mercredi 1 février 2012

Mitt Romney achète la Floride

Décidemment, les rebondissements des élections primaires républicaines sont dignes des meilleures série télévisée ! Après un premier haut au New Hampshire et un effondrement avec la perte de l’Iowa et la défaite en Caroline du Sud, Mitt Romney est remis en selle par sa victoire en Floride.

Romney casse l’élan de Gingrich

La victoire de Newt Gingrich en Caroline du Sud avait bouleversé la dynamique électorale car cet Etat se donne presque toujours au futur vainqueur. En outre, sa très large avance remettait fortement en cause l’inéluctabilité de la nomination de Mitt Romney. Les révélations sur son taux d’imposition semblaient avoir joué en faveur du chef de la révolution conservatrice de 1994, malgré toutes ses limites. Il semblait pouvoir fédérer l’électorat le plus conservateur du parti.

Mais Mitt Romney a réagi à cette offensive en modifiant sensiblement le ton de la campagne. Il s’est fait beaucoup plus incisif lors des débats, n’hésitant pas à mettre en cause durement son principal adversaire lors des débats télévisés qui on eu lieu avant la primaire de Floride. Cela a cassé en partie son image un peu trop lisse. En outre, la très grande taille de l’Etat l’avantageait du fait de sa meilleure organisation et de ses moyens beaucoup plus importants que les autres.

Le côté obscur de la politique aux Etats-Unis

Mais ces élections primaires révèlent également tous les aspects les moins positifs de la vie politique aux Etats-Unis. En effet, Mitt Romney a littéralement noyé ses adversaires sous un déluge de publicité. On estime qu’il a dépensé la bagatelle de 15 millions de dollars entre les 2 élections, uniquement en Floride. Cela équivaut à environ 40% du budget annuel total de Volkswagen (ou un tiers du budget annuel de McDonald’s) en France* dépensé en seulement 10 jours !

En effet, depuis l’élection de Barack Obama, la Cour Suprême a supprimé une partie des limites qui subsistaient au financement des campagnes électorales. Aujourd’hui, de riches contributeurs peuvent mettre en place des PAC qui financent des campagnes de publicité souvent extrêmement agressives contre leurs adversaires. En Floride, Newt Gingrich n’a pu opposer qu’une fraction des sommes dépensées par son rival, ce qui semble avoir permis le retournement des sondages.

Dans « L’Amérique que nous voulons », Paul Krugman dénonçait déjà les règles politiques de son pays qui permettent à un candidat d’ériger un véritable mur d’argent pour gagner une élection. Ces élections primaires apportent encore un peu plus d’eau à son moulin…

* La Floride compte 19 millions d’habitants, donc à taille équivalente, le budget serait de 52 millions de dollars, soit 40 millions d’euros, environ 40% de la totalité des dépenses publicitaires nettes annuelles (télévision, presse, affichage, internet…) de la marque Volkswagen ou un tiers de Mc Donald’s en France (en prenant une décote de 40% entre le brut et le net) ; source : Union des Annonceurs

17 commentaires:

  1. Dieu nous garde de campagnes électorales dont le seul critère de réussite soit le fric.
    Dans le cas des USA c'est bien pire quand on voit le fric nécessaire (et donc les renvois d’ascenseur qu'il faudra un jour ou l'autre exécuter) à la primaire et ensuite à la finale

    Je suis pour ma part opposé à l'élection d'un Président au suffrage universel, je me demande même s'il faut un Président (peut être juste un "Représentant de la France" pour les remises de décoration et les dépôts de gerbes)!

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  2. Richesse par habitant en Europe, les allemands sont loin d'être les premiers, la France est bien placée en tête de peloton, sauf que sa richesse est mal répartie, les pays du Nord ont quelques raisons de rechigner, et de demander à ceux du sud de faire le ménage fiscal :

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/30/trop-de-riches-tue-l-impot_1636198_3232.html

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  3. " les pays du Nord ont quelques raisons de rechigner, et de demander à ceux du sud de faire le ménage fiscal" : il faudrait peut-être éviter ce genre de généralisation. Elles sont déjà bien trop répandues et contribuent à nourrir un climat délétère, pour ne pas dire autre chose...

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    1. Ah bon ! Alors continuons à avoir la tête dans le sable pour sauver le climat et votez pour Sarko, le président des riches qui continuera à leur faire des cadeaux fiscaux.

      Au fait, vous l'avez en entier l'article du Monde ?

      Je ne pense pas...

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    2. J'ai en effet lu cet article. Et je ne vote pas pour Sarkozy, Dieu m'en préserve. Nous ne parlions pas tout à fait de la même chose. Mais merci pour votre aimable réponse :

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    3. On parle de la même chose, à savoir que les pays du nord sont moins inégalitaires que la France et l'Italie, et que ces 2 pays feraient mieux de réviser leur fiscalité pour réduire leur dette et relancer leurs économies, plutôt que de mendier aux pays du Nord, c'est ce que dit l'article que vous n'avez à l'évidence pas compris, si vous l'avez lu...

      Olaf

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    4. Vous parliez, je crois, des pays du Sud face aux pays du Nord. J'ignore si la France peut être considérée comme un pays du Sud, tout du moins pas entièrement à mon avis. Quant à l'Italie, dont je ne suis certes pas spécialiste, représente-t-elle tous les pays du Nord ? Et qui mendie auprès de qui ? Des pays ou des dirigeants ?
      J'ai parfaitement compris cet article, tout du moins mieux que vous n'avez compris mes opinions politiques. Mais une fois de plus, merci pour votre amabilité et bonne continuation !

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    5. Effectivement, vous n'avez rien compris, CQFD.

      Bonne chance...

      Olaf

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    6. @ Olaf

      L'article est extrêmement intéressant. Merci. En revanche, je comprends aussi les commentaires d'Anonyme. Je ne sais pas pourquoi vous répondez de la sorte. Ses commentaires n'étaient pas injustes. Si l'éclairage est très intéressant, il ne faut pas oublier que pour l'instant, il n'y a pas eu de plans pour l'Italie ou l'Espagne, que la première a un déficit assez faible par rapport à la moyenne européenne, et que la seconde a une dette plus faible en proportion de son PIB que l'Allemagne. Je crois que c'est ce que voulait dire Anonyme.

      Après, je suis d'accord avec le point consistant à dire que ces plans sont absurdes car on ne fait que régler des problèmes de trésorerie, ils protègent beaucoup trop les créanciers qui ont accordé les prêts et qui devraient assumer les risques qui vont avec une rémunération plus forte. De facto, ce sont aussi les créanciers qui mendient...

      En outre, ils montrent que cette Europe ne fonctionne pas.

      Pays du Nord moins inégalitaires : voir, ce n'est pas le cas de la Grande-Bretagne et en Allemagne, les inégalités ont explosé depuis 10 ans.

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  4. Il n'ya pas besoin de mendier à qui que ce soit.
    En fait on s'en fiche de l'Allemagne les souverainistes que ce soit N.D.A ou M.L.P ne leur demandent rien.

    On veut juste qu'on nous laisse avoir notre monnaie, qu'on nous laisse reguler notre économie pour permettre de relancer l'augmentation du niveau de vie et le progrès social.
    Mais pour cela il faut trouver un moyen de virer la ploutocratie en place.

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    1. Mais quand vous aurez votre monnaie, ça va changer quoi si la richesse nationale n'est pas répartie pour faire fonctionner l'économie. Vous aurez une monnaie de singe, même plus de quoi acheter une banane. Regardez les US et la GB où ils en sont, dans le trou.

      Olaf

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    2. Mais personne n'a dit que la monnaie était le seul probleme !
      J'ai parlé de reguler l'économie. Lisez calmement !

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    3. Une couche de plus :

      Vers la tiers-mondisation de l’économie française ?

      Il s’agit d’ « un choix politique », analyse Askénazy : « Une économie avec un coût du travail élevé mais des entreprises innovantes sera toujours plus compétitive que l’inverse. L’Allemagne s’en sort mieux car, contrairement à la France, elle a beaucoup investi dans l’innovation et s’est spécialisée sur des secteurs en croissance. Pour combler ce différentiel, la France a donc deux solutions. Elle peut soit continuer à se développer dans des secteurs peu productifs et baisser son coût du travail, soit rendre ses entreprises plus innovantes et donc plus productives. » Voilà donc tout droit où nous mène la politique UMPo-Medefiste (ou Medefo-UMPiste ?) : à la tiers-mondisation de l’économie française. Les oligarques sont cupides mais leur avidité les rend stupides, sciant la branche dorée sur laquelle ils ont posé leur gras postérieur capitaliste.

      http://www.plumedepresse.net/avec-lumedefp%C2%A9-aux-manettes-vers-la-tiers-mondisation-de-leconomie-francaise/#more-3756

      Olaf

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  5. nous ne pouvons comparer une élection présidentielle aux état unis qui est une fédération d’état a la France qui est encore mais de moins en moins un état ; une présidentielle de l'ue amènerait vraisemblablement les mêmes problèmes

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  6. Les US sont plus une ploutocratie qu'une démocratie!

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  7. @ Patrice

    Non, pas forcément. Il suffit de mettre des limites aux dépenses des candidats, ce que McCain avait essayé de faire d'ailleurs.

    @ Cording

    A ce point, cela en est choquant.

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    1. bien sur sauf que le ver est déjà dans le fruit les lobbies n'ont pas attendu et passent déjà la monnaie ; l'accord acta est bien la et les citoyens n'ont plus leur mot a dire

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