mercredi 15 août 2012

Aux Etats-Unis, l’immobilier pourrait porter la reprise


Cela fait quelques temps que je pointe cette hypothèse et les premiers signes tendant à la valider apparaissent aux Etats-Unis, comme le rapporte The Economist. Si le krach immobilier a été violent, la force de l’effondrement porte en elle un redressement à terme.

Le paradoxe du krach immobilier

De même que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, un marché ne peut pas rester déprimé indéfiniment, quand il s’agit du marché immobilier aux Etats-Unis, pays dont la population augmente sensiblement. La crise de l’immobilier a été extrêmement violente puisque les prix, qui étaient passés d’un indice 80 à 130 en dix par rapport aux revenus, se sont de 34% d'augmentation des prix de 2007 à 2011. Et les mises en chantier, qui avaient dépassé le cap des deux millions ont baissé de 75% en 3 ans !

Mais, comme pour le marché automobile, la violence de la crise est un prélude à une reprise, comme je l’avais écrit à l’été 2009. Certes, il reste des millions de ménages qui risquent de perdre leur maison, du fait de la crise des subprimes, dont toutes les conséquences ne sont pas passées. Mais, aujourd’hui, le prix de l’immobilier aux Etats-Unis est bas selon les évaluations internationales, que ce soit par rapport au niveau des revenus (-22% par rapport à la moyenne historique) ou même aux loyers.

Du coup, on assiste à un début de reprise du marché immobilier. Les prix sont désormais en hausse dans une majorité de grandes villes. Le taux de vacance a baissé, passant de près de 3% à un peu plus de 2%, contre un taux compris entre 1,5 et 2% avant la crise. Et surtout, le nombre de mises en chantier se reprend pour pour la première fois depuis 2006 puisqu’il approche les 700 000 après avoir stagné à 500 000 pendant presque trois ans, chiffre extrêmement bas.

Un puissant facteur de reprise

Les économistes estiment que le ryhtme normal de mises en chantier est compris entre 1,3 et 1,5 millions. L’effondrement de leur nombre a permis de solder en grande partie l’excès de construction des années précédentes. Mais du fait de sa croissance démographie, les Etats-Unis ont besoin de nouvelles constructions et il semble que l’on s’approche de la fin du processus d’ajustement du marché immobilier, qui devrait finir par revenir à la normal d’ici un ou deux ans.

Du coup, l’immobilier devrait être un puissant facteur de reprise économique, vu le poids de ce secteur dans l’économie. Sa part dans le PIB est de 2.7% aujourd’hui, moitié moins que la moyenne historique. Si l’écart avec la moyenne est rattrapé en trois ans, cela fait un point de croissance de PIB supplémentaire tous les ans pour trois années. Bref, la violence de la crise pourrait favoriser une relance de l’activité plus forte à partir du moment où le marché immobilier reviendra à la normale.

En Europe, rien de cela malheureusement. L’ajustement des marchés immobiliers britannique et espagnol a été beaucoup moins fort qu’aux Etats-Unis. En Grande-Bretagne, les prix semblent toujours surévalués selon les comparaisons internationales. Et l’Espagne risque d’affronter un long ajustement car l’explosion de la bulle n’est paradoxalement peut-être pas encore totalement terminée. Du coup, rien ne pourra sauver la zone euro de la récession que nous traversons.

Bien sûr, la reprise économique aux Etats-Unis est totalement illusoire. Le chômage, en partie masqué, reste colossal et les fruits de cette croissance ne profitent qu’aux profits des entreprises et qu’à une infime partie de la population. La reprise de l’immobilier a peu de chances d’y changer grand chose.

15 commentaires:

  1. indice 80 à 130 en dix par rapport aux revenus, se sont de 34% des prix

    hm 'comprends pas cette phrase, y'aurait pas des mots qui manquent par hasard ? :x

    Age

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  2. Vous ne seriez pas un admirateur des Etats-Unis, par hasard ? Il n'y aurait pas de honte, bien sûr. Mais l'opinion qu'a Dedefensa sur eux est tout simplement admirative, par rapport à la mienne. Question de goût.
    Personnellement, je suis convaincu que le prochain Président des Etats-Unis sera le dernier, et qu'en 2018 on ne se souviendra plus de ces..., de ce... ( les mots m'échappent ) que pour les haïr.

    Sancelrien

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    1. Que les usa se partitionnement c'est plus que vraisemblable mais 2018 n'est ce pas un peu tôt ?
      Dans l'absolu tout peut arriver bien sur

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    2. Qu'est ce qui vous fait croire à partition des US? De plus quid de 2018!!!!

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  3. @Anonyme :

    Bon, je vais essayer d'être plus explicite.

    - Les Etats-Unis sont à la base du pourrissement ( et le mot est faible ) du système financier international. Leur monnaie, le dollar, qui est malheureusement encore la monnaie de réserve internationale, n'est plus qu'une monnaie de singe, et le jour où un autre imbécile que moi s'en apercevra ce sera l'effondrement du système, un véritable cataclysme.

    - Les problèmes d'échelle ( qui n'arrangent rien ) mis à part, la situation financière des Etats-Unis est au moins "aussi pire" que celle de la Grèce. De nombreuses villes ou même Etats sont déjà en faillite, ou tout comme. Parmi eux l'Etat qui est le symbole même de la richesse : la Californie.

    - Cette situation financière catastrophique apparaîtra, sauf miracle, début 2013, quand une série d'échéances, dont la classe politique américaine, encore plus stupide que la française ( c'est pour dire ! ) ne veut même pas entendre parler, se matérialiseront.

    - L'impensable stupidité de la classe politique américaine prépare, dès après les prochaines élections, une crise politique monstrueuse ( en France, les politiques font au moins semblant de se parler, même si c'est pour se traiter mutuellement, et à juste titre, de crétins et de fumiers ; aux Etats-Unis, même pas ) qui va assez probablement déboucher sur l'éclatement de l'Union. renseignez-vous sur leur calendrier électoral, et vous verrez que je ne mentionne pas l'année 2018 par hasard.

    - Sur le plan militaire les Etats-Unis sont un empire déchu, qui le sait mais ne veut pas encore s'y résigner. Les Etats-Unis ont totalement perdu leur supériorité technologique sur le plan militaire ; il ne leur reste plus qu'une supériorité quantitative, ce qui est la situation la plus dangereuse quand un pays aussi puissamment armé ne veut pas se résigner à son abaissement. C'est pour cela qu'on les voit se lancer, et qu'ils vont continuer à se lancer, dans des guerres toutes plus stupides et perdues d'avance les unes que les autres, en essayant d'y entraîner leurs "alliés" dont la France, malheureusement. Par exemple en Syrie. Ce dernier exemple me préoccupe beaucoup, parce que, moi qui ne suis pas aussi intelligent que Monsieur Bernard-Henri Lévy ( je devrais peut-être me mettre tout nu pour penser ? ) je sais que personne, même pas les Syriens, ne sait vraiment ce qui se passe en Syrie. Je sais aussi que quand le régime de Monsieur Bachar-el-Assad ( qui n'est certainement pas un personnage sympathique ) s'effondrera, et il va s'effondrer, personne, absolument personne, ne sait ce qui va se produire ensuite. Un engrenage de guerres mettant à feu et à sang tout le Moyen-Orient, pour commencer, n'est pas à exclure. Je sais aussi que les Etats-Unis et leur "allié" Israël ne rêvent que d'en profiter pour attaquer l'Iran, qui se révèlera une noix au moins aussi dure à casser que le Vietnam. Et, je vous le rappelle, les Etats-Unis ont totalement perdu leur supériorité technologique sur le plan militaire.

    Cela vous suffit ?

    Sancelrien

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  4. Vous avez vu ? Ca n'a pas traîné, hein ! A peine avais-je terminé la rédaction des modestes lignes ci-dessus que BHL demandait audience à François Hollande ! Je suis un visionnaire, je vous dis ! Quoique la vision de BHL dans le plus simple appareil... Bof !

    On peut rire un peu, non ?

    Sancelrien

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  5. Robert Lohengrien15 août 2012 à 22:40

    L'une de mes connaissances s'est offert une jolie villa en Floride, pour pas cher. Il y a des opportunités à saisir en ce moment, mais s'agit-il d'une véritable reprise? Peut-être un lent retour à la normale, au status quo ante. Mais l'impacte sur l'économie américaine sera limité voire faible - à mon avis.

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  6. @Sancelrien

    " renseignez-vous sur leur calendrier électoral, et vous verrez que je ne mentionne pas l'année 2018 par hasard."

    Il y a les élections de mi mandat... Mais je pense que vous ne faites pas allusion à ça. Vous pourriez être plus précis?

    Et que faites vous du sentiment patriotique Américain ? Il me semble qu'il est très supérieur aux patriotismes des pays européens. Le fait d'appartenir à la nation la plus riche et la plus puissante du monde, c'est très fédérateur. Il me semble que là bas afficher son patriotisme est bien vu ( bannières étoilées partout) alors qu'ici on passe pour un fasciste. Y a qu'a voir tous les films hollywoodiens où les Etats Unis sont glorifiés comme étant les sauveurs du monde ( avec drapeau à gogo). Voir ce pays éclater me parait très improbable, mais ce n'est que mon impression je n'y ai jamais mis les pieds.

    Cordialement.

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  7. J'ai dit ( et je persiste et je signe ) que la personne élue en novembre prochain sera très probablement le dernier Président des Etats-Unis. L'élection suivante devrait avoir lieu fin 2016, mais la situation politique sera telle que ce ne sera sans doute pas le cas. Ajoutez un an pour le processus de décomposition et d'éclatement de l'Union, et vous êtes en 2018.

    Le patriotisme des Américains est en effet extrême, j'irai même jusqu'à le qualifier d'hystérique. Mais je pense qu'il ne résistera pas au fait de DEVOIR constater que les Etats-Unis ne sont plus ( c'est déjà le cas ) la nation la plus riche et la plus puissante du monde, mais déjà ( c'est aussi le cas dès aujourd'hui ) l'une des plus détestées.
    Pour la richesse, une richesse en monnaie de singe n'en est pas une, et on voit dès aujourd'hui se mettre en place des circuits visant à se passer de plus en plus du dollar comme monnaie d'échange ; pour le plan militaire, je pourrais développer.

    Enfin, pour l'éclatement des Etats-Unis je vois trois lignes de fracture :
    - L'antagonisme fou, hystérique, sur tous les sujets, entre républicains et démocrates, avec le refus de toute discussion quelle qu'elle soit, avec la paralysie résultante du Congrès.
    - Les problèmes financiers, avec des Etats en faillite de plus en plus tentés de faire sécession, le pouvoir fédéral apparaissant de plus en plus paralysé, inutile et même nuisible. Savez-vous que plusieurs Etats ont voté des lois autorisant de l'or comme monnaie à la place du dollar ? Si ce n'est pas un signe prémonitoire, je ne sais pas ce que c'est.
    - Les tendances sécessionnistes du Sud qui n'ont jamais disparu depuis la Guerre de Sécession, bien au contraire, et qui recommencent à s'exacerber.

    Enfin, pour ce que je disais de la guerre en Syrie, il semble qu'elle commence à s'étendre au Liban... La France n'a surtout rien à faire dans cette galère, mais je suis pessimiste, là aussi. Pour moi, François Hollande a déjà démontré en cent jours que s'il est un excellent politicien, il n'a pas la carrure d'un Homme d'Etat, encore moins d'un Chef d'Etat.

    Sancelrien

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    1. la tendance sécessionniste est bien ancré par example au Texas avec le TNM plus de 30 % de la population soutient les sécessionnistes alors que il y a 10 ans cela représentait moins de 1% . Le problème musulman est de plus en plus prégnant et le communautarisme a des limites en tout cas las américains que je connais n'ont rien a voir avec les caricatures hollywoodiennes . Sur le dollar la crise de l'euro a coté passera pour une plaisanterie de gamin il est intéressant d’écouter olivier delamarche sur BFM

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  8. @ Sancelrien

    Pas admirateur des USA pour deux sous. Ce papier n'est en aucun cas un jugement positif. Je mets juste quelques faits économiques ensemble pour signaler que la reprise économique est possible, du fait de l'effondrement précédent.

    Votre prévision me semble hautement audacieuse. Je crois que les Etats-Unis sont un pays où les conflits internes peuvent être très forts, mais de là à aller à l'explosion... J'ai l'impression qu'il y a quand même un ciment très fort entre eux.

    Après, cela n'enlève rien à toutes les limites et problèmes que vous pointez, mais je ne crois pas que les conséquences pourraient être l'explosion du pays.

    @ Age

    Bien vu !

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  9. Les previsions de chute des USA me semblent tres prematurees...
    - dans le domaine scientifique ils restent les premiers.
    - dans le domaine technologique, ils sont encore a la pointe.
    - ils sont volontaristes (contrairement a l'Europe) et n'hesiteront pas a defendre leurs interets.
    - donc je pense qu'ils ont les moyens de redresser leur industrie s'ils le jugent indispensable.
    - ils sont encore de loin les premiers du point de vue militaire il me semble (taille du budget militaire US).
    - il n'y a personne pour les remplacer ! ni la Chine ni l'Inde ne pourront jouer leur role avant quelques dizaines d'annees, et elles n'en n'ont pas forcement envie.

    Donc s'il y a declin relatif il me semble que les USA vont rester la 1ere puissance encore pour un bon moment.
    D'ailleurs, les "concurrents" (Chine, Inde ?) ont aussi des problemes internes serieux.

    Il ne faut pas sous-estimer les USA, c'est un "grand pays" et "grand peuple" a mon avis (subjectif), pas plus bete que les autres...

    Je ne crois pas bcp a une partition du pays non plus.
    (patriotisme, homogeneite relative du mode de vie et des valeurs).

    Enfin, je ne crois pas que les USA soient "detestes" mais plutot "jalouses". La plupart des peuples voudraient obtenir le niveau de vie US.
    De plus, ils ont un "soft-power" tres important, voir l'importance de Hollywood, l'americanisation du monde, le role de l'anglais et des universites US...
    (Par contraste, la Chine sans etre aussi puissante n'est deja pas si bien vue dans le monde, y compris par ses voisins de mer de Chine...).

    Pour finir, je ne suis pas sur que l'on gagnerait a une chute des USA...

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  10. @Laurent et Anonyme :

    Il y a au moins une chose sur laquelle je suis parfaitement d'accord avec vous : personne ne gagnera rien à l'effondrement des USA.

    Sancelrien

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  11. Que pensez vous de ce texte paru dans le Monde ?

    http://fr.news.yahoo.com/choix-linflation-bce-d%C3%A9sastreux-jeunesse-europ%C3%A9enne-130202540.html

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  12. @ TeoNeo

    J'ai vu et j'ai halluciné. L'inflation a plutôt tendance à défavoriser les créanciers, donc pas les classes modestes.

    En outre, cet huluberlu ne semble pas connaître le concept de trappe à liquidités ou de gestion globale de la masse monétaire. Où était-il quand la masse monétaire globale progressait beaucoup plus rapidement dans les années 2000 ? Certes, le bilan des BC a beaucoup augmenté, mais cela compense la réduction d'endettement de la sphère privée pour éviter la dépression.

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