vendredi 10 juin 2022

Le 12 et le 19 juin, #ToutsaufMacron

Finalement, le choix qui se présente à nous pour les législatives est simple : donner, ou non, une majorité à la main de Macron. Voulons-nous, ou non, cinq années de plus où l’hôte de l’Elysée pourra faire ce qu’il veut, avec une armée de députés aux ordres, les rares rebelles ayant été exclus ou réduits au silence ? Pour moi, la réponse est évidente : tout doit être fait pour tenter de mettre en minorité Macron.

 


L’horreur au carré

 

C’est bien ce que représenterait une majorité macroniste, à bien des égards. D’abord, quelques jours après le fiasco de la finale de Ligue des Champions, ce serait une prime à l’incompétence arrogante, mensongère de cet exécutif qui fait de l’irresponsabilité un mode de conduite, personne n’ayant été sanctionné pour la gestion désastreuse de cet évènement. Voulons-nous de ces gens pour gérer les Jeux Olympiques de 2024, qui laissent notre pays devenir un coupe-gorge effrayant jusqu’aux champions de MMA, où la répression frappe les spectateurs et non les voyous, et qui se défaussent de toute responsabilité ? Quelle image allons-nous donner de notre pays si ces gens-là sont reconduits au pouvoir ? Quel curieux pays qu’un pays qui leur redonnerait le pouvoir après un tel fiasco et de tels mensonges ?

 

Sentant que sa majorité ne tient qu’à un fil, Macron a donné une interview à la presse régionale pour tenter de mobiliser son électorat âgé et aisé. Sur le fond, il dit « porter cinq objectifs : l’indépendance, le plein emploi, la neutralité carbone, les services publics pour l’égalité des chances et la rennaissance démocratique avec la réforme institutionnelle », sachant qu’il avait également fait de la santé et de l’éducation des priorités. Encore une fois, il se moque du monde : c’est bien parce que son bilan est désastreux dans tous ces domaines qu’il en fait des objectifs ou des priorités. L’indépendance ? Macron a laissé filer Alstom, Alcatel ou Technip… Le plein emploi ? Avec près trois millions de chômeurs, le même niveau qu’il y a 10 ans, 40% de plus qu’il y a 15 ans, nous en sommes à des années-lumières sans jeu statistique. La neutralité carbone ? Son bilan est plus que limité en la matière. Les services publics ? Ils n’ont cessé de se dégrader comme le montre la situation dramatique de l’hôpital et de l’éducation nationale aujourd’hui…

 

Bref, rien n’est crédible dans ses objectifs, sans « argent magique ». C’est sans doute pour cela qu’il a cru bon annoncer un gadget qui a pu occuper les titres des médias, une énième « nouvelle méthode », reposant sur un « Conseil National de la Refondation », qui rassemblerait les différents partenaires économiques et sociaux, ainsi que de simples citoyens tirés au sort. Rien ne va dans cette annonce, pour le moins paradoxale la veille d’élections législatives, qui vont donner des représentants du peuple légitimes avec qui échanger et discuter. En faire un nouveau CNR est un gadget de communication ridicule de la part de quelqu’un qui ne cesse de déconstruire l’héritage du Conseil National de la Résistance. Enfin, vu le traitement bien cavalier des iinstances comparables mises en place sous son premier mandat (Convention Climat ou Grand Débat), il est clair qu’il s’agit de simples gadgets de communication…

 

Pour couronner le tout, Macron ne cesse de fuir les campagnes électorales. Après avoir utilisé la guerre en Ukraine pour se déclarer à la dernière minute et en faire le moins possible, il a procédé de la même manière pour les législatives, tardant à nommer son gouvernement, lui permettant de ne rien annoncer de clair depuis le 24 avril, y compris sur le pouvoir d’achat. Cela lui permet de faire des annonces de principe pour plaire à un plus grand nombre, tout en se laissant la possibilité de décevoir une fois les élections passées. C’est ce qui explique le report après les législatives du dépôt du projet de loi sur le pouvoir d’achat, dont on peut déjà deviner qu’il ne sera pas très ambitieux. Nul doute que le Macron au pouvoir, avec une majorité, sera bien moins conciliant et enjoleur qu’en campagne, d’autant plus qu’il pourra justifier l’austérité par la montée des taux. Soignants et enseignants n’ont rien à en attendre. Une majorité donnerait à Macron la possibilité de continuer à détruire tout ce qu’il y a de bien dans notre pays.

 

Pour tout cela, il est critique de voter et soutenir les candidats opposés à Macron. Je pense notamment aux députés sortant François Ruffin, Julien Aubert ou NDA, mais aussi à des candidats qui seraient un vrai apport pour l’Assemblée : Fatiha Agag-Boudjhalat, Georges Kuzmanovic, David Cayla, Charles-Henri Gallois ou Florian Philippot. Et au premier tour, je souhaite la plus grande réussite à tous les candidats de République Souveraine ou de l’alliance Union Pour la France Patriotes-Generation Frexit-DLF.

9 commentaires:

  1. Surtout pas le RN ni RECONQUÊTE qui sont des partis antipatriotiques.

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  2. Le tout sauf le mépris de classe est une évidence. Avec une candidate sortante ayant voté le CETA, les lois dites "travail" et la farce de la non séparation bancaire * de la précédente législature, c'est amplement suffisant pour que mon côté castor ressorte.

    Sinon le chômage ce n'est pas que la catégorie A
    * Le jour où le Ponzi financier s'effondrera, on devra se rappeler de cette occasion manquée de séparation du casino financier des dépôts.

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  3. Pour le chômage chez moi en Vendée, il n'existe quasiment plus. Il devient extrêmement difficile de trouver quelqu'un.

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  4. @ Anonymes

    En matière d'antipatriotisme, je pense que LREM, mais aussi LFI le sont bien plus. Bien d'accord sur le chômage. Dans mon papier sur le sujet, j'évoquais les statistiques des catégories A, mais aussi A, B et C.

    @ Cgrotex

    Un rare endroit où le marché de l'emploi est plus équilibré

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  6. @LH:

    Je crois que Le Foll se trompe quand il pointe les désaccords à l'intérieur de la NUPES sur l'Europe etc...et leur risque de faire sauter la coalition. Parce que ce genre de désaccord ne s'est révélé inflammable que lorsque la Gauche a exercé les responsabilités. Or: 1) en déclarant que la police tue JLM s'est de facto exclu de la possibilité d'exercer les responsabilités. 2) cette union permet aux sympahisants de Gauche d'éviter un face à face Macronie/FN les déprimant mais du coup la NUPES n'

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    1. 2) cette union permet aux sympahisants de Gauche d'éviter un face à face Macronie/FN les déprimant mais du coup la NUPES n'a pas de réservoir de voix au second tour.
      Jusqu'à quand les sympathisants s'en satisferont-ils?

      JZ

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  7. « Pour tout cela, il est critique de voter et soutenir les candidats opposés à Macron. Je pense notamment aux députés sortant François Ruffin, Julien Aubert ou NDA, mais aussi à des candidats qui seraient un vrai apport pour l’Assemblée : Fatiha Agag-Boudjhalat, Georges Kuzmanovic, David Cayla, Charles-Henri Gallois ou Florian Philippot. »

    Je le pense aussi mais pourquoi se limiter aux candidats que vous citez ? Pour ma part, par anti-macronisme "primaire", je voterai dimanche pour le candidat de la Nupes qualifié pour le second tour dans ma circonscription contre le candidat de l'oligarchie au pouvoir. Le principal intérêt d'une victoire - improbable mais pas impossible - de la Nupes serait de bloquer (au moins temporairement) les projets les plus anti-sociaux de Macron tout en semant un chaos politique et social en France qui, par ricochet, affaiblirait considérablement l'UE.

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  8. @ JZ

    La coalition est avant tout électorale, et à moins d’une surprise, pas totalement exclue dans la configuration actuelle (une majorité relative semble assurée, mais les Français ne veulent surtout pas d’une majorité absolue pour Macron), elle se limitera à cela. Dans une logique aussi éclatée, avec 4 pôles significatifs, le fait d’être un des deux premiers peut ouvrir à la victoire avec notre mode de scrutin. A priori, très difficile pour la NUPES, mais si la victoire se joue entre 15 et 20% des inscrits, pas infaisable.

    @ Marc Antoine,

    Vous avez anticipé mon papier de ce soir. Je suis bien sur la même ligne, comme l’annonce le titre, même si le contexte d’avant premier tour m’a poussé à me focaliser sur les candidats que j’aurais bien aimé pouvoir choisir, avant de me prononcer plus longuement sur ceux que je veux absolument éliminer.

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