lundi 26 décembre 2011

Le PS a définitivement oublié le peuple



Un divorce ancien et définitif

On pourrait dater cette séparation à 1983 quand le gouvernement socialiste a choisi une certaine idée de l’Europe, libérale et dérégulée, et la rigueur. Frédéric Lordon attribue une responsabilité majeure aux « socialistes » dans la déréglementation : l’Acte Unique, traité très libéral, puis la libéralisation des mouvements de capitaux (directive Delors-Lamy). En 1991, le choix de la politique du franc cher marquait un arbitrage incroyable entre monétarisme et chômage.

Les années Jospin ont à nouveau confirmé ce divorce profond entre le PS et le peuple : les 35 heures qui ont surtout profité aux cadres supérieurs qui peuvent profiter de leurs RTT, des privatisations massives, un abaissement de la fiscalité sur le capital et les hauts revenus, un laisser-faire assumé sur les délocalisations, l’acceptation de la libéralisation des services publics. Pas étonnant que les classes populaires aient abandonné le candidat socialiste en 2002…

Depuis, la fondation Terra Nova a théorisé cet abandon du peuple dans un papier qui a fait une sacrée polémique au printemps 2011. Grosso modo, elle recommande d’oublier les ouvriers, dont le nombre diminue (sic) et aux valeurs trop conservatrices pour se tourner vers d’autres cibles électorales, plus éduquées, démographiquement en croissance, et plus en phase avec les valeurs internationalistes, libérales et libertaires du Parti Socialiste. A quand la suppression du S de PS ?

La globalisation plutôt que le peuple

A travers toute sa froideur, cette étude a néanmoins l’intérêt de représenter une réflexion transparente sur ce que pensent certains à Solférino. Elle signifie clairement l’abandon du peuple. Bien sûr, pour le folklore, et les élections, les candidats reprendront quelques vieilles antiennes, mais y croient-ils seulement ? Il ne suffit pas d’aller dans les usines faire des déclarations d’amour aux ouvriers pour réellement se soucier d’eux, comme l’a bien montré ce quinquennat désastreux.

Pour paraphraser Sapir, « le rejet de la nation, c’est l’internationalisme des imbéciles ». C’est tout le problème du PS, pour qui la mondialisation passe avant le peuple. Entre des frontières ouvertes et de l’emploi pour les ouvriers, les éléphants ont choisi, depuis près de trente ans. La nation est vue comme un mal en soi, menant forcément au nationalisme, alors que la nation, c’est notre culture, c’est notre solidarité et c’est le moyen pour le peuple d’agir sur son destin.

Le divorce du PS avec le peuple est ancien. On pourrait même soutenir qu’il n’a fait que flirter avec le peuple de 1977 à 1983 pour des raisons électoraliste, sa vraie nature n’étant pas populaire. Le Général de Gaulle ne disait-il pas qu’il n’aimait pas les socialistes parce qu’ils n’étaient pas socialistes ?

10 commentaires:

  1. Le PS, ce sont des girondins, ils n'ont toujours pas digéré la révolution française. Et si on parlait un peu d'avenir, de ce qui se construit, de la politique à faire?

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  2. Hors-sujet pour ce billet, mais j'écoutais tout à l'heure NDA sur RMC. Excellente prestation dans l'ensemble. Sur la question de l'immigration, il a clairement opposé la nécessité d'unir les français à l'excitation anti-immigrés du FN, et j'espère que ce clivage deviendra de plus en plus évident.

    Par ailleurs il a à deux reprises parlé de "baisser les charges sur les entreprises". L'expression ménage la chèvre et le chou en laissant en suspens la question du financement de la protection sociale. La vraie question est celle de l'assiette des prélèvements.
    Mieux vaudrait parler de déplacer les charges, en détaxant l'emploi de base (à hauteur d'un SMIC pour 35 h) et en reportant ce montant sur le reste de la valeur ajoutée et sur les importations.

    Tout à fait d'accord avec vous concernant le PS ; son électorat n'ont plus rien d'ouvrier ni de populaire. Leur seul rapport avec le peuple est d'entretenir un réseau d'associations rabatteuses de voix - SOS racisme, NPNS, parents d'élèves et tutti quanti. C'est une forme modernisée du clientélisme et pour le moment le PS conserve en ce domaine un petit avantage sur l'UMP.

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  3. @ Jardidi

    A partir de demain, série sur la réforme du système monétaire.

    @ J Halpern

    Je pense que les deux questions sont justes et liées. Il est absurde de renchérir à ce point le coût du travail avec autant de chômage.

    Juste pour le PS.

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  4. la seule façon de faire avancer les idées protectionnistes en France est de mettre marine lepen au deuxième tour de la présidentielle.
    tout le reste c'est du blabla de gros niais.
    quant au PS ça fait belle lurette qu'il est incurable, il suffit de voir quel est son candidat.

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  5. NDA a raison en parlant d'unir les Français mais il ne faut pas faire l'autruche non plus et répondre clairement aux questions . Avons nous besoins d'une immigration vu le chômage actuel ? Si oui de quelle immigration avons nous besoin ? Ces immigré doivent ils ou non nous devenir Français ? Quelle est la réponse vis a vis du communautarisme et de la montée de l’intégrisme musulman .
    Tous ceux qui n'auront pas de réponses claires a ces questions iront vers MLP car elle les a !

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  6. @ Anonyme

    Non, non et non. MLP est l'épouvantail bien commode du système actuel qui pourra rester encore plusieurs décennies au pouvoir si elle reste la seule alternative visible. Je ne vais pas répéter ce que j'ai dit en commentaire il y a quelques jours.

    @ Patrice

    Aujourd'hui, nous sommes clairs, il faut un solde migratoire net proche de zéro (soit une réduction des entrées brutes d'environ 50% hors étudiants). La persistance d'un chômage de masse fait que nous n'avons pas besoin d'immigrés supplémentaires et qu'ils ne pourraient pas s'intégrer. Pas sûr que tout le monde se tournera vers MLP car beaucoup de Français ont compris que les problèmes économiques actuels dépassent de loin l'immigration.

    @ Jardidi

    De rien. Encore quatre papiers à publier à partir de demain.

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  7. Je suis d'accord la dessus mais il est bon de le rappeler ; d'ailleurs NDA a Bourdin 2012 (excellente prestation) s'est bien démarqué de MLP mais a bien parlé d'assimilation et d’intégration

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  8. Petite histoire animalière d'un Chinois nommé ZHANG QI

    En raison de la crise économique actuelle, je souviens une histoire très intéressante qui représente le problème économique actuel en Chine. Je vous le raconte.

    Rôles : un porc, une tortue, un renard, un loup, un rat, un âne

    Le porc a gagné 5 euros par travailler assidûment, il les a déposés à la banque du rat. Et puis, il a projeté de construire une nouvelle porcherie, la terre a coûté 2 euros, les frais pour construire la porcherie coûte 3 euros.
    La tortue est l’ingénieur. Elle veut gagner plus. Donc, elle a engagé le renard pour un conseiller. Le renard l’a dit : c’était facile. Il a trouvé le loup qui administrait la terre et le rat qui administrait la banque. Ils ont discuté et fait la décision : la tortue emprunte de 200 euros au rat, et puis elle paie le loup 100 euros pour acheter la terre et paie le renard 50 euros pour les consultations. Ensuite, elle a dépensé 3 euros pour construire la porcherie.
    Le porc n’a pas eu la terre, alors il ne pouvait pas construire la porcherie lui-même. Il a prié la tortue de lui vendre la porcherie. Ça faisait 500 euros. Le porc a eu seulement 5 euros, ce n’était pas suffissent. Donc, il a dû emprunter de l’argent au rat. Le rat lui a prêté 500 euros, il faillait lui rendre 600 euros (l’intérêt 100 euros) dans 10 années. Dans ce commerce, le loup, le rat, le renard et la tortue, touts les quartes gagnent l’argent, ils étaient satisfaits. Plusieurs de commerces continuaient.
    A ce moment-là, l’âne a trouvé le bénéfice, il a emprunté beaucoup de l’argent au rat et acheté la porcherie, et puis il l’a vendue au porc plus cher. Alors, le porc doit gagner plus de l’argent pour acheter une nouvelle porcherie. Le porc devient de plus en plus pauvre.

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  9. Quelle honte que cette gauche-là. Quelle profonde honte et quelle profonde trahison. Ces gens-là méritent que des thèses soient consacrées à relater cette manière absolument perfide avec laquelle ils ont sans cesse assumé un décalage toujours plus grand entre leurs références revendiquées et leurs actes.

    Il vendront le peuple, ils vendront la nation, ils vendront le pays, sans sourciller, et sur un simple mouvement de menton. D'ailleurs, c'est déjà fait : 86, 92, 97, 2002, 2005, 2007...

    Il n'y a pas de mots assez durs pour décrire cet abandon volontaire, programmé, idéologique, par lequel ces individus sans grand talent, si ce n'est celui de réussir des concours administratifs et d'hériter de papa, ont révoqué la France au profit des états-unis d'Amérique et de son système de "pensée".

    Cet esprit de la trahison et de l'abandon de soi et de sa propre histoire, passe également par le biais de cette classe médiatique, journalistique, faisant bien haut la moral, et ayant remisé depuis bien longtemps la culture au magasin des objets les plus kitch, au profit du divertissement, toujours plus bête et toujours plus américain.

    La misère libérale anglo-saxonne ne pouvait qu'aller de paire avec un monde de l'art misérable (Cf Jean Clair, Christine Sourgins, Jean-Philippe Domecq), marchand, uniformisé et désincarné, ce à l'image du terrifiant marché et de sa main invisible symbole de l'idéologie crasse.

    Le rien, intégral.

    Interrogez donc hollande sur quelques notions d'histoire politique et surtout de philosophie politique, et vous verrez ce qu'il en sortira.

    Trahison, et trahison avec conviction et bonheur, et morgue parfois, voilà ce qu'est ce qui aujourd'hui à l'outrecuidance de s'appeler "la gauche".

    Ainsi le peuple français a très justement, dans sa sagesse multi-séculaire, récusé cette gauche au champagne, médiatique et mondaine, qui aime le fric et les taux de rentabilité interne.

    La honte ! Le dégoût et la honte !

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