lundi 22 mai 2017

Ce qui ne va pas avec le Front National

Depuis quelques jours, des commentateurs parfois un peu agressifs prennent à partie ceux, qui, comme moi, n’ont pas voulu soutenir Marine le Pen le 7 mai. Nous serions coupables d’abandonner la France et les Français aux mauvaises politiques de Macron et devrions nous rassembler derrière le FN, le plus grand parti représentant les idées souverainistes. Voici une première réponse.



Incompétence, inconsistance et marginalité

Bien sûr, le FN est depuis des décennies la première force politique véritablement alternative de notre pays, dans le sens où il dit rejeter l’Union Européenne telle qu’elle se construit, qu’il critique la globalisation et la libre-circulation des biens et des personnes. Mais déjà, le fait que le FN soit à cette place depuis plus de 30 ans devrait amener à se poser des questions : ce parti est-il une alternative qui pourrait changer le cours politique de la France, ou seulement une force d’opposition qui ne parviendra jamais au pouvoir, permettant au contraire aux partis au pouvoir de poursuivre leurs mauvaises politiques ? Les scores limités de Marine Le Pen cette année confirme la force du plafond de verre.

Bien sûr, les pro-frontistes peuvent dénoncer une forme de raisonnement circulaire, où la dénonciation que nous faisons du fait que le FN soit le meilleur ennemi des partisans des politiques actuelles, celui qui leur permet de rester au pouvoir dans une fausse alternance dont l’apogée vient d’être atteinte avec l’arrivée au pouvoir d’un ancien ministre d’une majorité ultra-impopulaire empêche la nécessaire alternance. S’il y a une part de vrai dans cet argument, cela ne peut pas clore le débat. D’abord, la portée électorale des personnes comme moi n’est qu’une goutte d’eau par rapport aux 10 millions de voix d’écart avec Macron, et le débat ne peut pas s’arrêter à ce seul point en fermant les yeux sur le reste.

Comme je l’avais dit avant le second tour des régionales, il y a bien des raisons de s’opposer au FN, entre ses liens avec l’extrême-droite la plus dure (son logo, descendant de celui des néo-fascistes italiens), les affaires troubles sur son financement, et son caractère xénophobe. Et parmi ces raisons, certaines ont été très largement renforcées par les dernières semaines. L’incompétence et le manque de sérieux de Marine Le Pen a éclaté au grand jour dans le débat d’entre deux-tours. Pourtant, ce n’est pas faute de ne pas avoir eu le temps de se préparer, depuis 5 ans, d’autant plus qu’elle est entourée de quelques personnes qui sont compétentes. Sa fumisterie, qui remonte à ses débuts au parlement européen, la disqualifie complètement, ainsi, malheureusement, que les idées qu’elles touchent.

Et concernant les idées, quelle confiance accorder à une personne dont les convictions semblent aussi solides que celles de Chirac ? En 2017, elle a largement droitisé son programme économique, abandonnant une partie des propositions volontaristes de 2012 pour un discours suivant le vent des oracles ultralibéraux dénonçant le poids des impôts. Idem sur la souveraineté : dans l’entre deux-tours, elle a reculé sur la question de l’euro qui « n’est plus un préalable à toute politique économique ». Et elle affirme tranquillement aujourd’hui que la question de l’euro doit être réétudiée. Une position inacceptable après l’épisode grec : dans le cadre de la monnaie unique, les marges de manœuvre sont extrêmement limitées et reculer sur cette question, c’est hypothéquer toute véritable alternative.

En réalité, le FN, comme le PS et LR, se soucie surtout de ses intérêts, et pour renforcer sa position, parce que Marine Le Pen, faute de travail, n’a pas convaincu les Français, le FN préfère reculer sur cette question absolument fondamentale. Ce parti veut seulement consolider sa position et obtenir plus de moyens de l’Etat, en aucun cas apporter une vraie solution au pays étant donnée sa légèreté sur cette question fondamentale. Dès lors, entre les innombrables casseroles du FN, le manque de sérieux de sa dirigeante et son inconsistance programmatique, il y a bien des raisons de refuser de le soutenir. Ce parti discrédite tant certaines idées qu’il touche qu’il n’est pas illégitime de voter contre lui.

La réalité, c’est que, même si ceux qui votent pour lui ont toutes les raisons de le faire, le FN est une fausse solution, un élément essentiel de la poursuite des politiques eurolibérales puisqu’il stérilise les voix qui veulent une alternative et permet cette fausse alternance entre tenants de politiques très proches. Le problème, c’est le FN, pas ceux qui se refusent à la soutenir.

25 commentaires:

  1. Le problème c'est que la xénophobie n'est pas de génération spontané, ce sont les circonstances qui l'amplifient! Intervertir les causes et les effets ne fait que pervertir les idées!
    Si par exemple vous niez le terrorisme dans l'action, il n'y a plus de terrorisme, il n'y a que des mauvaises actions!

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  2. Vous dites que le FN est une fausse solution, mais vous dites la même chose de la France Insoumise, et je suppose qu’après le ralliement de NDA vous dites également la même chose de DLF. Alors, quelle est la solution ? Vous n’en donnez aucune. C’est bien là le problème car à défaut de proposer une bonne solution, beaucoup de gens préfèreront encore une mauvaise, qui à leurs yeux sera toujours moins pire que le statu quo avec Macron, le PS et LR.

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  3. Le FN va peut-être connaître une nouvelle scission puisque Fillippot déclare qu’il partira si le FN renonce à la sortie de l’euro, ce qui est réclamé par certains dirigeants du parti frontiste. Cambadélis dit aussi qu’il veut refonder le PS. Le paysage politique est train de se recomposer, il faut peut-être attendre de voir ce qui va en sortir avant de définir des stratégies politiques.

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  4. Il y eut sans doute une époque durant laquelle le FN comblait en partie l'absence d'un populisme de Gauche digne de ce nom (pour cause de PCF discrédité par la participation au pouvoir sous Mitterrand et Jospin et de NPA trop bobo d'esprit). Cette époque est peut être révolue avec JLM qui représente, même avec ses limites, la première proposition populiste à Gauche intellectuellement structurée depuis des lustres. Du coup le FN n'a sans doute d'autre choix à court terme que de se transformer en LR bis. Et de mettre de l'eau dans son vin social, eurosceptique, souverainiste pour draguer les retraités et cathos tradi pro-UE. Le FN version Phillipot, social et identitaire, est peut être mort en 2017. Et globalement on peut aussi penser qu'un populisme "coupé en deux" peut représenter un atout pour le pouvoir en place, risquant pousser un PS mort dans la direction Mélenchon et LR dans une hypercompétition avec le FN.

    JZ

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  5. le fait que 10 millions de personnes aient été aussi bêtes que vous, pour les mêmes raisons (obéissance docile aux médias, masquées derrière une rationalisation a posteriori) ne vous exonère pas de votre bêtise.

    D'autant moins que vous prétendez, avec votre blog, dire aux gens ce qu'ils doivent penser. Raison de plus pour vous mettre le nez dans votre bêtise.

    Le FN a obtenu de meilleurs résultats que vous en tant qu'opposant, cela a peut-être à voir avec le fait que vous êtes xénophile (toujours par obéissance, comme un bon gros toutou sans trop de neurones, aux préconisations médiatiques)...

    Je ne peux que vous le redire : si vous voulez réellement accéder au pouvoir pour changer les choses, vous ne pourrez pas vous passer de l'appui du FN.
    Dès lors, il est absurde de contribuer à sa diabolisation (et les trois types qui ont démissionné de manière fracassante, avant pour Jamet de se répandre en critiques bilieuses dans les médias, son vrai centre d'intérêt peut-être, contribuent autant que vous ici à cette diabolisation injustifiée) ; et il est absurde d'affaiblir ceux qui au FN ont les mêmes idées que vous, ce que vous avez fait en ne votant pas pour MLP le 7 mai :

    http://www.telegraph.co.uk/business/2017/05/21/marine-le-pen-abandons-frexit-crusade-error/

    Voilà tout. Si les gens sont agressifs, c'est pour une raison très simple : ils voient vos motivations, et comprennent que vous mentez et induisez les gens en erreur.

    Vous n'avez nullement l'intention d'arriver au pouvoir. Vous avez l'intention de vous contempler dans votre panoplie de grand résistant. Mais le képi est beaucoup trop grand pour vous, il vous tombe sur les yeux et vous rend ridicule.

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  6. Personnellement, je ne pourrai jamais voter Lepen et/ou FN à cause de l'historique du parti et du père, à cause de la faune qui continue à graviter autour et à cause de la partie canal historique (représentée par Marion Maréchal).
    Je ne suis apparemment pas le seul dans ce cas là et le système l'a bien compris.
    Il a quand même réussi, grâce au FN, à faire passer un gars qui annonce clairement pendant sa campagne quil va réformer le droit du travail par ordonnance, chapeau !

    Je n'avais pas trouvé Marine Lepen trop mauvaise jusqu'au fameux débat qui en effet l'a grillé en plein vol, terrible : pas de maîtrise des dossiers effectivement, attitude trop agressive et aucune maîtrise du comportement, un cas d'école.
    Macron, que beaucoup décidément avaient bien sous-estimé, l'a complètement retourné, malgré un discours fumeux.

    Voyons voir ce que le FN va devenir dans les prochains mois, surtout après les législatives.
    Je pense que Philippot va faire sécession et va créer son parti des Patriotes.
    S'il veut vraiment faire bouger les choses, il n'a pas d'autres choix que de se jeter dans le grand bain et de se démarque définitivement des marques FN et Lepen, qui sont des boulets pour les idées souverainistes effectivement.
    S'il ne le fait pas, le parti risque quand même de changer de nom, et il y aura dans ce cas là aussi une scission, sauf qu'il continuera à se trainer le boulet MLP.
    Il faut quand même rappeler que sans Philippot, le FN ne se serait jamais mis sur cette ligne souverainiste, et le patriarche continuerait au parti.
    Un seul gus qui change radicalement la ligne d'un parti et qui permet de virer le fondateur, ça ne peut pas tenir éternellement.
    Après, créer un parti, ce sont les 12 travaux d'Hercule.

    Voyons voir la suite des événements.

    ***Jacko***

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  7. Bien sûr qu'il y a plein de choses qui ne vont pas dans le FN et que sa présidente a montré ses limites, le problème c'est qu'aucun autre parti se réclamant du souverainisme n'est capable de rassembler près de 11 millions de voix dans une élection présidentielle malgré une campagne de dénigrement systématique et d'appels répétés de (presque) tout ce que la France compte de célébrités à faire barrage au "fascisme" (imaginaire).

    À moins de faire semblant que les élections n'ont jamais eu lieu et de tenir le suffrage populaire pour négligeable, on ne peut pas ne pas tenir compte de cette réalité.

    Que cela plaise ou non, le FN est incontournable et le reste n'est que chimère.

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  8. Cher Laurent, l'heure n'est plus aux atermoiements
    Ce que je pense est assez bien résumé là:
    https://blogs.mediapart.fr/victorayoli/blog/280814/bilderberg-gouverne-la-france-0
    C'est deja ce que dénonçait Caroll Quigley dans son bouquin paru en 1977. Mais les choses s'accélèrent visiblement

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  9. Vous avez l'air de plus en plus tenté par une vision groupusculaire de l'engagement politique.

    Votre préférence semble aller vers des mouvements où les gens sont d'accord de A à Z sur les politiques à mener. Le genre de trucs qui font au max 1% aux élections, lorsque ça peut s'y présenter, et qui ne pèsent en rien sur les politiques menées...

    Donc le problème ce n'est pas le FN. Pas même sa dirigeante. C'est ceux qui préfèrent jouer à "plus pur que moi que tu meurs" et qui se retrouvent au final, qu'ils l'admettent ou non, à faire le jeu du camp d'en face...

    Car sans doute que la victoire politique ne passera pas par un FN pur jus.
    Mais aucune victoire politique ne sera possible pour notre camp si on n'arrive pas à s'appuyer sur la force du FN.

    Et c'est pour ça que la tactique de NDA devrait être au minimum encouragée par tous ceux qui disent défendre l'indépendance et l'identité de la France.

    Car si cette tactique peut déboucher en 2022 sur un programme commun regroupant DLF-FN-la partie de LR qui correspond à l'ancien RPR, pourquoi pas unis derrière un leader qui ne serait pas Marine Le Pen, alors il y aura de vraies chances de victoires.

    Et si pour ça il faut ruser dans le discours sur l'euro façon "je vous ai compris" : c'est à dire promettre ce que les gens veulent entendre et petit à petit, une fois au pouvoir, les amener à se rendre compte qu'il n'y a pas d'avenir pour cette monnaie et seulement alors provoquer la sortie.
    Et bien, nécessité aura fait loi.

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    1. @Bip

      Je vous trouve un peu dur. On ne peu pas exclure le fait que le renouveau vienne d'une structure associative ou partisane neuve, même si c'est un long chemin qui dure 40 à 50 ans. Peut être même que c'est justement cette longue gestation qui permettra de fonder de manière pérenne. Alors là vous allez me dire bien sur : "et s'il faut le double, soit 80 à 100 ans..." eh bien laissez-moi vous dire que cela est caricatural et un peu polémique comme réaction, parce qu'on devrait même à mon avis y arriver en seulement 20 à 30 ans - je dis 40 à 50 pour aller au plus large évidemment.

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    2. Je doute qu'on ait encore 20 ou 30 ans pour sauver ce qui peut encore l'être.

      La situation de notre industrie, qui est la base de notre prospérité, devient réellement dramatique.

      Et, plus grave encore, le mode de vie français est entrain de disparaître complètement de territoires entiers de France.
      Et ça s'aggrave de jour en jour à grande vitesse maintenant...

      Dites-vous que dans 20 ans, plus aucun Français n'aura l'expérience de la gestion d'une monnaie nationale.
      C'est un exemple de compétences qui vont disparaître dans les prochaines années.

      La situation est selon moi d'une urgence absolue.
      Si dans 10-15 ans, on n'a pas réussi à changer radicalement de direction, il ne sera alors peut-être même plus temps de chercher à sauver la France.
      Ce sera ce qu'il restera de Français qu'on devra essayer de sauver...

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    3. Alors perdre du temps à s'échiner à recréer un parti qui dans les grandes lignes auraient un programme semblable au FN et à DLF, je doute que ce soit très pertinent...

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  10. @ Moi

    Je n’ai pas dit cela de FI. J’ai davantage un problème de désaccords idéologiques. Ce parti est trop récent pour le qualifier de la sorte, même si je ne crois pas trop à sa possible victoire. Bien d’accord sur la suite : il faut se parler, échanger, et agir un peu plus tard

    @ JZ

    Bien vu, c’est sans doute cela

    @ Anonyme

    Je n’ai jamais prétendu dire aux gens ce qu’ils doivent penser ! Je contribue juste au débat d’idées. Mais il est intéressant de voir votre conception de la démocratie…

    Je n’ai jamais prétendu non plus être un nouveau Général. J’aimerais contribuer à l’accession de mes idées au pouvoir et je constate depuis longtemps que le FN, entre autres, loin d’être un moyen, est un frein…

    @ Marc-Antoine

    JLM aurait probablement fait plus que MLP… Le FN est incontournable aujourd’hui, comme le PS l’était il y a encore un an…

    @ Bip

    Il y a des engagements groupusculaires, que je n’ai pas pris. Ce n’est pas mon choix, d’où mon vote pour NDA au premier tour, après avoir envisagé JLM. A nouveau pas d’accord sur le FN. Quand la bonne alternative apparaîtra, elle dégonflera le FN. L’épisode PS / EM est intéressant à ce titre. Et non, NDA n’est pas à encourager car l’accord se fait en soldant la souveraineté.

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    1. @ LH

      "L’épisode PS / EM est intéressant à ce titre."

      Le PS au pouvoir n'a pas pu masquer le décalage entre son discours et ses actes et s'est complètement discrédité.

      EM a réussi à récupérer en partie cet électorat.
      EM qui a été soutenu par toute la presse et les télés du pays. Soutenu par toutes les puissances économiques et financières du pays. Soutenu par tout l'appareil d’État et quelques juges très bien placés. Soutenu par les principales puissances occidentales. Soutenu aussi par les puissances étrangères qui ont sous leurs coupes des pans entiers de notre territoire : les "quartiers".
      Et par que sais-je encore...

      Avouez que ça ne va pas être évident à un mouvement voulant rendre son indépendance à la nation française et permettre à son peuple d'y revendiquer son identité française de profiter de telles circonstances...

      Donc je dirais que l'exemple est assez limité dans ses enseignements pour notre camp.

      Je pense que l'exemple du PS et du PCF à l'époque de Mitterrand est bien plus intéressant à regarder.
      Un PCF qui n'avait pas meilleure presse que le FN à l'époque.

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  11. Ce qui compte ce n'est pas que le FN se réclame du souverainisme, après tout Fillon se prétend bien gaulliste, et je ne parle pas des "socialistes" en peau de lapin (angora bio 1er choix) qui pullulent au PS.

    Ce qui compte c'est que MLP s'est couchée devant l'oligarchie eurolibérale. Devant des millions de téléspectateurs elle a jeté par dessus bord les deux points les plus importants et les plus urgents de son programme, qui déplaisaient tant à Bruxelles, Berlin et Francfort.

    Entre les deux tours elle a osé nier que la retraite à 60 ans faisait partie des 10 mesures immédiates (c'était la 6ème) qu'elle avait annoncé dans son programme officiel.

    http://www.huffingtonpost.fr/2017/04/11/marine-le-pen-devoile-10-mesures-immediates-quelle-prendrait_a_22035484/

    Elle a trahi les souverainistes qui avaient voté pour elle au 1er tour (sabotant son score au 2ème tour) et on veut nous faire croire que la reconquête de la souveraineté nationale est au bout du chemin que nous montre le FN ?

    Ivan

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  12. "Le FN est incontournable aujourd’hui, comme le PS l’était il y a encore un an…"

    Le FN fait encore peur mais il progresse significativement d'élections en élections alors que le PS est sur la pente déclinante depuis 2014, plombé par ses divisions internes et un bilan d'exercice du pouvoir assez désastreux.

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  13. Pour l’incompétence flagrante de Marine Lepen, c’est une évidence, apparue lors du fameux débat:

    http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/coignard-le-naufrage-marine-le-pen-04-05-2017-2124636_2134.php

    Par exemple sur l’euro (et en particulier pour l’histoire de la monnaie commune) j’aurais pu avoir la naïveté de croire qu’elle-même ou des économistes du FN s’étaient quelque peu imprégnés de l’article publié par Romaric GODIN en janvier 2017 et intitulé : «Présidentielle 2017: le retour à l'ECU voulu par le FN est-il sérieux?». De toute évidence c’était trop leur demander que de lire cet article et de comprendre ce qu’il contient.

    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/presidentielle-2017-le-retour-a-l-ecu-voulu-par-le-fn-est-il-serieux-628563.html

    Un candidat à la présidentiel intégré dans le système, européen notamment, n’a pas forcément besoin d’être un spécialiste en économie parce qu’en fait il ne décide plus de grand-chose, d’autres réfléchissent pour lui de toute façon s’il est nul en économie, ce qui était un peu aussi le cas de François Hollande. Mais pour quelqu’un qui voudrait conduire une sortie de la France de l’Euro l’amateurisme n’est pas possible, tant de sa part que de ceux qui l’entourent.

    Saul

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    1. Le stratégiste économiste du Front national, Bernard Monot et partisan de la fameuse monnaie commune, propose lui-même l’abandon de la sortie de l’Euro par le FN:

      https://francais.rt.com/france/38670-front-national-va-t-il-abandonner-frexit

      D’un point de vue politique il reste encore la ligue du nord en Italie à porter sérieusement la proposition d’une sortie de l’Euro grâce à un économiste, Claudio Borghi Aquilini, qui lui y pige vraiment quelque chose au sujet de l’Euro et la façon d’en sortir, contrairement aux cadres du FN. Entre parenthèses des données statistiques trouvées récemment sur leur site :

      https://www.facebook.com/BastaEuroLegaNord/photos/pb.223409861153789.-2207520000.1495487198./705227079638729/?type=3&theater

      Un résumé très intéressant sur les taux de croissance moyen de la période 1990-2015.

      1) pays de la zone euro:

      Avant d'entrer dans la zone euro leur taux moyen de croissance était de 3,27%. Après être entré dans la zone euro le taux moyen de croissance était de 1,67% (en moyenne de long terme.

      PRESQUE DIVISÉ PAR DEUX

      2) Pays européens sans euro:
      Leur Taux de croissance moyen avant 1999 (année de naissance de l'euro) était de 2,49%. Leur taux de croissance moyen après 1999 : 2,48%

      PRESQUE INCHANGÉ :

      (Source: données révisées du FMI : European House of Cards.)

      Saul

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  14. La victoire de Macron, le maintien du FN et la forte percée de Mélenchon attestent bien que les Français se détournent des partis d'alternance traditionnels. Ils sont à la recherche de solutions neuves.
    Et manifestement aucune de celles-ci ne convient à une majorité d'entre eux.

    Macron, malgré sa victoire écrasante commence son mandat largement impopulaire. Le score de deuxième tour du FN est un échec puissant. Celui-ci est a été honteusement mis à nu lors du débat par Macron: protestataire, incompétent, opportuniste, dangereux pour la démocratie.

    Enfin, le phénomène Mélenchon est très à gauche. Même s'il a encore des marges de progression en achevant son hégémonie à gauche lors des législatives, il ne témoigne d'aucun signe d'ouverture (à droite) qui permettrait enfin une majorité souverainiste. Et à gauche, s'il a attiré la lumière des médias avec sa flamboyance, il irrite aussi beaucoup. Il y aura aussi des difficultés liées à la personnification de son mouvement. Qui pour lui succéder avec le même leadership?

    Je pense donc comme Laurent ne pas être dans une démarche groupusculaire en ne trouvant pas mon compte dans ces offres alternatives-là.

    Ce n'est pas du purisme, c'est au contraire du pragmatisme: il faut trouver la bonne voie pour gagner.

    La bonne voie me semble-t-il serait d'amener la force qu'est devenue la France Insoumise à un recentrage idéologique permettant l'adhésion d'une majorité.

    La bataille me semblant rude à mener en interne, le mieux me semble-t-il serait de créer un groupe affichant sa vocation au dialogue avec celle-ci (chose que NDA n'a pas entrepris cela dit en passant). Un groupe incarnant cette synthèse possible entre souverainistes de gauche et de droite.



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  15. Laurent, tu dis "Et non, NDA n’est pas à encourager car l’accord se fait en soldant la souveraineté." Il faut quand même préciser que c'est NDA qui a fait ajouter "Ainsi, la transition de
    la monnaie unique à la monnaie commune européenne n’est pas un préalable à toute politique économique,
    le calendrier sera adapté aux priorités et défis immédiats que le gouvernement de la France
    devra relever. Tout sera fait pour organiser sereinement la transition de la monnaie unique vers une
    monnaie commune et la mise en œuvre concertée du droit pour chaque pays de gérer sa monnaie et
    sa banque centrale" et pas l'inverse. Dans le programme de MLP, il était écrit "35. Soutenir les entreprises françaises face à la concurrence internationale déloyale par la mise en place d’un protectionnisme intelligent et le rétablissement d’une monnaie nationale adaptée à notre économie, levier de notre compétitivité."

    Mais, ça s'était avant.

    Maintenant, pour moi, ce sera ni FN, ni DLF, mais UPR, qui est le seul parti droit dans ses bottes et qui ne tergiverse pas sur l'UE, l'€ et l'OTAN.

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  16. D'accord avec Magalie Michaud ci-dessus. Vous parlez tous de recréer une nouvelle fois un nouveau parti, une nouvelle voie... mais effectivement, il y a déjà l'UPR qui existe.
    Le score de moins de 1% à la présidentielle est décevant mais il faut aussi admettre que pour une première campagne et exposition nationale (qui a duré très peu de temps en exposition média pour eux), ça n'est pas si mal.

    La ligne est d'une clarté absolue (inscrite dans les statuts du parti en plus) et les militants de l'UPR sont d'une qualité et d'une richesse incroyable car agissant avec conviction.
    Un Asselineau n'est pas aussi sexy qu'un Macron mais néanmoins met l'accent sur les points fondamentaux.
    Ils arrivent à présenter 574 candidats sur 577 sièges, bravo la performance.

    ***Jacko***

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  17. En effet, les "puristes" du souverainisme qui ne veulent ni du FN ni d'une alliance entre DLF et le FN ont l'UPR comme alternative.

    Comme ceux qui dans le temps ne voulaient pas du PCF "stalinien" et du programme commun de gouvernement avec le PS avaient les groupuscules trotskystes comme alternative.
    Certains y sont toujours ...

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    1. On attend d'ailleurs avec impatience que soit créé un mouvement qui considère que l'UPR n'est pas assez "pur" et fasse de l'UPR la cible principale de ses critiques.

      Parce que l'UPR propose de négocier pendant 2 ans avant de sortir. 2 ans !

      Ça laisse de la place à un nouveau venu qui dirait "votez pour moi et on sortira de toute institution supranationale dans la seconde qui suit mon élection. La liberté n'attend pas !".

      Donc si le but est de se faire plaisir entre purs de chez purs plutôt que de faire de la politique, en effet il y a l'UPR.

      ps : "Certains y sont toujours .."
      Quand on voit ce qu'ont fait par la suite un grand nombre de ceux qui ont commencé par le trotskysme et qui en sont sortis, c'est peut-être pas plus mal...

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  18. @ Bip

    EM a récupéré l’électorat du PS qui était déjà libéral-libertaire. Pas faux sur l’UPR

    @ Ivan

    Merci

    @ Marc-Antoine

    Non, il ne progresse pas d’élection en élection : 25% en 2014 et 2015 aux européennes et régionales, premier parti de France, 21% en 2017, 2ème pas loin de la 4ème place…

    @ Saul

    Un grand merci pour ces chiffres

    @ Jauresist

    Bien d’accord. A bientôt.

    @ Magalie & Jacko

    Je comprends, même si j’ai de vrais points de désaccords avec FA, dont je ne crois guère à l’avenir

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  19. "Non, il ne progresse pas d’élection en élection : 25% en 2014 et 2015 aux européennes et régionales, premier parti de France, 21% en 2017, 2ème pas loin de la 4ème place…"

    Il faut mesurer la progression du FN sur des élections de même type, sinon ça n'a guère de sens de comparer des élections européennes ou régionales à une élection présidentielle.

    Score du FN aux élections présidentielles ces dix dernières années :

    2007 : 3 834 530 voix (10,4 %)

    2012 : 6 421 426 voix (17,9 %)

    2017 : 7 678 491 voix (21,3 %)

    Le socle électoral du FN est désormais solidifié et il ne va pas s'évaporer de sitôt. D'autant qu'il ne souffrira pas de l'usure du pouvoir.

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