jeudi 10 janvier 2013

La Chine, pirate du libre-échange


Les néolibéraux nous bassinent avec les bienfaits du libre-échange sur la base d’hypothèses plus irréalistes les unes que les autres. Mais l’exemple de l’Asie du Sud Est, qui bénéficie de l’ouverture des marchés des pays dits développés, tout en protégeant son marché, démontre l’inverse.

Pragmatisme chinois

La Chine est souvent brandie comme exemple qui devrait démontrer les bienfaits de l’anarchie commerciale. Mais c’est un mauvais exemple puisque si ce pays exporte largement, en revanche, il protège fermement son marché intérieur, comme le montre ce récent papier du Monde, qui indique que le ministre des finances a annoncé que le pays va réintroduire en 2013 des taxes sur l’importation des installations solaires, des gazoducs et des équipements ferroviaires.

En clair, dès que Pékin veut protéger une industrie nationale, il n’hésite pas à le faire, même si cela viole les règles de l’OMC. C’est ainsi que l’industrie automobile chinoise a été bâtie en instaurant dans un premier temps des droits de douane de plus de 100% sur les véhicules importées pour imposer l’assemblage en Chine (obligatoirement avec un partenaire chinois), puis en montant les droits de douane sur les pièces détachées pour imposer un rapatriement complet de la filière.

Confirmant les travaux de Maurice Allais dans « La mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance », des économistes de la Fed et de Yale montrent que le libre-échange avec la Chine a coûté aux Etats-Unis près de 30% de ses emplois industriels depuis 2000. Au lieu d’avoir perdu environ 20% de ses emplois dans le secteur, l’emploi industriel étasunien aurait cru de 10% en se protégeant de la Chine. Il y a fort à parier que cela est extrapolable au continent européen.

Entre naïveté et dogmatisme

Déjà qu’il est extraordinairement risqué de commercer sans entrave avec des pays où le niveau des salaires est 5 à 10 fois plus bas que chez nous, il est d’autant plus incroyable de constater qu’alors que les pays à bas salaires protègent leur industrie, nous ne le faisons pas et nous les laissons faire ! C’est ainsi que la Chine va bientôt vendre ses voitures en France alors qu’aucun accord n’a été conclu pour ouvrir le marché chinois aux importations de véhicules fabriqués en Europe.

Et ce n’est pas avec un gouvernement aussi bêtement borné sur ces questions que l’on va avancer. Dans le Monde, Jean-Marc Ayrault vante la mondialisation et dénonce ceux qui critiquent « la libéralisation des échanges commerciaux et financiers, la concurrence des pays à bas coûts et les politiques conduites en Europe ». Bref, à l’exception d’Arnaud Montebourg, de Nicole Bricq à Pierre Moscovici, tous les « socialistes » adhèrent aux fables datées de Ricardo.

Pourtant, il suffit d’ouvrir les yeux pour comprendre que le « doux commerce » n’est pas facteur de croissance pour tous les pays. L’Asie a construit son modèle de développement sur le protectionnisme, tout comme l’Amérique du Sud pour sa renaissance. Plus on cède à l’anarchie commerciale aveuglément, plus la croissance est faible. Les Etats-Unis sont un peu plus pragmatiques que l’Europe, qui décroche le ponpon de l’ouverture inconditionnelle et de la désindustrialisation.


Merci à Craig J Willy pour l’information !

16 commentaires:

  1. Je ne suis pas pessimiste nos idées sont devenues globalement majoritaires , il y a l'inertie ; ces gugusses se sont piégés ils ne peuvent revenir en arrière mais ils sont dans la colonne descendante qui conduit aux poubelles de l'histoire .
    Le danger est que cela dure trop longtemps et que nous entrions dans un réel processus révolutionnaire incontrôlable

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  2. Faute d'orthographe seconde ligne.
    J'ai toujours du mal à croire à de l'angélisme. Quels sont leurs moteurs? Refus de se creuser la tête, haine des Français, mentalité psycho-rigide?
    Jard

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  3. Dans un modèle d’ouverture des marchés, tout le système de solidarité fonctionne sur la consommation des biens et services. C’est la capacité à produire ces biens et services qui déterminent le montant de cette solidarité. Pour que le marché soit libre et sans entrave, la contribution demandée aux produits importés et à ceux fabriqués sur place doit donc être égale, faute de quoi l’espace concurrentiel est faussé et déloyal. En ce sens, le protectionnisme n’est pas incompatible avec le libre échange, il en est, au contraire, l’indispensable condition.
    Une zone de libre échange qui n’intègre pas des mesures protectionnistes n’est pas une zone de libre échange, c’est un territoire de prédation.

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  4. Nos dirigeants et cette Europe néolibérale sont tellement à l'ouest sur les questions de libre échange que ça ne risque pas de s'arranger...
    L'exemple typique c'est les panneaux photovoltaïques domaine que je connais bien. L’Europe a choisi de mettre en place des tarifs d’achat du kWh photovoltaïque subventionnant donc indirectement l’achat de panneaux solaire pour créer un marché. Et que croyez vous qu'a fait la Chine ? Et bien eux ils ont subventionné directement leurs industries pour lui permettre de vendre plus ou moins à perte en Europe. Bilan au bout de 10 ans de ce système débile de concurrence déloyale, la Chine représente 65% de la production mondiale de panneaux, l’Europe est tombé à moins de 10% (alors que la quasi-totalité du marché se trouve toujours en Europe…) Et le pire c’est que l’on trouve cela dans les propres rapports de la commission et que ça fait pas tilt…

    http://re.jrc.ec.europa.eu/refsys/pdf/PV%20reports/PVReport-2012-Part1.pdf

    Bref à perdre l’envie bosser pour créer de la valeur, si de toute façon on est sur de perdre à la fin même si notre techno est meilleure…

    Sinon un autre exemple de dogmatisme ahuri de la commission :

    http://bourse.lesechos.fr/forex/infos-et-analyses/tgv-vers-une-concurrence-complete-en-europe-en-2019-presse-839701.php

    Ça marche pas mais on continu…

    red2

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    1. Grimont Sylvène10 janvier 2013 à 12:08

      Et bien, quand on a touché le fond, nos chers politiques et technocrates continuent à creuser avec les dents ! Mais ça, on le savait déjà.
      L'essentiel est que certains gardent les yeux ouverts et fassent entendre que l'alternative est possible, et la préparent. Lorsque nos adorateurs du néo libéralisme finiront par se casser les dents (et ça, c'est inévitable à mon sens), il faudra des hommes et des femmes responsables et éclairés pour construire la suite. Réfléchissons, débattons, soyons inventifs ! Une "crise" est aussi un moyen de changer la donne, ne l'oublions pas.

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    2. ici un NDA formidable voir cohn-bendit a 3.43 et les têtes d'ahurie au début un vrai regal

      http://www.dailymotion.com/video/x9emtb_nda-face-au-ps-a-l-ump-au-modem-et_news#.UO6q3qyK_BY

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  5. pas de prise de tête dixit Olivier Delamarche

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=-0JwahFBWMY#!

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  6. @ Patrice

    Bien d’accord. Espérons que cela aille vite. Merci pour les liens.

    @ Jard

    Merci. Voilà ce que c’est que de prendre des sources anglo-saxonnes. Conformisme et paresse intellectuelle. Ils ne réfléchissent pas.

    @ Léonard

    Bien d’accord

    @ Red2

    Cette Europe est révoltante. Il faut s’en débarrasser.

    @ Sylvène

    Bien d’accord.

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  7. Une question, si tu avais le choix, tu préférerai que l'Europe et la Chine soient ouverts ou que l'Europe et la Chine fasse du protectionnisme ?

    Parce que autant je suis d'accord pour dire qu'il est stupide d'ouvrir ses marchés avant de négocier avec les autres, ça enlève tout avantage de peser sur eux pour qu'ils ouvrent aussi. Autant je préférerai toujours le libre-échange au protectionnisme des 2 côtés.

    Ce que révèle le cas Chinois n'invalide pas la thèse libre-échangiste, il souligne juste ce qui relève du bon sens ! Quand 2 zones ne s'ouvrent pas simultanément, la zone qui a gardé ses protections a un avantage sur celle ouverte sans contre-partie.

    Notre seule chance est d'acheter ET de vendre (en effet) aux pays émergeants qui font de la croissance.

    Notons que l'UE se réveille, il y a eu un accord pour donner la possibilité aux Etats de l'UE de refuser des marchés publiques aux entreprises de pays qui n'ouvrent pas leurs marchés publics au entreprises européennes. Cette règle diffère de la règle américaine qui elle impose que les entreprises étrangère s'implantent aux USA. On peut se demander qu'elle règle est la meilleure : demander la réciprocité ou demander à ces entreprises de créer des emplois chez nous. Dans tous les cas c'est un pas dans le bon sens pour amener à plus de justice dans l'échange et de réciprocité.

    Marc Tarabella expose le nouvel accord de "protectionnisme" sur les marchés publics UE
    http://www.youtube.com/watch?v=Ezc0TqgtM6Y&list=FLsr79mGRGyPksQSiM4fJbvg&index=8

    Seuls les libéraux et les Verts ont refusé de voter cet accord ! Je ne comprendrai jamais pourquoi les libéraux sont contre, le but affiché n'étant pas de créer du protectionnisme par ideologie économique mais justement pour peser afin d'obtenir un vrai libre-échange réciproque. Ce sont les libéraux qui bloquent par ideologie alors que le but de cet accord est libéral en fin de compte. Quant aux Verts, ça fait longtemps que je ne les comprend plus.

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  8. @ Flo Pat

    Le double protectionnisme (mais pas l'autarcie) est largement préférable au libre-échange dans un monde où les salaires vont de 1 à 30 car les pays à bas salaires mettent une pression très forte aux pays où les salaires sont plus élevés (cf étude que je cite). Même si la Chine était totalement ouverte, les processus de délocalisations seraient exactement les mêmes (même si nous exporterions sans doute un peu plus). La Chine est spécialisée dans une main d'oeuvre bon marché et docile avec de bonnes infrastructures : elle rafle donc presque tout.

    L'une des idées de Allais, que j'aime bien, était de dire qu'il faudrait garder un quota de 20% d'importations, pour stimuler les industriels locaux, tout en gardant suffisamment de production nationale. Keynes voulait pénaliser les excédents comme les déficits commerciaux.

    L'ouverture simultanée entre deux pays au niveau de développement très différent est une catastrophe pour le pays qui a le niveau de développement le plus élevé. En cela le libre-échange réciproque, s'il est moins pire que le libre-échange déloyal auquel nous nous soumettons, est à peine moins mauvais dans ce monde.

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    1. Ah je ne sais pas, j'aimerais déjà voir ce que ça donne. Le pire de mon point de vue est le "libre-échange" déloyal comme aujourd'hui en effet. Après entre le libre-échange total et le double protectionnisme j'hésite. Il y a quand même des marchés énormes a conquérir dans les pays émergeants dont le niveau de vie moyen va grimper, nous sommes un petit pays, il y aurait à mon avis la place pour faire notre beurre chez eux quand ils pourront acheter nos produits avec leurs salaires décents (pas forcément Chine d'ailleurs, Brésil, Corée, Japon, Amérique du sud, Inde + Europe de l'Est). Ceci dit ça implique que nos entreprises ne s'implantent pas là-bas pour faire nos produits, évidemment dans ce cas... mieux vaut le double-protectionnisme. Mais bon, l'un ou l'autre me va tant qu'on sort du commerce déloyal actuel, après il faudra voir les résultats et choisir au mieux.

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    2. Le double protectionnisme, ce n'est pas l'autarcie non plus. La solution de Allais, c'est un taux d'ouverture proche de celui d'aujourd'hui (nos importations pèsent 23% du PIB). Le problème est qu'avec de telles différences de salaires et de niveau de protection sociale, le libre-échange non régulé produira forcément un alignement partiel vers le bas.

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  9. Laurent, après avoir beaucoup lu, écrit et relu, j'en arrive aujourd'hui à exprimer un avis aussi simple, limpide que naïf, mais qui "crève pourtant les yeux" : ceux qui décident à Paris, à Bruxelles ou ailleurs savent parfaitement ce qu'ils font. C'est énorme. Ils nous mentent en toute conscience. L'excellent et brillant Coluche l'a dit il y a bien longtemps avec humour.
    Bien entendu, je ne parle pas de complot, je fais référence à la notion d'intérêts bien compris, un milieu où l'on est entre soi, gauche et droite confondus (voyez le TSCG, l'OMC, le FMI ...).

    Vous dites, Laurent, que "les libéraux nous bassinent avec les (prétendus) bienfaits du libre échange" et vous avez raison. Nous avons remarqué qu'ils ont déjà fait les mêmes constats que ceux que nous faisons. Alors, pensez-vous sincèrement que ceux qui nous dirigent croient aux balivernes qu'ils nous racontent à longueur d'années ? Non, bien entendu, ils communiquent et ils utilisent le formidable levier que constitue l'Union européenne taillée sur mesure pour faire imploser nos systèmes de protection, de régulation au profit des multinationales et des privilégiés. Vous savez que le chômage est et va continuer a être exploité de la même façon comme le fait honteusement Parisot pour casser le droit du travail ?
    Qui peut prétendre le contraire ? Qui peut apporter la moindre preuve que les socialistes et l'Union européenne font quoi que ce soit pour désserrer le garot qui nous étouffe toujours plus ? Qui ?

    Mais je ne me fais aucun souci. Si demain je coûte trop cher à mon entreprise, je sais que je serai viré. Si demain je consomme moins, il y aura toujours d'autres marchés en expansion pour écouler des marchandises, des services et pour recaser des politiques payés pour expliquer ce qu'il faut faire. Si demain je ne vote pas comme mes dirigeants le souhaitent, ils le feront à ma place, mais là, c'est déjà fait. Ils ont voté à ma place.

    Banquier ou dirigeant politique, deux beaux métiers d'avenir avec celui d'actionnaire, quand on en a les moyens !

    eaucoup d'entre nous refusent d'accepter :

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    1. Très d'accord c'est de l’intérêt bien compris pas un complot et il ne faut prendre ces gens pour des imbéciles .
      Prochainement sort la revue element no146 D'Alain de Benoit ou s'exprimera NDA sur le coup d'Etat permanent de l'ue

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    2. @ Démos et Patrice

      Je pense que c'est plus compliqué. Je vois deux phénomènes à l'oeuvre :
      - une bulle / mauvaise perception de la réalité : les élites pensent sincèrement faire partie des classes moyennes car les très très hauts salaires se comptant en millions, ils pensent, avec 5 000 ou 10 000 euros par mois faire partie des classes moyennes (cf déclaration de Mariton) donc pour eux, comme cela ne va pas si mal, ils pensent qu'une minorité souffre mais ne comprennent pas que la majorité souffre en réalité.
      - une paresse / un conformisme intellectuel(le) : les élites travaillent en général beaucoup et réfléchissent souvent moins aux questions politiques et économiques, se contentant d'embrasser l'opinion raisonnable véhiculée dans leur milieu, sans se donner les moyens de la contester (pas de lectures alternatives), du coup, elles restent figées dans leur croyance, soit par paresse soit par manque de curiosité intellectuelle. Pendant la campagne, j'ai vu un rapport de Arthuis sur l'euro, un des parlementaires les plus intéressants sur les questions économiques : il n'avait pas interrogé un intellectuel critique de l'euro ! Comment progresser en fonctionnant de la sorte.

      En bref, je crois que pour l'immense majorité, ils pensent qu'il n'y a pas d'alternative à tout cela. C'est peut-être encore pire car il leur est impossible de changer de direction (alors qu'au moins, si cela était cynique, au bord du gouffre, ils seraient capables de le faire).

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  10. Tres beau billet, incluant les references qui y sont distillees. On y aborde deux points importants du libre-echange, d un cote les mesures douanieres, de l autre les effets de reallocation, theoriquement toujours benefiques, du capital lorsque deux economies se confrontent sur un marche libre, meme avec des standards tres differents.

    Sur les mesures douanieres :
    Elles font parties integrantes de la theorie libre echangiste. Un peu comme une flamme peut chauffer ou refroidir (refrigerateurs a absorption gazeuse), une taxe aux frontieres, que l on appelle toujours par abus de langage, protectionnisme, peut etre, a la fois, ou protectionniste effectivement ou, au contraire, necessaire au libre echange. Lorsqu un partenaire pratique une forme ou une autre de protectionnisme, incluant ce que l on denonce maintenant, en bon francais, << dumping social >>, qui n est autre qu un protectionnisme dynamique << a flux force >>, il est necessaire de compenser a ses propres frontieres. En effet, les standards developpes des pays riches, qui necessitent et donc prelevent une richesse importante, sont tout simplement une forme de taxe interne qu un autre pays n a pas a satisfaire si il n a pas ces standards a maintenir. Mettre une taxe aux frontieres (du pays riche) dans ces conditions pour retablir l equilibre et donc l echange libre (et non force) est tout a fait dans l orthodoxie du libre echange. Et pour etre vraiment sur de ne point etre sujet a suspicion sur la question, quelques extraits dans leur jus de l ouvrage indiscute, la richesse des nations (Book IV, Chap. II Of Restraints Upon Importation from Foreign Countries of Such Goods as Can Be Produced at Home) :
    […] There seem, however, to be two cases, in which it will generally be advantageous to lay some burden upon foreign, for the encouragement of domestic industry. The first is when some particular sort of industry is necessary for the defense of the country.[...] As defense, however, is of much more importance than opulence[...]. The second case […] is when some tax is imposed at home[...]. […] it may sometimes be a matter of deliberation how far it is proper to continue the free importation of certain foreign goods is when some foreign nation restrains […] the importation of some of our manufactures […].

    Sur la reallocation du capital et la division du travail :
    On note la fin de votre reference du Washington Post. En clair, les gens ne savent pas pourquoi ca ne marche pas. La destruction des emplois dits industriels ne s accompagne pas d une creation de nouveaux emplois, mieux valorises, permettant de continuer a augmenter la richesse de la societe et des individus qui la composent. Schumpeter est desavoue. C est tres dangereux pour nos societes, mais ca on le sait deja depuis un bout de temps... Il serait temps d etudier la question et de faire attention a ce que les modeles soient eprouves et que toutes les hypotheses necessaires a leur bon fonctionnement soient rassemblees avant d y broyer des centaines de millions de personnes (je fais bien sur reference a votre autre billet sur le FMI qui se pose seulement maintenant la question si ses modeles sont bien calibres !? ). On pardonnerait certainement beaucoup moins a un ingenieur. Economiste, ca a du bon quand meme !

    -jb

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