Cette
semaine, l’Assemblée, à son écrasante majorité, a voté le projet de loi sur le
renseignement. Le relatif unanimisme de nos représentants devrait
normalement nous rassurer. Mais
comme pour le vote du traité de Lisbonne, qui violait le référendum de 2005,
il est plutôt inquiétant.
Quand le
PS se trahit sur son projet
C’est
Marianne qui a répéré le vice
fondamental du projet du gouvernement dans l’argumentaire de Bruno Le Roux, le
président du groupe socialiste à l’Assemblée. Face à Patrick Cohen, qui
l’interrogeait sur les inquiétudes suscitées par la loi, il
a soutenu que l’on pouvait faire confiance à notre classe politique, qui serait
responsable et, que, in fine, cela pouvait également orienter les choix pour
les prochaines élections. En clair, pour ceux qui auraient des doutes sur
l’utilisation que pourraient faire l’UMP ou le FN de cette loi s’ils étaient au
pouvoir, il y aurait toujours la possibilité de voter socialiste aux prochaines
élections, pour avoir des personnes qui sauront l’utiliser avec la modération
requise !
Cette
argumentation est doublement critiquable. D’abord, le
Parti Socialiste a un sacré culot de se placer comme le plus vertueux
utilisateur de nos système de renseignement quand l’avant-dernier président
issu de ses rangs, François Mitterrand a vu son mandat éclaboussé d’affaires
extrêmement choquantes qui ont démontré que la présence du PS à l’Elysée ou à
Matignon ne garantissait en aucun cas une utilisation juste et mesurée des
moyens de renseignement de l’Etat. Ensuite, si un texte permet une utilisation
contestable de nos moyens de renseignement par des personnes mal intentionnées,
cela
signifie bien in fine que ce texte est mal conçu et qu’il comporte un aspect
liberticide.
Réaction
sécuritaire mal pensée