mardi 27 mars 2012

L’incroyable budget néolibéral de la Grande-Bretagne


La semaine dernière, le ministre des finances britanniques a annoncé de nouvelles mesures pour les années à venir. Après avoir monté les impôts des plus pauvres, le gouvernement conservateur a décidé de baisser l’impôt des plus riches et des multinationales !

Deux poids deux mesures

La comparaison entre le plan annoncé récemment et le premier train de mesures décidé par l’équipe de David Cameron en 2010 est surprenant. Il y a un peu moins de deux ans, il avait mis en place un plan d’austérité sévère, comprenant notamment une augmentation de 2,5 points de la TVA, une augmentation des taxes sur la finance (limitée finalement à l’impôt de bourse) et une baisse sévère des dépenses des ministères et notamment du traitement des fonctionnaires.

Le chancelier Osborne a annoncé le 21 mars un nouveau train de mesures qui montre bien que les deux côtés de la Manche ne fonctionnent pas du tout de la même manière. Malgré les immenses efforts demandés à tous depuis deux ans, le gouvernement a annoncé deux mesures très marquantes : une baisse de la tranche marginale d’impôt sur le revenu de 50 à 45% (et potentiellement 40%) et une baisse de l’impôt sur les sociétés de 26 à 24%, puis 22%.

Naturellement, les travaillistes ont fortement attaqué ce « budget pour millionnaires ». Le parti conservateur a critiqué l’augmentation de la tranche marginale d’impôt sur le revenu (décidée par le gouvernement de Gordon Brown) en soulignant qu’elle n’avait rapporté que 100 millions de livres. En fait, cela s’explique par l’optimisation fiscale des ménages qui gagnent plus de 150 000 livres par an, dont la base taxable a baissé de 25% l’année de la réforme (87 vs 116 milliards).

La logique néolibérale à l’œuvre

Ces mesures démontrent extrêmement bien la logique de cette mondialisation néolibérale, douce pour les plus forts et dure pour les plus faibles. Il est proprement sidérant qu’en Grande Bretagne, le gouvernement baisse les impôts des multinationales et des plus riches et montent ceux de toute la population. Pourtant, les inégalités ne cessent de progresser. Et le gouvernement en rajoute de manière incompréhensible en les augmentant plus encore par le biais des impôts.

La logique avancée par les néolibéraux est simple : dans un monde globalisé et sans frontière, les hauts revenus et les multinationales sont mobiles, donc il ne servirait à rien d’augmenter leur taux d’imposition car cela ne reviendrait qu’à les faire fuir. Du coup, dans leur logique, il faut baisser les taux d’imposition, même dans un contexte de forts déficits et de sacrifices importants pour l’immense majorité de la population, comme le réclament les Tea Party aux Etats-Unis.

Mais cette logique est bien entendu totalement absurde. Tout d’abord, cette course au moins-disant fiscal est sans fin car il y aura toujours un Etat pour baisser davantage les impôts. En fait, dans un second temps, elle entretient les déficits qui permettent aux néolibéraux de demander de couper dans les budgets de l’Etat. Quel meilleur moyen que de baisser les impôts pour imposer un agenda néolibéral de privatisations des services publics et de coupes du budget de l’Etat !

Non contente d’augmenter les inégalités, l’anarchie néolibérale pousse les Etats non pas à compenser cette hausse par plus de redistribution, mais, en mettant en concurrence les fiscalités des Etats, à les faire accentuer les inégalités, comme le montre cet exemple.

5 commentaires:

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    1. recycler les affiches de MLP permet d’économiser les arbres et par la même de reboucher la couche d'ozone

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  2. n'est ce pas exactement ce que fait ce petit...de sarkozy avec ses sbires de l'umpet ?

    débarassons nous de ce félon d'1 mètre 40 dès le premier tour!

    quant aux rosbifs ils vont se réveiller avec une sacrée gueule de bois, et les travaillistes reviendront aux affaires après.
    l'histoire est un éternel recommencement.

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  3. INCROYABLE, ce seul mot-titre contenait en lui-même tout un programme ou, mieux encore, toute une culture de l'enfermement intellectuel, là où il faudrait s'attacher à décrire la misère matérielle et morale règnant à LONDON et colonnies.
    Evidemment fallait-il aussi choisir son camp...entre yuppies satisfaits et productifs : pour les yuppies, tout va toujours au mieux dans le meilleur des mondes !!! Pour les productifs, rien n'arrive tout seul, jamais : c'est tout de suite moins drôle !?
    Ici, je ne sais combien de petits français ont déjà cueilli une pomme dans un pommier : certains doivent croire que les pommes sont cousues-filées commes les chaussons, à la chaîne : ils n'ont plus accès vraiment au réel : le réel ne peut plus les interpeller !? Si le crédit vient à manquer, ce sera la guerre !??

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  4. @ Anonyme 9:05

    Je suis d'accord.

    @ Anonyme 4:15

    Même si je suis d'accord sur le fond, les attaques sur la taille de Sarkozy sont un peu mesquines.

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