire des stéréotypes, les Italiens sont 9% plus productifs ». En effet, si le taux de chômage britannique a beaucoup baissé, c’est grâce à des emplois peu qualifiés et peu payés, et notamment des immigrés puisque le pays compte un demi-million de travailleurs immigrés de plus depuis 2010, un tiers de la croissance du nombre d’emplois. Le PIB par heure travaillée est le même qu’en 2007, alors qu’il a progressé de 5% dans les autres pays du G7. La reprise est loin d’être brillante.

La situation outre-Atlantique est proche. Des économistes ont montré que la crise a d’abord frappé les bas salaires, premières victimes des licenciements, quand les hauts salaires étaient davantage épargnés, au point que le salaire médian a bondi de 4% de 2008 à 2009. Depuis, il a perdu 3% puisqu’environ la moitié des emplois créés sont à bas salaires, contre 10 à 20% pendant la crise. Cela se retrouve également dans les statistiques du temps partiel, passé de 3 à 6% des emplois, et revenu à 4% aujourd’hui. The Economist note également que la réduction des allocations chômage (passées de 53 à 25 semaines) pèse sur la capacité des travailleurs à négocier de meilleurs salaires.


Crise inégalitaire pour reprise inégalitaire

lundi 9 mars 2015

Inégalités, bénéfices, spéculation : alerte à la bulle !

Les bourses qui battent des records, les bénéfices du CAC 40 au plus haut, des riches toujours plus riches, la spéculation sur le marché de l’art : jour après jour, de plus en plus de symptômes classiques d’une bulle spéculative apparaissent. Combien de temps faudra-t-il pour qu’elle explose ?



Ces voyants qui passent au rouge

L’analyse de la crise de 1929 par John Galbraith est un exercice assez sidérant par l’immense proximité avec la séquence qui nous a mené au krach de 2008. Presque tous les mêmes symptômes s’y retrouvent : de la spéculation aux innovations financières, de l’explosion des inégalités à celle de l’endettement, le tout sur le fond d’un discours sur un nouveau monde, naturellement plus globalisé. Problème : depuis quelques mois, il semble que nombre de voyants qui avaient caractérisé l’avant krach de 1929 et 2008 passent à nouveau au rouge, dans une séquence qui semble rappeler étrangement à la période qui a précédé ces deux krachs majeurs de l’économie mondiale moderne.


A quand le krach : demain ou après ?

vendredi 25 juillet 2014

Résultats des banques, rachats d’entreprise, hausse de la bourse : alerte à la bulle !


Début 2009, j’avais pronostiqué une nouvelle crise financière, que j’anticipais pour fin 2016 – début 2017. Malheureusement, il semblerait que tous les symptômes d’une nouvelle bulle continuent à s’additionner, comme le démontrent les dernières annonces de la bourse…



Envolée des profits des banques US

Les résultats du second trimestre des banques étasuniennes ont été excellents, contrastant étonnamment avec les déceptions des derniers chiffres du PIB. Le blog Investigationfinancière a compilé les résultats des principales banques et les chiffres sont effarants, même en se contentant d’examiner les résultats nets, et non opérationnels, qui, eux, excluent les éléments exceptionnels, comme les différentes amendes infligées par la justice. Goldman Sachs affiche 4 milliards de dollars de résultat net pour le premier semestre, sur 18,4 milliards de PNB (Produit Net Bancaire, l’équivalent du chiffre d’affaire pour les banques), soit 21,7% de résultat net sur chiffre d’affaire, un niveau de rentabilité qui en dit long sur la situation économique réelle des banques, d’autant plus qu’elles versent des salaires énormes.

JP Morgan affiche la bagatelle de 11,3 milliards de dollars de résultats nets pour le premier semestre, sur 49,2 milliards de PNB, soit 23% de résultats nets sur PNB. Morgan Stanley a annoncé 3,6 milliards de profits pour 17,5 milliards de PNB, soit 20,6% de résultats nets sur PNB. Il est tout de même très révélateur de constater l’homogénéité de résultats nets aussi énormes, compris entre 20 et 23% du PNB, ce qui révèle à la fois que leur activité est extraordinairement rentable, et finalement très peu concurrentielle sur les prix. Bien sûr, Citigroup a annoncé des résultats moins forts au second trimestre, mais cela vient principalement d’éléments exceptionnels. Ceci amène logiquement à se poser des questions sur notre modèle économique, qui créé une situation de rente phénoménale pour ces banques.

D’autres facteurs de surchauffe

mercredi 25 septembre 2013

Et si un grand krach avait bien lieu en 2017 ?


Même si elle est illusoire, il semble bien que la reprise arrivera en 2014. En revanche, on peut toujours s’interroger sur le scénario à plus long terme. Au final, le scénario que j’avais esquissé en janvier 2009 me semble assez juste, à savoir une nouvelle bulle puis un nouveau krach.



Perspectives à cinq ans

Bien sûr, faire de la prévision à si long terme est un exercice périlleux, qui expose forcément aux critiques et aux railleries justifiées. Néanmoins, c’est un exercice utile qui amène à réfléchir aux dynamiques profondes qui animent notre économie. Et si l’étape du relèvement du plafond de la dette aux Etats-Unis se passe bien, la croissance aux Etats-Unis devrait accélérer sous la conjugaison du soutien de la Banque Centrale, d’une politique budgétaire moins restrictive (fin de l’effet du sequester), de la forte hausse des prix de l’immobilier et forte hausse de la production d’hydrocarbures.

Couplée avec la reprise japonaise (plus forte que prévue au second trimestre) et l’amélioration de la situation en Chine, les trois premiers moteurs de la planète devraient aller dans le même sens l’an prochain. En outre, avec des profits des entreprises au plus haut et des politiques monétaires encore accommodantes, voici un cocktail idéal pour gonfler encore les bulles financières, pas vraiment soldées dans les pays dits développés et qui se développent en Chine. Nous pourrions alors assister à une répétition de la phase pré-2008 et très logiquement aboutir à un nouveau krach vers 2016-2018, puisque tous les instruments financiers de la crise à venir existent déjà (dark pools, ETS, trading à haute fréquence…etc).

Un scénario prévisible

Finalement, je suis assez surpris par la proximité d’un tel scénario avec mes textes de janvier 2009 (alors que nous n’étions pas encore sortis de la crise d’ailleurs). Bien sûr, une partie importante de mes prévisions n’ont pas été vérifiées (réélection de Brown, élection de Bayrou en France – même si j’avais vu juste sur la défaite de Nicolas Sarkozy et son remplacement par une fausse alternative- inversion des résultats pour Barack Obama entre succès et échec en 2010 et 2012). De même, je n’avais pas anticipé la crise de la zone euro (même si je faisais démarrer la nouvelle crise fin 2016 par un défaut de l’Italie suite à une envolée des taux longs et de l’écart avec les taux allemands).

En revanche, le scénario économique était assez juste, avec un point bas atteint à la fin de l’hiver 2009 (y compris dans les niveaux atteints par la bourse) et j’anticipais une victoire de la lecture néolibérale de la crise contre les néo-keynésiens. Je faisais de 2011 à 2013 « des années de croissance très faible avec un pouvoir d’achat en berne et un chômage résiduel important ». Et même si je me suis trompé sur l’évolution des taux d’intérêt, je voyais en 2014 et 2015 « une accélération de la croissance » du fait de « l’essor des importations chinoises ». Tout ceci menait à une bulle qui culminait à l’automne 2016, avec un CAC 40 à 10 000 points et un Dow Jones à 25 000 points, avant un nouveau krach.

Même si mes anticipations d’inflation et de taux d’intérêt étaient excessives (du fait du pic d’inflation de 2008), en revanche, les phases décrites me semblent encore pertinentes plus de quatre ans et demi après. Une bulle et un nouveau krach me semblent le scénario le plus probable pour l’avenir.

samedi 7 septembre 2013

Le GEAB et les prophètes de l’apocalypse économique


Le GEAB s’est fait un nom en 2008-2009 pour avoir alerté quelques années auparavant sur les risques d’une crise systémique, mais depuis début 2009, il annonce tous les six mois une grave accélération de la crise pour les mois à venir, sans jamais se remettre en question.



Le krach de l’économie, c’est maintenant !

Fin août, le GEAB annonce : « les historiens considéreront certainement la crise de 2008 comme une forme d’avertissement de celle de 2013. Toutes les régions du monde ne seront pas affectées de la même manière, mais toutes vont souffrir. Selon LEAP/E2020, les étapes de cette seconde crise peuvent être résumées de la sorte : fin 2013, impact financier : effondrement des marchés financiers, notamment au Japon et aux Etats-Unis. Les banques ne peuvent plus être sauvées par les Etats et des plans de soutien sont mis en place ; fin 2013-2014, extension à l’économie réelle : l’impasse financière cause une récession mondiale majeure et une baisse du commerce international… ».

Tout le problème est que le GEAB fait tout le temps la même prévision depuis plus de quatre ans, à savoir une nouvelle étape de la crise dont les racines viendraient forcément des pays anglo-saxons. Mi 2009, ils prévoyaient, ni plus ni moins, une faillite des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne dans les semaines à venir. On attend toujours… Ils ont en revanche l’honnêteté de laisser leur communiqué en ligne. Début 2011, c’était sûr et certain, le prochain cataclysme serait pour cette année, comme le montre ce communiqué qui parlait alors « d’une année impitoyable ». Bien sûr, leur constat est souvent en partie juste, mais leurs analyses présentent en général un biais extrêmement fort.

Le refus de regarder la réalité en face

samedi 24 août 2013

François Lenglet, critique féroce de la finance


Avec Des Paroles et Des Actes, François Lenglet est sans doute devenu le journaliste économique de référence, remplaçant avantageusement Jean-Marc Sylvestre. La lecture de son livre « Qui va payer la crise ? » est l’occasion de porter un nouveau jugement sur le nouveau chroniqueur de RTL.



Des plans européens scandaleux

Ce livre est une bonne surprise et j’en partage la majorité des constats. J’ai été étonné par la virulence des propos contre les plans européens. Il parle de « hold up des rentiers » et de « contribuables rançonnés par les plans de rigueur au profit des épargnants et de la finance », une analyse que j’évoquais il y a trois ans et que j’avais développée en 2011 en parlant du « scandale du rachat des dettes souveraines ». Pour lui, ces plans consacrent « l’enrichissement des rentiers au détriment de la prospérité collective, précipitant l’euro et l’Europe vers la ruine ». Il note que la crise de l’euro n’est que la variante de la crise mondiale de la dette.

Encore mieux, il dénonce également les politiques d’austérité menées par les pays « aidés » en disant que l’on « approfondit la blessure », que le niveau du chômage et l’émigration d’une partie de la population est le signe d’un échec. Il affirme qu’en Espagne, « l’amélioration des comptes extérieurs (est) obtenue au moyen de l’effondrement de la demande intérieure, qui a créé le chômage de masse ». Il dénonce le cercle vicieux de l’austérité, dénoncé dès 2010 par NDA (à l’Assemblée Nationale), Jacques Sapir ou moi-même : les hausses d’impôts et les coupes dans les dépenses pèsent sur la croissance, et donc les recettes fiscales puis sur les déficits, ce qui impose toujours plus d’austérité. Il souligne que la dette des pays « aidés » s’envole. Il souligne les conséquences désastreuses pour l’économie réelle, les faillites et le chômage.

Comme je l’avais fait dès 2010, il critique de manière virulente les euro obligations, qui ne font que défendre les intérêts du monde financier. Il souligne également le paradoxe qui consiste à vouloir traiter une crise de la dette en créant de nouvelles dettes. Comme je l’avais fait également et comme NDA, il dénonce le prêt de 1000 milliards à 1% de la BCE aux banques qui permet aux banques de prêter à 5 ou 6% aux Etats, « une usine à gaz scandaleuse » au profit du monde financier. Il souligne justement le problème démocratique qui consiste à faire que « les contribuables vont payer pour des bêtises faites en dehors de leurs frontières ». Pour lui, « les créanciers ont réussi le tour de force de nationaliser les dettes privées irrécouvrables ».

Une crise du laisser-faire et de la finance

vendredi 3 mai 2013

Jean-Luc Gréau nous conte la Grande Récession


Jean-Luc Gréau est un des meilleurs chroniqueurs de la crise économique que nous traversons et qu’il avait anticipé dès 2005. Aujourd’hui, il nous offre dans un nouveau livre essentiel son journal de bord de la crise, qui nous fournit tout autant des constats robustes que des solutions pour en sortir.



Le film de la crise

Ce livre est composé de papiers publiés entre l’été 2008 et l’hiver 2012 dans la revue Le Débat, ainsi que de textes inédits, ce qui fournit à la fois un compte-rendu des évènements que nous traversons depuis cinq ans et une remlse en perspective. Les papiers plus anciens ont un grand intérêt car non seulement ils n’ont rien perdu sur le fond (où l’on voit que les débats restent les mêmes et que nos dirigeants ne résolvent rien) mais ils permettent aussi de mieux saisir les étapes du développement de la crise.

L’auteur commence par souligner que « dérèglementation il y a eu, certes, mais qui n’a pas laissé place à un chaos, comme se plaisent à le dire tant de commentateurs. Un système complexe, ancré sur différentes institutions, dont les banques centrales indépendantes et les agences de notation fournissent les éléments les plus visibles, a pris la place de l’ancienne organisation qui soumettait les économies à une réglementation poussée, y compris dans les pays de grande tradition libérale ». Pour lui, « l’action publique (est) devenue incongrue depuis sa mise en jachêre au profit de la gouvernance économique par les marchés financiers et des banques centrales affranchies de la tutelle étatique ».

Il rappelle que les premiers signes de la crise sont apparus dès 2006, avec une tension sur les marchés, aboutissant à des mini-krachs, et le niveau extrêmement élevé de logements invendus. Mi 2007, Bear Sterns (qui fera faillite 9 mois plus tard) et BNP Paribas décident de fermer deux fonds et la BCE doit injecter en urgence 50 milliards d’euros de liquidités pour éviter le blocage des marchés, faisant dire à Jean-Luc Gréau que « les banques centrales agissent aujourd’hui comme les Etats en temps de guerre. De même que ceux-ci créent de la monnaie pour subvenir aux besoins exceptionnelles suscités par les combats, les banques (le font) pour éviter l’asphyxie des marchés du crédit ».

Une crise de la globalisation et l’anarchie financière