samedi 6 avril 2013

Ce que l’affaire Cahuzac révèle sur les parasites fiscaux


Il aura fallu l’énorme scandale d’un ancien ministre du budget, ironiquement chargé de traquer l’évasion fiscale, qui avait caché une partie de ses avoirs en Suisse, puis à Singapour, pour enfin attirer l’attention des médias et du public sur le mal endémique des parasites fiscaux, un sujet qui m’est cher.



Les sangsues de l’économie mondialisée

Nicolas Dupont-Aignan, en charge d’une mission parlementaire avec le député communiste Alain Bocquet, a publié cette semaine une tribune dans le Monde, où il appelle le président de la République à de l’audace. Par définition, les chiffres varient beaucoup selon les sources. En France, 40 à 80 milliards d’euros de recettes fiscales seraient perdues (le déficit pour l’année 2013 atteindra environ 75 milliards) et 600 milliards d’épargne originaire de citoyens français y serait placée.

Dans un papier que j’avais publié en février, basé sur une vaste étude de The Economist, il est estimé que 7 à 18% de la richesse privée y serait placé mais qu’une partie plus importante des investissements des multinationales y transiteraient (30% selon le FMI), sans compter la désertion fiscale permise par les prix de transfert ou le système de royalties payées dans des pays à faible fiscalité. De nombreux pays européens sont dans le viseur : Luxembourg, Suisse, Grande-Bretagne…

Le mécanisme est simple et infaillible. Il suffit de baisser très fortement le niveau des impôts pour attirer les entreprises (10 et 15% d’IS contre 30%) et ménages aisés. Cela fonctionne tant que la plupart des grands Etats ne rentrent pas dans cette course, sinon ce serait un jeu à somme nulle. D’ailleurs, on constate que la Grande-Bretagne, malgré son plan d’austérité sévère, va pourtant baisser l’impôt sur les sociétés pour asseoir sa position au sein de l’Union Européenne.

L’UMP et le PS ont laissé et laissent encore faire

Ce qui est impressionant, c’est de constater à quel point UMP et PS ont finalement permis et laissé faire ces parasites. Le démantèlement des barrières aux mouvements de capitaux remonte au gouvernement Rocard. Nicolas Sarkozy avait (justement) attaqué ces trous noirs de l’économie mondialisée, avant de se satisfaire d’une réforme totalement dérisoire. De facto, l’activité des parasites fiscaux continue à se développer car il y a concurrence entre eux pour attirer les capitaux de la planète.

Le PS a beau jeu de les dénoncer mais non seulement, il est à l’origine de la déréglementation qui leur a permis de prospérer, mais il ne propose rien pour entraver leur développement, comme le souligne bien Nicolas Dupont-Aignan. De manière assez étonnante, même la tribune cosignée par le porte-parole d’Attac dans le Monde, si elle propose des mesures intéressantes, oublie le sujet essentiel du contrôle des changes aux frontières, le meilleur moyen de lutter contre la désertion fiscale.

Bien sûr, il n’est pas injuste de publier les listings des déserteurs fiscaux, mais cela revient à traiter les conséquences des problèmes et non les causes. Et que faire quand il est possible de placer son épargne en protégeant son identité, comme cela est possible au Delaware, ou même en Europe ? Il faut aller beaucoup plus loin dans la réforme des flux de capitaux et dans la taxation des multinationales qui jonglent avec les juridictions pour minimiser leur charge fiscale.

Près de 5 ans après le début de la crise, les citoyens et les médias découvrent que rien n’a changé et que les parasites fiscaux prospèrent et un ancien ministre du budget y cachait une partie de son épargne. Encore un sujet qui montre l’urgence de se débarrasser du PS et de l’UMP.

27 commentaires:

  1. Votre hypothèse selon laquelle président Mimolette ne savait pas risque de ne pas tenir longtemps.

    http://24heuresactu.com/2013/04/04/lelysee-savait-pour-cahuzac-depuis-decembre-le-point/

    Autre hypothèse: il savait mais voulait se donner du temps pour ne rien faire si les choses restaient calmes ou exfiltrer le gars Huzac quand la fenêtre de tir serait propice.
    Moralité sa priorité n'était pas de nettoyer les écuries d'Augias, mais d'éviter le scandale. Il a échoué aux deux.

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  2. Il fait le même pari que pour le mariage homo : "Les Français sont complètement cons ; la preuve : ils ont voté pour moi. Attendons un peu, et ils oublieront tout pour ne plus s'intéresser qu'au foot, comme d'habitude."

    Sancelrien

    P.S : Dans la situation actuelle, comment les sénateurs osent-ils débattre sur le mariage homo ? Pensent-ils vraiment qu'il n'y a rien de plus urgent ?

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  3. "Un jeu à somme nulle" : ou plutôt à somme négative ? Avec une course à la baisse sur le taux d'imposition, aucun état n'attirera au final plus d'entreprises/ménage aisé et chacun d'entre eux rapportera moins. Donc tous les états sont financièrement perdants.

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  4. Cher Laurent,

    Encore un billet sur les "parasites" fiscaux, décidément c'est une vraie fixation que vous faites sur le sujet.

    Pourquoi ne pas plutôt parler des enfers fiscaux ... Ce serait plus logique de regarder dans cette voie le problème que nous avons en Europe.

    Dans les pays émergents, ceux qui sont en plein boum économique, les taux d'imposition sont comparables à ceux de l'Irlande.

    Notre vrai problème c'est le gaspillage et la distribution (assistanat) généralisé, y compris pour des populations étrangères.

    Quand on aura réduit ces gaspillages, et aussi supprimé le millefeuille administratif alors ce seront près de 100 milliards de charge en moins, soit quasiment l'ensemble des impôts sur le revenus et sur les sociétés.

    A partir de ce moment là, nous pourrons réduire les taux d'imposition à +/- 15% et nous retrouverons le plein emploi ...

    Si rien ne change, la France est condamnée à sombrer. Même avec du protectionnisme, même en sortant de l'euro, même en faisant évoluer l'UE, rien n'y fera pour que notre compétitivité redevienne suffisante pour vendre nos produits.

    Il serait donc opportun que vos billets traitent aussi des solutions au problème de fond (nos hyper dépenses), plutôt que de revenir sans cesse sur la dénonciation des paradis fiscaux, car même si ces derniers venaient à disparaître alors cela ne permettrait pas à la France d'aller mieux.

    Bien cordialement.

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    1. Baisser les impots, baisser les impots...
      Sans monétiser la dette je parie ? Sans croissance préalable et sans inflation non plus ? Vous ne serez pas adepte des casse tête chinois ?
      Cette obsession de la baisse d'impot suppose que l'argent prélevé disparait de l’économie. Il ne faut pas oublier que les prélèvements obligatoires se retrouvent forcement a un moment ou un autre dans les caisses des entreprises...
      Sapir avait fait remarquer que les impots en Russie sont bien plus élevés aujourd’hui qu'en 1998 ou l’économie du pays était sinistrée comme quoi c'est bien plus compliqué qu'un question de niveau d’impôt.

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    2. Cher TeoNeo,

      Moins d'impots et plus d'emplois signifie plus d'impots au total, par le fait des impots sur l'IR des salariés.

      Si vous taxez trop le capital alors il s'en va ailleurs et ensuite ce sont des indemnités chomage que vous devez payer.

      Ma logique est là. Favoriser la création de richesse en encourageant l'investissement et l'emploi.

      Se mettre un tel objectif à 5 ans, ferait revenir bon nombre d'investisseurs qui en moins d'un an s'abstiennent de considérer la France comme une destination pour leurs projets.

      L'effet de ceci est la fuite de nos talents à l'étranger, alors qu'ils nous ont couté environ 120 000 euros pour les former à Bac+5.

      Si on met tout bout à bout, les impots actuels nous coutent bien plus qu'ils nous rapportent.

      Bien à vous.

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    3. Votre raisonnement présuppose qu'on est dépendant de l’étranger pour les investissements.
      Or l’épargne française est deja largement plus importante que la dette publique. L'industrie est diversifiée, notre secteur aéronautique et spatial est envié par l'Allemagne par exemple (qui essaie de s'en emparer avec EADS semble il). Ainsi que l'agriculture qui nous permet d'etre auto suffisant. En fait on n'a besoin de l'etranger que pour les matières premières et l'energie.

      Je prefere raisonner de cette façon plutot que de façon exclusivement financière. La finance est ce que nous en avons decidé par nos regles, il faut rappeler que l'argent ce n'est que des données dans des ordinateurs, alors que la capacité d'un pays a subvenir à ses besoins est soumises aux lois de la physique qui sont les seules lois auquels nous sommes obligés de nous soumettre.
      En suivant ce raisonnement seuls les importations de matières premières et d’énergie doivent etre facilités au maximum (et encore c'est en attendant de les remplacer). Tout le reste doit être régule.

      Si la demande du pays est tournée vers nos industries grâce à une politique de protectionnisme minimum et de hausse des salaires les investissements productifs vont se produire. Pas d'investissement productif sans augmentation de la demande.
      Sans cela vous n'entrainerez que de l'investissement spéculatif et des bulles financieres suivi d'austerité et d'injustice sociale.

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    4. Cher TeoNeo,

      Je vous rejoins à 100% car le redressement du pays ne peut passer que par une approche financière mais aussi par ses capacités intrinséques de production.

      L'approche financière est pour moi l'amorcage de la relance, mais la vraie démultiplication passe par nos capacités de production.

      Ce ne sera qu'après avoir passé la phase 1 de la relance que nous pourrons commencer à penser protectionnisme et au développement soutenu (et protégé) de pans choisis de notre industrie.

      Dans l'immédiat, il y a urgence à arreter l'hémoragie et il faut que les investissements tous azimuts reviennent sinon nous risquons de sombrer dans une dépression durable. Si cela arrivait alors plus aucun plan ne tiendra la route.

      Enfin, l'augmentation de la demande passe aussi par une amélioration du pouvoir d'achat mais pas forcément par une augmentation des salaires (afin de ne pas toucher à notre compétitivité).

      Il y a une autre possibilité qui consiste à limiter les marges en fonction de la valeur ajoutée réelle. Par exemple, les grossistes, qui ne produisent rien mais ne font qu'acheter et vendre, se verraient appliquer une taxe si leur marge dépasse un certains seuil en %. Cela permettrait de redonner plus de marge aux producteurs et donc de soutenir les investissements productifs, tout en limitant les prix et donc en améliorant le pouvoir d'achat.

      Quand je vois un T-shirt chinois acheté 50 cts et revendu 5 € alors est-ce bien normal une telle marge ? Si cela doit nuire à notre industrie textile alors qu'au moins cela profite réellement au pouvoir d'achat des consommateurs et pas à remplir la poche de quelques-uns (les fameux 1%).

      Merci encore pour cet échange.

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    5. Cher TeoNeo,

      J'ai oublié de mentionner, concernant les impots, un concept se rapprochant d'une forme de quotient familial mais qui était plutot celui d'un quotient d'emploi.

      En d'autres termes, plus vous avez d'employés et moins vous payez d'impots. C'est une idée que j'ai discuté à l'étranger et qui pourrait faire du sens dans l'idée d'encourager la production de valeur ajoutée au détriment des intermédiaires ne produisant rien mais gagnant beaucoup sans rien faire ni prendre de risques.

      Bien cordialement.

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  5. Bonjour à tous

    N'oublions pas la pensée dominante née du neolibéralisme que l'on retrouve encore dans beaucoup de commentaires: les paradis fiscaux sont dus au matraquage fiscale dans nos pays: la fameuse courbe de Laffer jamais prouvée que l'on nous ressort sans arrêt, malgré l'échec patent du neolibéralisme.
    Cette perversion des esprits conduit à considérer que les fraudeurs seraient les victimes et pas les coupables.
    Ensuite l'UE qui a favorisé le dumping fiscal pendant des années a aussi sa part de responsabilité, on découvre seulement que Chypre a une fiscalité superprivilégiée, d'où l'attrait pour les capitaux russes, maintenant que l'on doit prêter de l'argent, quelle hypocrisie!
    Le vrai courage pour Hollande serait de monter au créneau au niveau européen, pour une vraie coopération entre états et une harmonisation fiscale qui ne s'oriente pas vers le moins disant fiscal, quitte à pratiquer une potique de chaise vide au niveau de l'Europe! Ce serait plus courageux que de taper sur les retraités et futurs retraités!

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    1. Bonjour,

      Vous ne semblez pas avoir eu l'occasion de sortir de France pour développer des activités. Peut-être même que vous n'avez jamais eu l'occasion d'en développer, car vous semblez raisonner par la taxation plutôt que d'abord par la problématique de la création de richesse.

      C'est le problème franco-français qui fait que la France n'est plus une terre d'investissement, car on commence d'abord par payer et on verra ensuite si on aura des revenus.

      La France est un confetti à l'échelle du monde, et l'Europe n'a pas besoin de la France pour bien s'en sortir.

      Ma première remarque n'a pas pour but d'abaisser la France mais de vous rappeler que le marché français n'est pas si important que cela pour susciter des investissements pour lesquels les investisseurs accepteraient de payer de lourds impôts. Total, que l’on critique pour ses bénéfices mais sans jamais considérer les 110 milliards de capital investis, pourrait délocaliser son siège social tout en renonçant au marché français sans pour autant avoir un impact significatif sur ses résultats.

      Ma seconde remarque a pour but de vous rappeler que les pays en Europe s'en sortent par eux-mêmes, sauf les 10+2 qui ont été intégrés et qui bénéficient d'aides financées par nos impôts (mais surtout par la dette). Par conséquent, il serait illusoire d'imaginer que les pays du Nord (mais pas uniquement ceux-là) viendraient s'aligner fiscalement sur la France au nom d'une Europe toujours plus en perte de vitesse, et dont le modèle actuel est appelé à disparaître. Hollande n'a donc rien à espérer à monter au créneau, si ce n'est se faire, encore une fois, ridiculiser.

      Enfin, vous parlez de néolibéralisme comme d'une secte ou d'une religion, mais pourquoi vouloir à tout prix sans cesse confronter des modèles de pensée économique, alors qu'en économie c'est le pragmatisme qui doit l'emporter.

      Pour conclure, l'impôt est utile quand il permet de faciliter le développement de richesses, car c'est la richesse produite qui compte, et qui paiera pour le système social.

      Sans reprendre les travaux de Laffer, il est facile de constater par vous-mêmes que quand le gouvernement a refiscalisé les heures supp alors beaucoup de salariés ont cessé d'en faire, et donc la richesse produite a diminué (comme les cotisations sociales qui elles n'étaient pas totalement défiscalisées).

      Je vous rejoins dans l'idée d'harmoniser en Europe les impôts et taxes/cotisations sociales, mais pas sur un niveau français mais plutôt sur un niveau luxembourgeois/allemand, voire pour certaines activités d’export sur l'Irlande. Il faudrait également envisager une harmonisation des niveaux de dépenses publiques, et là encore le modèle allemand est une référence.

      Il faut donc éviter de faire des raccourcis, et je conclurai sur la formule suivante : « mieux vaut prendre un peu de quelque chose que beaucoup de rien » ...

      Bien cordialement.

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    2. « La France est un confetti à l'échelle du monde, et l'Europe n'a pas besoin de la France pour bien s'en sortir. »

      Les contre-exemples sont pourtant multiples et la Cour des Comptes, dans un rapport sur la politique spatiale de la France vient d'en fournir un superbe (http://www.ccomptes.fr/index.php/Publications/Publications/La-politique-de-transport-spatial-de-la-France). Il y est rappelé que la France finance à elle seule près de 80 % du budget européen consacré au Centre Spatial de Guyane, 60 % du soutien de l'exploitation d'Ariane 5 et 75 % du coût de financement du projet de futur lanceur Ariane 6. Pourtant l'ESA, l'agence spatiale européenne, compte pas moins de 20 membres…

      YPB

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  6. Il serait souhaitable que les prix nobel d’économie du café du commerce arrêtent de recopier l’économie pour les nuls ; pensez par vous même et soyez original

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  7. @ Anonyme

    Je suis désolé mais ce que vous dites refléte exactement la pensée neolibérale, reprise dans les médias depuis 30 ans.
    C'est votre droit d'ailleurs d'y adhérer.
    Là on a évidemment une divergence totale d'opinion.
    Pour en conclure je dirai que effectivement les neolibéraux ressemblent un peu à une secte avec leurs prêtres (les journalistes que l'on retrouvent tous les matins dans les médias.
    Pour le modèle allemand, je remarque que il y a quelques années c'était l'angleterre ou l'irlande, la crise a passé depuis. Et pour moi un pays où le nombre de travailleurs pauvres augmente, ou on veut placer les personnes agées dans les pays de l'est limitrophes parce que c'est trop cher chez eux dans les maisons de retraite n'est pas un modèle, pas le mien en tout cas.
    L'originalité et la solution n'est pas de copier tel ou tel

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    1. Cher André,

      Je vais me documenter car selon vos dires j'aurai attrapé un virus néolibéral. Ce qui me guide est le pragmatisme.

      J'aime beaucoup le pragmatisme allemand, mais aussi la créativité des français.

      Le modèle allemand n'est pas la panacée mais il est extrémement efficace. En bon pragmatique, je sais qu'il est impossible d'atteindre la situation idéale en une fois, il faut donc se rapprocher d'un modèle qui semble efficace afin de faire son expérience et de préparer l'itération suivante.

      Par expérience, ce ne sera certainement qu'à la 5 ou 6ème itération que nous aurons une situation efficace mais devant évoluer suivant les changements. L'essentiel est que nos fondations deviennent agiles afin que nous puissions nous adapter rapidement aux évolutions du contexte économique mondial.

      Bien cordialement.

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  8. Bonjour,

    Ce qui est deprimant c'est que cette affaire Cahuzac est une occasion en or pour le gouvt pour faire passer des mesures draconiennes contre la fraude fiscale et les parasites fiscaux, car les deputes PS-UMP auraient du mal a voter contre, mais qu'apparament rien n'est prevu !
    D'apres le journal, Hollande propose quelques trucs pour controler les elus, mais rien sur les causes globales du pb (qui ne touche pas que quelques politiques). C'est affligeant de voir que le pouvoir PS n'est meme pas capable (lachete ? manque d'imagination ?) de saisir l'occasion pour passer des mesures peu couteuses (voire qui rapportent) qui feraient meme du bien a sa popularite...

    L'attitude des medias sur ce sujet est assez complaisante. Ils se jettent sur Cahuzac maintenant qu'il est a terre, mais Le Monde par ex. se contente de donner le nom d'un ancien organisateur de campagne de Hollande et d'un Rotschild mort en 2007 (!!!). On n'est pas pret de voir les journaux s'attaquer aux vrais puissants (BNP,...).

    Du cote de l'UMP ou des "experts tv", on entend regulierement des types expliquer que le "matraque fiscal" est trop fort et inciter a l'evasion fiscale, qui est presentee comme tout a fait comprehensible... Il est ecoeurant de voir ceux qui pronent la tolerance zero pour les "chomeurs assistes" ou les fraudes a la secu, ou demandent des sacrifices sur les retraites etc.., accepter implicitement la fraude fiscale, qui coute bcp plus d'ailleurs...
    D'ailleurs, Cahuzac est certainement representatif d'une bonne partie des elites. Comme dirait Seguela, si a 50 ans on n'a pas un compte cache en Suisse ou aux iles Caimans, c'est qu'on a rate sa vie...

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    1. Ce qui est fort aussi, et enervant, c'est la tentative des medias de détourner le sujet vers ceux qu'ils appellent les "populistes".
      Que viennent faire LePen ou Melenchon dans cette affaire ? Pourquoi leur reprocher ainsi de participer au debat ? C'était pas censé etre le jeu de la democratie ? Ils en parlent presque plus du P.S alors qu'il y'a tant a dire, surtout sur cette tendance "sociale democrate" (qui n'est ni sociale ni democrate d'ailleurs c'est même le contraire).

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    2. Sur la BNP un lien amusant
      http://www.huffingtonpost.fr/2013/04/04/evasion-fiscale-bnp-offshore-iles-caimans_n_3015264.html?utm_hp_ref=economie

      Pour les merdias la démocratie c'est le parti unique umps et ses valets (vert , uni) rien d'autre

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  9. Cher monsieur Pinsolle,

    Comment ne pas partager votre constat ?
    Et surtout comment faire entendre raison à des politiques sourds/ autistes ?
    Peut-être en leur rappelant l'histoire :

    À la veille de la Révolution, la France souffrait et grondait. Le petit peuple était écrasé par l’impôt tandis que la noblesse et le clergé en étaient dispensés. La dette du pays atteignait des sommets, plus de 80 % du Produit Intérieur Brut. Les turpitudes des dirigeants, l’affaire du collier de la Reine, la révélation des coûts de fonctionnement de la Cour scandalisaient les Français. L’échec des gouvernements successifs appelés par le Roi était patent.

    Le 14 juillet 1789, des émeutiers à la recherche de poudre pour les armes dont ils s’étaient emparés attaquaient un peu par hasard la prison de la Bastille. Ce symbole de l’absolutisme monarchique était incendié et rasé.
    La nuit du 4 août qui suivit, l’Assemblée nationale votait l’abolition des privilèges et l’égalité de tous devant l’impôt. Ce fut l’acte fondateur de la Révolution française.

    Comprendront-ils ? Rien n'est moins sûr.

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  10. @ Anonyme

    Pour le coup, j’ai peut-être été un peu naïf.

    @ Sancelrien

    En même temps, s’ils votaient des lois sur l’économie, ce serait pour baisser le coût du travail, flexibiliser encore davantage, bref accélérer la régression sociale.

    @ Marco

    Bien vu. Jeu à somme négative bien sûr.

    @ Anonyme libéral

    Oui, il y a des gaspillages, qu’il faut combattre, mais ils ne sont les principales causes de la crise que nous traversons, qui est crise de la déréglementation :

    http://www.gaullistelibre.com/2012/03/la-crise-de-lanarchie-neoliberale.html

    La France n’est plus une terre d’investissement : nous sommes juste le 1er pays de la zone euro en terme d’IDE donc ce que vous dites est faux.
    Un confetti ? Juste la 5ème puissance du monde. Et des pays bien plus petits trouvent des marges de manœuvre.

    L’économie n’est pas une science dure où il y a une solution à des problèmes. C’est une science humaine qui nécessite des choix politiques, qui doivent donc être pris démocratiquement.

    Laffer : on a bien vu avec Reagan et Bush Jr que cette courbe est une supercherie.

    @ TeoNeo

    Bien d’accord : parler de baisse des impôts actuellement est assez délirant.

    @ André

    C’est pour cela qu’il faut parler de « parasite fiscal » et de déserteur… On peut attendre longtemps avec Hollande…

    D’accord sur le côté sectaire : c’est leur côté coupé de la réalité.

    @ Anonyme 15:15

    Cela montre que le PS est totalement inutile et que les Français ont intérêt à s’en débarrasser. Je crois surtout qu’ils ne pensent plus.

    @ Carmagnole 31

    Ils ne vont pas comprendre et seront donc chassés du pouvoir.

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    1. Cher Laurent,

      Taxé moi de libéral si vous voulez, cela m'est égal.

      Néanmoins, je vous laisse constater le problème que la France a dans les investissements étrangers ... Un déficit annuel de +/- 40 milliards.

      Je vous laisse consulter les données INSEE :
      http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF08451

      J'aimerai vous dire amicalement qu'il faut arreter de se raconter des histoires sur la position de la France. Nous sommes en déclin persistant, et nous tenons notre place à coup de déficits et de dettes.

      Bien cordialement.

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    2. "le problème que la France a dans les investissements étrangers ... Un déficit annuel de +/- 40 milliards." Évidemment, avec un euro surévalué et une croissance bridée il est logique que les entreprises françaises préfèrent investir à l'étranger. Mais cela n'a rien à voir avec les lamentations néolibérale contre les salaires et la fiscalité.

      "Nous sommes en déclin persistant, et nous tenons notre place à coup de déficits et de dettes."Avec le décollage des pays émergents, le poids RELATIF de la France, comme celui des autres pays développés, se réduit forcément. il n'y a pas à s'en désoler, et cela ne fait obstacle ni à notre indépendance ni à notre prospérité pourvu que nous sortions des impasses actuelles.
      Quant aux dettes et déficits, nous nous les devons surtout à nous-même, ne l'oublions pas... Ils ne sont un problème que parce que les néolibéraux en tirent prétexte pour appauvrir le pays et détourner la richesse vers les rentiers. Mais ce sont des tigres de papier ; en quelques années d'une politique de croissance, et en impliquant la banque centrale dans le refinancement de la dette publique, tout cela sera revenu à un niveau raisonnable.

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  11. Entre l'inspection des finances de Bercy et la justice il y a interférence. Bercy a probablement cherché à noyer le poisson, seule la justice devrait être habilitée et munie des moyens pour enquêter, Bercy est trop près du pouvoir...

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  12. @Anonyme ( de 19 h 39 )
    Vous devriez lire ceci : http://www.atlantico.fr/decryptage/que-autres-investissent-en-france-c-est-bien-que-france-investisse-c-est-encore-mieux-alain-renaudin-566108.html

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  13. Un cas pratique au sénat le 04/04, le renvoi en commission des finances de la proposition de loi fiscalité numérique ("loi Google").

    http://www.senat.fr/les_actus_en_detail/article/fiscalite-numerique.html

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  14. @ Cher anonyme libéral,

    Notez que je vous ai taxé de libéral (ce qui n’est pas un reproche sous ma plume) et pas de néolibéral. Même s’il y a un déficit, nous restons la 1ère destination de la zone euro pour les IDE, ce qui relativise vos propos.

    Je n’ai jamais dit qu’il n’y avait pas de déclin, au contraire : depuis plus de 20 ans, je dénonce les politiques qui sont menées par nos gouvernements. Mais il ne faut pas exagérer non plus la place de notre pays dans le monde.

    @ J Halpern

    Je suis bien d’accord.

    @ Olaf

    Difficile d’avoir des certitudes sur le sujet.

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  15. Chez Reyl, “des dizaines de personnalités françaises…”

    L’établissement suisse de Cahuzac, Reyl & Cie, a procédé au transfert à Singapour, fin 2009, de plusieurs dizaines d’autres comptes secrets de personnalités françaises de la politique, du sport et du showbiz.

    L’homme qui parle ne veut être ni “cité” ni “identifié”. Banquier en Suisse, sa discrétion est l’assurance de sa tranquillité. Mais ce qu’il sait donne le tournis alors que vient d’éclater la bombe Cahuzac.

    “La banque Reyl, à l’automne 2009, juste avant la date du 1er janvier 2010, à laquelle la Suisse allait devoir appliquer des conventions d’entraide judiciaire internationale avec la France, s’est livrée à de vastes transferts de comptes, entre autres, vers Singapour, assure-t-il. Tout le monde en interne a été mobilisé pour cette opération concernant tous les comptes non déclarés. Parmi eux, il y avait le compte de Jérôme Cahuzac, mais aussi plusieurs dizaines d’autres français. Des personnalités de la politique, du sport et du show-biz. Je connais certains noms… Certains vous surprendraient.”

    Fondée par Dominique Reyl, le demi-frère d’Hervé Dreyfus, le gestionnaire de fortune de Cahuzac, Reyl & Cie gère, depuis 1973, de discrètes fortunes qui cherchent à se défiscaliser. En sept ans, depuis 2006, ses fonds sous gestion ont explosé, passant à 6 milliards d’euros.

    Accusé par Mediapart d’être la deuxième voix de la cassette Gonelle, Hervé Dreyfus, depuis décembre dernier, se mure dans le silence. Jérôme Cahuzac avait jusque-là juré à ses proches qu’il ne le connaissait pas, “sauf pour une consultation sur son cuir chevelu”. C’était donc faux. Il l’avait rencontré par son frère, Antoine Cahuzac, longtemps en poste à HSBC.

    Gestionnaire de portefeuilles chez Raymond James Asset Management à Paris, Hervé Dreyfus dirigeait ses clients fortunés chez Reyl & Cie et son demi-frère en Suisse lorsqu’ils souhaitaient défiscaliser leurs avoirs. “Cahuzac nous avait juré que Dreyfus, selon lui, était proche de Sarkozy et gérait même les fonds d’un de ses lieutenants”, confie un des anciens collaborateurs de l’ex-ministre du Budget.

    Interrogé samedi par le JDD, le lieutenant en question de l’ancien président de la République “dément de façon catégorique”… Reste qu’il reconnaît au passage qu’ ”Hervé Dreyfus, via sa femme, dont il est aujourd’hui divorcé, a été très proche de Cécilia Attias”.

    Une information confirmée à Genève : “Hervé Dreyfus, qui n’est pas ni un bavard ni un vantard, ne s’est jamais caché d’être un intime de Nicolas Sarkozy et de sa première épouse”, indique un banquier.

    Rien ne dit qu’une proximité amicale entraîne des placements financiers offshore, mais dans ce milieu où le relationnel compte beaucoup, il y a fort à parier que le carnet d’adresses d’Hervé Dreyfus recoupe en partie celui de l’ancien couple présidentiel.

    Une autre personnalité de l’UMP, l’ancien sénateur Paul Dubrule, président du conseil de surveillance du groupe Accor et retiré en Suisse depuis 2006, a également eu des comptes dans l’établissement.

    “À ce stade, le juge Van Ruymbeke n’est pas saisi d’une enquête sur Reyl & Cie, mais sur M. Cahuzac. S’il devait découvrir d’autres placements suspects français, il avisera”, indique une source judiciaire. “Lors de la perquisition chez Reyl du 22 mars dernier, rien d’autre que les documents liés à M. Cahuzac n’a été saisi”, précise-t-on au parquet de Genève.

    Comme une centrale nucléaire ayant perdu son dôme de protection, la lessiveuse Reyl & Cie promet un nuage radioactif pour “plusieurs dizaines” de fortunes françaises.

    http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Chez-Reyl-des-dizaines-de-personnalites-francaises-600615

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