samedi 14 avril 2012

Du besoin de nation

Discours prononcé hier à Saint Prix pour un meeting de soutien à Nicolas Dupont-Aignan

Mes chers compagnons, aujourd’hui, je veux vous parler de la France. Pourquoi ? Parce que la France est le point cardinal de notre programme. En effet, la grande question qui se pose aujourd’hui, c’est de savoir si nous décidons à Paris ou si nous laissons les choses se décider à Bruxelles, Francfort ou Luxembourg. Voilà la grande question que nous devons poser aux Français.

Depuis l’Acte Unique, les socialistes, les centristes et l’UMP ont accepté que la France abandonne des attributs essentiels de la souveraineté. Négociations commerciales, normes, contrôle aux frontières, citoyenneté, monnaie, contrôle de notre budget : tout y passe.

Cette fuite en avant est d’autant plus inacceptable que nous l’avions refusé en 2005. Une grande partie d’entre nous avait participé à ce combat. Et NDA y avait gagné ses premiers galons nationaux. Le 29 mai 2005, nous étions près de 55% des Français à dire STOP à cette course folle de l’Europe supranationale. Le message était clair, limpide.

Malheureusement, les Français ont été trahi. Par Nicolas Sarkozy qui a fait ratifier un traité absolument identique dans notre dos par le Parlement
Pourtant, il avait promis un « mini traité limité aux questions institutionnelles et prenant en compte le « non » des Français. Quel crédit donner aujourd’hui à ses promesses de renégociations des traités européens !
Mais nous avons aussi été trahi par le PS et le Modem qui ont voté ce traité scélérat et donc accepté de trahir le référendum de 2005.

La question qu’il faut poser aujourd’hui, c’est quel est le bilan de ce transfert de pouvoir massif vers Bruxelles, Francfort ou Luxembourg ?


Il est désastreux dans tous les domaines. Il a fait de l’Europe le dépotoir de la mondialisation.
C’est Bruxelles qui a négocié les traités  commerciaux qui nous ont fait perdre un million d’emplois industriels en dix ans. La Chine ou le Japon peuvent vendre ce qu’elles veulent en Europe tout en refusant les produits européens.
C’est à Bruxelles également que l’on a imposé une transformation de nos services publics en rentes privées. C’est pour cela que vous payez plus cher votre électricité, votre gaz, votre train, vos renseignements téléphoniques.
C’est à Bruxelles que l’on a imposé l’ouverture des frontières, qui profite surtout aux criminels et empêche de contrôler l’immigration.
C’est à Bruxelles et Luxembourg qu’on cherche à nous imposer des OGM dont personne ne veut, si possible sans nous en informer.

C’est à Francfort qu’on nous impose une monnaie trop chère qui pousse même Airbus à produire aux Etats-Unis.
C’est à Francfort qu’on décide de prêter 1000 milliards aux banques privées à 1% quand on demande aux peuples de se serrer la ceinture.

Dans cette Europe, l’austérité, c’est pour vous, pas pour la finance !

On nous dit que l’Europe, c’est la paix, comme si la dissuasion nucléaire et les leçons du passé n’avaient eu aucun rôle. En fait, l’Europe, ce n’est pas la paix pour les peuples. C’est la paix pour la mondialisation, les banques et les multinationales.

Le Général de Gaulle avait bien compris que rien de bon ne peut venir de ces cercles de technocrates apatrides et irresponsables, comme il le disait.

Non pas forcément qu’ils souhaitent nous faire mal. Je vais vous révéler quelque chose : ils pensent faire votre bien ! Et c’est peut-être encore plus grave que s’ils pensaient sciemment vous faire du mal car du coup rien ne les retient pour imposer leurs politiques.

Mais vous me direz alors : pourquoi font-ils autant de mal tout en passant faire le bien ? Parce que ces décisions sont prises à l’échelle européenne justement.

Prendre les décisions au niveau européen est le cœur du problème :
-        parce que le niveau européen est trop complexe, et donc opaque, au grand bonheur des lobbys qui y trouvent un terrain idéal pour pousser leurs intérêts
-        parce qu’il n’y a pas d’unité au niveau européen et que l’on prend des décisions sur des moyennes qui n’ont aucun sens. Quelle parité pour une monnaie utilisée par un pays qui a 150 Mds d’excédent et un autre qui a 70 Mds de déficit ? La monnaie du 1er devrait s’apprécier, celle du 2nd baisser.
-        Parce que ses technocrates sont complètement coupés de la réalité

Alors, bien sûr, on nous dira qu’il n’est pas possible de revenir en arrière, que la France est trop petite. Comme si les 180 pays plus petits que la France cherchaient à se fondre dans un ensemble plus grand pour prendre leur avenir en mains ! Pourquoi la 5ème puissance économique du monde aurait besoin de se fondre dans un ensemble plus grand pour se défendre ? On se moque de vous.

Partout dans le monde, l’échelon de décision normal est la nation. Le Ghana cherche-t-il à se fondre à la Côte d’Ivoire pour peser dans la mondialisation ou vendre son pétrole ? L’Argentine veut-elle s’unir avec les autres pays d’Amérique du Sud pour faire produire des jouets ou des téléphones sur son propre territoire ? La Corée du Sud a-t-elle besoin de partager la monnaie du Japon pour vendre ses produits dans le monde et protéger ses industriels et ses emplois ? La Suède a-t-elle besoin de l’euro pour faire 15% de croissance depuis 2004, soit le double de la France ?

La réalité, c’est qu’il est parfaitement possible
-        de protéger notre sidérurgie ou Michelin contre les pneus chinois, comme le fait Washington
-        d’imposer à Blackberry ou Apple de produire localement, comme le font le Brésil ou l’Argentine
-        de protéger nos industriels par des normes spécifiques comme le fait Berlin
-        de protéger notre industrie automobile, comme le font tous les pays asiatiques, Japon, Corée, Malaisie ou Chine
-        de revenir à une monnaie nationale, comme même Monsieur Lenglet l’a reconnu. Cela a été fait des dizaines de fois dans le passé, sans perturbation.

A l’échelle de la planète, l’anomalie, c’est bien cette construction européenne bureaucratique, uniformisatrice et qui cherche à détruire les nations.

Dans son délire antinational, l’Europe est prête à abolir la réalité et la démocratie. C’est ce qu’elle a fait avec cette construction monétaire artificielle et baroque qu’est l’euro. La France, l’Allemagne, l’Espagne étaient trop différentes pour partager la même monnaie. Beaucoup d’économistes nous avaient prévenu. Mais non, ils se sont entêtés.

Et comme ce château de cartes monétaire ne marche pas, cette Europe n’hésite pas à abolir la démocratie pour essayer de le sauver. C’est ce qui s’est fait en Grèce ou en Italie avec l’accession au pouvoir de Papademos et Monti.

C’est pour cela qu’au cœur de notre projet, nous avons mis le retour des centres de décisions en France. C’est la mère de toutes les batailles. C’est ainsi que nous reprendrons notre avenir en mains. En maîtrisant à nouveau ce qui rentre et sort de notre pays, que ce soit les personnes, les biens ou les capitaux.

Nous devons restaurer des frontières. Pas pour vivre en autarcie, mais pour choisir ce qui rentre et ce qui sort. Je vais reprendre l’image de notre candidat, Nicolas Dupont-Aignan. Nous voulons simplement remettre des portes à la maison France pour qu’elle ne soit pas ouverte à tous les vents.

Bien sûr, certains essaient de nous peindre comme de méchants nationalistes. Mais ils n’ont pas compris la différence entre le patriotisme et le nationalisme. Le Général de Gaulle disait que le patriotisme, c’est aimer son pays et que le nationalisme, c’est détester celui des autres.

Nous sommes des patriotes qui voulons simplement défendre l’intérêt général.
Cet intérêt général que des gouvernements de circonstances ont abandonné comme d’autres avaient abandonné notre pays en 1940.

Et à tous ceux qui se méfient de la nation, je voudrais dire qu’ils ont tort. La nation, c’est la plus belle chose qu’on les hommes, avec leur famille. Il n’y a que deux choses que l’on garde toute sa vie : sa famille et sa nation. Tout le reste va et vient, mais nous avons deux ancres dans notre vie : notre famille et notre nation.

La nation c’est aussi une part essentielle de l’identité de chacun d’entre nous. Ce que nous sommes au plus profond d’entre nous vient en bonne partie du fait que nous sommes Français. Le nier, c’est nier sa propre identité, c’est rejeter une partie de soi. Oui, il y a une identité nationale, mais on pourrait aussi dire que la nation, c’est une grande partie de notre identité.

La nation, c’est aussi la solidarité. C’est la nation qui organise la solidarité entre les malades et les bien portants, entre les travailleurs et les retraités ou les chômeurs. C’est la nation qui nous éduque. C’est la nation qui nous protège. C’est la nation qui nous permet de vivre dans ce merveilleux pays qu’est la France.

Et la nation, c’est aussi le moyen pour chacun d’entre nous de décider de notre avenir. C’est la communauté naturelle où nous nous rassemblons pour décider ensemble, où une minorité accepte de bonne grâce la volonté d’une majorité. C’est une merveilleuse communauté où nous apprenons à partager, à vivre ensemble, où nous apprenons la tolérance. C’est au travers de la nation que les hommes et les femmes se sont émancipés des ordres féodaux anciens, qui les exploitaient. La nation, c’est la liberté.

C’est en redonnant le pouvoir à la France que nous parviendrons à reprendre notre avenir en mains. C’est ce que veut dire NDA quand il a fait de la France libre son cheval de bataille. Bien sûr, quelques esprits chagrins n’y verront bêtement que du nationalisme. Mais c’est ridicule. Notre attachement à la France n’est en aucun cas une haine de l’autre. C’est un amour des siens.

Et c’est parce que nous aimons tous les Français que nous souhaitons les défendre. Et il est illusoire de vouloir aimer les autres si l’on n’est pas capable de s’aimer soi-même. Le Général de Gaulle a été le dirigeant de la Cinquième République le plus ouvert sur le monde. Quand il était à l’étranger, il s’imposait toujours de prononcer ses discours dans la langue locale. C’est l’exemple de ce que doit être le patriotisme.

La Nation, c’est notre bien le plus précieux. Les Français l’ont bien senti. On l’a vu en 2005. Mais ils ne savent pas comment la défendre. L’UMP, le PS et le Modem l’ont constamment trahi depuis 30 ans. L’extrême gauche n’y croit plus. Les Verts n’y ont jamais cru. Une partie de la gauche porte aujourd’hui le rejet de la nation comme un badge d’honneur. Mais ce rejet de la nation, c’est l’internationalisme des imbéciles, pour reprendre le mot de Jacques Sapir. Et sa défense par l’extrême droite, souvent nationaliste, ne pourra jamais rassembler une majorité.

C’est pourquoi il revient à nous, gaullistes, de ramasser le drapeau tricolore et de montrer à nos concitoyens qu’il est possible de défendre la nation en la rassemblant. Bien sûr, le chemin sera long et difficile. Mais grâce à vous, nous avons accompli beaucoup depuis 5 ans. Nous avons pris le seul chemin qui vaille.

Pour que vive la République et vive la France.

12 commentaires:

  1. Samedi 14 avril 2012 :

    Sur son blog, Paul Jorion écrit :

    L’ÉCLATEMENT DE LA ZONE EURO : L’INSTANTANÉ.

    Ce que vous voyez sur ce graphique produit par l’agence de presse Bloomberg, c’est l’éclatement de la zone euro. Sous la ligne horizontale, on voit les sommes qui quittent de mois en mois différents pays tandis qu’au-dessus de la ligne horizontale, on retrouve les mêmes sommes ventilées par pays où ces sommes aboutissent.

    Les gagnants : 1. Allemagne, 2. Pays-Bas, 3. Luxembourg.

    Les perdants (les plus tristes en premier) : 1. Italie, 2. Espagne, 3. Irlande, 4. Grèce, 5. Portugal, 6. Belgique.

    Le graphique a été produit par la rédaction de Bloomberg à partir des données fournies par les banques centrales des différents pays de la zone euro. Un pays dont l’argent sort, en signale les montants. De même pour un pays qui le reçoit, la réglementation intérieure de la zone euro obligeant le pays receveur de prêter le même montant au pays donneur.

    Si des sommes quittent un pays, c’est bien sûr que leurs habitants (riches) craignent de se retrouver du jour au lendemain en possession de lires, pesetas, punts ou Irish pounds, drachmes, escudos, francs belges, dévalués.

    Pour donner un ordre de grandeur, en mars, par exemple, 65 milliards d’euros ont quitté l’Espagne.

    N.B. : La Suisse n’étant pas dans la zone euro, les mouvements de capitaux vers la Suisse n’apparaissent pas sur le graphique.

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=35925

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  2. @ Laurent Pinsolle
    Vous avez été trahi par les français qui ont voté non à ce référendum pour d'autres raisons que le votres. La Turquie par exemple a motivé 18% des non et ne me dite pas que n'était pas le sujet car NDA même et PDV ne se sont pas privé d'utiliser cet argument durant la campagne. 70% des français votent au premier tout pour des partis ouiistes, il faudra un jour au lieu d'aller chercher les raisons de votre échec chez les autres plutôt vous demander ce qui ne marche pas dans votre approche. Pour moi c'est que vous voyez le gaullisme comme une doctine qui n'est pas criticable. Point de vue politique étrangère NDA n'y connait pas grand chose.

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    1. Depuis 2005 les esprits ont aussi évolué et le "non " l'emporterait, même sans le sujet turc!
      Refaisons un référendum et vous verrez... mais bien évidemment l'UMPS ne le proposera pas.

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    2. Et les français s'en foutent car il votent à 70% pour des candidats ouiouistes. En plus NDA est vraiment un candidat resté à une France des années '60 il fait comme s'il n'y avait aucune fracture culturelle dans le pays comme si tout le monde était aussi francocentré comme lui. C'est pas le cas. Il n'aborde pas les questions liés à l'immigration en rejetant la faute à bruxelles alors que c'est plutôt la faute à de gaulle si le pays accueille autant d'immigrés, quand même il y en a qui proposent de faire entrer la France à l'OCI.

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    3. @ Fiorino

      Ce n'est pas que les Français s'en foutent, c'est qu'en 2007, les candidats nonistes étaient tous aux extrêmes, ne permettant pas aux modérés d'exprimer leur opposition à l'UE. Et Nicolas Sarkozy en a récupéré beaucoup du fait de la tonalité de sa campagne (je vous invite à revoir ses clips officiels, très inspirés par Guaino on imagine qui fustigent l'euro cher, l'Europe qui ne protège pas).

      Je ne partage pas votre point de vue sur le Général et de toutes les façons, je en crois pas que la relecture de ses mandats apporterait beaucoup de voix.

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  3. Vous dénoncez beaucoup l'Europe mais regardez comment la France est l'otage d'un pays qui lui crache régulièrement dessus, qu'elle la position de NDA sur la rénegociation des accords avec l'Algérie pour l'immigration?
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/04/14/immigration-nicolas-sarkozy-veut-renegocier-l-accord-avec-l-algerie_1685509_3224.html

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    1. "Nicolas Sarkosy veut" ... ahhhh, une fois de plus des promesses qu'il ne tiendra pas: on en a soupé depuis 5 ans!

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    2. Sauf que ça c'est la faute à De Gaulle c'est lui qui a transféré la souveranité aux accord bilatéraux pour l'immigration.

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    3. Sur l'immigration, notre position est simple : -50% hors étudiants, soit un solde net proche de zéro car il est illusoire d'accueillir des immigrés avec 5 millions de demandeurs d'emplois.

      De Gaulle qui aurait transféré la souveraineté ? Je ne vois pas le lien avec le papier que vous citez. Qu'il ait accepté un traité souple en 1968, à un moment où la France manquait de main d'oeuvre, soit. Mais je ne vois pas de mention de ce que vous avancez.

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    4. Bien d'accord mais comment faites vous pour rénégocier les accords avev l'Algérie qui reste le permiers fournisseurs d'immigrés?

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    5. @ Fiorino

      Du moment que nous reprenons le contrôle de nos frontières, nous pouvons alors décider de ce que nous faisons, par négociation, et si cela ne marche pas, de manière unilatérale.

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    6. Absolument pas il y a les accords avec l'Algérie qui n'ont rien à voir avec l'Europe les accords avec la Tunisie ont été renegocié sans que bruxelles ne disent un mot, par ailleurs vous devriez vous intéresser à cet article qui semble balayer les théories de Todd sur la natalité au maghreb... qui repart à la hausse.
      http://www.atlantico.fr/decryptage/demographie-pays-arabes-enfants-natalite-philippe-fargues-310899.html?page=0,0

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