mardi 16 octobre 2012

Cannabis, école : les errements de Vincent Peillon


Vincent Peillon a le don pour lancer des débats médiatiques depuis son accession à la rue de Grenelle. Fin de la semaine de quatre jours, morale à l’école et même dépénalisation du cannabis. Le problème est qu’il semble plus doué pour faire du bruit que pour produire du fond.

Docteur Vincent et Mister Peillon

Mais qui est Vincent Peillon ? J’avoue avoir du mal à suivre le parcours de cet intellectuel du PS. Du fait de son opposition au Traité Constitutionnel Européen et d’un discours parfois républicain, j’ai longtemps pensé qu’il faisait partie des rares personnes à sauver au PS. Mais fin 2009, il avait violemment critiqué Ségolène Royal puis en janvier 2010, il s’était décommandé de manière intempestive d’un débat sur France 2 avant de lancer des affirmations très contestables sur l’école.

Malgré tout, dans le casting de l’équipe gouvernementale, il pouvait apparaître comme le tenant d’une ligne plus républicaine, si nécessaire à l’éducation nationale. Ses premières déclarations, suggérant une augmentation du nombre de jours d’école, la fin de la semaine de quatre jours et la mise en place d’une morale laïque, tranchaient avec le discours pédagogiste. Malheureusement, les annonces faites la semaine dernière par François Hollande ont beaucoup déçu.

La semaine dernière, sur RTL, s’il a défendu, avec quelques simplifications, la hausse des moyens dans le primaire, le reste était décevant. Il souhaite remettre en cause le tabou du baccalauréat, pourtant seule garantie de diplôme équivalent pour tous. Difficile de ne pas voir les résidus de la pensée pédagogiste au gouvernement, également hostile aux notes et aux redoublements. D’ailleurs, les critiques ont fusées, dans le Nouvel Obs, le Point et sur RTL avec Jean-Paul Brighelli.

Une bien mauvaise polémique

Mais Mister Peillon a également déclenché une belle polémique digne de notre époque médiatique en se déclarant favorable à une dépénalisation du cannabis : comme la répression ne fonctionne pas, autant dépénaliser ! Il y a quelque chose de révoltant à voir le ministre en charge de l’éducation nationale afficher un tel défaitisme sur cette question. Car si on suit sa logique, pourquoi ne pas autoriser la consommation de toutes les autres drogues tant qu’on y est.

Alors, bien sûr, les défenseurs de la dépénalisation avancent trois arguments en béton armé : le cannabis ne serait pas plus dangereux que l’alcool, cela mettrait fin aux trafics et assurerait des produits de meilleure qualité. On ne voit pas bien comment, à moins que l’Etat ne se mette à vendre le cannabis à côté des cigarettes. Et rien n’empêcherait les consommateurs d’aller l’acheter en-dehors des circuits contrôlés car il est tout sauf évident que les trafics s’arrêteraient.

En outre, une étude a montré que la consommation de cannabis chez les adolescents a des conséquences sur leur QI. De plus, le cannabis consommé aujourd’hui est bien plus fort et dangereux car il est coupé avec d’autres substances. La dépénalisation aboutirait à autoriser des produits très toxiques. Enfin, on peut penser que la levée de cet interdit pourrait pousser à la consommation d’autres drogues, quand la motivation est justement le fait de casser un interdit.

Il est navrant qu’un ministre de l’éducation propose de supprimer une interdiction parce qu’elle n’est pas respectée. C’est l’exact contraire de ce que devrait enseigner notre République : montrer que la vie en société implique des limites. Ne fallait-il pas le remettre en place plus durement 

40 commentaires:

  1. Sur ce sujet, où la politique actuelle de répression ne marche pas et où comme vous l'imaginez une politique alternative (dépénalisation, légalisation) pourrait s'avérer être pire (comme vous l'imaginez) Hollande et le gouvernement ont mis "la poussière sous le tapis".
    Alors, oui, Peillon à tort, mais son seul tort est de reconnaître que le problème n'est pas réglé (il n'est pas allé lui-même plus loin).
    J'avoue que c'est parce que je ne suis pas confronté directement au problème (retraité, famille non fumeur) que je peux me satisfaire d'une solution qui consiste à tolérer la consommation régulière de cannabis, à tolérer de fait les petits trafics et qu'on le fasse en affirmant hypocritement le contraire n'y change rien.
    Vous tiendriez ce discours : "on ne change rien" devant un public d'enseignants ou de parents de collège confrontés tous les jours au problème ?
    Non, alors, si il y a une critique à faire de ce gouvernement, comme des précédents, c'est de tolérer le problème pour les autres tout en faisant tout, à titre personnel, pour l'éviter aux siens.
    Signé : PeutMieuxFaire

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    1. Vous vous trompez. Et Laurent Pinsolle aussi. Cf l'expérience de dépénalisation au Portugal, qui dure depuis une dizaine d'années:

      http://www.rue89.com/2010/11/27/drogues-prevention-plutot-que-prison-cle-du-succes-portugais-177965

      Les chiffres confirment ce jugement positif :

      entre 2000 et 2008, le
      nombre de patients dans les unités de traitement a augmenté de presque
      un tiers.

      la stigmatisation des toxicomanes diminue.

      entre 2001 et 2007, les dits « taux de continuité de consommation de drogues » -le pourcentage de gens qui ont consommé une certaine drogue pendant la dernière année- ont diminué pour presque toutes les drogues.

      les nouveaux cas de sida en rapport avec une toxicodépendance ont baissé de trois quarts entre 2001 et 2008.

      Un succès de la politique de dissuasion ? « Pas forcément », souligne Brendan Hughes, du Centre européen d’observation des drogues et de la toxicomanie :

      « On ne peut parler d’un lien de causalité direct, car, scientifiquement, il est impossible de prouver que les chiffres ont baissé grâce au dispositif en place. En revanche, il est intéressant que la consommation des drogues ne soit pas montée en flèche comparée à d’autre pays en Europe. »

      Et ceci alors qu’une telle crainte avait été évoquée avant la mise en vigueur de la législation actuelle. A l’époque, le leader du parti conservateur Partido popular Paulo Portas assurait que « des avions remplis d’étudiants européens arriveront au Portugal afin de consommer de la marihuana ou pire, parce qu’ils savent qu’on ne les mettra pas en prison ».

      _________________________________________________________

      De surcroît, j'ajoute à cet éloquent article que si la dangerosité était le facteur décisif d'interdiction des drogues, la cigarette (un fumeur sur deux mourra prématurément, à cause de son tabagisme!) et l'alcool (responsable d'environ 5% des décès annuels) seraient interdits! Lisez les travaux de Line Beauchesnes (criminologue canadienne) sur le sujet de la prohibition, ils sont édifiants: http://www.youtube.com/watch?v=7TwVvboa3Vw !

      Enfin, signalons que le volume des consommations n'est pas influencé par la politique plus ou moins libérale/répressive. Ce n'est pas cela qui change (au début de la "tolérance" hollandaise au cannabis, la consommation a légèrement grimpé, pour tomber ensuite très vite et durablement sous les moyennes européennes!). Ce qui change, en revanche, c'est le contact établi avec les consommateurs, la possibilité de mieux les encadrer et éviter que leur consommation dérape vers l'incontrôle, la rue, la précarité, les dangers encourus et qu'ils font encourir à autrui (seringues abandonnées...).

      Il n'y a pas de solution idéale. Le bouton sur lequel on pourrait appuyer pour faire stopper toute consommation psychotrope (légale ou illégale) nocive n'existe pas, et c'est dommage. Cependant, selon un journal comme "The Economist" (pas "Libé" ou "Charlie"!...: "The Economist"!) considère que la légalisation est la moins mauvaise des solutions non-idéales: http://www.economist.com/node/13237193

      Terminons en rappelant que le Colorado et Washington, autrement plus conservateurs que nombre de pays européens, ont voté des lois dépénalisant l'usage personnel de cannabis.

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    2. Et j'ai oublié de signer: "Un non-consommateur!" (si ce n'est de bière belge, la triple westmalle en particulier! ;-)

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  2. La pénalisation ne marche nulle part. Par ailleurs, au nom de quoi et de quel principe juridique interdit on le cannabis et pas l'alcool ?

    J'ai connu des consommateurs modérés de cannabis qui ne buvaient jamais d'alcool, étaient parfaitement insérés dans la société, faisaient du sport de bon niveau...ils préfèrent le cannabis à l'alcool, c'est aussi simple que ça.

    Tout comme ce gendarme :
    http://blogs.lesinrocks.com/droguesnews/2012/07/06/le-cannabis-doit-etre-legalise-lettre-ouverte-dun-gendarme-a-hollande/

    La nocivité du cannabis tient à une consommation excessive tout comme pour n'importe quelle drogue ou médicament, et à une qualité douteuse due à des circuits occultes.

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    1. La pénalisation ne marche pas ? ça veut dire quoi, ça, d'abord ?

      Que les gens fument malgré l'interdit ? dans ce cas, on ne devrait plus interdire ni les cambriolages ni les meurtres, puisqu'il y a quand même et malgré tout des cambriolages et des meurtres.

      Ensuite, et surtout, on ne peut pas dire que l'on ait vraiment essayé de la méthode répressif (ni la méthode préventive), à cause d'un manque de moyens, et d'une volonté politique acharné de s'attaquer aux dépenses envers et contre tout.

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    2. "ça ne marche pas" veut dire que l'interdiction n'atteint pas son but, qui est de restreindre la consommation - voyez l'exemple de la prohibition aux Etats-Unis. C'est que l'interdit est attrayant...

      Votre comparaison avec les vols et meurtres est déplacée. L'interdit concernant les cambriolages et les meurtres tente de prévenir les torts causés à AUTRUI.
      Interdire de fumer à un INDIVIDU sous le prétexte qu'il pourrait SE faire du tort me paraît d'une tout autre nature. Doit-on interdire à une personne de disposer de son propre corps ? N'ai-je pas droit de me faire du mal si ça me chante, dans la mesure où cela n'affecte pas autrui (d'accord pour interdire la conduite en état d'ébriété par contre) ? De quel droit venez-vous m'imposer vos opinions ?

      J'ai fumé du cannabis dans ma jeunesse et je n'ai jamais dépassé une consommation modérée, ni passé à des drogues dures (et mes neurones fonctionnent bien, autant que je sache). Pourquoi ? Certainement pas parce que c'était interdit, mais juste par ce que je n'en éprouvais pas le désir, ni le besoin. Oui, car c'est votre profil psychologique et votre histoire personnelle qui vous amènera ou non à une consommation excessive qui peut être dommageable à votre santé, ce n'est certainement pas la substance elle-même. C'est particulièrement vrai pour le Cannabis dont il est scientifiquement avéré qu'il n'entraine pas de dépendance PHYSIQUE - contrairement à l'alcool et au tabac par ex. Toute dépendance au cannabis ne peut être que psychologique, et en matière de dépendance psychologique il est difficile d'incriminer l'objet de votre dépendance.

      Si on suivait votre raisonnement, il faudrait alors interdire tout ce qui POTENTIELLEMENT pourrait présenter une "dangerosité", comme par ex (j'ai l'air d'exagérer mais non, pas plus que vous) l'alcool, le tabac, mais aussi les couteaux, l'électricité, l'eau bouillante (on peut se blesser avec), les Mac Donald, le gras animal (problèmes cardio-vasculaires), les sucreries dont certains ne peuvent s"empêcher de se gaver (diabète), le RER A à l'heure de pointe (considérant le stress induit)...

      Non on ne résout pas tous les problèmes avec juste des interdits. Il vaut mieux clairement informer (je ne parle pas des délires idéologiques style épouvantail anti-drogues mais d'information réellement scientifique) et laisser les gens être un peu responsable d'eux-mêmes.

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  3. Sur le plan économique :

    La légalisation est un instrument majeur dans la lutte contre le crime organisé. Elle est
    souhaitable à ce titre. Mais pour en limiter les effets pervers, les recettes fiscales
    supplémentaires devraient être allouées au financement de politiques de gestion de la
    demande et de prévention, ainsi qu'à des mesures de répression des mafias, le but étant
    d'augmenter les coûts de " fonctionnement " de ces dernières pour faciliter leur éviction
    du marché des produits légalisés.

    http://tse-fr.eu/arqade/images/travaux/lemonde_141210.pdf

    Sur le plan juridique :

    "Et c’est sur ce point que l’on peut tracer des parallèles entre la démagogie pénale actuelle et le fascisme de jadis où la volonté des masses de détruire les minorités cachait celle de se détruire elles-mêmes. C’est pourquoi la légalisation du cannabis a une telle importance, non seulement pratique mais aussi symbolique.

    Parce que la guerre contre la drogue a été le point de départ des politiques sécuritaires, la légalisation du cannabis pourrait, tel un remords, devenir la première décision politique visant à les défaire."

    http://www.liberation.fr/societe/2012/06/01/le-cannabis-de-la-paix_823014

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  4. Sur le plan des études :

    Des chercheurs ont comparé des groupes de consommateurs réguliers de cannabis dans des villes comparables, aux politiques sur le cannabis opposées –Amsterdam, Pays-Bas (dépénalisé), et San Francisco, USA (pénalisé). Outre une plus forte consommation à San Francisco, les chercheurs ont trouvé de fortes similitudes entre les utilisateurs des deux villes. Il n’y eu « aucune preuve qui soutienne que la pénalisation puisse diminuer la consommation ou que la dépénalisation puisse l’augmenter».

    http://blogs.mediapart.fr/blog/rimbus/151012/un-new-deal-pour-le-cannabis

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  5. Quand rejoignez-vous l'Union Populaire Républicaine de François Asselineau, cher Laurent Pinsolle ?

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  6. s'il est vrai que la vie en société implique des limites celles ci doivent venir de l'ensemble des citoyens , sur le tabac l'alcool ou le cannabis il s’écrit tout et n'importe quoi , le pire fascisme est l'hygienisme nous allons tous mourir un jour mais maintenant ce sera con et en bonne santé

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  7. @ PMF & Olaf

    Après, refuser la dépénalisation, ce n’est pas non plus envoyer en prison tous les consommateurs. Je crois que dépénaliser ou légaliser reviendrait à donner un très mauvais signe à la société. Comme d’habitude, l’Etat reculerait.

    Il y a des problèmes spécifiques posés par le cannabis : accentuation des problèmes psychologiques, impact sur le QI quand consommé jeune. Et il y a cannabis et cannabis : les produits sont de plus en plus forts et coupés. Certains sont très dangereux. Pas sûr que la consommation modérée de cannabis ne soit pas nettement plus dangereuse que celle, modérée également d’alcool.

    En outre, lever cet interdit pourrait pousser certaines personnes vers des drogues plus dures.

    Sur le crime organisé, ce n’est pas du tout le cas aux Pays Bas.

    En même temps, Libé voit le fascisme partout…

    Et sur les études, le cas de la Tchécolovaquie montre que la légalisation (dans la partie tchèque) a poussé la consommation de drogues dures.

    @ Anonyme

    Jamais.

    http://gaulliste-villepiniste.hautetfort.com/archive/2010/10/05/lettre-ouverte-a-francois-asselineau.html

    @ Patrice

    Là, il ne s’agit pas de restreindre les droits, mais de ne pas les étendre

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  8. Le problème est que dépénaliser l'usage du cannabis ne résoudra absolument pas le problème du trafic.
    - soit l'usage est dépénalisé donc toléré mais pas la vente, donc les trafics continuent (sans risque pénal pour les consommateurs)
    - soit le cannabis est légalisé donc autorisé et il faudra trouver un circuit légal pour la vente (avec TVA sur le produit et déclaration des vendeurs à l'Urssaf) et pour l'approvisionnement (avec traçabilité des produits), mais je doute que les dealers qui se font des milliers d'euros au noir se respectabilisent donc soit les trafics continueront (pour moins cher que le cannabis officiel) soit ils se tourneront vers des produits plus forts et plus chers (ectasy, cocaïne etc.).
    Le remède risque donc d'être pire que le mal...

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    1. Si la légalisation fait chuter les prix, le deal ne sera plus rentable. Par contre, si effectivement l'état veut se gaver dessus et surtaxe trop, ça ne changera rien au problème du deal.
      Quand à passer a autre chose de plus dur, pas sur du tout que les clients suivent surtout si ils peuvent se trouver de l'herbe de qualité légalement à prix correct sans aller se promener dans des coupes gorges.

      Aprés, c'est pas plus dangereux que l'alcool sur les effets, et bien moins addictif que l'alcool et la clope réunit... et ca a même des vertus thérapeutiques.

      Faut arrêter de diaboliser de trop quand en même temps un gamin de 12 ans peut aller s'acheter un paquet de clopes et une bouteille de vodka au coin de la rue sans trop de problèmes et en payant des taxes.
      En même temps c'est vrai qu'on est dans un pays ou on est pas foutu de ne pas vendre ces saloperies a des gamins, alors forcément en rajouter une à la liste, ça peut faire peur...


      @LP : j'aime pas du tout Peillon, mais il me semble qu'il a seulement dit qu'il faudrait ouvrir le débat...

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    2. @ Claribelle

      Bien vu ! Ceux qui prônent la dépénalisation laissent donc le trafic continuer. On n'imagine pas que l'Etat devienne le dealer du cannabis et le montant des taxes et des règles (limitant les additifs et la production) pourraient toujours permettre le trafic. Aux Pays-Bas, le trafic continue malgré les coffee shops.

      Sur les dangers du cannabis, tout d'abord, il faut noter que cela dépend du type de cannabis (plus ou moins fort, fonction des additifs) et un certain nombre d'éléments indiquent que cela est très dangereux. Surtout, les produits sont de plus en plus dangereux, ce qui n'est pas le cas de l'alcool.

      Pourquoi légaliser une saloperie de plus pour reprendre votre terme. C'est une démission de l'état.

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    3. Ok. Donc demain on interdit l'alcool, le tabac, les jeux et autres saloperies légales et parfois même remboursées par la sécu. Et surtout on met les moyens...
      La prohibition aux US, ca a super bien marché...

      Comme d'hab, je pense que tout est question d'éducation...


      Pour la qualité des produits, la légalisation permettrait justement de la contrôler... de l'alcool de n'importe quoi distillé n'importe comment en rajoutant on ne sais quoi pourrait être extrêmement dangereux... mais on a des produits contrôlés et de qualité dans le commerce a un prix raisonnable... ce qui ne l’empêche pas d’être extrêmement dangereux a haute dose et en prise régulière...

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  9. La seule solution est d'agir sur la cause (pourquoi a t'on besoin de drogue ? ) ; mais la il faut sortir du yaka fokon

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  10. L'alcool en excès pose tout autant de problèmes psychologiques. Aucune étude ne montre que le cannabis conduit aux drogues dures, dont fait partie l'alcool au passage.

    De toutes façons, d'autres pays en nombre croissant dépénaliseront, et la France souvent en retard de plusieurs train y viendra...après avoir dépensé en pure perte des milliards d'euros dans une répression totalement inefficace et dangereuse.

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    1. Si l'alcool fait parti des "drogues dures" alors que cannabis fait également parti des "drogues dures".
      D'autant que la distinction entre drogues dures et drogues douces n'est que "morales", ça n'a rien de scientifique.

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    2. Vous avez quelques problèmes de syntaxe (bien que non drogué, du moins je le présume), mais ce n'est pas grave, on comprend bien votre désir de contribuer à la profondeur du débat et l'on admire la finesse de vos analyses. Et l'on sent bien l'homme scientifique en vous, soucieux d'éviter les idées préconçues et les superstitions populaires, et qui n'hasarderait pas une affirmation sans qu'elle soit dûment argumentée et étayée. Merci encore de vos commentaires qui donnent foi en l'humanité.

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  11. De toute façon les ados français sont les plus gros consommateurs de cannabis en Europe, donc comme d'habitude Laurent Pinsolle est dans la théorie la morale jamais dans le pragmatisme.

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  12. Pourquoi toujours cet amalgame entre légalisation et dépénalisation ? Un léger excès de vitesse n'est pas légal mais ne relève pas non plus du pénal. Si c'était le cas, les tribunaux seraient archi-encombrés et du coup les forces de l'ordre "laisseraient courir"... D'après ce que je comprends, c'est ce qui est envisagé pour le cannabis : mieux vaut des contraventions effectivement appliquées aux consommateurs que des passages au tribunal très hypothétiques. Quant aux dealers, rien de changé...

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  13. Magnifique agitation politique autour d'un sujet bien "de gôche". Après le TSCG, pas du tout "de gôche", ni "de droite" d'ailleurs, tout le monde a magnifiquement bien joué sa partition et les sondeurs d'opinion sont sans doute en plein travail.
    Sur le fond, les opinions sont trop tranchées pour aboutir à un quelconque consensus raisonnable et le status quo arrange tout le monde, bien à l'image de la société française par ailleurs.
    Faudrait dire à M. Valls de bien veiller au tuning dans la répression, il est aussi responsable d'un approvisionnement correct du marché. Dans l'ambiance actuelle, une pénurie ne me paraît pas souhaitable.

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  14. Personnellement je suis pour légaliser, taxer le cannabis et rediriger les taxes vers l’éducation et la prévention. Effectivement ça serait un abandon de l’état mais voyons le problème en face, la consommation ne cesse d'augmenter alors autant que l'argent de la drogue serve à construire des écoles plutôt qu'à enrichir les trafiquants.

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    1. Tout à fait. La prohibition est complètement ringarde et anachronique. Pour preuve, l'UMP, ce parti rétrograde, est pour.

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  15. @ Patrice

    Pas faux. Moins de chômage et de misère ne seraient pas un mal.

    @ Olaf

    Si, la légalisation en République Tchèque mais pas en Slovaquie avec explosion de la consommation de drogues dures dans la première. Et il y a une notion d'interdit à transgresser. Autant que cela soit avec du cannabis plutôt qu'avec de la cocaïne.

    @ JYB

    C'est juste.

    @ Anonyme

    C'est l'état qui démissionnerait une fois de plus... Et il serait possible d'échapper aux taxes (le circuit de distribution informel est déjà bien organisé...)

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  16. Président de la de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt), Étienne Apaire souligne la nocivité du cannabis. Entretien :


    http://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/soci%C3%A9t%C3%A9/cannabis-%E2%80%9Cne-l%C3%A9galisons-pas%E2%80%9D20110707.html

    Anonyme frontiste

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  17. Ne prendre qu'un pays pour exemple, c'est un peu court et biaisé, la légalisation n'a pas entrainé d'explosion de la consommation dans d'autres pays.

    Cette fixette sur l'interdit comme barrière ne tient pas la route. Le meurtre est interdit, est ce pour cela qu'il y a des meurtriers qui prendraient leur pied à tuer par pur plaisir d'enfreindre un interdit, comme d'autres consomment du cannabis par pur plaisir d'enfreindre l'interdit, qui serait leur seule motivation. On est en plein délire de grenouille de bénitier qui aurait lu Freud à l'envers... Et dans ce cas, alors pourquoi on interdit pas l'alcool, le tabac ? Et pourquoi pas le porc non plus comme interdit barrière contre tout ce qui pourrait pire ?

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  18. D'accord avec Olaf.

    Pour moi, il y a trois volets dans ce débat :

    1- Le respect nécessaire et non-négociable du principe de liberté individuelle ;

    2- L'information du public, dans le cadre d'une politique de santé publique (informer le public sur les dangers des drogues, dont ceux du cannabis, car ils sont notoires, et maintenir bien sûr l'interdiction pour les personnes mineures - mais en aucun cas pour les personnes majeures, voir le point précédent) ;

    3- La propriété collective des moyens de production, via un monopole d'Etat, dans le domaine de la santé (services ET production de médicaments) ; car en l'espèce, et c'est un exemple intéressant, il me semble évident que les entreprises pharmaceutiques privées ont tendance à défendre leurs parts de marché, fût-ce au mépris des libertés individuelles. Le fait est que dans bien des cas, les drogues - cannabis ou autres - sont utilisées comme anti-dépresseurs. Attention, je ne dis pas que ça marche toujours… je dis que c'est l'un des usages et non le moindre.

    J'ai fait un long billet pour tenter d'expliciter mes positions sur la question, pour ceux que ça intéresse (avec un petit historique que j'espère éclairant).

    A part ça, Laurent, on doit au moins te reconnaître le mérite de la constance (sur ce sujet comme sur bien d'autres).

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  19. patrice lamy

    Les stupéfiants font partie de la biologie humaine, y compris le café dont certains sont addicts, comme l'argent, le sexe ou le travail etc... Il est totalement ridicule et illusoire d'en faire la prohibition.

    On peut juste apprivoiser et gérer les addictions, en aucun cas les interdire. C'est ce type d'idéalisme hygiéniste qui est à côté de la plaque et fait de gigantesque dégâts humains et sanitaires, sans compter l'impact désastreux sur la sphère économique, sociale et financière.

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    1. La plus dangereuse des drogues est quand même le temps qui passe ; lutter contre les fous de l'hygienisme est aussi difficile que de lutter contre les religions le discours est en général sympathique c'est pour le bien de l'autre qu'on aime et cache le pire des fascismes

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  20. Outre la liberté de choisir ses substances récréatives ou créatives, le cannabis a des propriétés médicinales, comme tout pharmacon, en particulier concernant la fibromyalgie qui est un enfer de souffrances pour ceux qui la subissent et que le cannabis soulage à moindres frais et effets secondaires.

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  21. Afin de favoriser le retour à la terre
    Maintien de l'interdiction de tout traffic ou commerce du cannabis avec aggravation des peines.
    Seules l'auto-production ainsi que le don ou l'échange du cannabis seront authorisées.
    Par ailleurs les municipalités en zone urbaine seront tenues de mettre à la disposition de leurs administrés de zones de culture du cannabis, dans les parques et jardins de la commune, d'une surface totale égale à 3 mètres carrés par électeur-ice. Dans ces espaces toute personne pourra cultiver et/ou recolter librement, sans pouvoir se prévaloire d'un quelconque titre de propriétaire, uniquement du cannabis. Hors saison les choux et oignions seront tolérés mais uniquement pour la soupe.

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    1. l’hymne du retour a la terre :

      « Une flamme sacrée monte du sol natal
      Et la France enivrée Te salue Maréchal !
      Tous tes enfants qui t'aiment et vénèrent tes ans,
      à ton appel suprême, ont répondu « Présent ! »
      Maréchal, nous voilà !
      Devant toi, le sauveur de la France,
      nous jurons, nous tes gars de servir et de suivre tes pas.
      Maréchal, nous voilà !
      Tu nous as redonné l'espérance. La Patrie renaîtra.
      Maréchal, Maréchal, nous voilà ! »

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  22. @ Olaf

    Outre la Tchécoslovaquie, l'exemple du Pays Bas plaide également pour le maintien de l'interdiction en France à mon sens. Mais ce n'est pas tout :
    - le cannabis est un produit très dangereux pour la santé (QI, aggravation des problèmes psychologiques). Pourquoi donc autoriser la consommation d'un produit aussi dangereux ? Ce n'est pas parce que l'on a déjà autorisé des produits dangereux qu'il faut en autoriser d'autres, sinon cela veut dire que l'on peut autoriser toutes les drogues

    @ Joe

    Merci. Mais je ne suis pas un libertaire. Oui à la liberté, mais dans le cadre de notre triptyque républicain et je crois que la consommation de cannabis peut y contrevenir, par l'accoutumance, les dégâts qu'il peut provoquer, le trafic qu'il occasionne...

    Propriété collective des moyens de production ? Là, cela va trop loin pour moi, même si je pense qu'il faudrait sans doute un laboratoire pharmaceutique public (notamment pour les maladies orphelines).
    - le cannabis consommé est de plus en plus dangereux
    - ce serait un très mauvais signe (l'Etat reculerait à nouveau)

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  23. Encore une fois concernant les pays-bas ou d'autres pays légalisateurs, la consommation y est moindre que dans les pays proches pénalisateurs comme la France ou l'Angleterre.

    Quand aux effets sur la santé, les études sont très faibles et concernent des consommations très importantes qui donneraient des résultats similaires avec l'alcool. Par ailleurs, pourquoi quelqu'un qui préfère le cannabis à l'alcool doit être sanctionné et pas le consommateur d'alcool ?

    Au nom de quel arbitraire et de quel amour de l'ordre moral doit on tolérer cette censure et cette privation de liberté de choix ?

    Dans ce cas interdisons la choucroute, car elle entraine à boire de la bière ou du riesling.

    Ce combat est un combat d'arrière garde et de ringards tout à fait typique de la droite française.

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  24. Ce qui n'a pas été évoqué ici est la dépénalisation de la culture à but non lucratif. Ça me semble pourtant la manière la plus raisonnable d'entraver le traffic, d'améliorer la qualité du cannabis consommé et de laisser les consommateurs en paix sans pour autant banaliser une drogue de plus.
    Le cannabis, ça pousse comme une mauvaise herbe : il suffit de planter quelques graines en été pour assurer sa consommation toute l'année (même pour un gros fumeur). De plus, le produit obtenu est moins fort et plus sain que ce qui vient du marché noir (production boostée à coup de cocktails chimiques puis coupée).
    Je ne trouve pas que reconnaître le droit aux personnes majeures et responsables de consommer de l'herbe soit une démission de l'état. Il n'y a pas de raison que la consommation soit autorisée au volant au dans les lieux publics, ni de permettre la production à but lucratif.
    Pour continuer à rêver, si un tel changement de climat avait lieu, il serait bon que la France s'intéresse à l'usage médical du cannabis, particulièrement indiqué pour rendre plus supportable les effets secondaire des chimiothérapies et dont le potentiel est encore loin d'être réalisé (il faut dire que ça ne fait pas l'affaire des industries pharmaceutiques qui luttent déjà contre l'usage du millepertuis comme antidépresseur).

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  25. On oublie bien souvent parmi les méfaits du cannabis son rôle de révélateur des cas de schizophrénie chez les sujets jeunes, cas qui seraient restés latents sans cela.
    Pour autant, dépénalisation, légalisation, poursuite de l'interdiction totale ? L'ampleur du problème sanitaire posé, l'ampleur des conséquences sociétales et sécuritaires n'imposent-elles pas d'accepter le débat sur le meilleur moyen de combattre cette consommation ? J'avoue n'être pleinement convaincu par aucun des argumentaires. Ni par la prohibition et ses conséquences collatérales, ni par l'idée selon laquelle la légalisation permettrait de combattre les trafics : car comment vraiment croire que le dealer privé du trafic de cannabis ne se tournera pas vers un autre trafic. En matière de nuisance, l'imagination est inépuisable ! Un trafic en remplacerait un autre

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  26. @ Laurent

    Comme dirait Sarko : MAIS-ENFIN, C'EST-QUAND-MEME-EXTRAORDINAIRE !! Je ne comprends décidément pas tes réactions sur cette question. Défendre la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, ce n'est pas être "libertaire" ! D'ailleurs, je ne considère pas non plus comme un libertaire… et j'estime qu'il y a un peu de marge.

    Je ne comprends vraiment pas en quoi la légalisation des drogues pourrait contrevenir au triptyque républicain. Comme je le dis dans mon billet, légaliser c'est ré-gle-men-ter. Aujourd'hui, de facto, la production et la distribution des drogues illicites n'est pas réglementée du tout. C'est l'anarchie. C'est la chienlit.

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  27. Joe Liqueur

    En France c'est un sujet tabou, alors qu'en Amérique latine, au Portugal, en Espagne, en Hollande... et même en Grèce le débat a lieu et mène a un assouplissement.

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  28. La France est en retard sur ce genre de débat social. Il serait bien d'éviter les tabous et d'aller un peu plus loin de le débat. Cependant, il est certain que certaines études ont montré que la consommation de ce genre de produit peut avoir un impact vraiment négatif sur la croissance physiologique et intellectuelle des adolescents. Il faut donc faire très attention aux conséquence qu'une réforme pourrait entraîner à long terme.

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