jeudi 16 février 2012

Sarkozy : annonce, histoire et imposture

Hier soir, Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il était candidat à sa réélection. Si cette annonce était tout sauf une surprise, elle a encore accentué la bipolarisation de la vie politique devant l’avalanche de commentaires qu’elle a généré, ainsi que sur l’affrontement à venir avec François Hollande.

Une annonce prévisible mais précipitée

Quelques personnes se posaient la question de la candidature du président de la République, imaginant qu’il pourrait passer son tour devant l’état de l’opinion. Je n’y ai jamais cru, écrivant plusieurs fois, même quand il était au plus bas dans les sondages, qu’il était évident qu’il se présenterait. Non seulement aucun dirigeant français ou européen n’a renoncé à se représenter quant il en avait la possibilité, mais Nicolas Sarkozy semblait encore moins capable d’un tel renoncement.

Les médias affirmaient il y a peu qu’il n’annoncerait sa candidature que courant mars pour montrer qu’il gouvernait jusqu’au bout, dans un scénario inspiré par François Mitterrand en 1988. Mais la persistance de sondages calamiteux au second tour lui a imposé de descendre dans l’arène plus rapidement, ne serait-ce que pour essayer de trouver le temps de combler son immense retard avec le candidat socialiste, toujours donné gagnant avec 15 points d’avance au second tour.

Les communicants à la manœuvre

Ce qui était assez impressionnant hier soir, c’était le travail de communication fait autour de cette annonce. Le slogan « la France forte », qui rappelle « la France unie » de 1988, est assez bien choisi car on y lit facilement en creux la critique d’une « France molle » de François Hollande. Il cherche à vendre une expérience, un courage (alors qu’il cède tout à l’Allemagne), rejetant sur la crise toutes les déceptions que peuvent avoir les Français cinq ans après son élection.

Le président a même trouvé le moyen d’avancer de nouvelles idées pour un nouveau quinquennat. Il promet de solliciter l’avis des Français par référendum, ce qui pour le moins paradoxal pour un président qui n’a jamais fait de référendum national et qui a bafoué le résultat du dernier, réalisé en 2005 sur le TCE, en signant un traité identique à Lisbonne. Il a également dénoncé l’assistanat et parié sur la formation pour lutter contre le chômage. Un peu faible vu les enjeux.

La grande imposture

Bien sûr, un président peut proposer des choses à la fin de son mandat. Mais le florilège de déclaration et d’initiatives a un côté assez désordonné qui dessine en creux des annonces visant davantage à faire de la communication qu’à régler les problèmes des Français. C’est le retour du président qui prend des postures pour écrire une belle histoire au lieu de gouverner pour le bien commun. Ce n’est plus un président de la République, mais un artiste qui vend son show.

Bien sûr, l’histoire est assez bien écrite, étant donnée la personne qu’il s’agit de vendre. Evidemment, les annonces lui permettent de garder un certain contrôle de l’agenda médiatique. Mais la stabilité de sondages désastreux au second tour semble indiquer que les Français ne sont pas dupes. En outre, il est douteux d’imaginer convaincre des Français hostiles avec les mêmes ficelles éculées qui ont justement créé cette hostilité… Bref, il semble toujours aller dans le mur.

Difficile de croire aujourd’hui que Nicolas Sarkozy pourra redresser la situation avec les mêmes recettes qui l’ont fait échouer. François Hollande, malgré ses faiblesses et bien qu’il n’ait pas les solutions pour redresser le pays, ne semble pas avoir beaucoup de souci à se faire.

8 commentaires:

  1. C'est aussi "la France Morte"

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  2. ** La bataille des oligarques **

    François Hollande

    Député de Corrèze
    Maire de Tulle (16.000 hab.) puis président du conseil général de la Corrèze.

    Indemnité parlementaire 63.090,96 €
    Indemnité de résidence 1.892.76 €
    Indemnité de fonction défiscalisée 16.246.56 €
    Indemnité de frais de mandat 73.344,00 €
    Indemnité pour collaborateurs 102.636,00 €
    Indemnité de téléphone et courrier 79.320,00 € (ça fait beaucoup et ce n'est pas imposable)
    Indemnité de maire de ville moyenne 28.118,88 €

    soit 364.649,16 € soit mensuel 30 387,43 €


    Jacques Chirac appelle à voter Hollande. Chirac, ancien maire de Paris, ancien membre du conseil constitutionnel, ancien maire de Paris. 37000 euros par mois.


    Changeons d'oligarque.

    Cordialement

    Olivarus

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  3. Chirac, ancien président. Of course.

    Il paraît que l'on ne peut réduire les dépenses.

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  4. Mais Hollande Sarkozy et leurs barons c'est du pareil au même blanc bonnet bonnet blanc et lycée de versailles

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  5. "Bien sûr, un président peut proposer des choses à la fin de son second mandat."
    C'est vrai que ce premier mandat nous a paru interminable mais ce n'est que le premier et, pour ma part je l'espère, le dernier !!

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  6. Autours de moi, j'appelle a voter "utile" pour 2012 :
    Voter utile, c'est voter ni pour le PS, ni pour l'UMP au premier tour.
    Le rêve serait qu'il n'y ait ni l'un ni l'autre au second tour... on peu encore rêver, mais ce serait un formidable coup de pied à cette classe^H^Hcaste politico-médiatique qui passe sa vie a se regarder le nombril et a nous mener droit dans le mur en se pensant supérieur aux autres.

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  7. @ Isabelle21

    Merci de m'avoir indiqué cette grosse erreur.
    +1 sur le "j'espère que ce sera son dernier"

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  8. "La France forte" - le Franc fort - tout sacrifier pour l'euro fort ?

    Il y a une ironie involontaire et tragique dans ce slogan ...

    Marco

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