mercredi 6 mars 2013

La désindustrialisation accélérée de la Grande-Bretagne


La France n’est pas le seul pays à se déindustrialiser. Au 19ème siècle, la Grande-Bretagne était la 1ère puissance industrielle, avec 40% des exportations. En 1990, le pays était encore à la 5ème place mais depuis 20 ans, la glissade est sévère puisque Londres pointe seulement à la 11ème place.

L’effondrement industriel



C’est The Economist qui a consacré un long papier dans son édition du 9 février, s’alarmant du déficit commercial croissant du pays dans les échanges de biens. L’hebdomadaire des élites mondialisées souligne que le Royaume-Uni est le pays de l’OCDE qui a le plus perdu puisqu’il se situe aujourd’hui derrière la Belgique, l’Italie ou la Russie dans les échanges de biens. Si David Cameron a visité l’Inde, c’est aussi pour améliorer la position de Londres sur ce marché, où, paradoxalement, la Grande-Bretagne n’est que le 19ème pays exportateur de biens vers son ancienne colonie.

L’effondrement industriel britannique se voit dans la balance des comptes courants du pays, extrêmement déséquilibrée. Cela fait maintenant 6 ans que le déficit dans le commerce des biens est supérieur à 6% du PIB, soit près de la moitié de la valeur ajoutée de l’industrie et de l’agriculture. Certes, cela est compensé par l’excédent en matière de services (de l’ordre de 4 à 5 points du PIB), mais la descente aux enfers en matière industrielle ne cesse de s’approfondir. Et elle a commencé en 1925, quand Churchill a décidé de fixer un cours largement surévalué pour la livre.



La dépréciation de la livre au début des années 1990 avait permis de rééquilibrer les échanges courants temporairement, mais sa rapide remontée a mis fin au phénomène. Certes, la dépréciation de 20% de 2008 a permis de légèrement relancer l’industrie, comme le note ce papier des Echos, mais il y a fort à parier que ce rebond sera temporaire, d’autant plus que la base industrielle du pays s’est considérablement réduite depuis 10 ans. Pour Xerfi, le secteur a perdu la moitié de ses emplois en 20 ans, passant de 5 millions de postes en 1990 à 2,5 millions aujourd’hui.

Un libre-échange structurellement déloyal

Mais ce qui est assez drôle est la partie recommendations de l’article de The Economist. Face à un déficit commercial équivalent à la moitié de la production industrielle du pays, on pourrait imaginer qu’elles seraient assez radicales. Las, l’hebdomadaire néolibéral se contente d’évoquer le développement des exportations des PME, dont seulement 20% s’aventurent à exporter, contre 25% en moyenne dans l’UE et 35% en Belgique. Ensuite, il évoque l’aide d’un organisme public, UKTI…

Pour que The Economist en soit réduit à préconiser l’augmentation des moyens d’un organisme public, il faut bien qu’il soit à court de solutions. Il est bien évident que ces deux pistes ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux d’un déficit de plus de 100 milliards de livres dans le commerce de biens. En creux, cela démontre que les raisons du déficit britannique sont ailleurs et qu’elles sont beaucoup plus structurelles que le manque d’aventurisme des PME d’outre-Manche…

En réalité, le problème est simple : le coût du travail en Grande-Bretagne est tout simplement rédibitoire pour l’industrie d’exportations, sachant que les salaires sont 5 à 10 fois plus bas en Europe de l’Est, en Afrique du Nord ou en Asie. Pourquoi fabriquer ici quand on peut faire de telles économies de main d’œuvre en produisant ailleurs ? En l’absence de barrières aux mouvements de biens et de capitaux, cela n’a d’intérêt que pour les produits pour lesquels le coût du transport est important.

Ce que la Grande-Bretagne montre, c’est qu’en absence d’une spécialisation aussi solide que l’Allemagne, la libre-circulation des biens et des capitaux condamne la grande majorité de l’industrie dans les pays dits développés du fait de l’écart de coût du travail. Mais, cela, The Economist ne veut pas l’admettre.

29 commentaires:

  1. Où est le temps où la G-B était associée avec la France pour la construction du Concorde, dont elle fournissait d'ailleurs (entre autres) les excellents réacteurs Roll Royce et la génération électrique, des merveilles de technologie?

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  2. J'ai le sentiment que bien souvent les économistes libéraux font exactement le même constat que vous, c'est à dire pour reprendre votre conclusion "la libre-circulation des biens et des capitaux condamne la grande majorité de l’industrie dans les pays dits développés du fait de l’écart de coût du travail" mais que, contrairement à vous, ils ne voient pas le problème et même trouvent cet état souhaitable.

    Ils vous répliqueraient même qu'ainsi, les consommateurs et les entreprises peuvent acheter pour de moins en moins cher de nombreux biens et ainsi consacrer leur argent à d'autres investissements, d'autre produits, etc.... et tous le monde est gagnant.

    Aux "vieilles industries" de savoir se montrer innovantes (un ex en France: Sculpteo http://oua.be/ug2), c'est la loi du marché!

    Antoine

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    1. oui enfin la reproduction d'objets en tridimensionnel remonte quand même a une vingtaine d'années

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  3. Je dois avouer que la médiocrité de l'économie britannique - dont la performance macroéconomique est bien pire que par exemple la France ou les États-Unis, et ce malgré les avantages que leurs donne leur monnaie - m'est un mystère. Le Royaume-Uni est, de fait, une économie de la périphérie dont la performance "réelle" semble comparable à l'Italie http://www.craigwilly.info/?p=944&lang=fr

    Je peux spéculer : Peut-être que l'économie de "fausse croissance financiarisée" depuis Thatcher a particulièrement sappé l'économe réelle du pays. Peut-être la société britannique a été durablement blessée par l'expérience thatchérienne. Le système éducatif britannique, dont j'ai fait un peut l'expérience, est une sorte de culte de la médiocrité (rien à voir avec la rigueur, peut-ête excessive, du Bac S ou de la prépa).

    Mais honnêtement, je trouve cela toujours surprenant. Si quelqu'un possède des études expliquant cette décadence apparente, merci de les partager.

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    1. Ce n est pas reellement une etude (au sens validee par les pairs) mais ma these est que cette desindustrialisation est due a la dette des menages (les Britanniques sont les champions toutes categories, et depuis longtemps... leurs cousins Americains sont des joueurs de seconde division a cote). Quand on peut depenser de l argent que l on n a pas, on importe des biens sans se preoccuper de maintenir une activite domestique pour avoir quelque chose a echanger.

      On arrive plus ou moins a trouver une correlation qualitative entre le taux d endettement des menages et la desindustrialisation d une societe.

      Ce qu il faut bien comprendre est que la logique libre-echangiste classique (reprise par ceux que l on appelle les << neo-liberaux >>, bien que terminologiquement je ne leur reconnais pas une definition propre, ce sont juste des << classiques >> pre-Keynesiens qui font un << come-back >> depuis 40 ans... mais je ne me battrai pas la dessus) n integre pas bien l idee que le systeme economique actuel cache de la dette partout et qu il y a un gros effet d inertie avant que la pression de la necessite de produire pour echanger ne se fasse sentir. A la fin, on a une montagne de dette et on a laisse mourir l activite alors qu il est temps justement de passer a la caisse: c est ce qui se passe en ce moment. Une sacre gueule de bois et pour longtemps...

      Les Britanniques ont pousse la machine plus que les autres, donc le degrisement est plus severe, c est tout.

      Le corrolaire est que ce n est (peut etre) pas le modele << liberal >> (encore une terminologie qui veut dire tout et n importe quoi selon moi) qui est en cause mais que l economie de dette en Occident contrarie fortement des hypotheses qui sont des pierres angulaires pour son bon fonctionnement.

      Ironiquement, ceux qui nous ont pondu ca dans les 80' considerent que l approche Keynesienne etait vouee a l echec a cause de la permeabilite des economies : les deficits publiques consentis pour favoriser la croissance s evaporent aux frontieres et le multiplicateur des depenses publiques devient inferieur a l unite avec comme consequence l appauvrissement systematique du pays. Mais la croissance par le credit telle que mise en place a ce point, anesthesie l activite domestique en donnant l illusion d un dejeuner gratuit chez les autres dans une economie ouverte... pour un temps seulement.

      Bonne appetit, il ne reste meme plus les miettes. Seulement l addition...

      -jb

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    2. @CJWilly
      Je ne suis pas spécialiste d'histoire économique, mais vous pouvez vous référer à l'ouvrage suivant pour l'historique de ce déclin : Nicholas Comfort, The Slow Death of British Industry: a 60-Year Suicide, 1952-2012, Biteback Publishing, 2012. Voir cependant ici un compte-rendu assez critique de cet ouvrage, où l'auteur reproche à Comfort une approche essentiellement descriptive : http://www.newstatesman.com/culture/culture/2013/01/meeting-our-makers-britain’s-long-industrial-decline

      YPB

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    3. @CJWilly
      Pour compléter la référence précédente, Michael Anderson, Education and Economic Decline in Britain, 1870 to the 1990s, Cambridge University Press, 1999, semble aller dans le sens de vos remarques relatives à la responsabilité du sytème éducatif britannique, tandis qu'un long article du Guardian confirme vos intuitions sur la reponsabilité du Thatcherisme : http://www.guardian.co.uk/business/2011/nov/16/why-britain-doesnt-make-things-manufacturing

      YPB

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  4. Cette politique a été choisie, en revanche les prospectives économiques des ultra-libéraux n'étaient pas les mêmes !

    Les ultra-libéraux défendaient l'idée que la production de certains biens n'était plus possible dans nos pays et qu'il fallait "décentraliser" pour faire des économie d'échelle, pour réduire les coûts de production et les prix. Ainsi, nos multinationales devaient créer de la valeur dans les pays en voie de développement, voire dans les pays sous-développés. Ces multinationales devaient faire ainsi plus de bénéfices et payer plus d'impôts dans nos pays, avec ce schéma qui ignorait l'optimisation fiscale et le principe de l'équité dans la répartition des richesses dans les pays développés, les économies et la situation sociale de nos pays devaient être magnifiques. Le rêve, c'était de "libérer" l'exploité du travail, les "experts" ignoraient le besoin d'accomplissement et de reconnaissance de l'homme.
    Non seulement, nous ne créons plus suffisamment de richesses en Europe de l'Ouest, non seulement les bénéfices ne reviennent plus dans nos pays ( externalisation des profits sur des places off-shore), non seulement nous nous retrouvons avec un chômage de masse et des coûts sociaux de plus en plus difficiles à assumer et donc ces mêmes fameux experts se permettent de remettre le principe de la protection humaine dans des sociétés avancées mais, en plus de cela, tous font semblant d'ignorer le déséquilibre majeur : c'est la première fois dans l'histoire du monde, que le lieu de la fabrication de produits manufacturés se situe aussi loin du lieu principal de la consommation.
    Ce schéma de mondialisation conduit en ce moment à l'externalisation des services et il amplifie les crises qui n'en sont pas, nous ne sommes pas dans un cycle, il s'agit de mutations durables. C'est simple à comprendre, l'industrie s'est développée à partir de l'agriculture, les services se sont appuyés sur l'industrie. L'agriculture moderne produit davantage avec des biens d'équipement qu'avec des moyens humains, l'industrie exploite l'homme dans les endroits de la planète où c'est le plus profitable, dans les services quand c'est possible l'exploitant recherche lui aussi à optimiser le coût humain. Nos pays vont devenir des déserts économiques si nous ne mettons pas en oeuvre des mesures de protection qui viennent annuler les dumpings humains, monétaires, sociaux, normatifs et environnementaux. Laurent PINSOLLE ne cesse de démontrer et de dénoncer ces dérives avec son expertise, il me semble que les peuples ont conscience de cette situation, en revanche, ces mêmes peuples se suicident en votant pour leurs bourreaux qu'ils soient du PS, de l'UDI ou de l'UMP, ces derniers ne contestent pas cet ordre mondialisé qui est dans la négation de l'Homme, ils y participent. Laurent GUIBERT.
    NB : J'utilise le mot ultra-libéral, puisque le libéralisme
    peut favoriser la croissance économique s'il ne tombe pas dans un excès qui consiste à nier l'homme au profit de l'argent. Mais, certains, y compris parmi mes "amis", conteste ma vision peut-être idéaliste d'un libéralisme humanisé, l'argent n'étant qu'un moyen et non pas un but.

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  5. En Grande-Bretagne, la place financière de Londres abrite encore bon nombre de services. Mais, la décentralisation des back-offices financiers commence vers l'Inde (Bombay par exemple) et la destruction des emplois dans ce secteur n'est pas liée uniquement à l'année 2008 et aux subprimes. Nous ne sommes plus seulement en voie de désindustrialisation, nous sommes en voie de "déséconomisation" si vous permettez le terme barbare. Mais bon, les médias savent cacher cette mutation, ils parlent de la diarrhée donc tout va bien...Laurent GUIBERT.

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  6. Étrangement Friedman est considéré comme anti-Keynésien, pas d'intervention de l'état et pourtant :

    Les autorités monétaires disposeraient alors seules de la capacité à créer de l'argent. Comme l'explique Milton Friedman dans un article de 1948 où il proposait cette solution, les banques centrales pourraient ainsi faire évoluer la création monétaire en fonction des déficits budgétaires : « créer de la monnaie pour combler les déficits ou retirer de la monnaie du marché en cas d'excédents. » Les avantages dans la situation actuelle sont là aussi évidents : il serait alors possible de stimuler la demande par une pluie de création monétaire (de la « monnaie par hélicoptère ») pour venir combler l'écart de production "l'output gap".

    http://www.latribune.fr/economie/international/20130304trib000752163/et-si-les-banques-centrales-sortaient-leur-helicoptere-pour-combattre-la-crise.html

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    1. @ olaf

      Sous réserve d'auto-porter notre dette, sinon avec la dévaluation induite de la monnaie, nous amplifions notre dette (il faudrait alors la rembourser avec la croissance nouvellement créée) principalement libellée en dollars. Laurent GUIBERT.

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    2. Malheureusement, les Allemands et les Européens du nord n'apprécient pas l'hélicoptère ! Ce qu'écrit Romaric Godin dans La Tribune : "Dans la zone euro, la faisabilité semble quasi-nulle. L'indépendance complète de la BCE et le non financement des déficits sont inscrits dans les traités, et notamment dans l'article 123 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne
      " nous ramène toujours aux mêmes questions. Le dispositif est verrouillé de manière très explicite par les traités et il faudra soit accepter d'en sortir (seuls ?), soit attendre que l'Union européenne implose.

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  7. @Olaf

    Le système fait tout pour essayer malgré tout de garder les commandes. Ce seront bien les BC qui piloteraient les hélicoptères jetant la becquée aux petits peuples qui se battront pour en attraper leur parts ... C'est bien le problème des banques centrales indépendantes alors qu'elles devraient au contraire être au service de la collectivité ; l'émission directe de monnaie doit être au bénéfice de collectivité (Trésor Public) et dirigée par elle (gouvernement et Parlement)

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    1. Au sujet des "banques centrales qui seraient (soi-disant) indépendantes", nous sommes en pleine fiction. Une courte explication permet de clarifier les choses et de tordre le coup à cette idée saugrenue.

      Si une banque centrale est indépendante, prenons la BCE, elle l'est uniquement par rapport aux citoyens, à leurs représentants et aux institutions politiques démocratiques. Elle ne rend aucun compte à personne et ne se soumet à aucune demande, ni pression.

      MAIS elle est complètement sous la domination et l'emprise de ceux qui nomment ses dirigeants. C'était naturellement l'objectif de ses créateurs que de remettre le pouvoir entre les mains de technocrates raisonnables, fiables et obéissants (lire les articles de Jacques Sapir sur le sujet - légalité et légitimité) pour que l'économie soit dirigée au profit des privilégiés et des rentiers (zéro inflation, position de force par rapport aux citoyens, absence de moyens de pression et de sanctions démocratiques de leur part ..) C'est encore et toujours le même système qui est à l'oeuvre : faire tourner l'économie au profit des multinationales et des milliardaires au détriment de tous les autres acteurs économiques.

      Le simple bon sens permet de comprendre que la BCE est le cheval de Troie des ultra libéraux.Or,
      curieusement, je n'ai jamais entendu un économiste, un "expert", un journaliste ou un politique poser publiquement la question de l'intérêt de créer une banque centrale (soi-disant) indépendante" hormis Giscard dont je me rappelle les interventions aussi convaincues que peu convaincantes.

      Au vrai, une banque centrale indépendante est une hérésie, une vraie atteinte à la démocratie. Elle devrait impérativement être placée sous le contrôle du pouvoir politique démocratiquement élu. Le résultat ne serait peut-être pas brillant, mais il est inadmissible que des technocrates incontrolables, irresponsables, décident depuis leur île bien à l'abri des mouvements du monde, pour plagier Lamy, de l'avenir de nos économies.

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  8. Union Européenne : quatrième trimestre 2012 :

    Portugal : baisse du PIB : - 1,8 %.

    Chypre : baisse du PIB : - 1 %.

    Slovénie : baisse du PIB : - 1 %.

    Danemark : baisse du PIB : - 0,9 %.

    Italie : baisse du PIB : - 0,9 %.

    Hongrie : baisse du PIB : - 0,9 %.

    Espagne : baisse du PIB : - 0,8 %.

    Allemagne : baisse du PIB : - 0,6 %.

    Finlande : baisse du PIB : - 0,5 %.

    France : baisse du PIB : - 0,3 %.

    Royaume-Uni : baisse du PIB : - 0,3 %.

    République tchèque : baisse du PIB : - 0,2 %.

    Pays-Bas : baisse du PIB : - 0,2 %.

    Autriche : baisse du PIB : - 0,2 %.

    Belgique : baisse du PIB : - 0,1 %.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-06032013-AP/FR/2-06032013-AP-FR.PDF

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  9. Néanmoins la situation au Royaume Uni n'est pas aussi catastrophique qu'en zone euro. Voyez de Patrick ARTUS:

    « Une immense différence entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni d'une part, la zone euro d'autre part : la hiérarchie entre taux d'intérêt et taux de croissance »

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=67455

    Où voit-on des signes de réindustrialisation ?

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=68304

    Citation : « L’emploi manufacturier se redresse dans la période récente aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ». La dynamique de l’investissement productif est positive seulement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni ».

    Inutile de préciser que ce n'est pas du tout le cas en France, toujours en désindustrialisation prononcée, car elle se prend dans la figure sa participation à l'euro, son manque de compétitivité et l'incompétence de ceux qui la dirigent.

    Saul

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  10. Non, l'argent n'est en aucun cas un but mais bien sur un moyen qui comme tout moyen évolue au gré de la société HUMAINE.Le libéralisme ne devrait être autre chose que l'échange, dans le premier sens du mot, libérer, enlever les barrières, mais pour celà il faut reprendre le mot RESPECT qui est la base de l'échange. En aucun cas le principe de domination, quels qu'en soient les moyens, n'a été une solution à long terme. Le seul but, quels qu'en soient les moyens, reste l'humain et le vivre ensemble. Vers un changement de société ?
    Bérangère

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  11. Dans ma carrière , je sais qu' il y a une chose que la Grande Bretagne exporte bien.

    Il se retrouve aujourd'hui surtout chez les émergents : Chine , Brésil et même en Turquie . Il y a 20 ans , on le trouvait plus en Corée ou en Allemagne :

    Le consultant freelance

    J' en avais rencontré même dans le sud de l' Autriche : Souvent ils n' ont plus de pied à terre en Grande Bretagne (et surtout divorcés à force de voyager ). Domicilie leurs boites à Gibraltar, ont des chalets dans les alpes françaises ou une villa sur les hauteur du Cap en Afrique du Sud. Les plus jeunes préfèrent les pays anglophones comme l' Australie ou la Nouvelle Zélande.

    Maintenant , je rencontre une nouvelle espèce qu 'on trouvait plus rarement seul : l' ingénieur expert français qui suit où son industrie est parti et propose ses services .

    Il y en a un qui m' a raconté une anecdote qui contraste intéressante : Alors qu' il était en Corée du Sud , il propose à son client d' utiliser un fournisseur chinois : pas cher et en plus pas loin de la Corée .

    Réponse du client : Non , voila une liste fournisseur coréen (+cher ) , vous êtes priés de les consulter : à des années lumières des acheteurs français

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    1. J' oubliais, ce consultant freelance comme l' ingénieur français sont des vecteurs de transfert de compétences vers les émergents : payer cher mais lorsque ces entreprises deviennent mature, elles se passent d' eux.

      Les émergents et asiatiques apprennent très vite , si nous ne mettons pas le turbo dans la R&D,ils vont nous dépasser:

      Par exemple , KIA garanti 7 ans ses véhicules ( pas PSA ) et Ford Brésil a entièrement développer la Ford Ecosport :
      l' une des conditions d' achats du gouvernement brésilien pour le Dassault Rafale est une usine d' assemblage surplace

      La première marque de motos construite au Japon :

      http://motos-of-war.ru/ru/en/motorcycles-2/rikuo-type-97/
      http://forums.moto-station.com/kustom/71448-rikuo-ou-la-harley-davidson-made-in-japan.html

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    2. "le capitaliste nous vendra même la corde pour le pendre"
      attribué a Vladimir Ilitch ce n'est vraisemblablement pas de lui mais c'est une certitude .
      Mais il ne faut pas rêver KIA ( Garanti 7 ans OU 150000km) c'est du marketing les pièces d'usure ne sont pas plus prisent en compte que chez PSA il suffit d'aller voir sur les forums et il faut toujours se battre sur la définition de la pièce d'usure . Mais je suis globalement d'accord l'exemple du Japon des les années 50 est la pour le démontrer

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  12. Abdel

    Effectivement, la GB est très efficace dans le consulting haut de gamme et cher. On m'a proposé un boulot de ce genre récemment dans un institut prestigieux, 30% mieux que ma paye actuelle qui est pourtant pas mal. Mais bof, ce que je fais me conviens et courir dans les aéroports...

    Ceci dit, en ce moment, c'est un peu le tout ou rien, rester en carafe en France ou envisager d'autres horizons, quand on a quelques idées qui sont demandées ailleurs et négligées en France.

    Pour ma part, je ne voyais plus bien ce que j'avais à faire en France, l'impression de pédaler dans semoule. Il y a un moment où on se dit qu'il vaut mieux aller voir ailleurs, même si c'est difficile de ne plus communiquer avec sa langue d'origine, en ce qui me concerne.

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  13. @ A-J H

    Le dogmatisme néolibéral a eu raison de l’industrie britannique. Bien d’accord sur le commentaire sur les BC.

    @ Antoine

    Ils oublient (comme l’a noté Gréau) que la baisse de l’inflation a été suivie d’une baisse encore plus importante de la hausse des salaires.

    @ CJ

    Tout simple : pendant 2 décennies (90’s et 00’s), elle a vécu à crédit sur le développement de l’industrie financière et la bulle immobilière (ainsi qu’une augmentation des dépenses publiques de 2001 à 2009)

    Et il y a un abandon manifeste de l’industrie depuis 1925 et la surévaluation de la livre.

    @ JB

    Je crois que la GB est trop dogmatiquement ouverte aux importations et que la compensation par la finance a permis de leur donner l’illusion que cela pouvait être un substitut.

    @ Laurent Guibert

    Très juste : entre le départ de l’industrie et l’optimisation fiscale des multinationales, il ne reste plus que nos yeux pour pleurer.

    @ Olaf

    Friedman était parfois un peu hétérodoxe

    @ Démos

    Bien d’accord sur les deux commentaires, notamment celui sur les BC

    @ Saul

    Oui, il y a un petit rebond industriel, grâce à la livre, l’automobile et l’aéronautique mais la tendance globale reste mauvaise

    @ Bérangère

    Complètement d’accord.

    @ Abdel

    Merci pour toutes ces précisions.

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    1. C est vrai que dans la tete des Anglais (et pas seulement des Anglais malheureusement), l economie virtuelle produit du tangible... le reveil est dur.

      -jb

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    2. Certes. Mais si le Royaume-Uni a fait le choix de la désindustrialisation et la finance, la France a fait le choix de la désindustrialisation par le franc fort et l'euro.

      En fait, l'industrie compose 21,5 % de l'économie britannique contre seulement 19 % en France (peut-être le pétrole de la Mer du Nord fait la différence ?). Malgré cela et leur propre monnaie, la Grande-Bretagne se porte pire. C'est tout de même curieux.

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  14. Bonjour Monsieur Pinsolle. Toujours intéressant votre blogue. Je crois d'ailleurs que c'est l'un des plus lus parmi les blogues politiques. Au passage, je vous signale l'existence d'une pétition qui devrait vous intéresser. Elle s'appelle "CONTRE la loi ESR "Fioraso", parce que POUR la langue française !". Pour signer, c'est ici (déjà 1200 signatures) et c'est à diffuser le plus largement possible :

    http://www.petitions24.net/signatures/contre_la_loi_esr_fioraso_parce_que_pour_la_langue_francaise

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    1. D’évidence la promotion de l'anglais (plutôt une sorte de merglish international ) en ue est un des moyen pour les européistes d'avancer tout comme la régionalisation et beaucoup plus discret nous nous retrouverons un jour devant le fait accompli .

      Claude Hagège: "Imposer sa langue, c'est imposer sa pensée"
      c'est bien de cela qu 'il s'agit .

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  15. @ Anonyme

    Je vais regarder. N'hésitez pas à me le rappeler.

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