dimanche 29 mai 2022

Macron 2 : déjà le grand n’importe quoi

Il faut espérer que cela aura des conséquences lors des élections législatives, mais les débuts du second mandat de ce président détestable sont dans la droite ligne des cinq années de son premier mandat. Après une longue attente, l’annonce de la nomination d’Elisabeth Borne, puis du nouveau gouvernement, montre à nouveau que Macron se moque des Français et que sa boussole est une communication grossière, mensongère, contradictoire et dangereuse pour le pays.

 


Opportunisme bien-pensant et orwellien à bout de souffle

 

Il y a vraiment quelque chose d’orwellien dans l’approche de Macron. Penser que celui qui a nommé ministre de l’éducation nationale Pap N’Diaye, dont certaines déclarations passées semblent le rapprocher du communautarisme, a fortement songé à nommer Premier ministre Catherine Vautrin, qui s’était opposée à la loi Taubira, est vertigineux, à double titre. D’abord pour Macron, qui disait encore être « contre la woke culture » en mars dernier. Quand le vent électoral souffle à droite, le roseau Macron suit. Et quand il semble, comme aujourd’hui, souffler davantage dans le sens de la gauche communautariste, il lui embraye le pas, non seulement par cette nomination, critique à un tel ministère, mais aussi par le départ de tenants d’une ligne plus républicaine, comme Jean-Michel Blanquer (au bilan désastreux à son ministère, pour les enseignants comme les élèves) et Marlène Schiappa, figure du macronisme.

 

Mais cela est aussi vertigineux pour les débauchés de la macronie, qui apparaissent pour ce qu’ils sont : de simples mercenaires, sans foi ni loi, attirés par les privilèges et l’honneur, et qui, en fait, n’ont que faire de la ligne politique qui sera suivie puisque les idées qu’ils mettent en avant sont surtout des postures destinées à les servir. Les convictions, la cohérence, le bien commun ne sont pas en cours ici. C’est ce qui fait que Bruno Le Maire accepte de servir Macron après en avoir dit tant de mal. C’est ce qui fait que Darmanin ne semble guère s’émouvoir des contradictions de l’équipe gouvernementale sur les sujets dont il est sensé s’occuper. Nous n’avons qu’un attelage d’opportunismes, très conformistes idéologiquement en réalité, dont les nuances, à quelques exceptions près, sont surtout des postures réversibles en fonction de ce que dicentet leurs intérêts individuels, le tout soumis aux caprices de l’enfant-roi de l’Elysée.

 

Le ballet des egos inconséquents a été extravagant. C’est ainsi que Jean-Baptiste Djebbari, qui n’avait pu attendre l’annonce du nouveau gouvernement pour annoncer sa reconversion, s’est vu refusé son passage dans une entreprise très liée au ministère qu’il occupait. Le Canard Enchainé du 25 mai a rapporté les caprices des uns et des autres, qui ont pesé sur la formation du gouvernement. Catherine Vautrin, prête à aller à Matignon, aurait ainsi refusé un grand ministère. Pour Julien Denormandie également, c’était Matignon ou rien, ce qui l’a mené à quitter le gouvernement, pour « convenance personnelle ». Pour couronner le tout, l’exécutif semble ne pas avoir vu de problème à nommer un quatrième ministre accusé d’agressions sexuelles. Même si justice et média ne font pas toujours bon ménage, cela pose à nouveau la question de la capacité de jugement du président sur l’éthique de l’ensemble de ses proches.


Le spectacle des dernières semaines a été extravagant. Le 7 mai, Macron, dans une de ses saillies totalement invraisemblables, mettait son second mandat sous le sceau de la nouveauté « ce peuple nouveau, différent d’il y a cinq ans, a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Comme d’habitude, il s’agissait d’une simple formule, d’un effet de style destiné à occuper les médias. En effet, dix jours plus tard, il a nommé à Matignon, une des principales ministres du mandat précédent, à l’œuvre sur bien de ses réformes emblématiques (SNCF, Assurance Chômage), favorite des médias depuis des mois. Et si le gouvernement annoncé quatre jours après comporte quelques nouveautés, il s’inscrit bien plus dans la continuité que dans la nouveauté à l’égard des années précédentes. Encore une fois, Macron a dit n’importe quoi et semble prendre un malin plaisir à le faire. Sa parole n’est que du vent.

 

De manière tout aussi extravagante, Elisabeth Borne a été présentée comme venant de la gauche. Bien sûr, elle a travaillé dans des cabinets de ministres dits socialistes. Mais il faut rappeler ici que bien des pires reculs sociaux des dernières décennies ont été orchestrés par cette « gauche » de gouvernement, technocrate et finalement profondément antisociale : les dizaines de millards de baisse du prix du travail, les deux réformes de déconstruction du droit du travail, la politique de l’offre, la déconstruction du droit du travail, le franc, puis l’euro cher, ou la concurrence commerciale déloyale doivent bien plus au prétendu Parti Socialiste qu’à une droite en général davantage sur la retenue sur les questions sociales. Bref, Borne, c’est la « gauche » anti-sociale. Avec elle ou Olivier Dussopt, aux mêmes origines, on peut finalement craindre une accélération de l’agenda oligarchiste et antisocial, une fois les élections passées.

 

De manière intéressante, les sondages semblent indiquer que la majorité ne profite pas de l’habituel rebond dans l’opinion suite à la victoire aux présidentielles. Les Français ne se font pas berner par les artifices de communication ridicules de Macron. Et si ce président qui se croit tellement supérieur à tout le monde était remis à sa place par une absence de majorité à l’Assemblée ?

5 commentaires:

  1. Pour Pap Ndiaye, sa ligne communautariste (ou autre qualificatif que l'on jugera pertinent) n'est en fait que de l'emballage cosmétique.
    Il mènera exactement la même politique néolibérale et oligarchique que Blanquer. Mais en satisfaisant les crétins utiles gauchistes et en créant des polémiques pour attirer les Zemmour et autres, les regards se détourneront ailleurs.
    Ruse ultra-éculée par l'immonde Tony Blair, qui mariait les homos pendant qu'il privatisait à tour de bras.
    A la fin de son mandat, il a lâché, à destination de ses maîtres "I've done the job".

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    1. C'est clair qu'avec Macron, on ne peut s'attendre qu'à de la communication grossière

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  2. Contrairement à la Hongrie dont les dirigeants n'errent pas dans la nuit noire de l'ignorance économique, la France va acheter très cher du pétrole au Moyen-Orient tandis que l'Asie va acheter le sien très bon marché en Russie.

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  3. Cela n'empêchera pas Macron d'avoir la majorité. Les français ne veulent pas comprendre ce qu'il se passe.

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    1. On peut commencer à se demande s'il aura finalement sa majorité.

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