jeudi 25 février 2016

Et comme par hasard, le chômage baissa…

Après septembre et novembre, pour la troisième fois en cinq mois, le nombre de chômeurs de catégorie A a reculé, de 27 900 en janvier. Des résultats bien commodes pour un président qui a lié son sort et sa nouvelle candidature à une baisse du chômage. Trop heureux pour être honnête ?



Des statistiques complexes, opaques et trafiquées ?

Les statistiques d’hier sont troublantes à plusieurs égards. D’abord, il n’est pas inintéressant de voir que si le nombre de chômeurs de catégorie A, celui dont on parle le plus, diminue de 0,8%, soit 3 552 600 chômeurs en métropole, et 3 813 500 en incluant les DOM. Mais déjà, la baisse n’est plus que de 0,3% pour le nombre de chômeurs des catégories A, B et C (incluant ceux qui ont exercé une activité, même limitée), soit 5 459 700 personnes pour la métropole et 5 764 300 au total ! Ce début d’inversion de la courbe du chômage est d’autant plus troublant que l’INSEE avait annoncé l’été dernier une modification de la façon de compter les chômeurs. Difficile de faire moins suspect comme séquence puisque les chiffres commencent à baisser juste après la modification des règles de comptage des chômeurs…

Pire encore, les effets du plan de formation des chômeurs (qui fera baisser les statistiques) ne sont pas là puisque le nombre de chômeurs en formation a baissé de 0,3%... Malgré tout, on peut aussi noter la hausse des reprises d’emploi déclarées ou la croissance de l’interim, signal de reprise typique de l’activité. Et il faut bien reconnaître que le PIB a progressé moins lentement en 2015 que les années précédentes, même si les dernières statistiques font apparaître quelques signes inquiétants. Cependant, entre un euro moins cher, des taux d’intérêt au plus bas (une manne pour le budget de l’Etat) et des matières premières au plus bas, il faut reconnaître que le contexte global est davantage favorable, ce qui pourrait permettre un léger redressement du marché de l’emploi et donc une légère décrue du chômage.

Bien sûr, cette baisse sera limitée et complètement insuffisante, même si le gouvernement la met sous des stéroïdes statistiques par des artifices divers et variés. Décidemment, Hollande n’est pas aussi benêt qu’il peut parfois en avoir l’air. Tout est mis en œuvre pour se présenter à nouveau, et gagner. 

13 commentaires:

  1. L'objectif d'inversion de la courbe est une farce puisque qu'on peut obtenir ce résultat avec 25% de chômeurs et une baisse des revenus comme en Espagne.

    Le seul objectif sérieux serait d'avoir moins de chômeurs en 2017 qu'en 2012 à niveau de revenus équivalents.

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  2. C'est le grand suspense de 2016, baissera, baissera pas, se présentera, se présentera pas...
    Je pense que même le françouais ne sais pas encore, attend de voir et envisage plusieurs pistes, en bon politique.
    Le cirque continue :)

    ***Jacko***

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  3. Pourquoi dites-vous que le chômage baisse après un changement de méthode l’été dernier ? Il ne baisse que sur le mois de janvier (il avait fortement augmenté en décembre 2015), et de toute évidence cette baisse est due à un problème encore inexpliqué qui a eu pour conséquence que 238.000 chômeurs ne se sont pas actualisés (alors que le chiffre habituel varie entre 150.000 et 200.000).

    Les chiffres de janvier étant faux, il vaut mieux ne pas les commenter et attendre ceux du mois suivant.

    Ces erreurs à répétition sont de nature à jeter le discrédit sur les statistiques de Pôle Emploi, et par ricochet sur le gouvernement qui sera accusé (comme vous le faites d’ailleurs) de vouloir truquer les statistiques pour donner l’impression qu’il réussit à faire baisser le chômage.

    Il n’y a donc pas de baisse jusqu’à preuve du contraire, mais des couacs, et je doute que Hollande en soit l’instigateur ni qu’il puisse en profiter, au contraire.

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  4. Toutes les prévisions de croissance sont revues à la baisse. Il n'est plus question de faire 1.7% ou 1.5% en 2016 (comme on le disait il y a un an), mais plutôt entre 1% et 1.3%, et encore à condition qu'il n'y ait pas une nouvelle crise financière. Avec cette croissance-là, le chômage ne baissera pas.

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  5. Tubes trop petits :

    http://www.liberation.fr/france/2016/02/25/chomage-les-chiffres-de-janvier-ont-il-connu-un-bug_1435724?xtor=rss-450&utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

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  6. euh, sauf erreur ce n’est pas l'Insee mais pôle emploi qui compte les demandeurs d'emploi. L’insee compte effectivement des chômeurs, mais au sens du BIT...

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  7. Mon cher Laurent,

    A une époque où les pharmacies deviennent des farmacies et les oignons sont remplacés par des onions, je m'insurge avec vigueur contre ton utilisation abusive du point d'interrogation. Tu écris à propos des résultats du chômage : "des statistiques complexes, opaques et trafiquées ?". En confondant le point d'interrogation et le point d'exclamation, non seulement tu instilles le doute dans l'esprit des hollandôlatres, que leur icône triche, mais en déclarant qu'il n'est "pas aussi benêt qu'il peut en avoir l'air", tu commets une erreur d'analyse : Hollande est un individu conformiste bien pensant et méprisant, voire cynique, sans scrupules. Cela est largement suffisant pour produire des catastrophes et, personnellement, je préfère celui qui se trompera de bonne foi à celui qui trompera volontairement son prochain. '-)

    DemOs

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    1. A l'origine, le son GNeu s'obtenait avec le trigramme IGN (comme dans Montaigne -lire Montagne-) ; c'est pour que l'on écrivait oGNIon et pas oGNon.

      Marrant que du coup, certains veulent absolument garder le I muet... phénomène que l'on appelle surcorrection, non ?

      P.S. : juste en passant le bigramme PH n'est pas franco-français, c'est pas un principe de la langue française... ce phonème a été mis en place pour signifier un attachement à la lettre grecque FI (ou PHI si vous préfèrez) dans les mots d'origine grecque ; derrière cela il y a juste une volonté pédante en fait.

      Pour rire, j'imagine si on avait dû rester fidèle aux mots : al-barqouq (a-bricot) qui veut dire pruneau en plus ! ou si on écrivait amir-al comme en arabe Amir-Al-Bar (prince-de-la-mer : comprenez "qui a un commendement en mer").

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    2. Vivent les oignons !
      Sûr que la langue française n'est pas franco-française mais découle de plusieurs origines et influences, comme toute langue d'ailleurs.
      L'étymologie (étimoloji ?) est un exercice sympa en général, et permet de creuser un peu, de se poser des questions, de faire un peu d'Histoire et d'ouvrir des horizons.
      Une langue doit évoluer, mais cette réforme de l'orthographe (ortograf ?) est une bêtise de plus à mettre dans la besace de ce gouvernement pathétique.

      ***Jacko***

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    3. Les problèmes de tuyaux évoqués par Anonyme 14:07 suffisent largement à expliquer cette baisse homéopathique du chômage. On se demande même pourquoi il n'a pas baissé plus que cela.

      H.S.

      http://www.humanite.fr/la-france-pays-qui-verse-le-plus-de-dividendes-en-europe-599998?ref=yfp

      Tiens, tiens...les capitalistes français se versent plus de dividendes que leurs collègues (ou concurrents ?) allemands, en dépit du fait que la base économique et industrielle n'a rien à voir.

      C'est comme si le chiffre d'affaire du luxe était plus gros au Mexique qu'aux USA. Et si on tenait là un des facteurs majeurs qui expliquent la divergence des économies françaises et allemandes ?

      Ivan

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    4. @ Jacko,

      Cette réforme ne vient pas du gouvernement français...

      Cette réforme réalisée par le Haut Conseil à la Francophonie vise à supprimer des complications inutiles ; ce qui est parfaitement normal.

      Pour finir, inutile de jouer sur les mots : quand je dis que quelque chose n'est pas franco-français, je voulais dire qu'il s'agit d'une modification arbitraire pour faire jolie.

      Un effet qui n'est pas commandé par aucune nécessité de la langue... quant à l'étymologie, ça ne concerne qu'une poignée d'universitaires... et quelques individus qui aiment s'amuser. La plupart des gens en ont rien à foutre que "pharmacie" vienne du grecque ou du latin... et vouloir marquer la filiation du mot avec son ancêtre est totalement inutile en vérité.

      Marrant que vous ne répondiez pas au sujet des apports de la langue arabe à la langue française ?

      pourquoi on écrit pas : amir-al ? pour bien montrer l'origine du mot ? l'étymologie n'est pas importante là ?

      Qu'en est-il de al-chimie ?... al-gébre ? al-barqouq (a-bricot) ? toubib ? guitoune ?

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  8. @ Moi

    Non, il a baissé en septembre, en novembre et en janvier, trois mois sur 5

    @ Démos

    J’aurais pu mettre un point d’exclamation en effet, mais comme je ne connais pas tous les détails de ces réformes, je trouve qu’il n’est pas honnête d’être aussi affirmatif, même si la probabilité est forte. D’accord sur Hollande.

    @ Ivan

    Merci

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  9. http://abonnes.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/04/27/non-le-chomage-ne-baisse-pas-comme-par-hasard-un-an-avant-une-presidentielle_4909514_4355770.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#link_time=1461749308

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