C’est une
histoire à peine croyable, celle
du bonus extraordinaire de 2,5 milliards de dollars de 40 dirigeants
d’Anheuser-Busch InBev (ABI) (dont 289 millions de dollars pour le seul
PDG, Carlos Brito), qui
montre tous les excès permis par l’organisation économique actuelle.
Les rapaces
du capitalisme
Cette
histoire mérite d’être connue par le plus grand nombre tant elle illustre bien les
dérives du capitalisme actionnarial. Paradoxalement, c’est
The Economist qui me l’a fait
découvrir. En novembre 2008, Anheuser-Busch fusionne avec InBev. Le montant
important de la dette du groupe pousse le conseil d’administration à donner des
stock-options à 40 dirigeants du groupe s’ils parviennent à faire passer le
niveau d’endettement du groupe sous un certain niveau. Les dirigeants coupent
dépenses et dividendes, émettent des actions et vendent pour 9,4 milliards
d’actifs. ABI atteint ses objectifs en 2011.
C’est ce qui
déclenche les 2,5 milliards de dollars de stock-options pour les dirigeants (la
moitié pouvant être touchée en janvier 2014, le reste en 2019). Problème, les
ventes d’actifs pour atteindre les objectifs n’étaient que provisoires. En
effet, il apparaît qu’ABI a vendu l’entreprise coréenne, Oriental Brewery en
2009 à KKR, un fonds d’investissement, pour 1,8 milliards de dollars. Mais cette
vente était accompagnée d’une option de rachat qu’ABI a actionnée, rachetant
Oriental Brewery pour 4 milliards à KKR ! 50% des actifs vendus alors
l’étaient avec une telle option, ce qui pose un gros problème moral.
Cette
morale que les néolibéraux ignorent