mardi 11 décembre 2012

L’UE, prix Nobel du ridicule


Hier, le prix Nobel de la paix a été remis à l’UE. Mais par-delà les ridicules contorsions protocolaires entre les différents présidents de l’UE, le comité Nobel s’est lourdement discrédité au moment où l’intégration européenne ne cesse de renforcer les tensions entre peuples européens.

La nouvelle erreur du comité Nobel

Mais que se passe-t-il au sein du comité Nobel ? Ont-ils perdu la tête ? On pouvait déjà le croire quand il avait accordé à Barack Obama le prix Nobel de la paix, peu après son élection, et alors qu’il n’avait pas fait grand chose. Et avec le recul, même s’il est vrai qu’il a mis en œuvre le départ d’Irak et qu’il a entamé celui d’Afghanistan, cette distinction est pour le moins paradoxal pour un homme qui n’a pas fermé Guantanamo ni particulièrement œuvré pour la paix dans le monde.

Mais après ce premier couac très critiqué, le comité Nobel a décerné à l’Union Européenne le prix Nobel de la paix cet automne, déclenchant à nouveau une polémique. Même si je trouve totalement abusif un tel prix, le comité Nobel s’est en plus trompé d’époque. Autant avant la crise de la zone euro, un tel prix était davantage défendable, autant aujourd’hui cela est définitivement ridicule, quand les Grecs accueillent Angela Merkel avec des pancartes « Quatrième Reich »…



Aujourd’hui, les peuples européens se déchirent, embourbés qu’ils sont dans une construction européenne qui emmène leur économie vers le fond, qui sape leurs démocraties et sert les grands lobbys. La Grande Bretagne se rapproche chaque jour de la sortie, comme le rapporte le dernier dossier de The Economist. Les pays créditeurs suggèrent aux pays créanciers une vente de leur patrimoine. Et ces derniers dénoncent la mainmise de l’Allemagne, comme Il Giornale en Italie.



Quand l’Union Européenne est nue

Bref, alors que la crise de la zone euro sème la discorde entre les européens, divisés sur les modalités des plans d’aide aux créanciers des pays en difficulté, les plans de restructuration ou même l’union bancaire, il est totalement ubuesque de donner une telle récompense à l’Union Européenne. Mais par-delà ce problème de tempo, on peut également soutenir qu’un tel prix relève d’une lecture extrêmement hâtive et biaisée de l’histoire récente de l’Europe depuis la fin de la guerre.

En effet, il est totalement abusif d’attribuer au projet européen la responsabilité de la paix. S’il a pu y contribuer, d’autres facteurs, bien plus importants, ont joué. Déjà, la prospérité économique et les horreurs de la guerre ont été un puissant ferment de paix. Et surtout, l’arme atomique a joué un rôle majeur dans la paix du continent, de même que l’équilibre de la Guerre Froide jusque dans les années 1980. Bref, il est totalement ridicule de distinguer de la sorte l’UE.

N’en déplaise aux eurolâtres du Taurillon, toujours prompts à des procès en sorcellerie ridicules, les inventeurs de la bombe atomique ont une responsabilité sans doute bien plus grande dans le fait que notre continent soit resté en paix. Mais il est sans doute difficile pour eux de remettre en cause le dernier bienfait de cette Union Européenne dont il n’est plus possible de dire aujourd’hui qu’elle a apporté croissance et emplois. D’où la crispation à défendre ce ridicule prix Nobel.

Ce faisant, les techno-hiérarques de l’UE démontrent une nouvelle fois leur coupure d’avec la réalité. Au moment où le chômage et la misère s’envolent en Europe, le spectacle de cette auto-congratulation totalement ridicule est d’une furieuse indécence.

19 commentaires:

  1. Sur le Nobel en général et d’économie en particulier et se rappeler qu'un prix quel qu'il soit reflète un avis moyen ancré dans son époque

    http://www.alternatives-economiques.fr/le---prix-nobel-d-economie-----une-habile-mystification_fr_art_191_21809.html

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  2. "L'Europe c'est la paix" est un slogan totalement vide et faux dont les ordonnateurs du grand projet continental se sont gargarisés, jusqu'au point d'y croire sottement eux-mêmes, et que l'on a fait répéter aux petits enfants depuis des décennies dans les salles de classe : pas étonnant que cette fable continue encore aujourd'hui à trainer dans des esprits, certes lassés mais configurés de longue date à avaler toutes les couleuvres européennes qui passent.
    Ce qui mettra fin à un tel scandale, ce seront en premier lieu les faits. D'abord le sort, moralement et politiquement insupportable, qui est réservé à la Grèce, et dont les conséquences sociales dramatiques font dresser les cheveux sur la tête quand on pense que par effet de domino, les Allemands le destinent ensuite à l'Espagne, au Portugal, à l'Italie, puis à la France, moraline luthérienne à trois deutchmarks en appui (pardon à trois euros). Pour le moment, les grands médias dans notre pays parviennent à cacher ce scandale aux yeux de la majorité de la population, mais pour combien de temps encore ?..
    Ensuite un changement de génération. L'option européiste et l'élan des années 1950, c'est bientôt fini. La rhétorique de la paix par l'UE n'aura dans quelques années plus aucune prise sur les esprits d'individus qui considéreront la Deuxième Guerre mondiale juste comme un événement sanglant dont seuls les plus vieux cherchent à entretenir le souvenir. Ce sera triste pour eux, mais quelle libération pour tous les autres !
    C'est un angle qui permet de comprendre la décision du comité Nobel : un cénacle de vieux débris qui ratiocine sur des obsessions dont la grande majorité se contrefiche. Soyons optimistes.
    Francis Commarrieu.

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  3. Le Groupe des Bilderbergs a décidé qu'il fallait attribuer à l'Union Européenne le Nobel de la paix. Une interview assez récente de Zbignew Brezinsky peut aider à comprendre pourquoi lorsqu'il dénonce la prise de conscience des peuples du danger d'un gouvernement mondial. Cet éveil se traduit pour lui par une montée des souverainistes qui sont en fait des affreux nationalistes et qui ne peuvent vire qu'en guerre permanente les uns contre les autres.

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    1. @ Laurent Pinsolle
      http://www.youtube.com/watch?v=_Htr8CKD6JY
      Brezinsky parle de l'éveil politique populiste général dans le monde et qu'il est un obstacle au leadership américain.

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  4. Une belle bande de révisionnistes.

    Ça a dû coûter bonbon cette petite sauterie, avions, hôtels, tout ça pour une médaille en chocolat. Le comité Nobel doit se prendre pour la Pythies ou la Sibylle qui prévoyait l'avenir.

    Ils oublient que l'Allemagne après la guerre comprenait sur son territoire des troupes étrangères, ça change la donne.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_bases_militaires_des_%C3%89tats-Unis_dans_le_monde

    Ils confondent corrélation et causalité.

    Et surtout :

    "Dans les années qui ont précédé la Grande Guerre, l’Europe a vu fleurir un nombre important de participations croisées, tant dans l’industrie que dans les banques. C’est ainsi qu’en 1913 les intérêts économiques germano-britanniques n’auront jamais été aussi liés de toute l’histoire. De tels rapprochements n’étaient pas dus au hasard : les gouvernements de l’époque les encouragèrent même, croyant eux aussi que c’est par l’économie qu’on garantit le mieux la paix… On connaît la suite.

    L’Europe actuelle nous prémunit-elle de la guerre ? Oui, évidemment. Mais à une toute petite condition : continuer à croire que ni Belgrade ni Sarajevo ne se situent sur le continent européen."

    http://www.tak.fr/europe-un-nobel-de-la-quoi/

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  5. Il est dommage que le ridicule ne tue pas parce que nous serions débarrassés sans dommages de personnages malfaisants.

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  6. @ Laurent Pinsolle
    Mais vous êtes vraiment prêt à tout même à citer il Giornale de Berlusconi qui est en train de faire campagne (sans succès) pour les élections. Credité de 11% ne correspond pas du tout à l'attitude d'aujourd'hui des italiens. Donc il GIORNALE ce n'est pas l'ITALIE c'est une presse propagandiste de Berlusconi specialisé par ailleurs dans les ménsonges les attentas politiques sur la vie privée (sauf celle de berlusconi evidemment).

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  7. @ Fiorino

    Si seul Il Giornale allait dans ce sens, bien sûr, je ne l'aurais pas cité. Mais dans le cas présent, des manifestants en Grèce dont également ce parallèle. Et Berlusconi est aussi un patron qui veut gagner de l'argent. S'il le fait, c'est sans doute aussi parce qu'une partie non négligeable des italiens acceptent une telle outrance. L'UE est en train de tuer l'idée européenne.

    @ Anonyme

    Bien vu.

    @ Olaf

    Merci pour ce lien.

    @ Cliquet

    Vous avez le lien ?

    @ Francis

    Bien d'accord.

    @ Patrice

    C'est juste aussi.

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  8. @ Laurent Pinsolle
    Je ne vois pas le rapport entre il Giornale et la Grèce pour décrire le sentiment des italiens vis-à-vis de l'Europe. Il Giornale est spécialiste dans les outrances y compris anti-françaises c'est une presse sans gêne sauf contre l'Eglise catholique et berlusconi bien sûr. Donc vous utilisez un journal très peu sérieux comme porte-parole du sentiment des italiens. Si non en ce qui concerne le souveranisme cette info vient confirmer que la France a déjà laissé en 1968 sa souveranité c'est sûr que c'est plus facile insulter l'Europe et l'Allemagne pour vous que l'Algérie...
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/12/11/97001-20121211FILWWW00559-francealgerie-l-accord-de-68-inchange.php

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  9. Est-il vrai que les pays de l'UE qui n'ont pas pris l'euro (GB, Suède...) en fait se sont engagés a y rentrer un jour ?

    Moi de toute façon je ne suis pas pour une Europe fédérale, mais quitte à ce qu'ils la fassent qu'au moins tous les pays soient dedans ! On imagine pas les USA avec la moitié des pays fédéralisés avec le dollar et d'autres Etats avec leurs monnaies et plus d'indépendances (fiscal, social, monétaire, budgétaire, politique étrangère etc).

    L'idée de 2 Europe comme le propose Attali avec l'UE à 27 et a coté l'Eurozone fédéralisée qui serait "la vrai Europe" c'est du grand n'importe quoi. Soit ils sortent de l'UE et font des accords avec l'UE (libre-échange) soit ils y rentrent complètement ! Sinon c'est illisible pour les peuples et le monde et ça n'a aucun sens. Car qu'elle serait le drapeau et l'Eurozone fédéralisée ? Les 2 Europe ne peuvent pas avoir le même nom et drapeau. Ou alors ils créent un autre nom pour l'Eurozone fédéralisé, les Etats-Unis d'Europe avec un autre drapeau. Moi tout ça me révulse, je n'en veux pas, mais si on ne peut pas l'empêcher au moins qu'il fasse ça bien !

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  10. Mardi 11 décembre 2012 :

    Comment la Grèce efface 20 milliards de dette comme par magie.

    Afin de rendre soutenable la charge de sa dette, la Grèce a racheté un gros paquet de ses propres obligations aux investisseurs privés qui les détenaient. Et comme elle n'avait pas d'argent pour le faire, c'est l'Europe qui a avancé la somme. Explications :

    http://lexpansion.lexpress.fr/economie/comment-la-grece-efface-20-milliards-de-dette-comme-par-magie_364559.html

    Dialogue entre les contribuables européens et la Grèce :

    Les contribuables européens : - Bonjour, la Grèce. Tu vas bien ?

    La Grèce : - Tout va bien. La magie continue.

    Les contribuables européens : - Quelle magie ?

    La Grèce : - Ben, il faut que je rembourse mes 300,807 milliards d'euros de dette. Mais comme je suis incapable de rembourser, c'est vous qui allez payer. C'est ça, la magie.

    Les contribuables européens : - Mais ... mais ... mais nous aussi, nous sommes surendettés.

    La Grèce : - Oui, mais moi, je suis ultra-hyper-mega-endettée. Tandis que vous, vous êtes seulement surendettés. Donc il reste de la marge.

    Les contribuables européens : - Et nous, quand nous serons devenus ultra-hyper-mega-endettés, qu'est-ce qui va nous arriver ?

    La Grèce : - Rien : il ne peut rien vous arriver. L’euro vous protège.

    Les contribuables européens : - Ah oui, c’est vrai. L’euro nous protège. Et l’euro nous enrichit.

    La Grèce : - L’euro nous enrichit tous. C’est ça, la magie de Noël. Joyeux Noël, les contribuables européens.

    Les contribuables européens : - L’euro nous protège. L’euro nous enrichit tous. Joyeux Noël, la Grèce.

    http://www.youtube.com/watch?v=pdlWrDSTQ4Q

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  11. Merci au comité Nobel de participer à la propagande mondialiste donc à l'injustice sociale et la dictature de l'argent dans le monde.

    Pas de prix Nobel pour le peuple Islandais ou Rafael Corea qui ont lutté courageusement contre l'avilissement des pays par les banques et le "Dieu argent" mais ils récompensent L'UE qui a récemment supprimé son aide alimentaire et travaille depuis plus de 20 ans à la destruction du progrès social.
    Pourquoi pas le donner à Mr Mittal ou à Goldman Sachs pendant qu'on y est ?

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  12. Ben voyons, la bombe atomique et l'équilibre entre les deux blocs a tellement été un facteur empêchant la guerre que la guerre de Corée ou celle du Vietnam sont complètement anecdotiques. Vous êtes tellement aveuglés par votre europhobie que vous êtes incapables de reconnaître les avantages de l'UE.

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    1. Vous êtes tellement aveuglé par votre europhilie que vous n(avez pas compris que les guerres nous allons les faire ailleurs et que nous regardons sur nos télés détruire pour longtemps des pays entiers pour notre bien être relatif ; que la bombe atomique ai empêché que l'on s’étripe en europe de l'ouest est une évidence ; ue ou pas sans les armes de destruction vraiement massive il y a longtemps que nous nous serions foutu sur la gueule et grace a l'euro nous recommençons a nous detester

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    2. Quel beau fatras ce commentaire où l'on mélange euro, guerre froide, bombe atomique, opex actuelles...

      Pour se concentrer sur l'essentiel et essayer d'être cohérent, ce que je critique dans cet article c'est la partie sur le fait que la guerre ait été évitée après la seconde guerre mondiale en Europe grâce à l'arme atomique. En effet, ce que je pointe c'est que la logique de Guerre froide se basant sur la peur réciproque d'une destruction mutuelle par le feu nucléaire est vrai pour les Etats-Unis et l'Urss mais pas pour ses alliés. Car si l'on regarde bien, cette logique n'a pas fonctionné dans le reste du monde et en l’occurrence en Corée et au Vietnam. Donc cet argument ne tient pas car si c'était vraiment le cas, il n'y aurait pas eu de conflits meurtriers dans le monde impliquant l'un des des blocs. La paix en Europe s'explique donc par d'autres facteurs dont la construction européenne. Je ne vois pas ce qu'il y a d'aveugle dans cette remarque.

      Ma remarque, loin d'être celle d'un europhile aveuglé et juste celle d'un citoyen essayant de regarder l'histoire avec objectivité.

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    3. magnifique vision par le petit bout de la lorgnette en Corée et au Vietnam c’était bien les 2 blocs qui s'affrontaient hors territoire ce que nous n'avons plus le courage de faire chez nous nous le faisons faire ailleurs

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  13. @ Fiorino

    Le fait qu’il puisse mettre cela en une montre que cela a une résonnance dans la population (sinon, personne de l’achèterait). Je n’ai jamais dit que tous les Italiens posent cette question.

    @ Flo Pat

    Certains plus ou moins, d’autres non. L’Europe fédérale ne pourrait pas marcher pour deux raisons : un trop grand manque d’homogénéité et le fait que cela reviendrait trop cher à l’Allemagne. Cela ne se fera pas.

    @ TeoNeo

    Bien vu sur l’Islande et Correa.

    @ Jérôme62

    Je vous parle d’Europe, pas de Corée ou du Vietnam. La question, c’est la fin des guerres en Europe. Et s’il n’y avait pas eu la CEE et l’UE, je ne vois pas comment nous aurions la guerre en Europe.

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  14. Qu'un gaulliste ne comprenne pas la notion de la paix (et ces divagations, mal à propos, sur le Prix pour l'UE en sont la preuve) pourrait être étonnant, voire grave. Mais le préfix "néo", qui s'impose à ce gaulliste-ci, explique pas mal de choses. Qu'il ne comprenne pas l'intégration européenne et qu'il tourne cette idée en dérision est beaucoup moins surprenant. Néo ou pas, le gaullisme a toujours était nationaliste. Mais où est-il un seul exemple des "ridicules contorsions protocolaires entre les différents présidents de l’UE"? L'article du Figaro, auquel renvoie le lien, ne le donne pas non plus. Et, cette fois-ci, la non-vérité n'a rien à voir avec le gaullisme. Elle est 100% Pinsolle.

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