dimanche 29 juin 2014

Euthanasie : l’humanisme, n’est-ce pas laisser mourir comme on le souhaite ?


Non seulement la Cour Européenne des Droits de l’Homme ne devrait pas avoir son mot à dire dans le jugement du Conseil d’Etat dans l’affaire Vincent Lambert, aussi douloureuse soit-elle. Mais sur le fond, cette affaire et celle du docteur Bonnemaison raniment le nécessaire débat sur l’euthanasie.



Une question délicate

La question de l’euthanasie est une question forcément délicate puisqu’elle touche à notre rapport à la mort. Naturellement, nous avons toujours l’espoir de trouver des moyens de soigner les cas les plus désespérés. En ce sens, la sortie du coma de Michael Schumacher montre que les soins, la volonté humaine et la persistance permettent de déplacer des montagnes. Les opposants soulignent le risque d’abus par souci d’économie et décrivent un avenir sombre où des malades pourraient être supprimés pour de mauvaises raisons. Mais une part de l’opposition à l’euthanasie aussi vient de motifs religieux, comme je le pointais en 2008 avec François Fillon.

Déjà, en 2008, le cas de Chantal Sébire avait sensibilité l’opinion. C’était une femme défigurée par une maladie extrêmement douloureuse qui souhaitait de l’aide pour mettre fin à sa vie. Mais la loi ne permettait qu’une euthanasie passive, à savoir le fait de ne pas nourrir le patient, qui peut alors mourir dans des souffrances guère acceptables. Tout ceci avait poussé à un nouvel examen de la loi Léonetti mais, malgré une opinion publique qui y était favorable, les réticences d’une partie de la majorité d’alors, au premier rang de laquelle le Premier Ministre, n’avait pas permis d’avancée notable sur ce dossier. Les cas de Vincent Lambert et du docteur Bonnemaison, qui peut aussi demander le reexamen de sa radiation, viennent de rallumer le débat sur ce sujet.

De l’humanité et de l’état de nature

Au final, je continue de penser qu’il y a quelque chose d’horrible, et même d’inhumain, à ne pas permettre à une personne qui le souhaite vraiment, de recevoir de l’aide pour mettre fin à sa vie. Pourquoi faudrait-il leur imposer un suicide violent? N’y-a-t-il pas quelque chose de proprement inhumain à leur imposer de laisser faire la nature, d’autant plus que dans de nombreux cas, il ne s’agit que de la laisser faire qu’en partie puisque les médications prolongent la vie d’un temps qui n’est même pas souhaité par la personne, alors prisonnière de son corps. Bien sûr, la vie est quelque chose de précieux, mais ne s’agit-il pas d’un fétichisme inhumain d’empêcher des personnes qui souhaitent en finir l’assistance dont elles ont besoin ?

Il est bien évident que le suicide assisté, tel qu’il est pratiqué en Belgique, doit être encadré d’une manière extrêmement sérieuse. Mais le soutien apporté au docteur Bonnemaison par des familles de personnes qu’il aurait aidées à mourir amène à se demander si l’humanisme, paradoxalement, n’est pas dans le fait d’être prêt à aider à mourir, dans des circonstances bien précises évidemment. Bien sûr, il faut mettre au point un dispositif qui garantit qu’il ne s’agit pas d’un coup de tête temporaire, que le patient le souhaite véritablement, que son cas est véritablement sans espoir (ce qui impliquera le jugement de plusieurs médecins). Mais avec de telles règles en place, je ne vois pas au nom de quoi il ne faudrait pas accepter une réforme de l’euthanasie.

Bien sûr, il est délicat de faire dépendre l’agenda législatif des aléas de l’actualité. Et je reconnais ici que la question posée ici n’est pas simple, et respecte les opinions contraires. Mais je n’en reste pas moins convaincu qu’il serait plus humain de faciliter, de manière bien encadrée, l’euthanasie.

31 commentaires:

  1. Il n'est pas du ressort de l'Etat de proposer et garantir une assistance à la mort en dehors des cadres médicaux déjà strictement définis. Les libéraux souhaite que l'Etat organise ce nouveau marché par la loi, rien de plus. L'Etat n'exerce plus la peine de mort contre les criminels dangereux, mais il se chargerait d'organiser celle de ceux qui en ont le désir ? La loi Leonetti est parfaitement suffisante, allez au-delà c'est aller vers un droit de mourir garantie par l'Etat pour tous ceux qui ne sont pas dans les situations d'impasse déjà envisagées par la loi en vigueur. Il ne peut y avoir de droit à l'euthanasie. La loi Leonetti, rien de plus. Pourquoi légiférer au-delà ?

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    1. A c'est pour vous un "nouveau marché" sur lequel bavent déjà des multinationales ?

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    2. Quel intérêt RD d'aller au-delà de la loi Leonetti ?

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    3. A Rodolphe,

      La vie et la mort deviennent des biens de consommation comme les autres. On impose une vision strictement matérialiste de la vie, la mort étant un choix au supermarché tel le kilo de pommes de terre plutôt que celui de navets. L’Etat décide simplement de se faire supermarché pour ce bien particulier. Le droit à la jouissance parfaite inextinguible et impeccable s’arrêtera où ? Echec à un examen, déception amoureuse, perte de la finale de la coupe du monde, et voilà que je choisis de consommer la mort car c’en est trop ? Des vies lisses, des vies de nourrissons, sans interrogation, sans entrave, sans expérience de la douleur, donc de la vie : fin du programme au premier souci intervenu ? N’y a-t-il pas aussi un devoir de vivre, la quête d’un sens au-delà du plaisir immédiat, autre chose que la consommation ? Une part de sacré dans l’Homme, une part de moi qui ne m’appartient pas intégralement mais appartient aussi aux autres, car nous sommes de la même humanité, et qu’un Homme dans sa vie engage toujours un peu plus que lui-même ? C’est la vie mouchoir en papier, non ?

      Je n'ai pas d'avis absolument fixé Rodolphe, mais spontanément je dirais non car je ne vois pas à quel moment nous allons là vers un saut civilisationnel définitif, si j'ose dire.

      L'Etat doit vraiment s'engager sur ce chemin ? Pourquoi demander à l'Etat d'intervenir et d'assister cela ?

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    4. La marché c'est aussi surtout celui des soins palliatifs, d'ailleurs cette lobby s'oppose à la légalisation de l'euthanasie.

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    5. à fiorino

      Il faut donc mettre en oeuvre l'euthanasie dans le but d'atteindre le lobby des soins palliatifs, c'est donc cela. J'avoue que c'est là une raison de mise en oeuvre qui échappe à ma faculté de compréhension. J'avoue enfin me sentir totalement en décalage avec le monde libérale qu'on nous construit, et j'ai pourtant la trentaine. Ce monde tel qu'il se dessine ne me concerne plus à vrai dire, et je vous le laisse. Bonne chance.

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    6. C'est tout simplement car je n'ai jamais dit que je suis pour ou contre l'euthanasie. Je signale uniquement que le marché est surtout pour l'instant chez les soins palliatifs.

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  2. UE, CEDH, OTAN, laissons tout cela derrière nous !

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  3. Au fond, on pourrait dire que l'humanisme cela n'a jamais été le moi et le désir individuel sans entrave. Mon moi est mon droit, mon désir est mon droit, cela ne m'a jamais paru correspondre aux valeurs humanistes. Des valeurs qui par ailleurs ne manquent pas de puiser à la source chrétienne dont il est temps de dire qu'elle n'est pas en contradiction avec les sources grecques : des chrétiens puisant à la source grecque...

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  4. Entierement d'accord. On pourrait imaginer un système décisionnaire du type de celui qui existe pour les interruptions médicales de grossesse pour éviter toute dérive.

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  5. @ Laurent Pinsolle
    La CEDH dont est signataire la France est dans son rôle, et pourtant j'ai pas d'avis sur l'euthanasie, je vous signale que la Russie aussi fait partie de la CEDH et que même en sortant de l'UE la France en restera partie prenante.

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  6. @Laurent Pinsolle,
    [Il est bien évident que le suicide assisté, tel qu’il est pratiqué en Belgique, doit être encadré d’une manière extrêmement sérieuse. ]

    Et bien voilà pourquoi je m'oppose à tout législation, et la loi Française est la moins mauvaise sur ce point-là!
    Avant de vivre un temps en Belgique, j'étais comme vous à propos de l'euthanasie. Et puis, j'ai vu la pratique: dans le cas de suicide assisté, il n'y a aucune restriction de la part de ceux qui sont censés la contrôler. Ca me rappelle l'excuse de détresse qui est invoquée dans le cas d'un avortement: tout le monde passe outre...
    Et depuis, il y a une sacrée dérive: la Belgique vient d'autoriser l'euthanasie des enfants sans consentement! A quand le tour des adultes?
    Enfin, là-bas, il y a également de sacrées différences culturelles: 4/5 des euthanasiés sont Flamands...
    Bref, si on légifère pour autoriser l'euthanasie, même dans des conditions strictement encadrées, cela finira à terme comme dans le film "Soleil Vert" ("Soylent Green" en VO): l'euthanasie sera un mode de régulation de la population...


    CVT

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    1. Eh oui... Il ne faut JAMAIS ( majuscules volontaires ), entr'ouvrir des portes que l'on n'est pas sûr(e) de pouvoir refermer.

      Sancelrien

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  7. @ Fiorino29 juin 2014 12:01

    Pour retrouver notre vraie souveraineté, il faut donc quitter (aussi) la CEDH ...

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    1. Sans doute la situation actuelle est la pire des toutes, conseil d'europe et CEDH intègrent des pays comme la Russie et la Turquie ou l’Azerbaïdjan qui ne font même pas partie de l'UE. On attend la décision sur la burqa ...

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  8. mon cher Laurent je ne te souhaite pas d'etre un jour confronté pour un de tes proches a ce problème § ce n'est pas avec une ou des lois que cela se passe. On a beau avoir tout prévu avant meme avec le malade ....il y a des decisions qui restent personnelles et avec des cas de conscience terrible a assumer. Il y a ceux qui parlent ...pour les autres et ceux qui vivent cela au présent.

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  9. Encore une incohérence de plus pour Laurent Pinsolle, qui est contre la peine de mort mais pour l'euthanasie, qui sacralise la vie pour les criminels mais la désacralise pour les vieillards et les malades incurables : le garçon n'est plus à une incohérence près.

    Moi au moins je suis cohérent, qui suis pour les deux : je ne suis pas un partisan de la vie à tout prix et n'ai pas la complaisance et le goût morbides des chrétiens pour la souffrance et la déchéance physiques.

    Charles

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    1. Charles,
      Non, pas de goûts morbides, raison entre autres pour laquelle je ne suis favorable ni à la peine de mort ni à l'euthanasie. Vous faites erreur Charles s'agissant des chrétiens. Pas de goût non plus pour la souffrance ou la déchéance ; que de choses ont vous a mis dans la tête.

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    2. L'adjectif "morbide" si vous voulez bien en relire la définition du dictionnaire ne se rapporte pas à la mort contrairement à ce que pourrait laisser croire sa première syllabe mais veut dire "malsain", "pervers", "qui dénote un déséquilibre moral, mental" (Larousse).

      On peut donc avoir des goûts morbides et être opposé à la peine de mort et à l'euthanasie, ça n'est pas du tout antinomique.

      La pénitence pour expier ses péchés est au coeur de la religion chrétienne. Le Christ crucifié et le récit des premiers "martyrs" chrétiens est au fondement de cette religion.

      Charles

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    3. Vous vous trompez sur le christianisme. La religion chrétienne est nullement morbide ! Le chrétien ne recherche pas à tout prix la souffrance (Jamais!) mais il cherche à l'accepter si elle est nécessaire à ne pas compromettre l'amour. Ce qui implique du courage car il recherche l'amour et le bonheur des autres avant le sien de bonheur (ce qui ne veut sûrement pas dire qu'il recherche le malheur !).
      Le vie du Christ fut sacrifiée et les martyrs n'ont pas recherché la souffrance, ils ont subi la persécution avec un grand courage, car malgré la peur ils n'ont pas cédé. Aucune personne n'apprécie de souffrir. Il s'agit d'un dépassement de soi.
      Ne restez pas sur la vision médiévale caricaturale de certain. Ce qui est au cœur de la religion chrétienne, ce n'est pas la pénitence, c'est l'Amour, le pardon inconditionnel, la conversion ! Lisez donc les évangiles sans à priori, et vous n'y verrez rien de morbide ou malsain au contraire ...

      Jérôme

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  10. @ A-J H

    Bien d’accord sur les deux points

    @ Georges

    Il ne s’agit pas de marché ici, mais de se demander ce que l’on trouve de plus humain. A mon sens, l’euthanasie, bien encadré, peut l’être davantage. En quoi empêcher une personne qui souhaite mourir, atteinte d’une maladie incurable et qui n’a pas la force de le faire de mourir serait-il humaniste.

    @ Fiorino

    Point juste sur les soins palliatifs. Sur la CEDH, pour moi, il faut juste en sortir. Nous avons un Conseil d’Etat et un Conseil Constitutionnel, c’est bien suffisant.

    @ CVT

    C’est pour cela que je précise qu’il faut un cadre solide pour éviter toute dérive

    @ Jean-Pierre

    Bien sûr, mais le témoignage de proches qui sont contraints de laisser un membre de leur famille dans un état végétatif pendant des années du fait des lois actuelles ne me semble pas plus souhaitable, cf les familles « aidées » par le docteur Bonnemaison qui l’ont appuyé dans son parcours

    @ Charles

    Je ne sacralise pas la vie des criminels, puisque je suis pour la perpétuité réelle, mais je suis résolument opposé à la peine de mort.

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    1. @Laurent Pinsolle,
      pas convaincu du tout par votre réponse, et d'ailleurs, c'est bien mon propos: le cadre légiférant l'euthanasie ne sera JAMAIS assez solide! Et vraiment, quand je vois ce qu'il se passe en Belgique, c'est une folie pure de légiférer sur cette question: c'est bien trop intime!
      Pour ma part, je crois que les tribunaux doivent sévir contre l'euthanasie, mais en général, ils sont indulgents, ce qui n'empêche pas qu'ils fassent leur travail, notamment pour trouver les cas de meurtres délibérés...


      CVT

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    2. @Laurent Pinsolle

      Tu es donc opposé à ce qu'on donne la mort aux criminels, mais tu es par contre favorable à ce qu'on puisse l’administrer aux vieillards et aux malades incurables.

      En somme, ce qui serait un geste d'humanité pour les uns (les vieillards et les paralytiques) serait un geste d'inhumanité pour les autres (les criminels) : j'ai du mal à comprendre ta logique.

      Tu trouves « horrible » et « inhumain » qu'on condamne des vieillards et des paralytiques à rester prisonniers à perpétuité de leur corps sans possibilité de s'en évader parce qu'on la leur aura refusée, mais tu ne trouves par contre ni « horrible » ni « inhumain » d'emmurer vivants et à perpétuité des criminels.

      Selon donc que le condamné à perpét’ l’est pour un motif d’ordre médical ou pour un motif d’ordre pénal, lui donner la mort est ainsi pour Laurent Pinsolle soit un geste d’humanité, libérateur, soit un acte de barbarie. C’est débile.

      Charles

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  11. Les bonnes oeuvres du FN

    http://matthieulepine.wordpress.com/2014/06/28/1429/

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  12. @LP,


    A. ""Il ne s’agit pas de marché ici""

    Il me semble pourtant que c'est en germe, comme avec la GPA ; que ce soit directement ou indirectement.


    B. ""mais de se demander ce que l’on trouve de plus humain""

    1. Qu'appelez-vous "plus humain" ? Je crois pour ma part que le caractère d'humanité n'est pas attaché à la capacité à satisfaire une demande, un souhait, c'est tout de même plus compliqué que cela.

    2. N'est-ce pas les contours de la notion de dignité humaine qu'il convient d'exposer afin de s'entendre dans ce débat ?

    3. Il ne me semble pas que le souhait, le désir, soit de nature à épuiser la notion de dignité humaine ou d'humanité. La phrase de Camus "un homme ça s'empêche" n'est-elle pas une illustration de cela ?

    4. Le désir sans entrave, satisfait sur demande, n'est pas l'alpha et l'oméga du "plus humain" à mon sens. Il y a des actes qui engagent l'humanité entière.

    5. Il conviendrait donc de préciser ce que vous entendez par la section de phrase "ce que l'on trouve plus humain"

    C. "En quoi empêcher une personne qui souhaite mourir, atteinte d’une maladie incurable et qui n’a pas la force de le faire de mourir serait-il humaniste'

    1. Drôle de renversement dialectique, ce d'autant que le cas que vous exposez est déjà pris en compte par la loi Leonetti, qui intègre notamment les volontés du patient ; dès lors je ne comprends pas où vous voulez en venir.

    2. Qu'entendez-vous précisément par "humaniste" ? Quelle définition ?


    En dernier lieu, les réflexions de CVT à propos de l'expérience Belge - post de 14h01 - m'apparaissent très pertinentes.

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  13. Laurent,
    Je trouve tes deux papiers sur la notation à l'école et l'euthanasie très parlants et prometteurs.
    Même si je suis un peu agaçé que les sujets sociétaux servent généralement à détourner l'opinion du coeur du problème actuel (l'oligarchie libérale), je suis conscient de la nécessité d'y apporter des réponses.
    Le jeu politique sur ses questions offre un spectacle dérisoire de boutiques qui défendent une clientèle idéologique attitrée.

    La gauche épouse toutes les thèses féministes et libertaires quand la droite cajole le catholicisme conservateur.

    Je suis entièrement d'accord avec les points de vue que tu défends.
    On peut ainsi se montrer fermes et exigeants dans certains domaines comme l'instruction publique sans être de droite.
    On peut aussi témoigner d'un esprit progressiste dans un domaine capté par la morale religieuse comme la fin de vie sans être de gauche.

    Merci de montrer que tu allies ces deux opinions que le jeu politique oppose. Nous pouvons construire une grande force d'équilibre dans cette démarche-là, loin des esprits de chapelles et des prés carrés électoraux.

    Nous sommes ainsi au diapason du peuple français!

    Grand Salut à toi!

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  14. Urgent!

    La direction de France Inter a annoncé qu'elle supprimait à la rentrée l'émission "Là-bas si j'y suis" animée par Daniel Mermet, contre la volonté de celui-ci.

    Cette décision ne peut être motivée pour des raisons d'audience, cette émission enregistrant de très bons résultats d'écoute, souvent les meilleurs pour cette plage horaire.
    Elle est donc le fruit d'une motivation politique, cette émission étant à fort contenu politique et dénonçant régulièrement les coulisses du libéralisme et de l'oligarchie rampante.

    Il faut empêcher la stérilisation du débat d'idées, défendre le rôle démocratique du service audiovisuel public.
    Sans être un gauchiste avéré, il faut saisir la gravité de l'acte et soutenir Daniel Mermet et son équipe.

    Une pétition circule:

    http://sauvonslabas.wesign.it/fr

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    1. ça va il a 70 ans toujours la même rengaine place aux jeunes.

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  15. Pour une fois, je suis en complet désaccord avec vous, M. Pinsolle. L'humanisme tueur est une idée qui me dépasse. Il me semble que, plutôt qu'à tuer, la médecine devrait être plutôt encouragée à soulager ; elle a encore beaucoup de progrès à faire là-dessus. C'est ce que j'ai retenu de l'accompagnement de mourants ou de personnes atteintes de maladies très douloureuses. Les hôpitaux ont tendance à abandonner les gens qui ne peuvent pas être guéris, alors qu'ils pourraient très bien être soulagés. Évidemment, des services de soins palliatifs sont peut-être coûteux. Mais tuer les gens pour des motifs économiques, je ne vois pas en quoi ça peut relever d'un humanisme.

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  16. @ CVT

    Je pense qu’il faut un peu assouplir la loi Léonetti, mais en conservant des contrôles.

    @ Charles

    Je ne souhaite pas qu’on l’administre, mais qu’on permette à ceux qui le souhaitent clairement d’être aidés quand ils en ont besoin.

    @ Georges

    Je ne vois pas en quoi il y a des germes de marché. Pour moi, c’est plus humain que de laisser faire la nature (l’opposition humanisme / naturel).

    Ce n’est quand même pas un désir sans entrave que je décris ici : ce sont des personnes mourantes qui expriment clairement qu’elles veulent être aidées pour abréger leurs souffrances.

    @ Jauresist

    Merci beaucoup. Pourriez-vous me contacter par mail (dans le profil).

    @ Guadet

    Ce n’est pas pour des raisons de coût. C’est pour aider ceux qui le veulent vraiment.

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    1. Qui sont "ceux qui le veulent vraiment" ?
      La pulsion de vie et la pulsion de mort sont des choses profondes qui dépassent les limites de notre liberté. Il y a beaucoup d'exemples de personnes qui à un moment veulent absolument mourir, et qui plus tard ne le veulent plus du tout. La mort est quelque chose de naturel, mais c'est aussi quelque chose dont personne ne peut avoir l'expérience et qui reste donc un mystère pour l'homme. Vouloir mourir ne veut rien dire, parce que c'est vouloir quelque chose qu'on imagine mais dont on ne connaît rien. Considérer que le choix de mourir est une chose normale et qui peut entrer dans un cadre légal ne peut venir que d'une idolâtrie de l'individu vu comme parfaitement maître de son destin : cette vision de l'homme est celle du néolibéralisme, dont je vous croyais un adversaire.

      La seule chose dont on puisse parler raisonnablement, c'est de la souffrance. Rien n'empêche d'essayer de la combattre et depuis déjà assez longtemps on le fait même si ça peut mettre en danger la vie du patient. Mais beaucoup de progrès reste à faire dans ce domaine trop peu exploré du soulagement de la souffrance, et encourager dans ce sens est la seule démarche humaniste possible. Cela est bien suffisant : légaliser l'euthanasie ne peut avoir aucun effet bénéfique, mais c'est ouvrir la porte à la pire inhumanité.

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