Il y a trois
mois, la
direction de la marque du groupe Mercedes avait remporté le référendum interne
grâce au vote des cadres. Cette semaine, elle
a remporté une victoire éclatante sur le terrain puisque 90% des salariés
auraient signé l’avenant à leur contrat de travail.
Une
simple logique de rapport de force
En
septembre, 61%
des ouvriers s’étaient opposés au projet mais le soutien de 74% des cadres
avait permis de réunir une majorité. Le pacte 2020 prévoit le passage de 35
à 39 heures, payés 37, moins de RTT pour les cadres et une garantie de l’emploi
jusqu’en 2020. Trois mois après, les
salariés semblent bien avoir cédé puisque 9 sur 10 ont signé l’avenant à leur
contrat, permettant à la direction de confirmer l’application de l’accord.
Mais d’abord, un engagement jusqu’en 2020 est tout de même assez léger :
il s’agit seulement d’une garantie d’un peu plus de 4 ans. On peut imaginer que
si la situation du marché de l’emploi ne s’est pas vraiment redressée dans
quelques années, la direction pourra toujours lancer une nouvelle négociation
pour raboter encore un peu les droits sociaux des salariés.
Ce faisant,
ce que l’on constate, c’est qu’à partir du moment où l’Etat donne la
possibilité aux entreprises de revenir en arrière, dans
le cadre de cette globalisation et d’un fort taux de chômage, le rapport de
force est foncièrement inégal et à la faveur des grands groupes qui peuvent
toujours faire un chantage à l’emploi et à la délocalisation à des salariés qui
savent que s’ils sont trop revendicatifs ou pas assez dociles, alors ces
employeurs pourront fermer l’usine et la rouvrir dans un pays d’Europe de
l’Est, où
le SMIC est jusqu’à dix fois plus bas ! Avant, il n’était pas possible
de dégrader les droits sociaux, mais les accords de compétitivité permettent
désormais de mettre la marche arrière pour les salariés, qui correspond à une
accélération, en revanche, pour
les profits, les actionnaires ou les
dirigeants.
Parti
Socialiste ou Parti des Superriches ?