mercredi 21 décembre 2011

Le nouvel échec du dernier plan européen ?


Comme d’habitude, Nicolas Sarkozy  nous a raconté n’importe quoi sur le nouveau traité européen. Il n’aura pas fallu plus de dix jours pour que le rideau de fumée tombe et que les marchés s’aperçoivent qu’il ne sort en aucun cas les pays de la zone euro de l’impasse économique dans laquelle ils sont.

Le diable est dans les détails

Cet article du Monde décrit bien les raisons pour lesquels l’accord du 9 décembre ne règle rien. En premier lieu, cet accord était très superficiel puisqu’il laissait comme d’habitude de nombreuses zones d’ombre. C’est la raison pour laquelle les marchés ont trébuché de plus de 3% mercredi dernier et que l’euro est tombé à son plus bas face au dollar depuis plusieurs mois. La dernière nouvelle est très positive, même si la monnaie unique reste surévaluée d’au moins 20%.

Tout d’abord, les analystes n’ont pas de mal à saisir que rien n’est fait pour sortir les pays européens de la récession alors que la croissance est essentielle pour assurer le remboursement des dettes, à défaut de permettre aux banques centrales d’en monétiser une partie. Ensuite, l’Allemagne refuse absolument de donner un centime de plus de garantie aux différents mécanismes de refinancement européen, ce qui rend bien illusoire les gesticulations électorales de François Hollande.

Ensuite, une grande incertitude demeure sur la plupart des mécanismes annoncés. Il n’est pas évident que tous les pays acceptent la camisole budgétaire. Et de nombreuses capitales rétives aux traités européens pourraient bien avoir du mal à faire passer le nouvel accord, que ce soit par référendum (Irlande) ou par le parlement (Pays-Bas, Danemark). Bref, les dirigeants ont de nouveau fait de grandes annonces alors que rien n’est véritablement bouclé, et encore moins ratifié.

Que va-t-il se passer ?

Il y a un mois et demi, suite à l’accord européen infructueux de début novembre, j’avais fait un papier intitulé « à quand un 6ème plan de sauvetage européen », comme bien d’autres. Et en effet, les dirigeants européens ont conclu un nouveau plan. Bref, il semble que le cycle infernal des sommets qui ne servent à rien et qui ne résolvent rien pourrait bien continuer l’année prochaine, ce qui pourrait donner l’occasion à Nicolas Sarkozy de s’agiter pour faire croire qu’il sert à quelque chose.

Pourtant, depuis deux ans, toute cette agitation démontre l’incapacité totale des pays de la zone euro à gérer le machin monétaire décidé à Maastricht. Il est tout de même incroyable qu’après deux ans de tractations, aucune solution crédible n’ait pu être mise en place. Cela ne montre-t-il pas en définitif qu’il faut vraiment abandonner la monnaie unique, la transformer en monnaie commune et revenir à des monnaies nationales adaptées aux réalités différentes des différents pays ?

Malheureusement, malgré les signes de récession, tous les indicateurs ne sont pas au rouge pour l’euro. La semaine dernière, les taux longs se sont détendus en Espagne et en Italie, avec l’annonce d’un nouveau de plan de rigueur, qui, s’il va plus encore casser la croissance, semble rassurer les investisseurs. Or, si les taux de refinancement des Etats ne se tendent pas davantage, alors l’attelage monétaire chaotique européen pourrait poursuivre son chemin encore quelques années

Les Français ont bien raison de faire de moins en moins confiance à l’europe pour gérer la crise. Le machin européen la rend totalement ingérable et la complique au lieu d’aider à la résoudre. L’euro et l’UE ne nous protègent pas de la crise. Au contraire, ils sont une des raisons majeures de la crise.

6 commentaires:

  1. C'est pouquoi il faut sortir et de l'euro et de l'UE .Cela serait trop compliqué de dénoncer des traités tout ou parties et de les faire à nouveau ratifiés par l'ensemble des pays dont les intèret ne sont pas les memes.je rapelle que l'article 50 du traité de lisbonne permet une sortie d un membre de l'UE..

    RépondreSupprimer
  2. Mercredi 21 décembre 2011 :

    Plombée par l’austérité, l’Italie met un premier pied dans la récession.

    Plombée par plusieurs cures d'austérité sévères et par l'assombrissement de la conjoncture mondiale, l'économie italienne a commencé à se contracter dès cet été et son entrée en récession ne fait désormais plus de doutes.

    Pour la première fois depuis fin 2009 et après une légère croissance de 0,3% au deuxième trimestre, la troisième économie de la zone euro, qui est empêtrée dans la crise de la dette, a accusé un repli de 0,2% du Produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, a annoncé mercredi l'institut de statistiques Istat.

    En glissement annuel, le PIB a enregistré une croissance de 0,2%.

    Une contraction de l'activité était attendue mais elle s'est finalement révélée plus marquée que ce que prévoyaient les économistes qui tablaient sur un recul de 0,1%, selon un consensus établi par Dow Jones Newswires.

    Et vu les dernières statistiques - baisse de la production industrielle et des commandes à l'industrie en octobre - l'entrée en récession, qui se caractérise par un recul du PIB pendant deux trimestres consécutifs au moins, ne fait plus de doutes, de l'aveu même du gouvernement italien.

    http://www.boursorama.com/actualites/plombee-par-l-austerite-l-italie-met-un-premier-pied-dans-la-recession-1f68cdd08df6fe43429c7bc0640f965f

    RépondreSupprimer
  3. En fait nous n'avons même pas besoin de l'article 50 du traité de Lisbonne ; la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969 entre en vigueur le 27 Janvier 1980 suffit

    http://untreaty.un.org/ilc/texts/instruments/francais/traites/1_1_1969_francais.pdf

    na pas oublier non plus L'article 16 de la constitution qui peut être un outil intéressant

    - Lorsque les Institutions de la République, l'in­dépendance de la Nation, l'intégrité de son territoire ou l'exécution de ses engagements internationaux sont menacées d'une manière grave et immédiate etc .....

    RépondreSupprimer
  4. 1/ les 500 milliards de la BCE prêtés à 153 banques de la zone euro viennent d'où ? Quel est la source : FMI, FED, marchés obligataires ?

    2/ En prêtant aux banques privées, n'est ce pas une amorce de refinancement pour les Etats, bras armé de la BCE qui détourne ainsi son interdiction de financer les Etats dans les traités ?

    Un moyen détourné de les tenir captifs ? :
    "les bques sauvant les états souverains semble i
    mprobable - Christian Schulz, bque Betenberg" ?

    GAIA

    RépondreSupprimer
  5. vrai comme tous bon béotien je suis étonné de ces milliard qui sortent d'on ne sais ou ? Peut des billets de MONOPOLY imprimé en lousdé ?

    RépondreSupprimer
  6. @ Anonyme

    Je trouve bien curieuse cette obsession de l'article 50. Je vous signale qu'une telle procédure revient à se soumettre encore pendant 2 ans à l'ordre juridique européen. Mieux vaut passer par la voie que nous recommandons.

    @ BA

    Merci.

    @ Patrice

    Très juste.

    @ Gaia & Patrice

    De la création monétaire. Pour les banques, il n'y a aucune limite...

    RépondreSupprimer