samedi 20 novembre 2021

Le scandale Von der Leyen à l’Atlantic Council

L’image a circulé sur les réseaux sociaux : Ursula von der Leyen, présidente de la commission européenne, remettant très chaleureusement un leadership award de l’Atlantic Council au patron de Pfizer, sans le moindre geste barrière, malgré le rebond épidémique en cours sur le continent… Il y a tellement de choses qui ne vont pas dans cette cérémonie qu’il est presque difficile de savoir par où commencer.

 


L’oligarchie en roue libre

 

Mais comment des personnes un minimum intelligentes peuvent-elles commettre un tel impair en public, pour ne pas dire plus ? Rien ne va dans cette remise de prix. D’abord, il est totalement effarant qu’alors qu’une cinquième épidémique gonfle en Europe, et particulièrement dans le pays d’origine d’Ursula von der Leyen et dans celui où elle travaille, de passer à ce point outre les gestes barrières, en remettant des prix sans masque, sans distanciation, et avec de telles embrassades. Tout ceci donne à nouveau l’image d’une oligarchie qui s’exonère des règles pourtant parfois très dures et très strictes qu’elle impose aux citoyens. Comme d’autres, Ursula von der Leyen, et l’UE qu’elle représente, devraient perdre tout droit à parler des gestes barrières aux peuples européens après une telle cérémonie publique.

 

Deuxième problème fondamental, trop peu posé celui-là : que fait une présidente de la commision européenne à une telle cérémonie et à une telle place. Depuis quand un dirigeant politique devrait pouvoir remettre un prix d’une organisation qui n’est pas la sienne ? Un dirigeant politique n’est pas un acteur, une star ou un animateur : ce n’est fondamentalement pas la place d’un dirigeant politique de remettre des prix externes. Pire, si l’Atlantic Council ne semble pas être une organisation de très grande envergure, elle n’en reste pas moins une organisation qui défend les intérêts des Etats-Unis. Il est donc encore plus choquant, à défaut d’être totalement surprenant, qu’une présidente de la commission européenne s’y rende pour remettre un prix de cette organisation, à un patron étatsunien qui plus est !

 

Dans la série de l’inféodation de l’Union Européenne aux Etats-Unis, voici un nouvel épisode peu glorieux avec la patronne de l’exécutif de l’UE ravalée au rang de starlette remettant un oscar. C’est comme si Macron remettait un prix à BMW dans la cérémonie des patrons de l’année organisée par le syndicat des patrons allemands. Même si notre président serait sans doute capable de répondre présent, s’il était invité, ce n’est pas sa place. Et dans le cas de cette cérémonie, cela est d’autant plus choquant qu’il ne s’agit même pas d’une organisation européenne, mais bien d’une organisation étatsunienne, rappelant à ceux qui en auraient besoin que l’UE agit presque toujours comme le fidèle servant de l’Oncle Sam et de ses intérêts, oubliant quasi systématiquement les intérêts des peuples européens…

 

Plus globalement, cette chaleur entre la présidente de la commission européenne et le patron de Pfizer est tout de même complètement inappropriée alors que beaucoup de questions se posent sur le comportement de l’UE et de nos dirigeants, qui semblent trop perméables aux intérêts de Big Pharma et de Pzifer, qui a 70 à 80% de part de marché sur les vaccins covid, contre 56% seulement aux USA... Rappelons ici que l’UE a non seulement accepté une hausse de prix des vaccins, pourtant déjà extrêmement profitables, comme le montrent les résultats de Pfizer, tout en passant une commande astronomique d’1,8 milliard de doses en mai dernier. Pfizer ne semble pas maltraité, alors que d’autres laboratoires, comme Valneva, pépite française, ont tardé à être reconnu. Une telle manifestation ne manquera pas de nourrir le procès en complaisance de l’UE à l’égard des intérêts des grandes multinationales…

 

Un tel geste est du pain béni pour tous les opposants à la vaccination, dont je ne fais pas partie, même si je soutiens la liberté de choix. De telles images ne feront sans doute que renforcer les nombreux Allemands et tous ceux dans les autres pays européens qui refusent de se soumettre à la vaccination. Ce n’est pas une simple erreur de communication. C’est une grave faute politique, à plusieurs titres.

5 commentaires:

  1. Atlantic council qui vient d'embaucher Rama Yade dont les "compétences" n'étaient pas reconnues en France.

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  2. Je trouve qu'ils forment un beau couple sur la photo !
    Ils dansent un slow, non ?

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  3. "même si je soutiens la liberté de choix"
    Liberté des non vax d'aller contaminer les autres ?
    "À partir de ces données, les scientifiques de l'Imperial College de Londres ont estimé que les vaccins sont efficaces à 34 % pour prévenir l'infection par le variant Delta."

    https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-meme-vaccine-risque-attraper-transmettre-variant-delta-important-94573/

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  4. @ Marcsim

    Rama Yade qui s'illustre par une déclaration complètement ridicule et semble devenir une avocate intéressée du communautarisme étatsunien, qui est pourtant une catastrophe à tous les points de vue.

    @ Anonyme

    Si la circulation de l'épidémie ne tenait qu'aux non vaccinés, la situation de certains pays serait différente. Les vaccins ont une efficacité limitée (entre autres), ce qui justifie de laisser le choix. Et tout laisser faire aux vaccinés peut aussi les pousser à faire beaucoup moins attention, et à faire au moins autant circuler l'épidémie que les non vaccinés.

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