lundi 3 septembre 2012

Joseph Stiglitz critique la mondialisation


Son expérience au FMI a rendu le prix Nobel d’économie conscient des dangers de la mondialisation financière. Mais jusqu’à présent, il soutenait mordicus le libre-échange et dénonçait le protectionnisme. Ce livre marque un virage avec une critique des conséquences du libre-échange.

Une critique de la mondialisation

Pour lui, tout s’est accéléré dans les années 2000 avec « les politiques de déréglementation des marchés financiers de l’administration Clinton et la baisse des impôts sur les revenus du capital (…) qui ont mis de l’huile sur le feu ». Il dénonce le démantèlement du Glass Steagall Act, qui a libéré la spéculation. Il souligne également que « la libéralisation ne promeut pas la croissance économique ; mais en revanche, elle amène plus d’instabilité et d’inégalités ». Aujourd’hui, même le FMI « reconnaît les dangers d’une intégration financière excessive » et reconnaît l’utilité « des contrôles de capitaux ou la limitation des mouvements volatiles de capitaux à travers les frontières, surtout pendant une crise ».

Stiglitz constate « la destruction de millions d’emplois dans l’industrie » du fait de l’évolution des avantages compétitifs avec la montée en puissance de la Chine. Il évoque une « polarisation de la main d’œuvre du pays » avec des emplois peu payés mais qui ne peuvent pas être automatisés qui continuent à croître, notamment dans les services et les emplois très qualifiés au sommet. Il pointe les difficultés de l’industrie en évoquant la baisse des salaires des salariés automobiles qui gagnaient 28 dollars par heure en 2007 et qui, selon le nouvel accord, ne peuvent plus espérer que 15 dollars.

Il en vient même à reconnaître les conséquences peu sociales du libre-échange : « si les Etats-Unis importe des biens qui nécessitent des travailleurs peu qualifiés, cela réduit la demande pour les travailleurs peu qualifiés pour faire ces biens aux Etats-Unis et pousse vers le bas les rémunérations de ces même travailleurs peu qualifiés. (…) Si les exportations créent des emplois, les importations en détruisent ; et nous avons détruit plus d’emplois que nous en avons créés ».

Une course vers le moins-disant social et salarial

Pour lui, « tant la mondialisation du commerce des biens et des services que la globalisation des marchés des capitaux ont contribué à l’augmentation des inégalités, mais de manière différente ». Il souligne que dans cette globalisation, les droits du capital prennent largement le pas sur les droits des travailleurs. Il note que « la compétition entre les pays pour l’investissement prend de nombreuses formes – pas seulement la baisse des salaires et l’affaiblissement de la protection des travailleurs. C’est une course vers le bas globale qui assure que les règlementations sont faibles et les impôts bas ».

Dans un exercice intéressant, il imagine que « dans un monde où les capitaux ne pourraient pas bouger et les travailleurs si, les pays se feraient concurrence pour attirer les travailleurs. Ils promettraient de bonnes écoles and un bon environnement et de faibles taxes sur le travail. Cela serait financé par des taxes importantes sur le capital ». Il va encore plus loin en disant que si l’économie mondiale était parfaitement intégrée, alors le salaire de tous les travailleurs peu qualifiés convergerait vers le niveau des salaires en Chine, ce qui serait une catastrophe aux Etats-Unis.

Il ne croit pas à une telle convergence, mais pense que cela va dans ce sens, notamment aux Etats-Unis et en Europe. Pour lui, « avec le capital très mobile – et les droits de douanes bas – les entreprises peuvent simplement dire aux travailleurs que s’ils n’acceptent pas des salaires plus bas et des conditions de travail moins bonnes, l’entreprise ira ailleurs ». Il souligne que les travailleurs qui perdent leur emploi du fait des importations des pays à bas coûts ont du mal à en trouver un autre.

Quand la mondialisation désarme les Etats

Pour lui, « la globalisation circonscrit la démocratie à travers la compétition » entre les systèmes fiscaux que promeuvent notamment les multinationales, qui n’hésitent pas à recourir au chantage. Et à ceux qui disent que la globalisation ne nous donne pas de choix, Joseph Stiglitz soutient que c’est le cadre politique que nous avons donné à la globalisation qui ne nous donne pas de choix.

Et par conséquent, la globalisation pousse le niveau de certains impôts vers le bas, ce qui ne permet pas non plus d’en financer les conséquences sociales. Si la mondialisation a permis beaucoup de progrès dans les pays en voie de développement cela se fait au détriment des classes populaires et moyennes des pays dits développés. Il rappelle que les pays qui parviennent à la plus forte croissance (Japon avant-hier, Corée hier, Chine aujourd’hui) et les pays avec les plus hauts niveaux de vie (pays scandinaves) ont tous en commun d’avoir des Etats assez forts et présents.

Stiglitz adopte une démarche pragmatique pour la dépense publique. Il est favorable à son augmentation pendant les récessions mais pas autrement «  quand l’économie est au plein emploi, davantage de dépenses publiques n’augmentera pas le PIB. Elle évincera d’autres dépenses ». Mais il rappelle aussi que la libéralisation n’est pas forcément plus efficace comme le montre l’état du système de santé. Enfin, il souligne « qu’Il est curieux qu’à une époque où le chômage est si élevé, les supermarchés remplacent les caissiers par des caisses automatiques », une idée qui m’est chère.

Après avoir dénoncé la montée des inégalités et décortiqué les mécanismes qui sont en œuvre, et notamment la mondialisation des échanges, Joseph Stiglitz se penche sur les conséquences de ces inégalités sur notre système démocratique, ce que j’analyserai demain.

Source : Joseph Stiglitz, « The price of inequality », éditions Norton, « Le prix des inégalités », éditions Les liens qui libèrent, sortie le 5 septembre, traduction personnelle

35 commentaires:

  1. Robert Lohengrien3 septembre 2012 à 13:47

    Le problème c'est que la mondialisation économique avec son mainstream "turbocapitaliste" incite à la cupidité et la recompense. Dans ce contexte, il convient de se souvenir de la phrase lancée par Christine Lagarde: "Enrichessez-vous" (les banques).
    A mon avis, ce sera extrêment difficile de faire comprendre aux gens qu'une économie saine ne peut fonctionner uniquement selon le principe de la cupidité, car cela exerce à la longue un effet autodestructif.
    J'estime que les écrits de Stiglitz ont le mérite d'exister (même s'ils manquent parfois de profondeur), il a très souvent raison, mais ce n'est pas ca qui apportera des solutions.

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    1. L'accumulation de capital vu comme un but en soi et non comme un moyen de realiser des choses. Voila le monde promu par Lagarde, Copé et autres gens tout à fait inintéressants.

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  2. Le Monde publie une tribune de Jacques Sapir. Non, non, on ne rêve pas ...
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/03/il-est-urgent-de-dissoudre-la-zone-euro_1754265_3232.html

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    1. Il faudrait quand même arrêter de faire le victimes de l'ostracisme, Jacques Sapir a toujours été un chouchou des médias alors peut-être il a utilisé son éspace jusqu'à present pour faire l'apologie de poutine au lieu de se consacrer à l'euro. C'est vrai qu'il est plus buvable qu'Emmanuel Todd.

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    2. Par contre, les reactions des lecteurs du monde sont assez deprimantes...

      un autre article (du guardian) interessant:
      http://www.lalettrevolee.net/article-les-ravages-sociaux-de-l-euro-une-strategie-deliberee-109713727.html

      Je ne pense pas que l'euro ait ete cree pour ces raisons, plutot pour des raisons politiques, mais l'article n'a pas tort sur les effets actuels et le "TINA".
      Pour certains, ces crises sont "pain beni" pour faire avancer leur programme (comme la tactique "starve the beast" des republicains aux USA).

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    3. En même temps, Le Monde est le temple de bien-pensance économique...

      Je crois que l'euro a surtout été fait pour forcer la main aux pays européens vers le fédéralisme. Et l'Europe et le néolibéralisme vont main dans la main.

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  3. Il manque toujorus dans les analyses de pinsolle le fait que la mondialisation a contribué à l'essor de pays comme la chine le brésil, l'inde, normal qu'il y a ait une crise en Europe ça s'appelle la redistibution à l'échelle planetaire, après à chaque pays de redistribuer chez lui. Ce qui n'est pas toujours le cas pour la Chine ou l'Inde, mais au niveau de nation il faudrait commencer à accepter que ce processus non seulement et inévitable mais d'une certain façon il est juste. La France a tout à fait la possibilité de proteger les classes populaires de ce changement à condition qu'elle arrête d'importer d'autres pauvres chez elles avec ses lois qui n'ont rien à voir avec l'europe sur le regroupement familial et droit du sol.

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    1. Faut-il devoir rappeler que les nations occidentales, si elles n'avaient été trahies par leurs propres classes dirigeantes corrompues, exaltées, ou incompétentes, n'avaient vocation à subir une mondialisation économique qui se réalise de plus en plus objectivement à leur dépend, en instituant une baisse progressive de leur niveau de vie.

      En effet, comment comprendre ce processus sans l'aval de nos "élites" politiques et économiques, et ce alors même que l'occident était il y trente ans dans une position de force, notamment face à l'Asie, infiniment favorable. C'est donc bien qu'il y a eu des décisions politiques planifiées et concertées au vue d'organiser la fameuse ouverture économique à partir de la fin des années 70, puis tout au long des décennies suivantes.

      Moyennant quoi nous avons délibérément démanteler nos législations et nos protections afin d'instituer un libre-échange à l'échelle mondiale dont nous faisons aujourd'hui les frais. Quand je dis nous il faut introduire, une fois n'est pas coutume, un peu de marxisme.

      Car si les effets de la mondialisation se font douloureusement sentir pour une écrasante majorité des citoyens occidentaux, c'est loin d'être le cas pour le centile supérieur de sa composante sociale, détentrice ultra-majoritaire du capital actionnarial, qui lui a vue ses revenus explosé sur la dernière période.

      Et c'est tout sauf un hasard. Ce qui vient conforter totalement l'intuition de départ sur l'idée que ces composantes ont fait sécession des corps nationaux dont elles sont issues respectivement, afin d'optimiser - et de maximaliser surtout - les profits qu'elles pouvaient tirer de cette ouverture économique, en participant en particulier à reconfigurer en profondeur les termes du rapport de force capital-travail. Bien aidé en cela il est vrai par le discours néolibéral laissé-fairiste, auto-légitimateur et pseudo-vertueux, et qui a infusé toutes les strates de l'idéologie dominante, et savamment relayé par ses organes de propagande : les médias de masse, détenus faut-il le rappeler par... des multinationales de la Banque ou du complexe militaro-industriel. N'en jetez plus !

      Ainsi donc le questionnement fondamental qui vaille est le suivant : est-ce qu'en réalité ce changement de paradigme, qui a eu pour conséquence machiavélique de bouleverser le rapport de force capital-travail, n'était précisément pas l'OBJET de la mondialisation économique ? Pour ma part ma religion est faite sur ce point.

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    2. Pas d'accord, l'écrasante majorité de citoyen occidentaux continue d'acheter des écran plat contruits en Chine, d'ailleurs si vos idées n'ont pas de succes, ce n'est pas à cause de la télé, mais à cause du fait que la majorité des occidentaux de facto continue a tirer bénéfice de la mondialisation où en tout cas elle subi de conséquences tout à fait acceptables.

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    3. @ Fiorino

      Non. Si sur 10 ans, les salaires progressent de 15% et les prix prennent 20%, alors, il y a baisse du pouvoir d'achat, même si le prix des écrans plats descend. L'inflation doit s'apprécier globalement. Et la conclusion des économistes est formelle : le pouvoir d'achat de 90% de la population a tendance à baisser du fait de la pression que la globalisation met sur les salaires qui met les salariés des pays dits occidentaux en concurrence avec la Chine ou la Roumanie.

      Si cette analyse n'a pas (encore) amené à un vote pour un parti alternatif, c'est tout simplement parce que les conséquences de la mondialisation se sont accélérées depuis les années 2000 seulement (en France, le salaire médian ne commence à baisser qu'au milieu des années 2000). Ce n'est que depuis la crise de 2008 que le climat public nous devient plus favorable. Le mandat de Sarkozy et les 10 ans d'opposition du PS ont permis de détourner le débat, mais il faut espérer que ce soit la dernière fois.

      @ Julien

      J'ai une analyse un peu différente. Je ne crois pas que les élites mènent une telle politique antisociale sciemment. Je crois qu'ils font ce qu'ils pensent moins mauvais pour la population (cf tribune de Moscovici). Ils se sont construits une prison mentale qui les empêche de réfléchir. En outre, beaucoup des 1% ne pensent sincèrement pas en faire partie et croient faire partie des classes moyennes supérieures, la faute aux salaires exubérants des 0,1 ou 0,01% qui leur donnent l'impression d'être plus proches des classes moyennes que de l'élite.

      En outre, il faut remettre tout cela dans un contexte historique, ne pas oublier le rôle de la chute du communisme, la croissance forte de la fin des années 1990, qui ont fait que cette décennie a été non seulement perdue pour la lutte contre le néolibéralisme mais a aussi vu la social-démocratie embrasser bon nombre de préjugés néolibéraux.

      Avec la crise de 2008, nous rentrons dans des circonstances qui nous permettent de défendre nos idées.

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    4. D'autre part il y aurait pourtant une alternative, somme toute assez logique et cohérente, pour renforcer notre compétitivité. Que beaucoup rechignent malgré tout, par idéologie ou par un pragmatisme dévoyé, à convoquer nommément: réformer notre système de pensée et renverser précisément le cadre idéologique actuel en jouant sur le curseur même qui a conduit à restreindre sciemment notre compétitivité, c'est à dire reconsidérer notre participation historique à un processus libre-échangiste qui se révèle foncièrement délétère.

      Sauf à moins de considérer ce phénomène, qui a pourtant été minutieusement mis en place depuis trente ans par un ensemble de décisions politiques déterminés et identifiés, comme absolument irréversible.

      Ce qui ne serait pas le moindre des paradoxes puisque déjà, et de tout temps, ce que l'homme à fait l'homme put le défaire ; et que surtout cela signerait ni plus ni moins que notre résignation définitive à pouvoir agir politiquement dans un strict cadre démocratique, en usant pour cela de nos légitimes instruments et prérogatives de souveraineté.

      Comme par exemple souhaiter un rétablissement des tarifs douaniers aux frontières modulé en fonction du change monétaire, ou, au besoin, entamer un rude rapport de force avec nos voisins et partenaires. Mais peut-être est-il encore quelques naïfs pour croire que la politique se limiterait à un concert de bon sentiment !

      Un "partenaire" comme l'Allemagne qui ne se prive pas par ailleurs - elle- à réaliser une politique clairement non-coopérative, en partie responsable de la non-viabilité de fait de l'eurozone et des difficultés auxquelles est est actuellement au prise.

      Ainsi ceux qui marquent leur volonté de respecter ce qu'ils nomment usuellement "l'orthodoxie économique" en portant au pinacle le parangon de vertu qu'ils considéreraient être l'Allemagne, paradoxalement ne s'interrogent guère sur le fait que cette dernière engrange principalement sur le dos de ses voisins (et non moins associés au soi-disant projet Europe), un excédent tout à fait considérable de sa balance des paiements. Excédent qui se fait rappelons-le au prix d'un déficit extérieur des membres de la zone euro tout aussi considérable, ces derniers n'ayant souhaité prendre le parti de se torturer volontairement par une politique de désinflation compétitive. Ce qui, de facto, mais personne ne le relève et est pourtant tout à fait fondamental pour ce qui concerne le présent débat, aurait d'ailleurs annihilé mutuellement leurs sacrifices, puisque c'est le principe même du "dumping".

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    5. @ Julien

      Merci pour toutes ces précisions.

      En outre, il faut préciser (Sapir l'avait bien fait) que la moyenne est trompeuse car il y a eu une forte progression des très hauts revenus qui a camouflé une baisse ou une stagnation des autres revenus. Sapir avait noté que le salaire moyen continuait à monter un peu alors que le salaire médian baisse depuis 2005 il me semble.

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  4. @ Robert

    Très juste. Stiglitz est intéressant car il donne de la crédibilité à ce discours en y adhérant en grande partie, même si cela n'est pas en totalité.

    @ Marco

    Très intéressant en effet.

    @ Fiorino

    Choucou ? il ne faut pas exagérer. Quand M6 fait une spéciale politique fiction sur la fin de l'euro, ils n'invitent que Marine Le Pen en plateau alors que Sapir aurait été largement plus légitime (et bien meilleur pédagogue). Pas de trace de JS sur Canal Plus non plus...

    Oui, la mondialisation a contribué à leur essor. Mais il serait possible de le faire en protégeant nos emplois. Les catégories populaires en France sont bien plus menacées par le libre-échange avec des pays où le salaire est un dixième des nôtres que par l'immigration, somme toute limitée.

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    1. Sapir n'est pas candidat aux éléction on était en pleine campagne électorale, donc sa legitimité est tout à prouver. Pour le reste continuez à croire que l'immigration est limitée, et que le classes populaires sont connes parce qu'elle votent FN qui parle aussi d'immigration contrairement a vous après tout entre vous et le FN mon choix est fait: aucun de deux.

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    2. @ Fiorino

      Vous êtes vraiment lamentable ! Sans cesse dans le mensonge et la mauvaise polémique. Vous êtes bien à l'UMP ! Où ai-je dit que les classes populaires étaient connes ? Au contraire, j'ai fait un papier pour critiquer le papier de Sophia Aram qui avait dit cela.

      Flux migratoires bruts (hors sorties, qui divise le chiffre par deux) sur les années 2000 :
      - < 200 K en France
      - > 500 K en GB, Allemagne, Italie, Espagne

      Les flux migratoires sont donc limités en France par rapport au reste de nos voisins.

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    3. Vous savez très bien Laurent que ce chiffres son bidon, il suffit de regarder les écoles des vos voisins où les nombre d'enfants d'immigrés reste très faible. Le jour ou les institut démographique seront libre de l'idéologie immigrationiste de Lebras Héran et compagnie on pourra discuter des chiffes, écoutes bien cette vidéo qui reste toujours d'actualité:
      http://www.youtube.com/watch?v=psL6-7wO84Q

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    4. Ah j'oubliais je ne suis pas à l'ump!!! Donc c'est raté pour vous, mais libre d'avoir confiance dans des institut démographiques qui inventent les soldes migratoires comme le dit très bien tribalat dans la vidéo.

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    5. encore une fois il est stupide de discuter sur les chiffres de l'immigration la seule chose qui compte est le ressenti ; si la GB , l'Allemagne l'Italie ou l'Espagne adore l'immigration grand bien leur fasse c'est leur problème a condition que nous ayons des frontière sérieuses mais quid de l'espace Schengen

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    6. @ LP,

      Je suis désolé mais vos chiffres concernant le solde migratoire sont simplement faux, définitivement.

      Vous laissez à penser que le solde migratoire en France serait approximativement de 100.000/an dans la dernière décennie, cela en vous basant évidemment sur des chiffres qui sont continûment mis en avant par la doxa bien-pensante mais qui malheureusement pour elle sont systématiquement "ajustés" (selon l'expression consacrée) a posteriori.

      La preuve est ici, et elle nous vient de l'Insee même. Vous y constaterez que le solde migratoire français, originellement évalué à environ 100.000/an pour la période 1999-2006, a été révisée à sa suite pour y être définitivement établi à environ 200.000/an, soit strictement le DOUBLE.

      http://www.insee.fr/fr/publics/communication/recensement/particuliers/doc/fiche-ajustement.pdf

      http://www.insee.fr/fr/methodes/sources/pdf/ajustement_et_variations_de_population.pdf

      Or, ce différentiel, introduit par les études de recensement, ne peut évidemment pas être selon toute vraisemblance du fait et de la responsabilité d'une erreur dans l'appréciation du solde naturel, dont la tenue de registres est infiniment rigoureuse. Il ne reste plus que le solde migratoire pour justifier ce différentiel entre les différentes estimations. D'où l'idée d'un réajustement.

      http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=ajustement%20solde%20migratoire%20insee&source=web&cd=8&ved=0CFsQFjAH&url=http%3A%2F%2Fwww.insee.fr%2Ffr%2Fffc%2Ffigure%2FNATnon02151.xls&ei=tilGUKehNOeG0AWeiYHYBw&usg=AFQjCNEcb0mYM05SSvkR3JNsYJjonWgtbg&sig2=QOaol1JJ4-QgWsXwNWlG0w

      Gageons d'ailleurs qu'un même réajustement aura lieu dans les années qui viennent - dans un silence de mort et après avoir bien manipulé l'opinion publique - en ce qui concerne la période 2006-2012.

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    7. @ Julien

      Même ainsi, on resterait inférieur à nos voisins (cf chiffres bruts). Un réajustement ne veut pas dire qu'il y en aura après.

      @ Fiorino

      Ces chiffres ne sont même pas contestés par Michèle Tribalat je vous signale. J'ai l'habitude des gens comme vous donc je fais attention à mes sources.

      @ Patrice

      Oui, le ressenti a une importance, mais on ne peut pas uniquement se baser dessus.

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  5. Vous notez "son expérience au FMI".
    Pendant longtemps il a été président de la Banque Mondiale mais pour le FMI sincèrement je ne suis pas sûr.
    C'est d'ailleurs un peu le reproche que je faisais à son très bon ouvrage "La Grande Désillusion", il critiquait beaucoup le FMI mais en même temps se donner le bon rôle avec la Banque Mondiale alors que cette institution n'est pas non plus exempte de tout reproche (loin de là même).
    En tout cas merci, je ne savais pas qu'il avait sorti un nouveau bouquin, je cours en librairie!

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  6. @Laurent

    "Oui, la mondialisation a contribué à leur essor."

    Alors là je ne suis absolument pas d'accord avec toi. Il faut arrêter de parler de la chine comme étant l'ensemble de l'ex-tiers-monde. La vérité c'est que la croissance dans les pays en voie de développement était bien plus élevée et équilibrée pendant nos trente glorieuses que pendant l'ère de la mondialisation libérale. Je te renvoie aux écrits de Paul Bairoch sur le sujet. La mondialisation n'a pas accéléré la croissance des pays en voie de développement, bien au contraire. Croire que le malheur des uns fait le bonheur des autres est une ânerie monumentale en matière économique. Tout ce que ces pays ont gagné dans la mondialisation c'est une dépendance aux marchés occidentaux et particulièrement américains ce qui était en fait le but recherché par l'Oncle Sam. Sans parler des déséquilibres entre pays en voie de développement dont on parle peu. Par exemple les tensions commerciales montent énormément entre l'Inde la Chine parce que cette dernière accumule les excédents commerciaux contre l'Inde.

    La mondialisation a créé un monde malade qui se traine avec une croissance économique totalement insuffisante pour réduire le chômage et la pauvreté. Et maintenant la Chine, le seul succès relatif de la mondialisation libérale se dirige vers une crise de surproduction qui fera passer la crise américaine de 1929 pour événement de faible amplitude. Il est temps de tordre le cou à l'idée que quelques pays s'enrichiraient par une espèce de justice de l'histoire. Ce n'est pas de la science, mais de la pensée magique de raisonner ainsi.

    http://www.slate.fr/lien/60839/invendus-chine-surproduction

    Ce n'est pas le commerce international le moteur de la croissance, c'est la croissance interne des nations qui faisait la dynamique du commerce international. La vérité c'est que la mondialisation a aussi fait des dégâts dans les pays en voie de développement. Et la Chine se dirige vers une crise terrible qu'elle n'aurait jamais connu si elle n'avait pas développé un modèle centré sur ses exportations.

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    1. Faut arrêter. Aujourd'hui la France en Afrique est concurrencée par le Brésil et la Chine donc ne peut plus avoir du pétrole et de l'uranium a des prix avantageux qui en plus ne bénéficient aucunement aux population. La Chine, l'Inde etc ne dependent pas des USA au contraire permettent au pays d'Afrique de se sortir du face à face avec les anciennes puissances coloniales.

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    2. @Fiorino

      Cela vous arrive de vérifier vos dires avant d'être aussi affirmatif. Un coup d'oeil aux statistiques chinoises ou indiennes suffit à rendre caduque votre argumentation. La demande mondiale c'est l'occident, et rien d'autre. Les pays comme la chine ou l'Inde commencent à ressentir les énormes effets du ralentissement occidentaux. Les exportations indiennes viennent par exemple de reculer de 15% rien que ça.

      http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/afp-00463030-inde-baisse-de-15-des-exportations-a-leur-plus-bas-niveau-en-trois-ans-358163.php

      Quant au Brésil c'est un lion édenté avec une croissance ridicule que l'on présente depuis les années 60 comme une puissance montante. La réalité c'est que sa croissance est beaucoup plus faible aujourd'hui qu'il y a trente ans. Encore une fois vérifier les statistiques avant de parler cela vous évitera de dire des bêtises. Je pourrai vous citer plaine d'exemple de pays dont la croissance a fortement ralenti sous l'effet de la mondialisation commerciale. On pourrait ainsi affirmer que ces pays ont une croissance malgré la mondialisation et non grâce à elle. On peut également affirmer que les gagnants momentanés de la mondialisation sont justement ceux qui n'en jouent pas le jeu à l'image de la Corée du Sud hyperprotectionniste.

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    3. La pluspart des produit koréen sont en realité produit en Chine, vous voulez quoi mettre de taxes sur téles et ordinateurs? Vous allez vous faire des amis chez les gens. Ne me donnez pas l'exemple du brésil et l'argentine car dans ce pays on peut encore produire à bas coût, ce n'est pas le cas en France.

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  7. @ Antoine

    Merci de l'avoir noté. Je me suis emmêlé les pinceaux sur le FMI et la Banque Mondiale.

    Il avait fait un livre très bien "Le triomphe de la cupidité" plus récent.

    http://www.gaullistelibre.com/2011/09/joseph-stiglitz-pourfendeur-des-plans.html

    @ Yann,

    Dire que la mondialisation a participé à leur essor ne revient pas à dire que les stratégies de croissance par les exportations (et l'accumulation d'excédents) est la stratégie que je préconise. Je veux dire deux choses :
    - la mondialisation (par la diffusion des savoirs, les investissements des multinationales dans les pays émergents) apporte de la croissance
    - la stratégie de croissance sur les exportations apporte elle aussi de la croissance (et un certain essor), même si, comme tu le notes, elle porte des limites majeures, à savoir un épuisement des ressources mais aussi des stratégies de croissance non coopératives, prédatrices (typiques de l'Asie du Sud-Est) et créatrices de gros déséquilibres économiques, que je dénonce, comme toi, sur mon blog

    Il est bien évident que ce n'est pas le commerce qui fait la croissance, c'est beaucoup plus l'inverse (cf crise de 2008-2009), mais il faut bien reconnaître qu'un pays émergent qui décide de mener une stratégie de croissance par l'accumulation d'excédents commerciaux peut le faire dans le climat actuel (même si les conséquences sont problématiques)

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    1. @Laurent

      Si tu prends les pays de l'ensemble du monde en développement, et pas que la Chine. Tu t’apercevras que la croissance s'est fortement ralentie sous l'égide du libre-échange mondial. Tu n'as qu'à voir l'état pitoyable du Mexique qui aujourd'hui stagne alors qu'il avait 8% de croissance dans les années 70. Alors évidemment tu vas me dire que tu es pour la libre circulation des idées, il y aurait la bonne mondialisation et la mauvaise. Pourquoi pas? Cependant, moi, ce que je vois empiriquement c'est que contrairement aux propos tenus par certains la majeure partie des pays pauvres ont vu leur croissance ralentir et non s'accélérer avec la mondialisation néolibérale. Même cet argument ne tient pas la route face aux statistiques.

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    2. La Chine et l'Inde ensemble c'est tout de même deux milliards de personnes, et encore une fois va dire aux africains s'il regrettent le temps de la Françafrique. Aujourd'hui les échanges entre l'Afrique et la Chine permettent aux africains de s'émanciper de la tutelle néo-coloniale. D'ailleurs on entend jamais sur ce blog parler du franc CFA qui est une atteinte à la souveranité des pays d'afrique... je veux pas faire le tiersmondiste, mais pour les africains la concurrence ce n'est que du bénéf.

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    3. Vous ne voulez pas faire le tiers-mondisme mais le faite très bien ; quand la Chine en aura terminé avec l'Afrique il ne restera que les os

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    4. @ Fiorino,
      oh, punaise ! où va pas se nicher le dogme crétin des ultra-libéraux de la concurrence qui serait bénéfique.
      Et surtout, il serait bien de ne pas être naïf, l'ami. Les Chinois ne s'intéressent pas à l'Afrique pour des questions humanistes, mais pour prendre la place des Européens et des Américains. C'est déjà pas pareil.

      Les Chinois cherchent que leur intérêt, le sort des Africains, ils s'en foutent, quoi. (en clair)

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    5. Je sais très bien que les chinois ne s'intéressent pas à l'Afrique pour des raisons humaniste il n'en reste pas moins que la France a du garanti des meilleurs contrats au Niger par exemple.
      @ patrice lamy
      Moi je vous dis ce que j'entend chez les africains, après peut-être il se trompent et que c'est vous qui avez toujours raison. Il n'en reste pas moins que les ex-colonies françaises qui ont hérité de cette méfiance pour l'économie de marché son très en rétard par rapport aux autres. Il y a aussi en rétard dans l'ésprit d'indépendance. Chirac était allé voir le dictateur du Nigeria pour l'époque pour se mettre d'accord et developper l'énseignement du français en Afrique. Mis à part qu'il n'avait pas l'argent nécessaire pour le faire, dès que le dictateur est mort et un embryon de démocratie a été mis en place les relations entre le Nigeria et le USA ont été réprise et le français a disparu (dans le nord il fait aussi l'object de haine de la part des islamistes en tant que langue chrétienne supplémentaire). Donc chine/ france franchement...

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  8. A ce sujet :

    "Tandis que les premières stratégies d’exportations industrielles des tigres asiatiques (qui précédèrent l’offensive des programmes d’ajustement structurel à partir de la fin des années 1970) furent des succès les recherches montrent très clairement que la plupart des nations pauvres ont régressé avec ces programmes."

    http://frappermonnaie.wordpress.com/2012/06/01/austerite-fiscale-la-derniere-generalisation-fallacieuse/

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  9. @ Yann

    Mais bien sûr, à partir du moment où des pays font de gros excédents, certains font des gros déficits, et d'autres s'appauvrissent. Je pense que tout dépend des pays. La mondialisation peut être bénéfique néanmoins quand elle permet de répandre le progrès technologique. Après, tu sais bien que je suis totalement opposé à la mondialisation néolibérale telle qu'elle se passe aujourd'hui.

    Mais il faut bien reconnaître que la stratégie chinoise apporte de la croissance au pays (certes, au prix de très gros déséquilibres, y compris chez nous).

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    1. La Chine est un grand pays avec de gros besoins et une autonomie relative possible importante. Je pense qu'elle aurait aussi bien pu s'orienter vers du développement et de la croissance interne ; la preuve réside dans ses réserves de change tout à fait excessives.
      Il faut quitter l'OMC et l'euro et mettre en place avec les pays qui le souhaitent une forme d'accord commercial et monétaire basé sur la charte de la Havane.
      Mais tout ceci renvoi à la "crédibilité" (en terme de pourcentage de "part de marché" et de votes) de DLR.
      Je crains fort que DLR ne puisse pas facilement dépasser un plafond de verre (pour reprendre ton expression)de 10% s'il ne s'accorde pas avec d'autres franges de la population souverainiste (ou actuellement "nationaliste" par défaut) que ce soit à droite ou à gauche.
      J'espère que ce sujet sera ouvert à Dourdan.

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  10. @ Monsieur Pinsolle,

    Je vous en supplie, arrêtez de parler de "prix nobel d'économie"... ce qui est le but recherché, cela dit, par les escrocs qui ont créé ce prix. Il s'agit de capter le prestige des Prix Nobel.

    Dites tout simplement "prix d'économie", pour faire simple.

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