vendredi 8 juin 2012

18 propositions concrètes pour réguler la finance

La violence de la crise aurait dû provoquer une remise en question du système. Paradoxalement, la rapidité du sauvetage et les moindres conséquences de la crise par rapport à celle de 1929 font que rien n’avance. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir les solutions en main.
Des intellectuels alternatifs se sont levés
Venus de toutes les familles de pensée, de la gauche (Frédéric Lordon, Jacques Généreux, Emmanuel Todd, Jean-François Kahn sur son blog dans un très bon papier), du libéralisme humaniste (Jean-Luc Gréau, Maurice Allais), du libéralisme étasunien (Paul Krugman, Joseph Stiglitz, Robert Reich) ou d’ailleurs (Jacques Sapir, Paul Jorion), un nombre toujours plus important d’économistes et d’intellectuels nous proposent des solutions pour refonder le système économique. Je vous propose ici les 18 mesures emblématiques que j’ai retenues. Oui, un autre monde est possible !
Assurer une meilleure contribution de la finance à la collectivité
1.   Confier à nouveau la création monétaire à l’Etat : il n’est pas normal que les banques puissent aujourd’hui emprunter à 1% auprès des banques centrales pour prêter ensuite aux Etats entre 3 et 7%. L’Etat doit reprendre le contrôle de la création monétaire et retrouver la possibilité de monétiser sa dette s’il le souhaite, en revenant sur la loi de 1973. Cela sera sans doute la solution pour éviter une dépression en Europe.
2.   Instaurer une taxe Tobin significative (0.1 à 1%) sur toutes les transactions financières : cela permettra de faire davantage contribuer le monde financier à la collectivité tout en réduisant la spéculation à court terme, dont les coûts seront alors démultipliés. En outre, cela permettrait de réduire le fardeau des dettes contractées par les Etats pour sauver le monde de l’implosion financière.
3.   Instaurer une taxe sur les fusions et acquisitions : les rachats d’entreprise sont souvent l’occasion pour les actionnaires d’extraire toujours plus de valeur sous la forme de licenciements. Ce coût pour la collectivité devrait être compensé par une taxe exceptionnelle fonction du montant de la transaction, ce qui limiterait également les rachats d’entreprise à l’utilité douteuse.
4.   Créer un grand pôle public bancaire : aujourd’hui, les immenses profits des activités de détail des banques en France et dans le monde montrent que cette activité est un oligopole absolument pas concurrentiel qui vit telle une sangsue sur le dos de l’économie réelle et de ses clients. L’Etat pourrait instaurer une plus grande concurrence en créant une grande banque publique (autour de LCL ?) qui proposerait ses services à des tarifs raisonnables.
5.   Mettre fin à la course sans fin et mortifère à la rentabilité : hier, il fallait dégager 5% de rentabilité sur capitaux investis, aujourd’hui 15%, demain 25% ? Pour éviter que les fruits de la croissance ne soient totalement vampirisés par les actionnaires, comme le recommande Frédéric Lordon, nous pouvons mettre en place un SLAM (Shareholder Limited Authorized Margin), une limite au-delà de laquelle l’Etat taxe de manière confiscatoire (90% par exemple) toute rémunération supplémentaire, à la manière de Franklin Roosevelt.
6.   Encadrer strictement les bonus : quand tout va bien, les banquiers touchent des bonus colossaux et quand tout va mal, ils sont aidés par l’Etat et si leurs bonus sont réduits, il n’en reste pas moins très confortables. Il faut donc instaurer une nouvelle tranche d’IR pour les très hauts salaires (au-delà de 500 000 euros), et systématiser l’étalement du paiement du bonus ainsi que la possibilité de bonus négatifs.
Réellement encadrer le système financier
1-   Séparer à nouveau les banques de dépôt et d’affaires : pour protéger les banques de dépôt des excès des marchés, la Grande Dépression avait enfanté le Glass Steagall Act. Son abrogation par l’administration Clinton porte une lourde part de responsabilité dans la crise et il faut donc revenir dessus.
2-   Interdire toute transaction avec les paradis fiscaux : les normes de l’OCDE sont une sinistre plaisanterie. Les paradis fiscaux ont simplement conclu des conventions de partenariat avec quelques micro-Etats pour échapper à l’opprobre international. Pourtant, au moins à l’échelle européenne, un véritable blocus permettrait de mettre fin à ces trous noirs de l’argent sale et du moins-disant fiscal.
3-   Remettre en place un contrôle des mouvements de capitaux : la crise asiatique nous a enseigné que les pays qui encadrent les mouvements de capitaux sont moins sensibles aux crises financières. L’anarchie financière fait que les errements du marché immobilier étasunien sème la désolation sur la planète entière. Comme dans les bateaux, il est donc crucial de compartimenter les cales en remettant des frontières financières pour éviter qu’une seule voie d’eau ne menace de faire couler à elle seule l’économie mondiale.

4-  S’assurer que les agences de notation font leur travail : la crise a fait apparaître les limites d’un système où les agences sont à la fois juges et parties puisqu’elles doivent évaluer les institutions financières qui sont également leurs clients pour la certification de leurs produits. Il est impératif de séparer la fonction de conseil de celle d’évaluation pour éviter les conflits d’intérêt patents apparus pendant la crise
5-   Créer une seule agence de supervision financière : les dirigeants politiques ont tendance à multiplier les organismes de surveillance du système financier. Malheureusement, le système a besoin pour sa stabilité d’un organisme fort, répondant directement au ministre des finances de manière à ce que les politiques prennent toute leur part de responsabilité.
6-   Revenir sur les normes de comptabilité « marked to market » : le comité Bâle 2 avait établi un changement majeur dans la comptabilité des entreprises, mettant en place une comptabilisation des actifs à la valeur des marchés (au lieu de la valeur d’achat). Cette mesure a créé un double cercle vicieux. En période de croissance, cela démultiplie les capacités de financement, et donc favorise les bulles. En période de krach, cela accélère les baisses, la chute des cours imposant de vendre pour restaurer les ratios, faisant davantage plonger les cours et provoquant une nouvelle dépréciation…
Limiter les excès du monde de la finance
1.   Réduire l’effet de levier des institutions financières : aujourd’hui, avec des montages, il est possible de placer 100 avec à peine 1 de capital. Il est essentiel de proposer des normes prudentielles qui assurent la stabilité du système financier. Les normes de Bâle 2, conçues par les banques, étaient insuffisantes (8% de capitaux propres). Les politiques doivent reprendre la main et définir de nouvelles normes au regard de la crise de 2008 (quitte à imposer 15% de capitaux propres et plus encore sur les produits les plus risqués). Les normes pourraient également être d’autant plus strictes que les produits sont complexes…
2.   Interdire ou encadrer très strictement les LBO : certains fonds de placement utilisent cette technique qui revient à faire payer par l’entreprise que l’on rachète l’emprunt utilisé pour la racheter. Cette technique permet alors de déduire fiscalement les pertes financières des profits, ce qui permet d’éviter de payer des impôts…
3.   Interdire la titrisation et le hors-bilan : la gravité de la crise s’explique en partie par les mécanismes que les banques ont utilisé pour passer outre les normes prudentielles. Certains banques ont ainsi réussi à placer un tiers de leurs actifs hors bilan, en-dehors de toutes règles. La titrisation leur a également permis de transformer des créances contre lesquelles elles devaient conserver des capitaux propres en titres qui leur permettaient d’emprunter davantage ! Ces pratiques doivent être interdites
4.   Interdire les achats à découvert : les achats à terme ou à découvert permettent de spéculer à la baisse sur la valeur d’un titre en prenant une option d’achat que l’on revend au prix du jour pour faire baisser le cours, de manière à empocher la différence. Ils ont momentanément été interdits pendant la crise. Cette interdiction devrait être définitive.
5.   Interdire la spéculation sur les matières premières : l’envolée du prix des matières premières jusqu’à la mi-2008 avait pour principale raison le report de la spéculation suite aux baisses du marché de l’immobilier et de la bourse. Mais cette spéculation peut affamer des populations. Des règles extrêmement strictes doivent être mises en place pour éviter une redite (ne permettre l’achat de dérivés qu’à des professionnels capables de réceptionner la marchandise par exemple).
6.   Interdire les dark pools : à mille lieues du discours de transparence des partisans de la déréglementation, cette nouvelle invention consiste à assurer l’opacité des ventes et achats de titres, ce qui augmente encore l’instabilité du système.
Naturellement, cette contribution n’a pas l’ambition d’être définitive mais plutôt de susciter un débat sur les moyens de remettre la finance au service de l’ensemble de l’économie et des citoyens. Tout commentaire sera le bienvenu !

24 commentaires:

  1. 1 Assez d'accord avec cette proposition, qui me paraît toutefois mal formulée: on ne confiera pas de nouveau à la BC la création monétaire: on lui confiera de nouveau le droit d'émettre directement en achetant de la dette publique à son émission.

    Et en aucun cas ce ne sera "La" solution. Ce serait trop simple!

    2) La taxe tobin, cela a tout de la fausse bonne idée... L'instaurer en France seulement, sans contrôle des changes, c'est suicidaire. Mais avec, pourquoi pas? On n'en prend pas le chemin par contre.

    Mais il y a également un problème de fond: si effectivement la taxe vise à réduire les transactions financières irrationnelles et les mouvements spéculatifs brutaux, vouloir lui accoler un objectif de renflouement des déficits publics est contradictoire...

    3 Là, je ne suis pas du tout d'accord. Les cessions d'entreprise sont déjà fortement taxées en France, et les fusions, si elles ne sont pas toutes couronnées de succès, ne sont pas non plus faites pour rien...

    4 Mais ce pole existe déjà: c'est la banque postale, qui est l'une des institutions bancaires majeures de notre pays. Pour le soutien des pme, Oséo est également très présente...

    5 Pourquoi pas? Maintenant, je crois qu'il y a beaucoup de fantasmes sur cette question... Une rentabilité de 25%? Où ça? Je crois que ça intéresserait beaucoup d'investisseurs!

    6 Tout à fait d'accord

    Système financier

    1 Le modèle de la banque universelle n'est pas sans atouts non plus. cf billet précédent. La crise est d'ailleurs née de la faillite d'une banque d'affaires pure, Lehman Brothers.

    2 Interdire me paraît beaucoup trop fort. Les LBO, parce que certains étaient trop audacieux ou ont impliqué des licenciements, ont mauvaise presse. Mais c'est souvent la seule solution pour des entrepreneurs de céder à un prix correct leur entreprise, qui sinon ne retrouverait pas d'acheteurs.

    3 La pratique que tu décris doit être interdite, mais non la titrisation, qui en soi est très positive, visant théoriquement à mieux répartir le risque.

    4 Tout à fait d'accord.

    5 Tout à fait d'accord. Mais, afin que cela ne reste pas un voeu pieux, il faut reconnaître que la spéculation est impossible à juguler. Il faut créer des mécanismes afin d'assurer aux producteurs des prix stables.

    6 et 7 Tout à fait d'accord.

    Amicalement,

    Tythan



    2

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    1. "OSEO" : Combien d'entreprises bénéficient d'OSEO et pour quel gain ? J'ai un gros doute sur l'impact d'OSEO !!!
      "(...)la taxe vise à réduire les transactions financières irrationnelles et les mouvements spéculatifs brutaux, vouloir lui accoler un objectif de renflouement des déficits publics est contradictoire..." : pas du tout d'accord !!!
      "la spéculation est impossible à juguler" : c'est faux. Cf. les banques Islamiques qui ne spéculent pas !!!

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    2. @ Tythan

      1- Quand je dis "la" solution pour éviter la dépression, c'est parce que devant les déséquilibres financiers actuels, sans monétisation, il est illusoire de penser s'en sortir dans les pays à forts déficits (ce n'est pas le cas pour l'Allemagne, la France est à la limite), mais en revanche, en Espagne, en Italie, ou en Grèce, comme on le voit, cela est la seule solution pour échapper à la dépression. Malheureusement, ces propos étaient justes pour l'UE. Nous n'avons pas monétisé et l'Europe est retombé dans la récession.

      2- Juste. Mais je propose les deux. Pour moi, il y a deux vertus : la réduction de la spéculation, et comme le souligne Stiglitz, une plus grande contribution à la collectivité.

      3- Pas si sûr, cf niche Copé justement

      4- Je crois qu'il faudrait le développer

      5- C'est la rentabilité sur le capital investi, où avant la crise, 15% était une règle minimum. Je crois que dans le luxe ou la pharmacie (et la banque avant crise), on pouvait dépasser les 20%

      II-1- Cela permet d'éviter les paniques bancaires en revanche. Mais point juste sur Lehmann. Là, il faut sans doute éviter que ces banques soient "too big to fail" et donc les découper.

      2- Le principe même du LBO me semble assez pervers puisque c'est la boîte achetée qui assume la dette qui a servi à l'acheter...

      3- les subprimes ont montré que la titrisation ne permet pas de mieux répartir le risque mais qu'elle le rend surtout moins maitrisable et moins transparent, tout en poussant à des comportements dangereux (les banques qui prêtaient aux ménages US n'avaient rien à faire de leur capacité à rembourser puisqu'elles vendaient ensuite les créances). Cela introduit des comportements malsains.

      5- C'est juste. On ne pourra jamais la supprimer mais on peut faire en sorte qu'elle ne fasse pas de mal au reste de l'économie. En 87, le krach est équivalent à 1929 ou 2008 mais ne fait pas de mal à l'économie réelle.

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    3. Je suis heureux de voir nos points d'accord. Enfin, tu sembles te rendre compte que c'est avec moi que tu es d'accord. Que d'efforts pour arriver à cette modeste avancée!

      Simplement, sur le LBO, le principe en soi ne me paraît pas forcément pervers: parce que des investisseurs parient sur la valeur d'une entreprise, ils acceptent d'en payer un prix élevé. D'ailleurs, tous les investisseurs n'acceptent de verser de l'argent pour racheter une entreprise que parce qu'ils pensent qu'ils feront fructifier leur investissement. A suivre à la lettre ton principe, aucun rachat d'entreprise ne serait possible!!!

      Encore une fois, il faut être pragmatique: si les LBO ne sont effectivement pas toujours bien menés, c'est souvent la seule solution pour vendre une entreprise à un prix raisonnable. Une solution serait peut-être de limiter l'endettement de ces LBO à un niveau donné?

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    4. @ Tythan

      Sur ton premier paragraphe, je ne suis pas forcément d'accord. Ce n'est pas avec toi que je suis d'accord sur la monétisation, c'est beaucoup plus avec A-J H.

      Sur les LBO, le problème, c'est quand la dette est portée par l'entreprise qui est rachetée et non par l'investisseur, qui, se faisant ne prend pas beaucoup de risques...

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  2. Pour le "1", Laurent, je pense qu'il faut confier TOUTE la création monétaire à la Banque de France. La conséquence serait évidemment que les banques commerciales n'auraient plus le droit à AUCUNE création monétaire par le crédit.

    Néanmoins où je mets un peu de souplesse par rapport à la position de Christian Gomez, c'est qu'on doit pouvoir passer progressivement à des réserves obligatoires de 100% des dépôts monétaires, en augmentant le taux (le montant) des réserves obligatoires (calculé sur le montant des dépôts bancaires en monnaie secondaire), au fur et à mesure que l'Etat lui-même (via la BdF) émets de la nouvelle monnaie selon les besoins - jusqu'à un taux de chômage incompressible et une activité industrielle la plus proche possible du taquet - , de façon à ce que la croissance de la masse monétaire reste contrôlée et non pas fonction de la demande de crédit et du simple bon vouloir des banques commerciales.

    La première chose à faire est de monétiser au moins les intérêts de la dette publique de façon a éviter de voir croître la dette publique mais aussi d'éviter les politiques craintives de "gel" des investissements collectifs (énergie en particulier)

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    1. Ce que vous dites est totalement absurde. Si les banques doivent placer 100% des dépôts monétaires qu'elles reçoivent de leurs clients, alors comment vont-elles pouvoir prêter?

      Obnubilé par le pouvoir de création monétaire des banques, vous avez oublié que ce dernier n'est pas illimité.

      Votre système ne tient pas la route, puisque vous voulez déconnecter la masse monétaire de la demande de crédit... A l'évidence, cela ne peut pas marcher.

      Je veux bien monétiser les intérêts de la dette publique... Mais cela signifie tout de même 45 milliards d'euros par an. Pas une paille tout de même!

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    2. A chaque ligne que je lis de vous, je comprends ... que vous n'avez rien compris.
      Le 100% signifie 2 choses:
      - séparation de la notion de monnaie (parfaitement liquide c-à-d immédiatement disponible) de l'épargne (qui a toujours un terme qu'il soit court ou long)
      - la monnaie en banque de dépôts est COUVERTE à 100% (au lieu de 1% actuellement) par son ÉQUIVALENT en Banque Centrale (c'est ce qu'on appelle aussi "système à réserves pleines").... vous faites la même erreur que dans un post précédent sur l'autre fil: ce n'est pas une partie des dépôts qui sont figés en Banque Centrale mais leur ÉQUIVALENT en monnaie centrale. Cette "garantie" n'enlève rien à la quantité de monnaie en circulation (comme des réserves de X% ne retire pas de la circulation X% de monnaie secondaire)

      Qui vous a parlé de déconnecter la masse monétaire de la demande de crédit ? Et l'épargne, vous en faites quoi ?

      La formule du "multiplicateur/diviseur de crédit" par rapport à la monnaie centrale disponible est bien connu ... avec 13% de demande de billets et 2% de RO sur les dépôts, c'est aux alentours de 6 (mais c'est un maximum, dans la réalité vous avez le résultat en divisant les DAV par la monnaie de base).
      J'ai par exemple (dans un de mes livres) cité Artus qui écrit le 6 mai 2009 " Une porosité entre base monétaire et masse monétaire est le multiplicateur monétaire. Or, il s’est effondré. Alors que les banques européennes génèrent habituellement 4800 euros à partir de 1000 euros de monnaie banque centrale, leur capacité de création monétaire est tombée à 3500 euros depuis Lehman."

      45 milliards d'euros, non ce n'est pas une paille... mais c'est seulement 2,5% de la masse monétaire M3 (et sensiblement 2,5% du PIB) ... alors que de 2001 à 2008 les banques ont augmenté la masse monétaire de 10% PAR AN...

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    3. Je ne vois pas ce qui vous permet de dire que je n'aurais pas compris quoi que ce soit, et votre attitude commence à vraiment être détestable. On va reprendre un à un vos paragraphes.

      2) le 100%? Connaît pas. Parlez-vous du 100% money?

      3) L'erreur que j'aurais faites selon vous et que vous décrivez est inexistante. Et d'ailleurs, c'est vous qui vous êtes plantés dans les grandes largeurs sur le billet précédent, en écrivant n'importe quoi. Parler de monnaie en banque de dépôt ou en banque centrale, cela ne veut strictement rien dire. C'est ridicule.

      4) Oui, vous avez écrit que vous vouliez déconnecter la masse monétaire de la demande de crédit. Je vous cite: "de façon à ce que la croissance de la masse monétaire reste contrôlée et non pas fonction de la demande de crédit et du simple bon vouloir des banques commerciales". Je comprends donc que vous revenez sur ce que vous dites?

      5) la formule multiplicateur/diviseur de crédit... Je veux bien que vous en parliez, mais que vient-elle faire là? Rien évidemment, vous essayez sans doute une nouvelle fois d'enfumer le lecteur en lui faisant croire que vous maîtrisez des formules compliquées... Qui n'ont rien à faire là. Idem pour la citation de Patrick Artus (qui est d'un abscon...).

      5) Mais quand est-ce que vous allez comprendre que la planche à billet et l'augmentation de la masse monétaire du fait des banques n'ont rien à voir?

      Je vous demande instamment de cesser cette pratique détestable de débattre consistant à m'imputer des propos que je n'ai jamais tenu et de poster de longs commentaires en réponse aux miens sans que les vôtres aient un quelconque rapport.

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    4. (2) Oui, bien sur , s'cusez moi de n'avoir pas précisé, depuis le temps que nous parlons du "100% monnaie" (ou "100% money" pour les anglophones)

      Pour le reste, j'arrête ... j'ai vraiment d'autres choses à faire...

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    5. Ah, et aussi veuillez cesser de prétendre dans le même temps débattre et ne plus vouloir le faire! Cela aussi, c'est extrêmement lassant!

      Je vous ai posé des questions, fait des critiques. Soit vous y répondez, soit vous ne le faites pas. Mais ne pondez pas deux commentaires pour simplement noyer le poisson!

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  3. @Laurent
    Je pense qu'on pourrait ajouter à ces propositions l'interdiction du Hight Frequency Trading (ou mieux, revenir à une seule cotation journalière).
    Hélas, les traders vont s'ennuyer et ils auront en plus - pour certains - quelques difficultés à justifier leurs revenus.

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  4. @ A-J H

    Très juste. Je vais retravailler sur la question cet été pour remettre à jour ses propositions.

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  5. @Laurent
    Un extrait de "l'impôt sur le capital et la réforme monétaire" d'Allais. Je sais bien que ce n'est pas dans "l'air du temps" ;)

    "Les développements qui suivent se proposent d'ouvrir une discussion utile sur les principes généraux de la fiscalité d'une société libre et sur les avantages possibles d'un impôt sur le capital. Il semble à leur auteur que, du point du vue libéral, certains préjugés à l'encontre de cet impôt ne sont pas fondés, que du point de vue socialiste sa nature et ses possibilités effectives sont généralement mal comprises, et que son analyse a jusqu'ici insuffisamment retenu l'attention des économistes, des sociologues, des hommes politiques et du grand public.
    Dans l'esprit de la réforme suggérée, l'impôt sur le capital, qui porterait uniquement sur les biens physiques, n'est pas présenté comme un impôt supplémentaire, de type plus ou moins démagogique, destiné à se surajouter aux impôts existants, mais comme un impôt qui se substituerait aux impôts actuels, de caractère essentiellement anti-économique et anti-social, sur les revenus et sur les bénéfices industriels et commerciaux, que ces impôts soient prélevés à la source ou qu'ils soient acquittés directement par les contribuables eux-mêmes.
    Aux impôts sur les personnes physiques et sur les personnes morales serait substitué un impôt général de taux uniforme sur les biens physiques . Par cette substitution, l'impôt sur le capital viendrait frapper les capitaux existants et la fortune acquise dans le même temps que les capitaux en formation se trouveraient détaxés. D'une manière qui n'est paradoxale qu'en apparence, une imposition sur le capital, tout en donnant une réponse aux questions des socialistes sur la répartition des revenus d'une économie de marchés, serait extrêmement favorable à l'esprit d'entreprise et au capitalisme dans ce qu'il a d'essentiel et de profondément valable.
    Il ne s'agit d'ailleurs en aucune façon de proposer un système fiscal fondé sur un impôt unique. L'impôt sur le capital ne devrait être qu'un des éléments constituants d'un système fiscal qui incluerait également une taxe de taux uniforme sur les biens de consommation, et les ressources procurées par l'accroissement de la masse monétaire correspondant à l'augmentation du produit national brut réel.
    En un certain sens, l'impôt sur le capital représenterait le prix à payer par les propriétaires de biens physiques pour la jouissance paisible et la libre disposition de ces biens, de même qu'une taxe uniforme sur les biens de consommation pourrait être considérée comme une taxe à payer pour la consommation paisible des biens fongibles."

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  6. Samedi 9 juin 2012 :

    Le FESF va devoir intervenir pour sauver l'Espagne. Mais qui est derrière le FESF ?

    Réponse :

    1- L'Allemagne apporte au FESF une garantie de 211,045 milliards d'euros, soit 27,06 % du FESF.

    2- La France apporte au FESF une garantie de 158,487 milliards d'euros, soit 20,32 % du FESF.

    3- L'Italie apporte au FESF une garantie de 139,267 milliards d'euros, soit 17,85 % du FESF.

    4- L'Espagne apporte au FESF une garantie de 92,543 milliards d'euros, soit 11,86 % du FESF.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/FESF

    En clair : pour sauver l'Espagne, le FESF va intervenir et va lui prêter entre 40 et 100 milliards d'euros.

    Mais le FESF est une coquille vide. Comme le FESF ne possède pas ces milliards d'euros, le FESF va devoir les emprunter sur les marchés internationaux, pour pouvoir ensuite les reprêter à l'Espagne !

    L'Espagne est écrasée sous des montagnes de dettes. Et donc on va empiler des montagnes de dettes supplémentaires sur les montagnes de dettes qui existent déjà !

    Et on va continuer à croire que ces montagnes de dettes peuvent monter jusqu'au ciel !

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  7. En attendant le passage au 100% M, en attendant l'explosion de l'euro et la transformation de l'U.E., l'argumentation de Jaques Généreux sur http://www.dailymotion.com/video/xojla8_14-questions-a-jacques-genereux_news (à partir de 1h 9' 55")sur la désobéissance de la Banque de France à l'interdiction de monétisation directe, est intéressante (bien que je sois moins optimiste que lui). Il me semble que DLR peut aussi reprendre cette argumentation.

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  8. Généreux n'est pas sérieux... bien sûr la "désobéissance" de la Banque de France est, comme il le dit, "techniquement possible" (et il est bien possible que la dislocation de l'euro commence ainsi). Mais les autres états prendraient bien entendu des mesures de rétorsion, qui ne sont pas explicitement dans les traités mais comment exigerions-nous alors qu'ils respectent les traités sur lesquels nous venons de nous asseoir ?
    Derrière les astuces techniques il y a la réalité des stratégies et des rapports de force. La reprise du contrôle de la Banque de France serait un casus belli, et face au tourbillon de la crise ainsi déclenché il n'y aurait d'autre choix que de rétablir en catastrophe le contrôle des changes et sans doute nationaliser les banques...
    Évidemment cela mènerait tout doit au retour au franc : mais au préalable nous aurions (si on suit Généreux) récusé cette option "nationaliste". Ne pas anticiper l'issue, et ne pas fixer sa stratégie, ne pas l'expliquer au peuple, c'est la meilleure manière pour que cela se passe mal...

    Par ailleurs Généreux est contre la dévaluation... ce qui suppose de supporter jusqu'à nouvel ordre un fort déficit commercial qui doit être comblé par un apport de capitaux étrangers. Cette politique nous met à la merci de la finance, dont Généreux prétend par ailleurs nous émanciper. Tout cela n'est pas sérieux !

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    1. Je pense quand même que Généreux est sérieux (mais j'avais signalé mes doutes sur cette manip car je ne vois pas comment les autres partenaires pourraient accepter celà), mais la question reste ouverte... quels sont les moyens de rétorsion de l'UE face à une telle action qu'on pourrait voir arriver en premier en Grèce si SYRIZA gagnait les élections?

      Pour la dévaluation, je ne sais pas si être pour ou contre change quelque chose ... ce sont les marchés qui "décident" et les armes des Banques Centrales ne sont pas très efficaces sur les parités (sauf monnaie nationale non convertible)

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    2. @ A-J H et J Halpern

      D'accord avec le point de J.Halpern. La gauche radicale ne parvient pas à une position cohérente à mon sens. Je suis assez d'accord aussi sur la réquisition des banques centrales pour émettre des euros. Bien sûr, c'est techniquement possible, mais cela me semble politiquement difficile. Cela peut durer un temps, mais ce ne sera qu'un prélude à la fin de l'euro. L'UE pourrait prendre diverses sanctions : ne plus prendre en pension tous les titres venus de la Grèce, refuser de financer les banques grecques (mais la banque de Grèce pourrait s'y substituer). Enfin, l'UE pourrait refuser de verser les fonds européens (exceptionnels ou habituels), voir même prendre des sanctions commerciales...

      Son opposition aux dévaluations est ubuesque. On sent un rejet de la nation qui lui fait refuser certaines solutions par principe. Un pays peut parfaitement maîtriser sa parité monétaire, que les 18 propositions avancées ici, appliquées ensemble, permettraient justement...

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  9. Bjr

    Je n'entrerai pas(encore) dans l'analyse détaillée des mesures préconisées par L.P.
    Elles constituent,à l'évidence,un vaste socle de réflexion pour résoudre cette crise.
    L'impression principale que j'en ai,c'est que ces problèmes,au-delà de leur technicité, posent la question majeure d'aujourd'hui:
    Est-ce aux financiers de faire la loi(comme le recommande Rockfeller)? ou est-ce au(x)pouvoir(s)politique(s)(comme l'exigent la démocratie -et le bon sens)?
    L'UE parait avoir tranché...dans le mauvais sens.Et comme la France n'est pas près de sortir de l'UE...je pense que de crise en crise, nous allons dans le mur.

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    1. Merci. Pour moi, il est évident que c'est le pouvoir politique qui devrait le faire. C'est plus démocratique.

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  10. Pourquoi utiliser ce faux ami, "réguler", qui signifie initialement en français "assurer un bon fonctionnement" ? Mieux vaudrait utiliser le mot français adéquat: réglementer. Vos propositions appellent d'ailleurs des règlementations, c'est à dire des lois et réglementations nouvelles.

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    1. Le terme "réguler" est d'inspiration anglo-saxonne,comme la "gouvernance",et quelques autres que nos "élites" ont adoptés -et nous après -depuis une dizaine d'années,pour faire "moderne" ou pour signifier notre soumission à l'empire?

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