lundi 2 janvier 2017

Le crépuscule de François Hollande

Hier, le président de la République a fait ses derniers vœux à la nation, alors qu’il est le premier président à renoncer à se représenter devant un bilan calamiteux et une opinion publique impitoyable. Assez offensif, il a défendu son bilan, mais ce qui frappait dans cet adieu, c’est à quel point il était centré sur lui et non la France et les Français, oubliant une nouvelle fois ce que devrait imposer sa fonction.



Un président distant, superficiel et impuissant

Dès le début de ses vœux, Hollande a évoqué son émotion, qu’il a dit vouloir partager ! Il est suprenant que les commentateurs n’aient pas davantage noté cette incongruité d’un président tellement auto-centré que pour les vœux de la Nation, il appelle les Français à partager ses émotions personnelles ! Nous sommes plus dans le registre d’un candidat de télé-réalité que d’un président. D’ailleurs, il était très distant dans ces vœux, nous vouvoyant plutôt que d’employer un « nous » collectif, créant une distance alors que le chef de l’Etat devrait être le premier des « nous ». Du coup, quand il parlait de la France, il le faisait plutôt comme un commentateur extérieur que comme le président…

Finalement, ces vœux étaient cohérents avec le livre « Un président ne devrait pas dire ça », qui l’a achevé politiquement. Bien sûr, on peut penser que des journalistes ont mieux à faire que de rapporter toutes ses vacheries prononcées dans le cadre d’entretiens au caractère ambigu, ramenant le chef de l’Etat au rang de candidat de Secret Story, dont toutes les paroles sont exposées, même si cela n’en était pas l’intention, la politique façon trou de la serrure… Mais François Hollande est responsable d’avoir accordé ces entretiens et fait ces déclarations, dont il ne pouvait pas ignorer qu’elles risquaient de finir sur le papier, même si ceux qui les ont retranscrit ne grandissent pas la politique de la sorte.

Ce faisant, comme Sarkozy avant lui, il a cédé à la peoplisation de la politique, pensant d’abord à lui qu’aux Français, comme il l’a exprimé pour ces vœux. Et la défense de son bilan, alors qu’il refuse de le défendre devant les électeurs, était bien superficielle, pour ne pas dire grossière. Quel culot de se vanter de la baisse du nombre de chômeurs alors non seulement que la baisse ne concerne que la catégorie A et que la hausse se poursuit sur le total des catégories A, B et C, et que même sur la catégorie A, il y a un demi-million de chômeurs de plus depuis 2012 ! Quel culot de parler du redressement des comptes publics, après avoir repoussé de 4 ans les objectifs qu’il avait vendus en 2012 !


Les vœux de François Hollande ressemblaient plus à la complainte d’un fautif qui a du admettre la punition de ne pas pouvoir se représenter, mais qui cherche encore à sauver la face d’une manière un peu grossière. Ce faisant, il a fait apparaître une bien peu protocolaire distance avec ses concitoyens, devenus des « vous » extérieurs. Il est temps de passer à un autre.

11 commentaires:

  1. Bref,ce monsieur a agit durant son quinquennat comme un simple préfet, rouage de l'UE de Bruxelles, tout en jouant "le père des peuples"!

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    1. J'ajoute une infâme ignominie : rappelez-vous quand il a fait fouiller l'avion présidentiel bolivien pour tenter d'y dénicher Edward Snowden.

      C'est beaucoup plus qu'un préfet de l'UE. C'est un kapo.

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  2. Un peu d'humour pour ce 2 janvier:

    Après Benoît XVI, Juan Carlos, Albert de Belgique, Beatrix des Pays-Bas, Matteo Renzi en Italie, François Hollande en France, à quand l'abdication d'Elizabeth II du Royaume- Uni ?
    L'Anonyme du jour

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    1. Je pense en effet que cela reste du domaine de l'humour :-))))))))))))). Lizzie n'a pas vraiment envie de laisser sa place.
      Pourtant le geste serait beau à défaut du nouveau roi (pas fan de Charles).
      Sylvie

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  3. Il n'y a pas une virgule à changer à cet édito. Hélas pour la France.

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  4. "Nous sommes plus dans le registre d’un candidat de télé-réalité que d’un président".

    Çà prend bien chez nous comme genre de posture...hélas !

    Encore plus que d'avoir cédé à la peopilisation, avec le livre, un président ne ...., F. Hollande a voulu faire peuple du style voyez moi aussi je pense comme vous le peuple ! Il faut dire que le coup des sans-dents (avéré ou pas car c'est parole de l'un contre parole de l'autre), cela lui a fait mal.
    Au final, ce livre qu'est-ce que cela lui a apporté ? Rien, il s'est juste retourné contre lui. Eh...faut pas prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages :-).
    Bonne journée
    Sylvie

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  5. "D’ailleurs, il était très distant dans ces vœux, nous vouvoyant plutôt que d’employer un « nous » collectif, créant une distance alors que le chef de l’Etat devrait être le premier des « nous »."

    Ah ! Et quand de Gaulle prononce " je vous ai compris" dans son discours de 58, vous en pensez quoi ?

    Qu'est ce que vous êtes enculeur de mouche, pire qu'un morpion.

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  6. @ Sylvie

    Heureusement, cela prend moins qu’ailleurs : Sarkozy et Hollande ont perdu…

    Bonne journée

    @ Anonyme

    C’est une question d’équilibre. Le vous peut être nécessaire et utile (« je vous ai compris », « j’ai besoin de vous ») mais quand un président parle des Français en préférant systématiquement le vous au nous, comme ici, cela me semble bizarre. Tout est une question de mesure, chose que vous ne connaissez peut-être pas…

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  7. Les questions de dégradation de la foncrion présidentielle me paraissent occulter, pour Sarkozy et Hollande, qu'il y a d'abord au départ une déception purement politique. Pas assez frontiste pour les électeurs qu'il avait "volés" à Le Pen, pas assez Thatcher pour les libéraux, déphasé des attentes de ses électeurs en faisant l'ouverture, impuissant à empêcher les délocalisations : le "casse-toi pauvre con" n'a fait que s'ajouter aux espoirs sarkozystes déçus. De même, la renonciation hollandaise était au fond quasi-programmée avec la capitulation face à la ligne Merkel. Aucun vague début de politique sociale possible et donc aucune réalisation susceptible d'assurer un réservoir de voix de premier tour conséquent. Le bouquin s'est ajouté à ce problème structurel et il n'y a guère qu'un Valls pour réduire ce retrait à une question de personne.

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  8. "Tout est une question de mesure, chose que vous ne connaissez peut-être pas…"

    Vous non plus, ne vous prétendez pas plus sage que les autres, ce n'est que de la prétention. Vous êtes en fait d'une vanité sans bornes, il suffit de vous lire sur tous les sujets que vous abordez avec une ignorance en proportion.

    Le vous de Hollande est bien moins démagogue que votre nous de rejeton d'école de commerce qui croyez parler au nom du peuple, belle supercherie.

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  9. N'oublions pas qu'il restera devant l'histoire comme un déclencheur potentiel de la WWIII.
    On a eu chaud.

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