samedi 8 février 2014

Interview d'Hervé Kempf : la nécessaire et inéluctable "grande convergence" 1/2


Billet invité de Pascale Fourier, repris de son nouveau blog Il faut le dire, que je vous recommande vivement. Vous trouverez la suite mardi prochain sur son blog.

Hervé Kempf, journaliste, collaborateur au site reporterre.net, auteur de Fin de l’occident, naissance du monde, Éditions du Seuil


Pascale Fourier  :  « La fin de l’occident »… Cela semblait peu optimiste. Moi qui me lamente déjà quand je pense que l’Europe est en train de perdre son rang, déclassée qu’elle est par la montée en puissance des pays émergents, le livre allait me déprimer de façon absolue. Dans son livre Hervé Kempf parle non seulement de la fin de la prééminence des pays les plus riches, mais de la nécessité d’un appauvrissement des occidentaux. Cet appauvrissement, il le souhaite. Sous ces dehors doux -parce qu’il semble doux- Hervé Kempf semblait donc parfaitement effrayant. Et c’est ce que je lui ai dit !

Changement d’époque historique…

Hervé Kempf  : Eh bien d’abord, je vais vous dire de ne pas vous lamenter : tout va bien. Le fait que l’on change d’époque historique, que les civilisations évoluent que les sociétés changent, n’est pas un motif de lamentation. Évidement, il peut y avoir un motif d’anxiété dans le fait qu’on perd ses habitudes et ses repères, ou plus exactement dans le fait qu’on sent qu’ils sont en train de glisser. Il est tout à fait naturel d’être attaché à ce dans quoi on trouve son confort, plus ou moins relatif, ses habitudes, ses repères. Mais ce n’est pas grave, que cela change. Ce n’est pas grave que l’Europe n’ait plus la suprématie dans le monde. Ce n’est pas grave qu’elle ne soit plus LA civilisation de référence – et d’ailleurs elle ne l’est plus depuis quelques décennies,.

Mais en revanche, ce qu’il faut se dire, c’est tout simplement que l’on change de monde. C’est ce que j’essaie d’expliquer dans le livre. L’Europe va toujours exister, elle va même être plus en accord, en harmonie avec le reste du monde, je pense, ou elle pourrait l’être. Mais, simplement, on entre dans un monde où il n’y a plus de puissance, de culture ou de modèle dominants.On est dans le premier moment de l’Histoire où l’humanité se rend compte qu’elle est une, qu’elle forme, au fond, une même société. Jusqu’à présent, on était toujours des sortes de tribus éparses à la surface du globe, qui s’ignoraient ou qui se connaissaient mal, qui souvent se faisaient la guerre…, mais qui étaient relativement autonomes les unes des autres. Et progressivement, avec ce qu’on appelle « la mondialisation », et c’est un de ces effets absolument essentiel, eh bien nous découvrons que chinois, brésiliens, tchadiens, norvégiens, italiens, francais… nous appartenons au même monde !

Et qu’est ce qui, en particulier, unifie ce monde ? Et bien c’est la conscience commune, qui est en train d’émerger très fortement, du fait que le principal problème qui se pose à nous, par nous les humains, c’est la crise écologique, qui ne peut pas trouver une réponse seulement par les uns ou par les autres. Cette réponse, c’est toute l’humanité qui va la trouver ou c’est toute l’humanité qui va se trouver dans une situation extrêmement difficile. C’est, finalement, un facteur qui me remplit d’espoir ! Et plutôt que de m’en lamenter, je m’en réjouirais! On change nos repères. Il n’y a plus une civilisation dominante qui saurait mieux que les autres ce qu’il faut faire, mais de plus en plus une société qui est en train de prendre conscience d’elle-même, avec toutes ses différences- qu’il faudra conserver- pour résoudre ce problème essentiel qui est celui de savoir comment l’humanité maintenant s’harmonise avec la biosphere, avec les capacités de la nature – ce que nous occidentaux appelons « la nature », à se couler, à harmoniser par rapport l’épanouissement de l’activité humaine avec la nature? Ça, c’est le premier point.

Appauvrissement matériel et enrichissement par les liens.

Le deuxième point que vous évoquiez était celui de l’appauvrissement. Il y a un mot très important qu’il faut associer à appauvrissement : il ne faut rester à l’appauvrissement seul. Moi je dis « l’appauvrissement matériel ». Et c’est crucial ! C’est un mouvement historique. On va vers un appauvrissement matériel dans les pays dits riches, et c’est tout à fait souhaitable. Mais cet appauvrissement matériel, disons-le tout de suite, peut s’associer à un enrichissement d’une autre nature, un enrichissement humain, un enrichissement par les liens, un enrichissement par les satisfactions. Un enrichissement, pour le résumer, qui viendra du fait que nous allons sortir avec cet appauvrissement matériel d’une culture très individualiste et compétitive, la culture de la société de consommation. La culture du capitalisme a exacerbé l’individualisme et a enfermé de plus en plus les gens sur eux-mêmes, en nous poussant sans arrêt à la compétition et en nous disant implicitement ou explicitement que le bon moyen de gagner cette compétition et le signe que nous sommes bien placés dans cette compétition des uns contre les autres, c’est la possession d’un grand nombre de biens, d’un grand nombre d’objets. Je crois que sortir de cette situation de très grande frustration psychologique, de très forte aliénation, de souvent grande souffrance, notamment pour tout ceux qui sont les perdants de la compétition, ça peut-être, en fait, un enrichissement.

Cet appauvrissement matériel, dont il faut commencer à formuler l’idée, il peut mal se dérouler. Ce sera le cas si on reste dans les structures de pouvoir que je définis comme « oligarchique » actuellement, si c’est l’oligarchie qui mène ce jeu de l’appauvrissement matériel historiquement inéluctable pour les pays riches. Mais si cette évolution est prise en main par la société, maîtrisée par la société, pensée par la société, non pas juste comme une contrainte, puisque le changement d’habitude est toujours une contrainte, mais comme une contrainte qui peut nous amener vers un autre monde, à la fois vers la solution de ce problème essentiel qui est la crise écologique, mais aussi dans un autre rapport avec les autres pays du monde, à la société commune de laquelle nous appartenons, et aussi un autre rapport les uns avec les autres, dans notre propre société, alors cette évolution sera positive.

La nécessaire réduction des inégalités

Pascale Fourier  : « Appauvrissement matériel »… Ca pose un problème vis-à-vis des gens qui ne sont déjà pas très fortunés… Vous vous réjouissez de ce que finalement l’occident doive aller de plus en plus mal et aller vers une espèce de paupérisation généralisée… Moins de biens, une croissance moins grande… Cela amènerait la misère chez les gens les plus pauvres…

Hervé Kempf  : Non, parce que moi je parle de l’appauvrissement matériel de la société dans son ensemble et de la baisse de la consommation énergétique qui va avec lui. De toutes les façons, c’est quelque chose qui est en train d’arriver, qui va arriver. Pourquoi ? Parce que la croissance s’épuise, parce que les facteurs qui permettaient la croissance importante sont maintenant épuisés, notamment du fait d’un prix élevé de l’énergie, parce qu’est là la crise écologique qui de plus en plus pèse sur l’activité économique et sur ce que l’on appelle les « possibilités de développement », enfin parce que, en moyenne, pour précisément la classe moyenne et les classes supérieures, le niveau de saturation en terme d’équipements ménagers fait maintenant qu’il y a peu de marge à gagner.

Alors ceci dit, je le dis maintenant, mais c’est très clairement écrit dans le livre aussi, il s’agit de le faire dans l’égalité. Tout à l’heure, on disait que cette marche vers l’appauvrissement pourrait se faire dans la difficulté si l’oligarchie continuait à la piloter. Ce régime oligarchique s’est aussi mis en place dans les trente dernières années, avec une augmentation très importante des inégalités. Et moi, ce que je dis très clairement, c’est que pour aller dans cette direction d’un monde nouveau, d’un monde en transition et qui passe par cette réduction de la consommation matérielle globale et la réduction de la consommation d’énergie, pour que ce soit fait de manière supportable et en priorité pour les pauvres qui n’ont pas de raison eux de s’appauvrir, il faut opérer une réduction très forte des inégalités. C’est-a-dire que la question de la redistribution des richesses est une clé absolument indispensable pour opérer cette mutation, pour opérer cette métamorphose.

Donc dans les « prescriptions » que je donne, c’est très clair. Trois axes :
  1. Reprendre la maîtrise des marchés financiers et des banques. C’est une priorité absolue.
  2. Deuxième priorité tout aussi absolue : réduire les inégalités de manière forte.
  3. Troisième axe : écologiser l’économie
Développer les systèmes de solidarité collective et écologiser l’économie.

« Réduire les inégalités »… Il faut en dire un mot supplémentaire par rapport à votre question, qui est tout à fait juste. Appauvrir matériellement va de pair avec enrichir les liens. Je crois que, de plus en plus, on voit que l’évolution du capitalisme tend à nous faire désirer des écrans plats, des nouveaux ordinateurs, des iphones, des voyages aux Canaries, je ne sais quoi… et en même temps vise, de façon maintenant très délibérée, très ouverte, au démantèlement des structures de solidarités collectives. Il me semble que beaucoup des plus pauvres encore plus que des gens des classes moyennes est très attachée à ces structures de solidarités collectives qui sont des richesses extrêmement importantes, et cette richesse-là, il ne s’agit pas de les diminuer. Toute la société y est attachée en fait.

De quoi s’agit-il ? Il s’agit de l’éducation, de la santé, de la retraite, de la culture, qui sont évidement des enjeux collectifs essentiels. Tout le monde comprend très bien que s’il faut choisir entre un supplément d’écrans plats et de téléphones portables ou une bonne éducation, une bonne santé et une bonne retraite, eh bien le choix de « l’enrichissement », si l’on veut parler dans ces termes, il est très clairement du coté des systèmes de solidarité collective.

Pascale Fourier  : Certains pourraient vous dire que c’est parce qu’on crée des écrans plats par exemple, tout un système matériel, qu’on peut dessus greffer des biens immatériels tels que l’éducation, la santé, etc…

Hervé Kempf  : Ils me diraient ca, et je leur répondrais : « Vous raisonnez avec des schémas du passé ! ». C’était peut-être vrai dans la période de grande expansion qui a suivi la seconde guerre mondiale dans tous les pays occidentaux, mais cela ne fonctionne plus. Pourquoi ? Parce que beaucoup de ces produits, en fait, sont fabriqués dans des pays du Sud et dans des conditions aussi bien écologiques que sociales extrêmement nuisibles. La deuxième raison, c’est que le système se trouve maintenant à saturation, on l’a vu, et n’arrive plus à dégager les marges qui permettent précisément de financer ces structures de solidarités collectives, parce que la productivité du travail a augmentée à un point tel que les plus-values deviennent de plus en plus difficiles à dégager. On se trouve donc dans une situation – et là je décris ce qui se passe- où le chômage augmente, où les déséquilibres financiers sont extrêmement importants et où la solution des capitalistes n’est pas de remettre en cause la redistribution de la richesse et l’accaparement d’une partie de cette richesse collective par les riches, par les marchés financiers, par les banques et par les exilés fiscaux, mais de faire porter tout le poids de ces déséquilibres sur les systèmes de solidarités collectives.

Le schéma ancien, qui a pu être valable dans ce qu’on appelle les Trente Glorieuses, était celui d’un enrichissement matériel collectif permis par une augmentation de la productivité et une technologie en plein développement, dans une situation où il fallait rééquiper le pays et où on était dans une logique de modernisation. Les bénéfices de tout cela permettaient de financer ces structures de solidarités collectives. Mais ce schéma ne fonctionne plus parce que, maintenant, on ne peut plus faire les deux choses à la fois. Il faut donc changer les priorités et transcrire ce choix dans les politiques économiques.

Votre question laisse penser, implicitement, – et c’est le dogme économique dominant- que ce qui serait productif, ce serait de faire des téléphones, des voitures, des bouteilles et des écrans plats. Eduquer les enfants, soigner les gens qui ont mal aux dents et s’occuper des vieilles personnes, ce serait une charge pour la société ! Mais ça n’a pas de sens ! C’est une vision économiste qui n’a pas de sens ! Un professeur, un instituteur ou une institutrice qui travaille dans des banlieues très défavorisées, qui permet à des enfants et à des jeunes gens de ne pas dériver dans je ne sais quel commerce de drogue ou quelles dérives parce que la société n’est pas là pour les encadrer, et qui au contraire permet d’amener ces jeunes vers une position dans la société, vers la dignité, vers l’intégration dans les liens sociaux, eh bien cela, c’est évidement une richesse importante. Il faut aller vers le fait qu’on comprenne que c’est cela, la richesse réelle.

Le troisième axe, c’est d’ « écologiser l’économie ». Ce n’est pas seulement, même si c’est très important, s’occuper de la nature, ré-imaginer une nouvelle agriculture, relancer les millions d’emplois qui sont possibles dans la paysannerie, faire des économies d’énergie, développer les techniques efficaces pour produire. Ecologiser l’économie, c’est également faire l’inverse de ce que nous dicte le capitalisme, et mettre le paquet sur ces dimensions d’éducation, de culture, de santé, qui font qu’une société est digne, qu’elle suscite la fierté d’y participer, suscite l’entraide.

L’Europe qui fait rêver…

On parlait de l’Europe tout à l’heure… Il m’est totalement égal que l’Europe ne soit plus la puissance dominante : je crois même que c’est une très bonne chose. L’Europe a un projet, qui, je crois, parle beaucoup à d’autres pays dans le monde. L’Europe a réussi à unir beaucoup de pays et de cultures très différentes : entre les Allemands, les Français, les Italiens, les Slovènes, les Polonais, les Irlandais, les différences sont incroyables. On conserve tous nos cultures, nos qualités et aussi nos défauts nationaux, et pourtant on forme un ensemble qui est en paix et qui avance quand même dans une certaine direction. C’est un point important.Il y a là quelque chose d’exemplaire. La future société des nations, elle pourrait ressembler à l’ Europe : ce serait un lieu où les Chinois, les Brésiliens, seraient toujours totalement chinois, totalement brésiliens, mais on s’entendrait ensemble sur ce qui est essentiel.

Ce qui est aussi très important en Europe, c’est qu’ elle est l’ensemble géographique qui a le mieux réussi, pour l’instant, à mettre au point ce système de solidarités collectives. C’est un leg de l’Histoire. Ce ne sont pas les Sarkozy, les Hollande, et les Merckel d’aujourd’hui qui le font, c’est le résultat de près de cent ans de travail, de luttes de mouvement ouvriers, parfois de compréhension aussi d’hommes d’État ou de femmes d’État qui avaient un vrai sens de l’intérêt général.

Et cette construction qui a mis en place l’éducation pour tous, la sécurité sociale, la retraite par répartition, c’est quelque chose qui reste très précieux et qui, croyez moi, est bien considéré comme une richesse par tous les pays du monde. En Chine, en Inde, on sent qu’est présente cette aspiration totalement légitime des individus à pouvoir être soignés à un coût abordable, à pouvoir faire en sorte que les vieilles personnes aient une vieillesse digne en se sentant utiles au reste de la société une richesse. Tout cela est une richesse !

Pascale Fourier  : C’était court, et résolument optimiste d’un certain coté. Mais vous le verrez, dans la deuxième partie, l’entretien est beaucoup plus pugnace. Il y sera question de post-capitalisme, d’oligarchie et de démocratie. Parce qu’Hervé Kempf, sous ses dehors doux, définit clairement des axes de luttes. Et c’est en cela que sa pensée est vivifiante. A bientôt donc pour la deuxième partie de l’entretien.

8 commentaires:

  1. Ce M. Kempf est un ancien journaliste du Monde, où il s'occupait des questions climatiques, dans lesquelles il était le parfait imposteur.

    Il illustre bien la dérive des journalistes militants à la française, qui, au lieu de faire leur travail qui est de faire un tri et une synthèse objective des faits, à destination de ceux qui travaillent dans d'autres domaine, se préoccupent principalement d'imposer leur point de vue idéologique.

    Ce qui a permis la redistribution, ce n'est pas principalement les décisions politiques d'hommes d'Etat comme Bismarck, mais plutôt le fait qu'il y ait quelque chose à redistribuer, ce qui est venu du progrès technique.

    Que cette organisation industrielle doive être plus attentive à l'utilisation des ressources, puisse prendre la décision de passer de telles sources d'énergie à telles autres (dont il ne faut surtout pas exclure a priori le nucléaire civil comme le fait Kempf) est une chose.
    Mais ces modifications sont essentiellement des décisions d'ingénierie (parmi bien d'autres, d'ailleurs) et d'économie, au sens noble du terme. Les militants post adolescents qui jouent au journaliste réussissent surtout, en pratique, à semer la confusion lorsqu'ils essaient de se mêler de ces sujets sans en avoir les bases.

    Quant au post-national, chacun ici est sans doute bien persuadé que, s'il est souhaitable de régler certains sujets par la négociation, la mystique du renoncement à la souveraineté va souvent trop loin et cause des dégâts.

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    1. Mais vous avez pas honte ? J'imagine que du coup vous êtes une beau cas de climato sceptique et de pronucleaire dogmatique mais bien sur rationnel... Vous faites quoi vous comme métier pour avoir le droit de juger de domaines scientifiques et techniques puisque si je vous comprend bien il ne faut surtout pas demander son avis au bon peuple ignorant sur ces sujets ?

      PS: merci à Laurent Pinsolle de relayer et de faire un peu de publicité au nouveau blog de Pascale Fourrier!

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  2. La mondialisation est avant tout un système économique qui a été voulu par lesdites oligarchies pour faire passer leurs politiques inégalitaires. Y voir un phénomène heureux, l'avènement d'une conscience planétaire, c'est une naïveté digne d'un Alain Minc.

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  3. Le constat de Kempf est globalement valable, mais côté solutions concrètes, il n'y a pas grand chose. Ce qui est agaçant, ce sont des évaluations à l'emporte pièce concernant le téléphone portable, l'informatique...qui ne sont justement pas que des gadgets consuméristes, mais le signe d'une évolution vers une société numérique de l'information, il passe complètement à côté de ce phénomène qui est le grand changement actuel. Le numérique c'est autre chose que de faire le guignol sur son portable à raconter son dernier match de foot, ça impacte les agriculteurs pauvres africains pour faciliter leurs échanges, ça impacte l'éducation par l'enseignement en ligne dans les pays pauvres aussi et bien d'autres choses.

    On peut effectivement citer la stupidité de nos oligarques électoralistes avec l'exemple du TGV, chacun voulant sa gare dans sa ville :

    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/02/07/courrier-des-lecteurs-que-veut-dire-trop-cher-pour-un-billet-de-train-a-grande-vitesse.html

    Pour envisager la mutation en cours, je recommande le blog de Zin qui va bien plus loin à mon sens dans l'analyse et les solutions envisageables :

    "Hervé Kempf et Nicolat Hulot ont bien raison de dire que les choses ne peuvent pas durer ainsi mais ils ne disent pas ce que ce serait de sortir du capitalisme. Pour ma part je m'en préoccupe depuis assez longtemps et je suis en ce moment en train de participer au prochain EcoRev' sur la sortie du capitalisme justement. On a eu bien du mal à avoir des contributions qui ne se contentent pas de dire qu'il faudrait autre chose sans dire ni quoi ni comment. Il n'y a que 2 voies qui se dégagent, celle de René Passet de secteurs protégés du capitalisme dans une économie plurielle et celle d'André Gorz d'alternatives locales, les 2 voies qui se complètent supposent malgré tout que le capitalisme survivra dans les secteurs industriels. Il n'y a aucune possibilité que le capitalisme disparaisse au niveau mondial, même s'il s'effondre car ce n'est pas comme le communisme qui ne peut survivre à son effondrement. Il ne suffit pas d'abattre un pouvoir pour abattre le capitalisme. Si le capitalisme survit, notamment le capitalisme vert, il faut se préoccuper de le réguler et qu'il laisse la place à des secteurs protégés au moins. Je ne prétends pas bien sûr qu'il ne faut rien faire mais au contraire qu'il faut faire le maximum possible."

    http://jeanzin.fr/2009/10/25/le-pluriel-du-futur/#comment-3056

    olaf

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  4. Quel rapport avec le réel social et politique, et l'impératif démocratique ? On se croirait dans un débat EELV entre deux thésards en écodiversité jamais sortis du 2ème arrondissement.

    D'un côté je valide l'appauvrissement, de l'autre je valide l'enrichissement, tout en expliquant que c'est le lien qui compte tu vois, pas la richesse (ou alors la richesse intérieure j'veux dire, rapport que y a Marie-Pauline qui m'a fait découvrir les Védas hier matin).

    C'est logique en même temps, parce qu'une fois que le pauvre sera devenu demi-pauvre, voire quart de riche, ben y voudras redevenir pauvre pour pouvoir enfin passer une thèse en écodiversité.

    On pourra également se réjouir du couplet final sur le changement qui change vers le nouveau monde nouveau qu'est nouveau et qui change... que c'est inéluctable même...("Ecologie et Diversité Diverse au Niveau du Monde Mondial" numéro spécial de septembre 2013).

    Le monde est probablement en crise écologique depuis le début du monde, que nous ayons été là ou non.

    Ah ça c'est sûr quand on est un OS de 50 balais qui vient de se faire lourder avec les indemnités minimales, on doit pas avoir la même vision mondiale du monde.

    - Arrêtes de gueuler Jean-Michel et réfléchis un peu, t'es pu dans l'projet du grand monde, alors tes problèmes mesquins de fins de droits et de couverture maladie pour tes gosses, ben tu remballes fissa, parce que c'est des queues cerise à côté du Bangladesh.

    - Et pi te bile pas Jean-Michel, j'vois bien de toutes manières que t'as pas assez conscience citoyenne du monde pour faire une thèse en écodiversité ; toi ton truc c'est d'serrer des boulons 8 heures par jour en individualiste, alors serre en silence, parce que pendant temps là nous on est solidaire de la planète entière.

    C'est la sympathitude mondiale pour tous, ou presque.

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    1. Euh... les boulons y sont serrés par des robots et on n'est pas près d'espliquer à Jean Michel qu'on va revenir à la clé à mollette, sauf le dimanche pour bricoler dans son garage.

      L'évolution du vivant, ça a été la complexification des moyens de résistance à l'entropie, la mort... les progrès du vivant se sont stockés sous forme d'informations inscrites dans le génome, puis dans le cerveau qui s'est complexifié jusqu'à celui de l'humain. Maintenant, c'est le numérique qui accroit cette complexité négentropique.

      Le système terre est fondé sur les lois fondamentales de la physique thermodynamique plus la dernière loi majeure qui concerne le vivant et maintenant l'outil de production, c'est à dire l'information.

      olaf

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  5. "Le monde est probablement en crise écologique depuis le début du monde, que nous ayons été là ou non."

    Certainement pas sur des périodes de changements brusques aussi courtes, sauf dans l'hypothèse d'une météorite massive ou d'éruptions volcaniques géantes mettant fin aux dinosaures. Nous n'étions pas là.

    Les fortes conjonctions cycliques classiques, marées, activité du soleil, courants marins... sont prises en compte dans les modèles du GIEC, le réchauffement les amplifie, donc augmente la probabilité d'apparition des "vagues scélérates" en tous genres, sécheresses, pluies, hivers sibériens locaux...

    Pas inenvisageable non plus que la tectonique s'en ressente aussi par modification de l'interface des plaques.

    La nature a plus d'imagination que l'humain qui est toujours à sa traine.

    La pollution à grande échelle, C02, sols, eau, océans, destruction des fonds marins s'est faite en moins de 2 siècles, ce qui est un changement extrêmement brutal à l'échelle de l'apparition de la vie sur terre.

    Donc prétendre que ça a toujours été comme ça est totalement stupide, digne des pires libéraux bornés qui tiennent tous ce discours.

    olaf

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  6. Le monde évolue naturellement mais il est tributaire du comportement de ceux qui en exploitent les biens faits et qui de plus en plus par leurs comportements le dégradent.

    Notre vie sociétale subit les mêmes contraintes, alors s’insurgent des groupes contre les structures mise en place. Ils oublient que notre vie sociétale n’est que la somme des comportements de chacun de nous. Ce qui fait que les structure ne sont responsable de rien, mais seuls ceux qui autorisent certains à faire sont responsables et ceux qui laissent faire sont complices.

    Quand une personne pousse sur les rails une autre ce n’est pas le poussé qui est responsable mais celui qui pousse et ceux qui, à côté, avait la possibilité de l’empêcher de faire.

    Quand nous sommes une société incapable d’avoir des consensus il faut cesser de s’en prendre aux autres et aux structure mais à notre formatage qui nous a rendus tel que nous sommes.

    Il nous appartient de prendre conscience de ce formatage à droite comme à gauche et chercher à être réaliste et ce réalisme passe par une -économie réaliste- qui nous montre la réalité de notre vie sociétale, celle du devoir de solidarité et non celle des droits acquis, de l’Etat providence et du patronat payeur.

    Dans la réalité seuls nos actifs produisent et seuls les actifs et les inactifs consomment ou usent ces productions. L’Etat, les entreprises, ; les banques et autres institutions ne sont que des outils qui sans les hommes sont inutiles.

    Cette simple réalité doit cesser de nous faire perdre du temps dans la lutte des classes, droites et gauches, ouvrier patronat, pour nous laisser le temps à trouver les consensus qui nous ferons avancer vers le progrès social dans un environnement de moins en moins dégradé.

    Unci TOÏ-YEN

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