dimanche 22 avril 2012

Un divorce, de la résignation, de la colère et un espoir

Les premières estimations des résultats de l’élection présidentielle viennent de tomber. L’échec de Nicolas Sarkozy le 6 mai est inscrit dans les résultats d’aujourd’hui, qui ont permis aux Français d’envoyer un grand nombre de messages, d’autant plus clairs que la participation est forte.

Un divorce et une victoire par défaut

Le fait marquant de ce premier tour, c’est le résultat de Nicolas Sarkozy. Jamais un président sortant n’avait été devancé dès le premier tour. Même Valéry Giscard d’Estaing pouvait garder un certain espoir au lendemain du premier tour de l’élection de 1981. Mais là, tout indique que le président sortant sera sorti dans quinze jours. Avec un style et un bilan calamiteux sur l’emploi, le pouvoir d’achat, la sécurité et l’éducation, finalement, tout ceci est parfaitement logique.

En outre, Nicolas Sarkozy y a ajouté une campagne hallucinanteil n’a pas hésité à promettre des choses qu’il avait déjà promises et qu’ils n’avaient pas tenues. Du coup, François Hollande n’a pas eu grand chose à faire pour tirer les marrons du feu. Et d’ailleurs, il n’a pas fait grand chose, préférant capitaliser sur le rejet de son adversaire. Et le candidat de l’UMP a été sauvé par le vide du candidat socialiste qui a permis une certaine mobilisation de la droite au premier tour.

1/3 des Français en colère

L’autre phénomène de cette campagne est la progression du Front de Gauche, donné autour de 5% en début de campagne, et qui a plus que doublé son score dans la campagne, même s’il ne devance pas le FN. Cet avènement d’un pôle fort à la gauche de la gauche est un résultat important. Mais ce score ne sera sans doute pas suffisant pour influencer François Hollande et il s’agira sans doute principalement d’une réserve de voix pour le second tour.

Malheureusement, le Front de Gauche n’a pas réussi à dégonfler la bulle Front National. Marine Le Pen réussit plutôt un bon score, autour de 20%, mais il faut noter que ce score est l’équivalent du score cumulé de son père et Bruno Mégret en 2002. Et pourtant, le contexte était éminemment plus favorable en 2012, avec la crise économique qui dure depuis près de quatre ans. Le plafond de verre est toujours aussi solide pour Marine Le Pen que pour son père.

Un espoir gaulliste se lève


Bien sûr, nous aurions espéré faire un score plus élevé, mais en soi, le résultat de Nicolas Dupont-Aignan est extrêmement positif. Il ne faut pas oublier qu’il y a cinq ans, nous n’avions pas réussi à aller jusqu’au bout de la bataille. Le fait d’être présent et de terminer 7ème / 6ème est un énorme progrès. Les deux petites semaines de véritable égalité de temps de parole ont permis de faire découvrir NDA aux Français, qui a franchi une belle étape dans sa carrière politique.

Grâce à l’engagement et au travail de tous les militants, nous avons réussi à franchir une étape importante dans la vie de notre mouvement et je tiens à vous remercier. Il est bien évident ce soir qu’il nous reste beaucoup de travail à faire. Il faut donc encore se mobiliser pour les législatives pour assurer la poursuite de la croissance du mouvement. Le temps politique est un temps long et la construction d’un nouveau mouvement politique prend du temps

C’est pourquoi le combat va continuer. Ce n’est pas parce que nous sommes encore petits que l’avenir ne nous appartient pas. Debout la République est un mouvement jeune qui a l’avenir devant lui. A nous de travailler pour continuer à défendre nos idées, sans compromission.  

16 commentaires:

  1. Bravo pour votre score malgré tout. Hélas, j'espère juste que le FN ne parasitera pas le débat sur le protectionnisme et l'euro...

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  2. Globalement, le résultat marque une hégémonie maintenue du bloc conservateur (Sarko + Hollande + Joly + Bayrou) qui conserve 2/3 de l'électorat (moins qu'en 2007, mais plus qu'en 2002) et un rétablissement du FN, mais pas une percée puisque MLP reste en deçà du résultat cumulé Le Pen + Megret en 2002.

    L'extrême-gauche retrouve son niveau de 2002, mais sans la dispersion d'alors. Si le Front de Gauche parviens à se consolider de l'intérieur, il disposera d'une marge de manœuvre sans précédent depuis l'implosion du PCF.

    Au total donc une élection pour peu de choses en apparence... mais les enjeux majeures sont devant nous - soit Hollande capitulera sans condition (cas le plus vraisemblable) face à "l'Europe" et se discréditera en 6 mois, soit il devra ouvrir une crise majeure. Dans les deux cas,le petit jeu des partis sera ébranlé.

    Le vote de NDA est prometteur, il permet de prendre date pour l'avenir. Il reste à tenir bon, progresser dans la direction du rassemblement des républicains, et approfondir la réflexion sur les questions des salaires, de l'emploi et de la protection sociale.

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    1. C'est quand même très decevant de voir que la crise de 2008 n'a même pas fait reculer ces ultra-conservateurs.
      On ne denoncera jamais assez le rôle des medias qui se sont échinés à dénigrer toutes les solutions de relance de nos pays européens.

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  3. La grosse épine dans le pied de NDA c'est Marine Le Pen qui ses présentée ce soir comme la rassembleuse des patriotes et des souverainistes de droite et de gauche. Comment va pouvoir exister NDA si Le Pen lui vole se rôle et surtout change le nom de son parti pour faire une rupture avec son vielle appareil d'extrême-droite.
    J'étais confiant envers NDA, pour qui j'ai voté, mais il aura du mal à rassembler sauf si par exemple des hommes de gauche et droite qui ont une véritable légitimité comme Chevenement venait à le rejoindre pour fondre un grand mouvement souverainiste transcourant.

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    1. Je ne pense pas que ça puisse se produire. S'il veut politiquement survivre, comme il n'aura sans doute pas d'autre député que lui, il faudra qu'il prenne des accords, mais avec qui maintenant ?

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  4. Avouons le, ces derniers jours, nous nous sommes mis à rêver plus haut et nous sommes un peu déçus par la réalité, maintenant qu'elle nous a rattrapés.

    Pour ma part - et c'est un début de réflexion - il me semble que Nicolas Dupont Aignan souffre d'une image brouillée dû à un positionnement qui ne paraît pas si clair. Cette situation qu'on lui attribue entre deux mouvements âpres et durs, le liberalisme de Sarkozy et la droite extrême de Marine Le Pen n'est pas la bonne et ce n'est pas la sienne. Ses valeurs humanistes, son respect pour la démocratie, pour un Etat respectueux, pour le pragmatisme économique et social, le situent davantage à la droite d'un centre de François Bayrou. Il lui appartiendra d'y réfléchir pour faire évoluer cette image.

    Le second point, qui sera important pour les législatives, sera de dédramatiser une sortie de l'euro. C'est le point fort et le point faible de Nicolas Dupont Aignan. Si la sortie de l'euro est une nécessité, l'idée de cette sortie est inquiétante pour beaucoup. C'est cette idée qu'il faut faire changer dans les esprits. Sans doute est-il temps de faire comprendre que la sortie de l'euro n'est pas une aventure, qu'au contraire, c'est un retour à la normalité. Cela demande de retravailler le discours.

    C'était une première expérience. Une belle aventure commence maintenant. A nous de savoir la dessiner.

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  5. Le score de MLP n'a rien a voir avec celui cumulé Le Pen /Megret de 2002 qui était un vote protestataire c'est une grave erreur d'analyse c'est désormais un vote de conviction le FN est a 20 % durablement et il va falloir faire avec si nous ne le comprenons pas nous nous réveillerons à toutes les élections avec la gueule de bois .
    Le front de gauche a été poussé en avant par les médias avec des sondages plus ou moins bidonné pour faire mousser la campagne et ces gens vont rejoindre le FN si on n'y prend garde.
    Bien sur c'est le début de l'aventure pour DLR mais il est temps de se positionner plus clairement pour NDA je ne me fais pas de souci il a apprit a cogner en fin de campagne

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  6. Je suis inquiet par la récente déclaration de NDA qui dit qu'il ne fera plus aucune déclaration publique... il parle bien juste de ce second tour ?

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    1. Franchement, en dessous de 2% il a nettement perdu son pari et ne pourra pas peser sur la vie politique française. Outre un accord (avec qui?) , le seul espoir de NDA est le crash de l'euro, mais MLP sera encore plus bénéficiaire

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  7. De Gilles,
    2 points pour expliquer le score de NDA :
    - Le positionnement de NDA martelé par la presse entre l'UMP et le FN ne lui permet pas de valoriser son programme social et économique.
    - La sortie de l'Euro fait très peur ( cela lui coûte plusieurs points).

    Sortir de l'impasse :
    - Par son programme économique et social, se recentrer sur l'échiquier politique (avec Bayrou sur une base commune)
    - Par une sortie non systématique de l'Euro mais par un référendum à la suite d'une crise de cette monnaie.

    Je suis convaincu de la justesse des idées de NDA mais il faut arriver au pouvoir.
    Il a maintenant 5 ans pour modeler l'emballage sans se renier.
    Bien sûr si Dame Crise donne du temps.
    Bon courage
    Et vive DLR

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  8. Bonjour,
    Quelle déception de ne pas voir un score plus élevé pour NDA, mais vu le contexte général et en tenant compte du fait qu'il s'agit réellement de la 1ère campagne présidentielle, le challenge est réussi.
    Lorsque je parle du contexte général, j'y englobe la censure qui a eu lieu lors de cette campagne et pré-campagne, mais sur ce point je pense qu'il existe des solutions pour s'en accommoder.
    Ensuite, lors de discussion avec des proches, je me suis autant attaché à expliquer les idées de DLR que de comprendre quelle image leur envoyait NDA. J'ai beaucoup appris sur ce second point et je pense qu'il y aura un travail à faire pour l'améliorer, en espérant que l'info remonte jusqu'à lui.
    Ensuite il y a une difficulté culturelle à faire changer les idées des Français. Le Français est "râleur", il revendique le changement, et quand celui-ci est à sa porte il en a peur. Sur ce point là encore bien des solutions existent. c'est comme ça, mais le fait d'avoir mis NDA dans le cercle officiel des candidats à la présidence aura sans aucun doute déjà rempli son rôle sur ce point.
    Ensuite, et je place ce message volontairement sur ce blog, car vous êtes directement concerné M. PINSOLLE, je reste convaincu que pour avancer dans les résultats, il faudra un panel représentatif et reconnu de représentants DLR, qui va suppléer NDA, car pour les intéressés comme moi, j'ai pu voir certaines de vos interventions, mais pour les gens qui ne connaissent pas DLR, ils ont juste pu apercevoir NDA, ce qui ne me semble pas suffisant.
    Enfin, il reste le coté qui sera sans aucun doute le plus difficile à faire évoluer, et il faut en être conscient, c'est l'aspect financier. N'atteignant pas le seuil de remboursement des frais, et vu la difficulté financière liée à la crise, je pense qu'il sera primordial de trouver des solutions novatrices (elles existent), pour faire rentrer l'argent qui sera nécessaire pour des campagnes de plus grande envergure (même si pour ma part, je pense que le maximum a été fait).
    Alors je tenais simplement à féliciter NDA, vous même, les dirigeants du partis, les militants, les sympathisants et les Français qui ont eu le courage de voir et accepter le changement que représente DLR.
    L'essentiel reste maintenant de capitaliser sur cette expérience et de continuer à y croire avec force, notre pays en a besoin et le mérite.
    MERCI !!!

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  9. Sur le remboursement des frais de campagne NDA ayant declaré environ 1 m d'euro sur 1 an (vie publique.fr) :
    Le plafonnement des dépenses, dont le montant, actualisé par décret, s’élevait en 2007 à 16,16 millions d’euros pour les candidats au premier tour et à 21,59 millions pour ceux du second tour. Un remboursement des frais de campagne est prévu. Pour les candidats présents au 1er tour, il s’élève au 20e du plafond des dépenses du premier tour pour ceux ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés (808 000 euros en 2007) et, depuis 2001, à la moitié de ce plafond pour ceux ayant recueilli plus de 5 % des voix (8,08 millions d’euros en 2007). Pour les candidats présents au second tour, il s’élève à la moitié du plafond des dépenses du second tour (10,79 millions d’euros en 2007). Dans tous les cas, ces remboursements ne peuvent pas être plus importants que les dépenses déclarées par les candidats ;

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  10. @ Anonyme

    Merci. A nous de nous imposer sur le sujet.

    @ J Halpern

    Voici un commentaire très sage, avec beaucoup de recul. Merci.

    @ Tillieux

    Vrai et faux. Vrai dans le sens où elle pèse 10 fois plus que nous. Faux dans le sens où le plafond de verre est toujours aussi solide. A nous de travailler !

    @ Léonard

    Merci pour cette réflexion très intéressante.

    Le temps politique est un temps long. Nous ne sommes qu’au début de notre aventure.

    @ Patrice

    Merci. Mais je ne vois pas bien ce qui permet de dire que le vote de 2012 est plus par adhésion que celui de 2002.

    @ Anonyme 10:14

    C’est jusqu’au second tour, je vous rassure. Rien n’est perdu. Nous savions que cette élection serait difficile. Nous l’avons peut-être un peu sous-estimée.

    @ Anonyme 11:19

    Merci pour vos encouragements et vos suggestions.

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  11. @ Franck

    Merci pour vos encouragements et vos suggestions.

    Pour le financement, je vous rassure. Nous n'avions pas fait un budget avec plus de 5%. Nous avions calé notre budget autour du million d'euros, donc même si le parti n'est pas riche (les législatives se profilent), nous n'avons pas pris de risques inconsidérés.

    Encore merci !

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  12. Le résultat du FN est LE fait marquant de ce 1er tour comme cela a été souligné par plusieurs commentateurs. Il est vrai que le score de MLP est inférieur à celui de l'extrème droite en pourcentage (18% au lieu de 19,2% en cumulé JMLP + Mégret) mais cette fois le FN dépasse les 6 millions d'électeurs alors qu'ils n'étaient que 5,5 millions lors du vote record en 2002.

    Ensuite, chacun y va de son interprétation personnelle sur le vote d'adhésion ou pas ? sur un vote de crise exceptionnel ? etc ...

    Mais lorsque le FN atteind la zone des 15% régulièrement depuis plusieurs présidentielles, ne faut il pas plutôt parler d'un enracinement ? En réalité, il me semble que MLP capte dans les classes ouvrières et ailleurs chez les artisants / petits commerçants (à égalité avec Hollande !) un vote "utile" souverainiste de ceux qui auraient pu voter NDA en 2012 et qui ont voté Chevènement en 2002. En effet, ces électeurs n'adhèrent pas vraiment aux propositions du FN mais ils partagent l'essentiel c'est à dire un positionnement souverainiste sur l'économie, la monnaie, les services publics et la réindustrialisation du pays. Dans ce contexte, je trouve que NDA tire bien son épingle du jeu avec 1,8% mais je crois aussi que sa marge de manoeuvre est limitée pour l'avenir si la mutation du FN en un autre parti plus politiquement correct s'accélère avec le changement du nom et de sa symbolique guerrière comme l'a d'ailleurs suggéré Gilbert Collard.

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  13. @ Santufayan

    Il rassemble tous ceux qui ne veulent pas voter pour le marais politique (PS, UMP, verts, Modem) mais qui ne veulent pas voter pour la gauche de la gauche.

    Oui, il y a un enracinement, mais les racines peuvent faiblir (comme nous l'avions vu de 2007 à 2010). Nous verrons pour l'avenir.

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