dimanche 11 juin 2017

Quand The Economist dénonce les conséquences de ses idées

The Economist est décidément étonnant. S’il s’agit peut-être du plus dogmatique des ultralibéraux, défendant le libre-commerce des reins humains ou des grossesses, et arc-bouté sur un laisser-passer et laisser-faire extrémiste, il continue de nourrir la critique de l’ultralibéralisme dans ses articles, qui ont dénoncé les limites des modèles britanniques et allemands ces derniers jours.



Toutes les conséquences de l’ultra-libéralisme

Fin mai, The Economist, naturellement favorable à Macron, affirmait étonnamment que si « la France pouvait apprendre du succès des réformes allemandes, mais pas les reproduire » ! Si la bible des élites globalisée défend bien sûr les lois Harz, qui ont inspiré la loi travail du mandat Hollande et son actuel rejeton, elle les remet en perspectives. The Economist note que le coût du travail commence à chuter bien avant, avec la pression des pays d’Europe de l’Est. Il rappelle aussi que la croissance du début des années 2000 facilitait le passage de ces réformes, alors que le contexte actuel est moins favorable. Mais, il oublie un peu vite le fait que l’euro a protégé l’Allemagne d’une appréciation de sa monnaie.

Enfin, The Economist rappelle que la croissance allemande a été très inégale. Le chômage a baissé mais le nombre d’heures travaillées stagne : les heures ont été redistribuées, et si les trop haut salaires ont fortement progressé, les bas salaires ont baissé, rapprochant l’Allemagne des Etats-Unis, au contraire d’une France qui a mieux résisté à l’augmentation des inégalités (même si l’indicateur choisi minore ce qui s’est passé chez nous). La bible ultralibérale note que si Macron applique un tel programme, alors « les classes populaires pourraient se sentir encore plus aliénées qu’aujourd’hui, ce qui pourrait mener la zone euro à une nouvelle crise existentielle, potentiellement terminale ».



2 commentaires:

  1. Non, ce n'est pas un bon résultat.

    Corbyn propose la renationalisation des services publics, mais accompagné de nombreuses âneries degôche, donc ce n'est pas lui qui se substituera à un conservatisme devenu plus raisonnable. Qui risque d'être remis en cause par la défaite de May.

    On voit une nouvelle fois qu'Herblay ne sait pas où il habite.

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  2. J'ai 55 ans, je suis allemand et je vis en France depuis 31 ans. Je suis arrivé en 1986. Je viens d'Aix-La-Chapelle. Je suis venu en France comme ça, pour un travail et je reste depuis. Je parle le français car Aix-La -Chapelle est pas loin de la Belgique wallonne et ma mère est belge wallonne. Donc apprendre le français c'est normal. Je suis fier de mon pays et jamais je ne demanderai la nationalité française. Pourtant je sais que je finirai ma vie en France car mon épouse est française et mes trois enfants ont la double nationalité. Et j'aime la France. Je suis fier de l'Allemagne, c'est un grand état, une grande culture. Mais depuis quelques années, je suis inquiet. Les lois Harz ont fait du mal au modèle allemand, l'Allemagne joue avec les chiffres et les données. Elle livre ce qu'elle veut bien dire. La pauvreté est repartie à la hausse, les seniors quand ils perdent leur travail , ils ont très peu de chance de retrouver le même niveau, le smic n'était pas prévu jusqu'à présent, des gens (des étrangers bien souvent) sont payés un euro de l'heure alors nous étions un pays qui payaient bien leurs ouvriers de toutes les nationalités. Le système de l'école allemand ne va pas bien. L'apprentissage que tout le monde aime en Europe, se casse la gueule. Avant tu voulais aller en apprentissage tu allais en apprentissage. Aujourd'hui, on te force à y aller même si tu as de bons résultats pour aller autre part. On sélectionne. Je peux dire encore plein de choses qui déraillent en Allemagne. Je vais juste donner l'exemple de mon frère jumeau. Lui il est resté à Aix La Chapelle, il a toujours travaillé là-bas comme comptable-gestion-administratif. Toujours une situation de cadre supérieur. A 50 ans, viré, saqué ! Il n'a rien retrouvé en Allemagne à la hauteur de sa situation. On l'a obligé à prendre un job' de secrétaire payé 900€ par mois. S'il disait non, je ne veux pas, il était sanctionné et viré du système chômage allemand. On a même commencé à lui dire qu'il devait déménager pour avoir du travail. Avant les lois Harz, il aurait pu retrouver un poste comme avant ou demander une vraie formation. Plus maintenant ! fini ! Tu vaux plus rien après 24/25 ans de carrière et à 50 ans. Mon frère a retrouvé une vraie situation en...Belgique ! Tous les jours, il prend le Thalys (1:10 de voyage) pour travailler à Bruxelles dans un cabinet juridique (avocats, consultants, conseillers etc...). Lui il est manager administratif. Il est très bien payé. L'Allemagne ne peut plus lui offrir une vraie carrière. Sa femme est médecin donc ça va. Il a une fille unique car en Allemagne avoir plusieurs enfants c'est difficile. Moi j'en ai 3 avec ma femme dont le dernier je l'ai fait j'avais déjà 39 ans. Ma nièce est partie dans la famille de sa mère (son oncle, le frère de sa mère est là-bas) en Suisse pour pouvoir faire des études longues en marketing-communication car en Allemagne on commençait à lui parler (imposer) l'apprentissage.
    Alors la France c'est pas toujours super bien et l'Allemagne est en bonne santé économique. Mais il faut regarder plus loin.

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