lundi 27 mars 2017

Le « match » Fillon-Macron n’est qu’une réédition du « match » Hollande-Sarkozy (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus


Rappelons simplement quelques éléments.

M. Macron, ce « révolutionnaire » « hors système », fut adoubé en politique par Jacques Attali, ancienne éminence grise de François Mitterrand avec qui il rédigea en 2010 le rapport « pour la libération de la croissance française » (sic !) à destination de Nicolas Sarkozy. Ce rapport préconisait déjà, entre autres, de baisser les cotisations sociales des entreprises et la fiscalité « pesant » sur le secteur de la finance.

C’est donc fort logiquement qu’ensuite M. Macron partit faire un intermède à la banque Rothschild, qui fit de lui un millionnaire, puis obtint le poste de secrétaire général adjoint de l’Elysée de M. Hollande avant d’en devenir le ministre de l’économie. M. Macron fut ainsi le principal instigateur des « réalisations » économiques de M. Hollande et ne se propose à présent que de les continuer en allant encore plus loin dans la flexibilité (comprenez bien : la précarité) et l’ubérisation généralisée. (Néo)libéral, M. Macron est aussi bien évidemment libertaire et dans ce registre il se promet aussi de mettre ses pas dans ceux de M. Hollande en poursuivant les dérégulations sociétales. Bref, M. Macron est le digne héritier de M. Hollande et il prétend continuer son œuvre mais avance (plus ou moins bien) masqué pour ne pas trop pâtir de l’impopularité du « capitaine de pédalo » qui fit tant pour lui en politique.  On se demande cependant comment avec un tel bilan et un tel programme il puisse prétendre à un tel niveau dans des sondages, dont, décidemment, il faudra bien un jour ou l’autre se décider à obtenir une réelle transparence (en particulier sur les fameux « redressements », les méthodes des centres d’appel ou encore les orientations manifestes dans la manière dont les questions sont posées)[i].

M. Fillon fut le premier ministre de Nicolas Sarkozy. Il doit donc en assumer la responsabilité du bilan. Et on ne peut pas dire qu’il soit flatteur. C’est d’ailleurs ce qui conduisit les Français à mettre l’ancien maire de Neuilly à la porte en 2012. Non content de cela, M. Fillon se propose tout simplement de poursuivre son œuvre en cassant toujours davantage l’Etat (à coups de privatisations et de suppressions de postes de fonctionnaires[ii]). Mais, cerise sur le gâteau (si l’on peut dire), la récente campagne nous apprend que M. Fillon partage avec son ancien maître certains travers de sa personnalité, en particulier l’affairisme et le goût de l’argent.  Bref, ici aussi, M. Fillon n’est que le simple continuateur de M. Sarkozy et, là encore, on peut se demander ce qui le porte si haut dans les sondages.

Mais ne nous arrêtons pas là car il nous faut constater également l’extraordinaire convergence des deux candidats sur le même socle libéral-libertaire. Ô certes M. Macron penche un peu plus du côté libertaire mais sa volonté d’ubérisation générale de la société n’a rien à envier aux économistes les plus (néo)libéraux. Ceux-ci adoubent tout autant M. Fillon qui se présente volontiers traditionnel et donc, a priori, fort peu libertaire. Mais cela ne fut guère patent lorsqu’il fût aux affaires (par exemple lorsque la « droite », dans la continuité de la « gauche », s’acharna à continuer le massacre de l’Ecole de la République). Et rappelons qu’il n’a promis aucun réel retour en arrière sur les différentes lois sociétales du quinquennat Hollande. Messieurs Macron et Fillon partagent également le même engagement européiste et ont d’ailleurs pris strictement les mêmes orientations, tant en 2005 (référendum sur la Constitution européenne), qu’en 2009 (traité de Lisbonne) et en 2012 (TSCG). L’un comme l’autre, donc, bradent et veulent continuer à brader la souveraineté du peuple français à la technocratie bruxelloise derrière laquelle se cache (de plus en plus mal) les intérêts des lobbys, en particulier financiers.

En pratique, messieurs Fillon et Macron représentent la même idéologie et la même oligarchie. Ils ne sont que les spadassins de deux clans différents qui se battent pour le pouvoir – ou les apparences du pouvoir – au sein d’un même système. A M. Fillon la coterie des assurances (Axa et son ancien Pdg Henri de Castries, CNP assurances dont le patron - Jean-Paul Faugère – n’est autre que son ancien directeur de cabinet), des grands groupes des télécommunications (Guillaume Richard - PDG du groupe O2 - , Stanislas de Bentzmann - co-président de Devoteam) et bien sûr de grands financiers (Romain Bosche - responsable mondial des actions pour le gestionnaire d'actifs Amundi - , Antoine Gosset-Granville - associé du cabinet d'avocats d'affaires BDGS) sans oublier l’inévitable Marc Ladreit de Lacharrière, patron du fond d’investissement Fimalac et propriétaire de la Revue des mondes  pour laquelle il fit « travailler » Mme Fillon, et bien d’autres encore. A M. Macron la coterie de quelques grands groupes médiatiques (M. Drahi avec en particulier SFR, Libération, l’Express et surtout BFM TV ; M. Perdriel avec les magazines Challenges et Sciences & Avenir qui l’un comme l’autre cachent de plus en mal leur rôle dans la campagne) et surtout de grandes multinationales de la finance (Rothschild, Goldman Sachs) dont il n’hésite pas à aller mendier les subsides à la City londonienne.

Clarifions ici un point : que des hommes politiques aient des contacts avec de grands patrons n’a en soi absolument rien de choquant. Et, après tout, que les seconds influencent le programme des premiers, pourquoi pas (qu’ils l’achètent – que ce soit à coup de costumes offerts ou de crédits gratuits … – commence tout de même à devenir gênant …). Le « parti de l’argent » peu bien avoir son candidat et quiconque le désire voter pour lui. Ce qui commence à poser furieusement problème dans notre pays, c’est lorsque le fusionnement entre les milieux politiciens, médiatiques et les multinationales atteint un tel degré qu’il parvient à faire croire à une bonne part de la population qu’entre eux (peu importe lequel – Macron, Fillon, Hamon, etc. – en fait)  et le diable en personne (comprenez : le Front national, l’idiot utile de l’ « UMPS » qu’il dénonce tant), il n’y a aucune alternative possible. Et nous en sommes là.



[i] Lire Manuel anti-sondages, la démocratie n’est pas à vendre, recension par l’œil de Brutus,
[ii] Notons que le dimensionnement de la Fonction publique peut tout à fait légitiment faire l’objet d’un débat. Mais pour cela encore faudrait-il proposer autre chose que des coupes sombres argumentées par de fantomatiques promesses d’hausses de la productivité (sic !). C’est-à-dire énoncer clairement quels seraient les secteurs de la fonction publique qui seraient visés. Et aujourd’hui tout à chacun n’ignore pas que certains secteurs de la fonction publique territoriale sont devenus éminemment obèse et que c’est donc là que pourrait – devrait ? – porter l’effort. Mais cela, M. Fillon ne le dit pas.  Et pour cause : tous ces postes – contrairement à la fonction publique d’Etat – sont aussi potentiellement des réservoirs à clients pour les potentats locaux eux-mêmes au service de M. Fillon (et pas seulement : on retrouve le même schéma au P « S » et chez ses affidés).

28 commentaires:

  1. Y a-t-il un match Fillon-Macron ? Ou un match Macron-Le Pen, Fillon étant déjà hors-jeu ?

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    1. Pendant ce temps on fait taire les "petits" candidats car ceux ci risquent de tout faire capoter si le dégoût parvenait jusqu'au électeurs, les poussant a "travailler" par élimination!

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    2. Le match, du moins tel que le décrivent les médias et les sondeurs, est bien tout d'abord dans l'accès au 2nd tour, étant entendu (pour les médias, mais ce ne me semble pas si entendu que cela) que le qualifié pour le 2nd tour se déferra facilement de Mme Le Pen.
      Dans ce match du 1er tour, ne surestimons pas Macron, dont la base électorale est sans doute très volatile et ne sous-estimons pas Fillon, qui lui par contre conserve dans tous les cas la clientèle qui votent indéfectiblement UMP depuis des décennies.

      Sinon oui : tout ce joli petit "match" médiatique est bien fait pour bannir le débat de fond (de toute façon Macron et Fillon sont d'accord sur l'essentiel : l'Europe, la rigueur, le maintien de l'oligarchie financière, l'abandon de la souveraineté, etc.) et ne pas parler des "petits".

      Cf. http://loeildebrutus.over-blog.com/2017/03/macron-sondages-presidentielles-2017-de-qui-se-moque-t-on.html

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  2. La taille de la fonction publique peut sûrement faire l'objet d'un débat, encore faut-il en parler en connaissance de cause.

    Ainsi, dans l'Angleterre post-thatchérienne, il y a à peu près autant de fonctionnaires qu'en France :

    https://www.ons.gov.uk/employmentandlabourmarket/peopleinwork/publicsectorpersonnel/bulletins/publicsectoremployment/2015-06-17

    et les chiffres d'effectifs agités par les uns ou par les autres, quand ils ne sont pas tout simplement faux, sont sans pertinence (parce qu'ils ne tiennent pas compte de la sous-traitance ou des transferts en nature, par exemple, qui font qu'un autre pays libéral, les Pays-Bas, dépensent plus pour leur fonction publique que la France ; ou parce qu'ils ne tiennent pas compte des charges particulières de la France : armée plus importante et plus engagée, plus grand nombre d'enfants conduisant à plus de dépenses d'éducation ou d'infrastructure par exemple).

    Par ailleurs, le FN n'est pas l'idiot utile du PS et de l'UMP.
    Ou plutôt, il l'est beaucoup moins que les fins analystes politiques qui nous expliquent qu'il ne faut surtout pas voter pour un parti en mesure de l'emporter sur une ligne différente...et qui font tellement flèche de tout bois pour démontrer cette thèse absurde qu'ils en viennent, comme ce pauvre monsieur Herblay, à qualifier de nauséabond des propos parfaitement exacts et d'ailleurs approuvés par eux dans les livres&interviews de Malika Sorel.

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    1. Quant à la fonction publique territoriale, chacun sait qu'elle est dans le collimateur de Fillon, contrairement à ce que vous dites :

      http://www.lagazettedescommunes.com/472115/francois-fillon-il-va-falloir-reduire-les-effectifs-dans-la-fonction-publique/

      Notez que l'insupportable personnage veut passer ces services publics au privé, ce qui revient à dire qu'il n'y aura qu'un simple tour de passe passe, puisque les frais de personnels seront transférés en frais de sous-traitance.

      D'où l'importance de tenir compte aussi des coûts de sous-traitance...

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    2. Le gros de "l'excès" de dépense publique, ce sont les dépenses sociales et plus particulièrement les retraites.

      Il est donc exaspérant d'entendre un Dupont-Aignan dire qu'il veut augmenter les retraites. C'est de la démagogie pure et simple, et ce n'est donc pas la peine de nous faire le coup de la prétendue "plus grande crédibilité" du monsieur.

      Par ailleurs, c'est ce qu'il faut expliquer aux Français pour qu'ils comprennent qu'ils ont ce qu'ils demandent, et que les impôts sont cohérents avec la protection sociale qu'ils souhaitent (et ne sont pas la faute des fonctionnaires, comme on le leur serine côté PS ou UMP).

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    3. A l'anonyme de 8H22. Nicolas Dupont-Aignan n'est pas démagogue et a indiqué qu'il voulait réaffecter 8 milliards de contribution nette au budget de l’Union Européenne au financement des petites retraites soit une augmentation de 100 € par mois pour les 6 millions de retraités touchant les pensions les plus modestes.
      L'argent versé par la France à l'UE serait bien plus utile à notre pays, n'en déplaise aux eurobéats.

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    4. @Anonyme : je ferrai encore plus simple. Il n'y a qu'un déficit qui commande tous les autres (de l'assurance maladie, des retraites, des caisses d'allocation chômage,des comptes de l'Etat), c'est celui de l'emploi. Dès lors que nous le résorberions, tous les autres s'annuleraient ! Dire que l'on va résorber les déficits sans expliquer comment on va permettre aux Français de s'approcher du plein emploi, c'est tout simplement leur mentir.

      Sur le sujet des fonctionnaires : depuis 30 ans la fonction publique d'Etat a stagné alors que la population a notablement augmenté. Dans le même temps, la fonction territoriale a explosé. A un moment donné il faudra tout de même se demander ce que l'on préfère avoir : des infirmières, des professeurs, des policiers, des militaires, des pompiers ou des petits nobliaux qui s'entourent de leur cour et de bataillons de territoriaux qui s'échinent à vérifier l'application de normes (souvent européennes, presque toujours absurdes).

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    5. "JJS27 mars 2017 à 13:07

      A l'anonyme de 8H22. Nicolas Dupont-Aignan n'est pas démagogue et a indiqué qu'il voulait réaffecter 8 milliards de contribution nette au budget de l’Union Européenne au financement des petites retraites soit une augmentation de 100 € par mois pour les 6 millions de retraités touchant les pensions les plus modestes.
      L'argent versé par la France à l'UE serait bien plus utile à notre pays, n'en déplaise aux eurobéats."


      Et c'est de la démagogie, car les retraités français ont un poids budgétaire nettement supérieur à ce qui se fait ailleurs (excepté Italie).

      L'avenir de la France ne se préparera pas en versant plus d'argent aux glorieux retraités de gauche de la génération du baby-boom.

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    6. "Sur le sujet des fonctionnaires : depuis 30 ans la fonction publique d'Etat a stagné alors que la population a notablement augmenté. Dans le même temps, la fonction territoriale a explosé. A un moment donné il faudra tout de même se demander ce que l'on préfère avoir : des infirmières, des professeurs, des policiers, des militaires, des pompiers ou des petits nobliaux qui s'entourent de leur cour et de bataillons de territoriaux qui s'échinent à vérifier l'application de normes (souvent européennes, presque toujours absurdes)."

      La fonction publique territoriale semble pouvoir bénéficier d'un meilleur contrôle de ses jours d'arrêt maladie.

      Mais le nombre de fonctionnaire en France est cohérent avec ce qui se fait ailleurs, et "l'excès" de dépense publique ne vient pas de là.

      Lorsque vous parlez d'effectifs, vous ne tenez pas compte du fait qu'il y a eu de nombreux transferts de compétence de l'Etat vers les collectivités.
      En soi, ces transferts sont une mauvaise idée, et il faut revenir dessus. Mais cela ne permet pas de se baser sur les effectifs pour conclure que l'augmentation implique une mauvaise gestion, comme je vous l'ai indiqué plus bas.

      Les effectifs de la FPE ont aussi diminué parce qu'il y a eu diminution du nombre de soldats, mauvaise idée également ; mais les infirmières font partie de la FPH, dont les effectifs ont aussi augmenté pour cause de 35h.

      Les pompiers font partie de la fonction publique territoriale, sauf à Paris et Marseille.

      Il faut naturellement éviter la création de polices municipales, mais si elles étaient crées il y aurait encore augmentation des effectifs de la FPT sans qu'on puisse conclure que ce sont des gens qui ne servent à rien.

      Bref, trouvez-vous une autre tête à claque que la FPT...

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    7. A l'anonyme 28 Mars 11H13. Ce n'est pas du tout de la démagogie, nous parlons ici des "petites" retraites.

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    8. C'est de la démagogie, y compris pour les "petites" retraites.

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    9. Toujours pas convaincu.

      Il y a beaucoup d'infirmières, de pompiers et de policiers dans la FPT.

      Quant à la cour des petits nobliaux elle est composée essentiellement de contractuels, car le statut de la fonction publique est trop contraignant pour ces gens là, et les salaires ne sont pas assez bien pour eux.

      Les bataillons de territoriaux qui s'échinent à vérifier l'application des normes sont effectivement fonctionnaires, mais c'était déjà le cas quand ils travaillaient dans la FPE ou la FPH avant la décentralisation.

      On peut contester l'utilité ou la pertinence des normes, pas reprocher au fonctionnaire de les appliquer alors que c'est son travail et son devoir sous peine de sanction disciplinaire.

      A ce compte là vous pourriez aussi parler d'obésité dans la police nationale à cause du nombre effarant de fonctionnaires occupés à faire appliquer des lois inutiles, nuisibles ou scélérates : prohibition, racolage actif ou passif, etc

      Ivan

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    10. @Ivan : pour être bien clair sur mon propos. Je ne reproche rien au fonctionnaire qui est payé pour faire son travail au service de la collectivité. Je dis simplement que, globalement, la fonction publique pourrait être bien employée qu'à l'application de normes tatillonnes et souvent contre-productive. Le fonctionnaire en lui-même n'est pas responsable de cette situation : c'est le politique qui a mis en place ou sinon du moins cautionné ce système, et toute particulièrement une décentralisation devenue totalement absurde dans bien des points (par exemple sur l'organisation des écoles/collèges/lycées).

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  3. "Macron" n'est qu'un travail de marketing "lancement produit", "Fillon"; un mauvais produit que l'on veut maintenir dans les rayons! Maintenant on essaye de vous vendre ce qui n'a pas encore été inventé, on arrête pas le progrès!

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  4. Fillon-Macron, même combat en faveur de l'oligarchie effectivement et même programme économique libéral et tamponné Union Européenne, avec quelques différences d'affichage en terme sociétal, pour faire croire à la pluralité des idées.

    A priori, le système pousse à fond Macron. Mais ne sait-on jamais. Les sondages actuels doivent effectivement être bien orientés (et donc excessivement faux), mais le jour du vote, peut-être que Fillon nous sortira le 2ème effet kiss cool ? J'en doute mais bon. De toute façon au final l'oligarchie gagne à tous les coups.

    Et c'est vrai que les "petits" candidats sont éloignés au maximum du jeu, le planning des débats TV est très révélateur et honteux :

    - TF1 le 20/03 avec le club des 5, sans commentaire... (sujets de politique internationale très peu traités, sujet de l'Union Européenne non traité)

    - BFMTV et Cnews le 04/04 : journalistes : Ruth Elkrief et Laurence Ferrari (sans commentaire) / thèmes pressentis : chômage, santé, terrorisme (surtout continuer à ne pas parler de l'Union Européenne)
    Les audiences risquent d'être faibles.
    J'entends déjà les questions, remarques, coupures de paroles bien caricaturales de ce tandem de journalistes de choc...

    - France2 : le jeudi 20/04 : la première fois que le grand public pourra voir les "petits" candidats en débat sur une "grande" chaine de TV, mais les gens n'auront pas le temps de s'informer vraiment car ils devront voter le dimanche 23/04...

    ***Jacko***

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  5. Après il ne faut pas se focaliser que sur la présidentielle, mais aussi penser aux législatives.
    Et là, que ce soit avec ou sans cohabitation (EM, Rep, voire un mixte EM-PS), la politique économique menée sera la même, ainsi que l'attitude vis-à-vis de l'UE.

    Au niveau des propositions de proportionnelle intégrale, je ne sais pas quand la loi pourrait passer, et être effective, a priori pas pour le prochain quinquennat de député. ça laisse le temps de tourner sa veste.

    ***Jacko***

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  6. J'aimerais en savoir plus sur la prétendue obésité de la fonction publique territoriale.

    Ivan

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    1. Fonction publique territoriale :
      - en 1998 : 1,266 million d'agents
      - en 2010 : 1,810 million d'agents (soit + 50 %).
      http://www.collectivites-locales.gouv.fr/files/files/BIS_89_version_en_ligne.pdf

      A contrario, entre 2002 et 2012, la fonction publique d'Etat a diminué de 10 % : http://www.fonction-publique.gouv.fr/files/files/statistiques/jaunes/jaune2015_fonction_publique.pdf

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    2. Mais c'est n'importe quoi.

      D'une part, entre les deux dates la population française a augmenté de 10%.

      D'autre part, vous avez eu décentralisation de nombreuses compétences avec le gros Raffarin, notamment à l'équipement et dans la logistique de l'EN.

      Et, enfin, il y a le passage aux 35 heures.

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    3. J'ajouterai que l’État a utilisé la décentralisation pour transférer énormément d'infrastructures qui n'étaient plus entretenues depuis longtemps (en prévision de la décentralisation) et ne respectaient pas les normes, des centaines de collèges Pailleron dans toute la France par exemple qu'il a fallu raser et reconstruire.

      Même les personnels transférés n'avaient jamais suivis les formations obligatoires pour exercer leurs fonctions (et les exerçaient quand même tant qu'ils dépendaient de l’État)

      Par exemple les TOS s'occupaient de l'électricité dans les collèges alors qu'ils n'avaient même pas le droit de changer une ampoule, n'ayant jamais suivi d'habilitation électrique.

      Les départements n'ont pas osé rester dans l'illégalité et maintenant on leur reproche leurs frais de fonctionnement alors qu'ils n'ont fait qu'embaucher les personnels nécessaires pour appliquer les lois que L’État ne respectait pas.

      Ivan

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    4. Que la décentralisation ait été menée n'importe comment, j'en suis bien d'accord. Maintenant les créations et transferts de postes (plus de 600 000 !!!!) ont été bien au-delà des transferts de missions !

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    5. ... Sans compter que dans le même temps, un bon nombre de missions a été externalisé !

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  7. Merci pour ce billet fort intéressant ! Mise en abyme, jeu de miroir des plus intrigants !
    Je me demande tout de même si F.Fillon n'est pas le plus hypocrite et le plus radical des 2. Il se disait gaulliste et séguiniste, il ne dénonce nullement les problèmes que posent la Commission européenne suite à un transfert aveugle de nombres de domaines dont certains sont devenus des compétences exclusives pour elle (je fais exprès de focaliser sur elle car elle contrôle beaucoup de choses dans l'UE malgré la relativisation qu'elle essaie de donner à son rôle et en plus, elle est constituée de fonctionnaires, de fonctionnaires détachés par les Etats-membres et non par des élus par les peuples européens). Il dit qu'il va revoir le frontières, ne fera rien et dira après que l'UE l'en empêche. Je ne le vois pas taper du poing sur la table face Angela Merkel et son ministre des finances. Bah non...couple franco-allemand oblige (qui ne signifie plus grand chose...la réconciliation est consommée). Or, les Anglais avant de se barrer avec leurs cliques et leurs claques ont fait quoi pendant 45 ans...I want my money back...Et la CEE puis l'UE s'exécutait et au final le Brexit. F. Fillon se dit gaulliste (et chrétien)...Où est le projet d'une 3ème voie internationale retrouvée face aux USA et à la Russie ? Super...on lâche les Américains pour se fourrer dans les jupes de la Russie. Et cette voie de la France qui faisait l'admiration même de Che Guevara que l'on ne pouvait pas soupçonner d'être le président du fan club du Général ? Et la fonction publique ? Bah voyons...à la sauce nordiste et britannique en racontant n'importe quoi sur la réforme et ses conséquences de la FP dans ces pays. La Suède ? 20 ans de réforme de la FP avec une flexibilité permettant au gouvernement de refonctionnariser tout secteur passé au privé qui serait soumis à une mauvaise gestion ayant une conséquence directe sur les institutions du pays (je pense à la douane que la Suède avait en partie passé au privé et avait du faire marche arrière suite à une augmentation marquée de la contrebande). Tournons un peu la tête vers le Sud. Le Portugal, état membre qui s'est littéralement infligé les politiques d'austérité que préconise l'UE, le FMI, l'Allemagne et que F.Fillon voudrait imposer à la France. Bah...le Portugal après avoir taillé comme un dératé dans sa FP en recourant aux contractuels privés. Résultat: une explosion de l'emploi public (pas du nombre de fonctionnaires, la FP portugaise est très proche dans son recrutement et sa gestion du modèle français) qui a fait des gros trous dans les finances publiques. Par ailleurs, les institutions et la Constitution portugaises ont été directement touchées. Au final : retour aux fonctionnaires recrutés par concours et coupes dans les contractuels.
    Au moins E. Macron c'est clair et on sait à qui on a à faire.
    Bonne soirée
    Sylvie

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  8. "Au moins E. Macron c'est clair et on sait à qui on a à faire."
    Je ne suis pas d'accord avec cela, le programme de Macron n'est pas si clair que cela. Au début il parlait de supprimer 120 000 fonctionnaires, ensuite il veut embaucher 10 000 policiers et augmenter le nombre d'enseignants pour les classes de primaires (années de CP et CE1) donc cela fera des fonctionnaires supprimés ailleurs.
    Et ensuite il fait 60 milliards d'économie sur le budget de l'état, où? comment? Ce n'est pas indiqué dans son programme. Et comme c'est un européiste convaincu, si Bruxelles réclame plus de sacrifices il mettra tout de suite en application.

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    1. Merci pour votre commentaire ! en fait j'aurais dû être plus explicite (mais comme j'avais beaucoup bavardé sur F.Fillon)lorsque j'écris "au moins E. Macron c'est clair et on sait à qui on a à faire" cela sous-entend que son programme, on le cherche encore, qu'il se contredit assez souvent quand il ne fait pas des boulettes. En résumé : il n'y a rien derrière E. Macron. Pour le reste: je partage entièrement vos remarques :-)
      Bonne après-midi
      Sylvie

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  9. @ Sylvie

    on a la même opinion sur le chouchou des médias.
    Bonne soirée
    André

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  10. Excellent débat.La question de la fonction publique d'état et territoriale a été bien éclaircie en mettant en évidence les tours de passe de l'une à l'autre et au secteur prive. Merci aux participants.

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