samedi 19 mai 2012

Europe : le changement, c’est maintenant ?


François Hollande a promis une réorientation de l’Europe en menaçant de ne pas ratifier le pacte budgétaire si rien n’est fait pour la croissance. Nul doute que quelque chose soit fait in fine, mais s’agira-t-il de quelques mots destinés à acheter le soutien de la France, ou de vraies mesures ?

Ce qu’il faudrait faire

Un plan de relance de 500 milliards d’euros sur deux ans semble le minimum pour sortir l’Europe de l’ornière, sans même parler du besoin de démonter la monnaie unique pour que chaque pays ait une monnaie adapté à son économie. Pour l’instant, Arnaud Montebourg continue à défendre les idées protectionnistes sur les plateaux. En outre, la présence de plusieurs opposants au traité constitutionnel européen peut faire espérer certains.

C’est ainsi que Coralie Delaume a signé deux papiers où elle explique pourquoi elle pense que François Hollande pourra réorienter l’Europe. Et il faut dire que le contexte semble favorable à un assouplissement de l’austérité, entre une Grèce au bord de la rupture, des dirigeants européens plus attentifs à la croissance, et la défaite de la CDU dimanche dernier dans l’Etat le plus peuplé d’Allemagne avec la victoire des socio-démocrates, plus ouverts à ces idées.

Cependant, il ne faut pas surestimer les chances d’un changement. Le SPD a conservé un Etat qu’il dirigeait déjà, avec une équipe populaire et un adversaire CDU qui a fait des bourdes pendant la campagne. La gestion européenne d’Angela Merkel n’était pas en cause dimanche et elle est appréciée outre-Rhin. Ensuite, c’est une chose de parler de croissance et d’avoir un agenda, c’en est une autre de mettre en place des mesures concrètes, fortes et rapides.

Pourquoi je n’y crois pas

Tout d’abord, le débat d’Arnaud Montebourg avec un journaliste du FAZ démontre qu’il ne sera pas évident de faire bouger l’Allemagne. Comment demander à Berlin plus d’argent alors que le pays a donné une garantie de 200 milliards pour le MES et que le pays a fait des efforts colossaux depuis plus de dix ans ? Cela est d’autant plus illusoire maintenant que la Grèce est à nouveau au bord du défaut et qu’une partie de l’argent avancé au pays pourrait être perdu.

Mais c’est l’excellent Frédéric Lordon qui est le plus sévère avec les socialistes : « Intrat Lionel Jospin, élu non seulement par la disgrâce de Chirac (Alain Juppé) mais aussi pour avoir tenu le discours susceptible de rencontrer les attentes populaires, à savoir : arrêt des privatisations, notamment celle de France Télécom, et engagement solennel à ne valider le Traité d’Amsterdam qu’à satisfaction de trois conditions catégoriques. Comme on sait France Télécom finira privatisée. Quant aux trois conditions sine qua non, il ne faudra pas quinze jours pour qu’elles soient abandonnées à quelques oblats rhétoriques qui n’engagent à rien, le « pacte de stabilité » devenant « pacte de stabilité et de croissance », avec les mirifiques effets que l’on sait. (…) la signature des accords européens de Barcelone ouvrant à la concurrence les services publics de l’énergie, des transports et du courrier, et il s’en trouve encore pour s’étonner rétrospectivement que Jospin se soit fait sortir, et surtout de s’être retrouvés avec le FN au second tour… ».

Frédéric Lordon se fait saignant sur François Hollande en parlant de « ses maigrelets engagements », rappelle son voyage à Londres pour rassurer les milieux financiers, ainsi que les déclarations de Michel Sapin au Financial Times. Il conclut : « les socialistes font savoir que la verroterie avec laquelle on les achète est toujours aussi modique : comme en 1997, des mots suffiront ». Pour lui, « la croissance (va) rejoindre en mots toutes les dispositions qui la tuent en fait ».

Mais surtout, comment attendre d’un enfant politique de Jacques Delors et de Lionel Jospin qu’il brûle les traités qu’il a soutenus toute sa vie ? On peut espérer, mais je crois très improbable que les socialistes fassent leur révolution. Entre l’Europe et le peuple, ils ont toujours choisi la première.

21 commentaires:

  1. "Je suis la Parole qui sauve"

    Si il y a quelque chose de fascinant dans le projet de politique européenne de François Hollande, c'est bien la croyance dans la "parole rédemptrice". L'affirmation de la croissance comme mode de solution à tous les problèmes de la zone euro - et à la fin des fins au coeur sacré du système, l'euro lui-même - ne relève pas d'une démarche pragmatique (nul ne dit comment ça marche) mais d'une démarche religieuse. "Nous affirmons la croissance, c'est donc qu'elle viendra."

    A l'opposée, la croyance allemande relève davantage d'une stratégie de la souffrance. Le "il faut souffrir pour réussir" répété à l'envie par les responsables allemands renvoie à une culture davantage ancrée sur le protestantisme. Le Salut ne vient pas d'une intervention divine, typiquement française, il est dans le strict respect des règles morales : ne pas dépenser trop, ne pas s'endetter, etc.

    Evidemment, un Allemand ne peut rien comprendre à la logique du don contre don qui semble être le modèle choisi par les Grecs. Il y a là une incompréhension culturelle profonde qui explique sûrement les propos tenus au Nord et au Sud de l'Europe. Tous n'ont pas la même foi et les mêmes références.

    Que retenir de tout cela. D'abord que nous sommes très loin de la logique économique qui réclame une sortie concertée de l'euro, mais que nous sommes davantage dans une logique religieuse. Il y a de la croyance dans nos modes d'analyse et de réaction. Ensuite que les peuples d'Europe n'ont ni les mêmes cultures, ni les mêmes références et que dans ce cadre, l'existence même d'une Union monétaire est un contresens.

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  2. Montebourg est excellent ici. Un peu "didactique" mais il maîtrise bien ses dossiers. Et il lit Krugman. Je ne peux que m'en réjouir. Vraiment il a tout compris. Si l'euro peut survivre, c'est en entamant cette politique-là.

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    1. @ Léonard et CJWilly

      Le débat est aussi intéressant pour saisir l'incompréhension entre l'Allemagne et la France. Mais à moins d'être prêt à la rupture, la France pourra-t-elle obtenir qqch ?

      On pourrait prolonger la vie de l'euro avec cette politique, mais cela reviendrait à traiter les conséquences des problèmes (les déficits) et non les causes (le déséquilibre entre la production et la consommation, illustré par le déficit). Beaucoup de pays ont besoin de dévaluer...

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    2. Depuis la révolution française, les relations franco-allemandes sont complexes et heurtées (c'est le moins qu'on puisse dire) mais globalement, c'est plutôt l'Allemagne qui s'aligne sur la France plutôt que le contraire. Sans doute parce que la France a davantage travaillé le politique que l'Allemagne (la seule grande philosophe du politique en Allemagne c'est Hannah Arendt).
      Intuitivement, je pense que l'Allemagne va à nouveau s'aligner sur la proposition française. Il suffit de voir comment elle est accueillie par le reste des dirigeants européens, voire américains, pour s'en convaincre.

      Ceci étant dit, la croissance n'est pas la solution. D'abord parce que la structure démographique allemande ne le permet pas, ensuite parce que la notion d'équilibre des échanges à l'intérieur de la zone est une idée qui ne peut pas passer en Allemagne. Dans cette perspective, je ne vois guère que la notion de "flexibilité de l'euro" comme idée convaincante et efficiente. Vous me direz que cela revient à celle de "sortir de l'euro". Je suis d'accord avec vous, sauf que que l'idée est beaucoup moins anxiogène.

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    3. @ Léonard,

      L'Allemagne a beaucoup changé depuis 20 ans. Elle s'est affirmée sur la scène internationale. Depuis 2 ans, tout le monde lui dit qu'il faut faire les euro obligations, qu'il faut augmenter le FESF (ou faire un MES plus important), qu'il faut relâcher la discipline budgétaire, mais elle ne cède pas.

      Je crois que notre voisin d'outre-Rhin a redécouvert la souveraineté nationale... parce qu'elle est la plus puissante économiquement en Europe. Du coup, c'est la Paris qui s'aligne sur Berlin depuis 2007 : à Lisbonne, Merkel impose un TCE bis à Sarkozy qui accepte, l'Union pour la Méditerranée...

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    4. J'ai du mal à penser que la période 2007 - 2012 puisse avoir quelque signification que ce soit. On est là dans une période où nous avons un président de la République qui ne comprend même pas ce que le mot "nation" signifie en français (je me demande même s'il comprend ce que la France signifie).

      On peut penser (espérer en tout cas) que Hollande sera dans un autre état d'esprit. Il en donne l'impression pour l'instant, mais c'est à voir. Comme vous le disiez très justement dans un article précédent, les socialistes ont eux-aussi, toujours beaucoup de mal à poser l'idée de nation.

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  3. Vous postulez, Laurent, que les socialistes restent et resteront indéfiniment identiques à ce qu'ils ont été à une certaine époque. Il est bien difficile d'argumenter contre ce genre de position qui s'appuie essentiellement sur une croyance personnelle, mais il y a au moins trois éléments qui vont dans le sens inverse de celui que vous envisagez.

    Le premier et le plus fort est évidemment la réalité économique qui s'accommode très mal, comme vous le savez, des recettes orthodoxes. Tous les hommes politiques au pouvoir (droite ou gauche) y auraient été confrontés et nécessairement à la recherche de nouvelles marges de manœuvre. Sur des thèmes comme la réciprocité (premier pas vers une forme de protectionnisme), on voit bien que les choses vont avancer et auraient avancé même si Sarkozy était resté au pouvoir. Car, c'est le second point, le terrain idéologique s'est profondément modifié. Quant Jospin s'est couché devant l'orthodoxie eurolibérale, il avait en face de lui une doctrine apparemment cohérente et triomphante. Il est bien clair que la plupart des pseudos axiomes de cette pensée de malencontre ont été plus que mis à mal par la crise. On observe encore des réactions hystériques et délirantes comme dans l'éditorial du Monde que vous avez mis en avant hier, mais le mouvement est très sensible vers une toute autre direction (quand un ministre défend de manière cohérente le protectionnisme dans les médias audiovisuels comme c'est le cas de Montebourg, c'est bien qu'il se passe quelque chose!). Enfin et c'est capital, l'électorat du PS a lui-même évolué à mesure que son niveau de vie était atteint. Le moment décisif sur ce point a sans doute été la réforme des retraites, qui a montré de manière très pédagogique que le sort des classes moyennes et populaires étaient nécessairement liés, au contraire à ce que lesdites classes moyennes (les gros bataillons des électeurs PS) avaient pu égoïstement penser dans la phase précédente. Sur ce point, il est presque certain que les dirigeants du PS ont aussi désormais en tête les conséquences du socialisme d'austérité, avec les exemples bien parlant du PASOK et du PSOE, conséquences qui reviennent ni plus ni moins à un suicide électoral. Nul doute qu'ils soient sensibles à ce type d'argument.

    Mon intuition, correspondant à celle de Coralie Delaume ou à l'analyse de Todd, est que les socialistes vont être emportés bien au-delà de ce qu'ils pensaient initialement. Il se peut aussi qu'ils optent pour d'irréalistes solutions fédéralistes (heureusement presque impossibles à mettre en place), mais l'immobilité idéologique que vous prévoyez me parait somme toute la moins vraisemblable au point où nous en sommes.

    Emmanuel B

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    1. Coralie Delaume est de gôche elle est en pleine campagne pour les législatives tout comme Todd qui d'ailleurs étaient pour le oui au référendum, la natalité dans les pays arabes étant repartie à la hausse contrairement à ses prévisions il faudrait arrêter de le citer à toute le sauce comme astrologue experimenté.

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    2. J'ai extrait des éléments de la discussion entre Arnaud Montebourg et le journaliste Allemand :

      Arnaud Montebourg : il y a 7 pays en récession en zone euro à cause de l'austérité à l'allemande.

      « Le journaliste allemand » répond : la dette est à l'origine de la crise. Il faut lutter contre la dette. La confiance revient seulement si on se bat contre la dette. Autrement les entreprises ne vont pas investir, les ménages ne vont pas consommer.

      « Arnaud Montebourg » nous sommes sensibles au problème de la dette. Un pays sur-endetté ne peut plus faire de projet. Mais aujourd'hui toutes les politiques qui visent à limiter la dette ne contribuent-elle pas à l'augmenter, c'est à dire à rendre son remboursement impossible ? »

      « Nous avons trois propositions à faire à nos amis allemands.

      Première proposition une relance européenne par l'investissement à l'aide d'une dette mutualisée.
      « Le journaliste allemand » ce sera un feu de paille comme souvent qui reproche à Arnaud Montebourg de vouloir régler les problèmes en augmentant une dette déjà excessive.

      Deuxième proposition d'Arnaud Montebourg : augmenter les salaires dans les pays excédentaires dont l’Allemagne car il n'y a plus la monnaie pour assurer des équilibres à l'intérieur des pays européens.

      « Le journaliste allemand » répond: si on agit ainsi on perd de la compétitivité mondiale car il y a une compétition mondiale.

      Troisième proposition d'Arnaud Montebourg : C'est l'évolution de la banque centrale européenne pour qu'elle fasse son travail comme le font ses homologues dans le monde entier, c'est à dire qu'elle monétise une partie de la dette pour soulager les États du fardeau de la dette plutôt que de donner de l'argent aux banques qui n'en font rien.

      « Le journaliste allemand » comme cela on créé la prochaine bulle comme l'a faite la La Réserve fédérale US qui par sa politique laxiste a créée une bulle immobilière. »

      De toute évidence Arnaud Montebourg ne semble pas connaître la totalité des problèmes institutionnels de la zone euro, ce qui le conduit à ne pas évaluer la pertinence de ses propositions à l'égard de ceux-ci, en particulier il faudrait savoir si ces propositions permettront réellement aux pays en difficulté de la zone euro de réduire leur endettement et redevenir devenir complétifs ou si elles aboutiront seulement, comme le pense le journaliste allemand, à accroître encore davantage les problèmes financiers et de dette de la zone euro.

      Voir notamment ces deux études de la banque Natixis (au sujet de ces problèmes institutionnels de la zone euro):

      Zone euro : l’erreur de conception est l’oubli de l’hétérogénéité structurelle ; elle peut conduire à l’éclatement de l’euro :

      http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63579

      Combien coûte en croissance à la zone euro, par rapport aux Etats-Unis, l’inadaptation des institutions de la zone euro ?

      http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63889

      Quand on a lit ces études la conclusion est qu'il n'y a que deux choix raisonnables pour la zone euro : L'un est de devenir un véritable État Fédéral, l'autre est un retour concerté aux monnaies nationales, sachant que le mieux aurait été de ne jamais créer la zone euro comme on l'a créée.

      Saul

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    3. A Saul

      L'Allemagne a consenti de gros sacrifices pour sa réunification. Ellea réalisé des excédents à l'exportation intra-europe par la compression des salaires (flexibilité) et des délocalisations ce qui lui a permis d'être + compétitive en Europe.
      Je doute fort que Mme Merkel, dont l'économie est impactée aujourd'hui par la récession en Europe acceote de prendre une charge supplémentaire de la mutualisation des dettes. Et, comment répondre, dans ces conditions, au financement des revendications salariales bien légitimes.

      Ca prouve que les sacrifices consentis par les salariés sont en pure perte.
      Croissance de l'Allemagne au 1er trimestre 2012 = 0,5 %.

      Il semblerait que l'on puisse adopter cette maxime aux revendications salariales allemandes : "Avant l'heure c'est pas l'heure, après l'heure, c'est trop tard".

      3000 licenciements en vue chez OPEL.

      Faut que Montebourg s'adapte à la grenade dégoupillée. Va t'il être contraint de proposer la flexibilité subie à l'allemande ?

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    4. @ Emmanuel B

      C'est juste. Je suis peut-être un peu sévère. Mais j'avais déjà été effaré par la politique de franc cher menée au début des années 1990 et qui avait envoyé au bas mot un million de Français au chômage. Je ne crois pas que les socialistes choisissent le peuple contre l'Europe et tout ce qu'ils ont fait depuis près de 30 ans. N'oublions pas que le PASOK ne tire même pas les leçons de ses erreurs !

      Mais je peux me tromper. En un sens, pour la France, je l'espère (même si je n'y crois pas).

      @ Saul

      Merci. j'avais résumé ces études :

      http://www.gaullistelibre.com/2012/04/artus-explique-pourquoi-leuro-ne-marche.html

      http://www.gaullistelibre.com/2012/04/quand-les-economistes-continuent.html

      @ Anonyme

      Complètement d'accord. L'Allemagne refusera. Le marché que nous lui proposons est juste complètement aberrant pour eux.

      @ Fiorino

      Belle contribution au débat d'idées.

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    5. Mais là il ne s'agissait pas d'un idée mais d'un fait. Apparament ici vous avez bcp de mal avec les faits.

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  4. Je rejoins votre avis et celui de Lordon: l'Europe est une religion pour le PS, depuis 1983 au moins, et François Hollande est le fils idéologique de Delors. La logique du PS en ce moment est de nous préparer sans le dire à plus d'Europe encore, à davantage de renoncement à notre souveraineté, à une fuite en avant vers le fédéralisme. Il faut lire, de ce point de vue, le dernier papier de Jean Quatremer: http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2012/05/un-gouvernement-ayrault-mi-non-mi-oui.html
    Il observe assez finement (mais pour s'en réjouir, bien-sûr) que les partisans du non ont été placés à des postes où ils ne pourront pas agir sur l'évolution de l'Europe. Les vrais décideurs seront Hollande, Ayrault, Moscovici: autant de béni oui oui de l'Europe. Bref, ces concessions apparentes faites aux eurosceptiques sont de l'affichage, de la com. Les socialistes ont plus que jamais l'obsession de bâtir les Etats-Unis d'Europe. Mais ils savent qu'aucune opinion nationale n'en veut, et ils vont donc tenter de le faire de manière furtive, sans le dire. Il faut espérer que la réalité les en empêchera.

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    1. Du coup, je suis de l'avis de Quatremer. Je ne sais pas comment je dois le prendre...

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  5. Abandon à quelques "oblats rhétoriques" c'est finement dit, tellement réaliste mais, en même temps faut pas être devin ni Lordon pour comprendre que la croissance selon Hollande va "fuiter" mais revenir regonflée par un, nouvel ajout sémantique "décrété". du style "pacte de stabilité et. .. croissance". Nous serons rassérénés par cet accouchement difficile à la césarienne.

    Une question, toujours repoussée aux calendes grecques, me taraude : la mutualisation de la dette.

    La dette serait mutualisée dans un pot commun avec un objectif de soutien à l'euro ou un objectif d'investissement européen.

    Puisqu'une hétérogénéité de la dette à rembourser me paraît, à moi, profane, complètement démentielle compte tenu de la disparité des économies à la création de la monnaie unique, du principe même de la concurrence libre et non faussée, disparité dettes publiques, de la variabilité des taux d'intérêts, des plans de financement pour le rachat de dettes,

    comment, compte tenu de tous ces paramètres divergents, se ferait la répartition de la dette commune européenne ?

    Esr ce que ce pourrait être une solution intéressante. pour une sortie de crise par le haut, c'est à dire par un principe de bonus, une mutualisation qui permettrait de soutenir les pays en dificulté sans impacter les plus "vertueux, ce que risque d'induire une mutualisation hétérogène délirante ?

    Cette mutualisation pourrait t'elle s'articuler et devenir une force de proposition constructive pour transformer la monnaie unique en monnaie commune dans une europe des nations ?

    Est ce que vous pourriez vous projeter concrètement sur la répartition de la dette commune européenne mituallisée parce que, pour l'instant, les annonces faites sont de l'ordre du voeu pieux ? Merci Laurent.

    GAIA

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    1. Voici une étude de la proposition de l'institut Bruegel, qui ne tient pas la route à mon sens (d'ailleurs, elle a deux ans et rien ne s'est passé).

      http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2011/08/21/pourquoi-l-allemagne-refusera-les-euro-obligations.html

      Tout ceci me semble totalement ubuesque et irréalisable.

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    2. François Hollande devrait préciser ses intentions sur eurobonds (actualité de 20/05/2012):

      http://www.latribune.fr/actualites/economie/20120520trib000699321/francois-hollande-favorable-aux-eurobonds-reserve-sur-une-nomination-de-wolfgang-schauble-comme-chef-de-l-eurogroupe-.html

      Citation:

      François Hollande favorable aux eurobonds, réservé sur une nomination de Wolfgang Schäuble comme chef de l'Eurogroupe.

      Au G8, le président français préconise les eurobonds comme une solution pour relancer la croissance. Selon le magazine allemand Der Spiegel, il serait par ailleurs réservé sur la nomination de Wolfgang Schäuble, actuel ministre allemand des Finances, à la tête de l'Eurogroupe, où il est en revanche soutenu par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker qui occupe actuellement le poste.

      Samedi à l'issue du sommet du G8, le président français a annoncé qu'il ferait des propositions pour la mise en place d'eurobonds lors du sommet européen du 23 mai.

      "Tout au long de la période qui ira jusqu'au 23 mai, d'autres propositions pourront être faites (pour relancer la croissance). Dans ce paquet, il y aura des eurobonds et je ne serai pas le seul à les proposer, j'en ai eu la confirmation ici", a-t-il déclaré à l'issue du sommet de Camp David.

      Il s’est réjoui des résultats de ce G8, où il estime avoir réussi à imposer l’idée de « croissance », rappelant lors d'un point de presse informel : « il n'y aura pas de croissance sans confiance, et il n'y aura pas de confiance sans croissance ».

      le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré : « Les eurobonds restent exclus aussi longtemps que les États membres de l’Union décident de leur propre politique financière.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Euro-obligation

      Pas étonnant donc que François Hollande soit réservé sur la nomination de Wolfgang Schäuble comme chef de l'Eurogroupe.

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    3. Rectif. homogénéité. Gaïa

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  6. Jean-marc avec un Casoar19 mai 2012 à 18:55

    Il ne fera rien d'essentiel. Au mieux les traités seront amendés à la marge. Hollande a accompagné, à la suite de Delors et de presque tous les socialistes, la mise en place de cette Europe. Mosco, ancien ministre aux affaires européenne, partisan de ce libéralisme européiste décomplexé, est à l'économie. Ne rien attendre, si ce n'est du théâtre. Ils cadenasseront le système. Ils sont prêts à toutes les ruses, à tous les sacrifices, pour faire aboutir un dogme idiot et cette idée technocratique qui brutalise les peuples depuis plus de 20 ans. Ni Hollande ni les membres de sont gouvernement, ou ses alliés, ne sont de gauche ; que l'on arrête les belles histoires. La gauche américaine aime l'UE car elle aime les EU. Quel est le premier voyage de FH ? EU ! Et la FAF ? Du théâtre tout ça...

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  7. Hollande ou Sarkosi, bonnet blanc et blanc bonnet. La suite se passera dans la rue avec ou sans mousquet.

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  8. @ Jean-Marc et Anonyme

    Je suis d'accord sur ces questions mais je ne crois pas à une issue par la rue, pour l'instant en tout cas.

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