mardi 5 mars 2013

François Hollande, Papandréou français ?


Il y a quelques jours, après l’annonce d’une baisse du PIB de 0,3% au 4ème trimestre, le gouvernement a fini par admettre qu’il ne tiendrait ni ses prévisions de croissance pour 2013, ni son objectif de réduction des déficits. Mais sous cet apparent réalisme, se cache la même logique en œuvre en Grèce

L’austérité, version allégée

Il faut être honnête : la politique que met en place François Hollande n’est pas aussi violente que la politique mise en place à Athènes depuis 2010, ou même qu’à Lisbonne ou Rome. Il n’y a pas de baisse massive du salaire minimum, de coupes à la hache dans les dépenses publiques ou de hausses aussi massives des impôts, même si le gouvernement n’a pas eu la main légère sur la question, avec près de 30 milliards d’augmentation des prélèvements pour 2012 et 2013.

Néanmoins, même si elle est allégée, la logique est la même, et elle produit les mêmes résultats, allégés eux-aussi. Le choc fiscal décidé l’an dernier a, comme dans l’Europe du Sud, plongé notre pays dans la récession au 4ème trimestre. On constate que le serpent se mord la queue puisque l’austérité ralentit la croissance, ce qui diminue les recettes fiscales, ce qui fait que nous ratons les objectifs de réduction des déficits, ce qui impose de nouveaux efforts, qui devraient affaiblir plus encore l’économie… etc. Le même cercle vicieux qu’en Grèce, même s’il est moins brutal.

A ce titre, le fait que le gouvernement maintienne l’objectif de zéro déficit en 2017 ou les 3% pour 2014 est absurde. En effet, comme le déficit en 2013 sera entre 3,5 et 4% du PIB au lieu de 3%, cela signifie que l’effort à faire de 2013 à 2017 sera plus fort, ce qui va encore ralentir la croissance des années à venir. Un point de PIB d’ajustement budgétaire chaque année, cela revient à amputer la croissance d’un point et demi chaque année selon les derniers modèles du FMI

Deux logiques s’affrontent

Car si chaque année, le gouvernement doit concocter un plan d’austérité pour réduire le déficit, la croissance aura toutes les difficultés du monde à reprendre (sachant qu’elle doit déjà composer avec un euro cher, un libre-échange suicidaire, une financiarisation mortifère et une compétition fiscale déloyale). On peut se demander s’il ne faudrait pas au contraire faire une pause en 2014 et même lancer un plan de relance de l’économie pour sortir de la crise par le haut.

En outre, la communication du gouvernement est assez stupéfiante. Pas un jour ne passe sans qu’une idée d’augmentation d’impôt ne surgisse : taxation délirante sur les logements déjà payés, suppression ou fiscalisation des allocations familiales, augmentation du prix du diesel. Il s’agit sans doute d’identifier quelles sont les pistes les moins impopulaires, mais ce faisant, l’équipe au pouvoir n’entretient pas un climat très favorable à la croissance et plutôt propice à une révolte fiscale…

En outre, quand il décide, de manière assez injuste, de supprimer le jour de carence pour les arrêts maladie dans la fonction publique (alors qu’il y en a trois dans le privé), pour essayer de faire oublier le gel du point d’indice, la politique globale devient totalement illisible. Bref, le gouvernement navigue à vu et cela se voit. Il pensait qu’en faisant un gros effort en 2012 et 2013, il pourrait en tirer les fruits en gagnant de la souplesse pour 2014 et après. En fait, il y a une cruelle erreur de logiciel.

Et cette erreur avait été parfaitement prévue par Jacques Sapir, qui l’avait annoncé dès la rentrée 2012. Malheureusement pour la France, comme il le note dans une note récente, « Le Président en enfant entêté », l’équipe au pouvoir persiste dans son erreur…

29 commentaires:

  1. Pour les artisans, c'est la pagaille complète :

    Créé en 2006, le RSI était censé faciliter la vie de ses 5,6 millions d’assurés. Entre les appels de cotisations farfelus, les radiations sauvages et les remboursements oubliés, on peut dire que c’est réussi !

    http://www.capital.fr/enquetes/economie/la-secu-des-artisans-commercants-un-vrai-calvaire-816280

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  2. L'équipe au pouvoir persiste dans son erreur, mais cette erreur est partagée par la Commission européenne, nombre de journalistes et d'économistes à gages, l'opinion publique elle-même.

    Tant qu'il n'apparaîtra pas clairement que cette crise n'est pas prioritairement une crise de la dette liée à des dépenses publiques irréfléchies (ce qui ne veut pas dire que l'État doive dépenser à tort et à travers), on n'en sortira pas. Voir la récente déclaration de l'incontournable Olli Rehn, affirmant qu'il faut persister coûte que coûte dans la réduction des déficits, malgré l'opinion des keynesiens, puisqu'à l'époque où Keynes écrivait, les niveaux des dettes publiques n'étaient pas aussi élevés qu'aujourd'hui. Krugman a répondu en sortant un graphique relatif à l'évolution de la dette britannique depuis 1919 : elle s'est maintenue entre 150 et 200% du PIB dans les années 20 et 30 (http://krugman.blogs.nytimes.com/2013/03/04/cockroaches-at-the-european-commission/). Il ne s'agit pas de dire que ce niveau d'endettement était souhaitable, mais juste de constater sur quels procédés de manipulation de l'opinion repose l'essentiel de la rhétorique officielle.

    Sur la question théorique de la soutenabilité à long terme de la dette, cf. l'article stimulant de Wray et Nersisyan : Yeva S. Nersisyan et L. Randall Wray « Un excès de dette publique handicape-t-il réellement la croissance ? », Revue de l'OFCE 1/2011 (n° 116), p. 173-190. Consultable ici : www.cairn.info/revue-de-l-ofce-2011-1-page-173.htm.

    YPB

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  3. Faire de mauvaises économies budgétaires ou augmenter des impôts en pourcentage, décisions qui provoquent une baisse des recettes et une augmentation des déficits, voilà une politique économique qui ne répond pas à l'enjeu majeur d'aujourd'hui et de demain qui consiste à créer des richesses.

    François HOLLANDE gère la France comme un comptable alors que nous avons besoin d'un entrepreneur visionnaire qui porte les investissements rentables d'avenir. François HOLLANDE est un homme politique issu d'une écurie d'ambitieux pour eux-mêmes, ce n'est pas un homme d'Etat, il lèche les bottes des financiers qui dirigent l'UE et qui coulent les pays européens via une politique de rigueur dont vous décrivez bien les effets négatifs.
    Je vous donne un exemple concret. Les plus-values sur cessions de terrains sont désormais taxées à 40%, le nombre de ventes de terrains baisse, les mises en chantiers se réduisent ; dans les zones tendues, le prix du foncier constructible augmente, les sociétés de BTP licencient (donc chômage), la perte de TVA pour l'Etat est importante, le déficit en logements s'amplifie.
    J'arrête là, je n'ai pas vraiment le droit d'écrire cela. En effet, l'UE paye (avec l'argent des contributeurs !) une société qui surveille les gens qui disent du mal de la politique de l'UE relayée par nos dirigeants, jadis il y avait les chambres à gaz et ce n'était pas un détail, de nos jours il y a les sociétés de surveillance de la pensée ! J'ose le dire quand même, la rigueur budgétaire est définie par les traités et les accords européens, la rigueur monétaire est elle aussi décidée au niveau de la BCE. François HOLLANDE n'est là que pour mettre en oeuvre les ordres de l'UE, il le fait bien d'ailleurs, c'est un bon soldat, rassurez-vous, pas pour son peuple, pour les forces financières mondialisées. Laurent GUIBERT.

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    1. Où avez-vous vu que François Hollange "gère " la France ?
      Sancelrien

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  4. " décide, de manière assez injuste, de supprimer le jour de carence pour les arrêts maladie dans la fonction publique (alors qu’il y en a trois dans le privé), pour essayer de faire oublier le gel du point d’indice"
    Ce qui est "injuste" serait plutôt le maintien des 3 jours dans le privé... il faudrait éviter de prêter le flanc à la logique du "moins disant" qui vise à aligner les fonctionnaires sur les CDI, les CDI sur les précaires et finalement les précaires sur les chômeurs. Je comprends bien la pression qui désigne les fonctionnaires, ou les supposés profiteurs de la Sécu. Mais l'enjeu est de montrer que la grande masse des salariés et beaucoup d'entrepreneurs peuvent se retrouver dans un programme de progrès qui ne déshabille pas Pierre pour habiller (ou pas) Paul.

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  5. Sur le plan économique comme social, les choses semblent s'accélérer. Il est peu probable que la croissance puisse stagner autour de 0 : cette situation dégrade les anticipation et rend plus probable des attaques spéculatives. Comme cette situation ne convient ni aux ultras de l'austérité, ni à la population dont les revenus et l'emploi fléchissent, le gouvernement ne peut que perdre le peu de popularité qui lui reste. La seule bouffée d'oxygène envisageable était la reprise américaine : mais au lieu de cela la "falaise fiscale" menace une croissance encore faible ; les politiques de dépréciation des monnaies japonaise, américaine et britannique augurent une nouvelle détérioration du commerce extérieur...
    Bref nous approchons peut-être d'un point de retournement que préfigure la crise italienne...

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  6. Europe faces an impossible challenge - why can't Olli Rehn see it?

    http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/jeremy-warner/9908507/Europe-faces-an-impossible-challenge-why-cant-Olli-Rehn-see-it.html

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  7. Raison pour laquelle j'avais voté contre Maastricht, on ne lance pas un paquebot en pleine mer en se disant qu'on le modifiera fortement en cours de navigation.

    L'Europe au démonte pneus :

    Il était évident — et tous ceux qui ont participé à l’histoire le savent — quand on a fait les euros. On savait que les euros disparaîtraient dans les dix ans si on n’avait pas un fédéralisme budgétaire. C’est-à-dire les eurobonds, mais aussi une taxation européenne, mais aussi un contrôle des déficits. On savait ! Parce que l’histoire le montre, parce qu’il n’y a aucune zone monétaire qui survit sans un gouvernement fédéral. […] Mais c’est évident, tout le monde le savait ! Tout le monde savait que cette crise allait arriver.

    http://frappermonnaie.wordpress.com/2013/02/26/leuro-un-projet-biaise-depuis-le-debut/

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    1. J'avais pris connaissance aussi de cet « aveu d'Attali ». Delors a tenu des propos assez similaires, pour signifier qu'il n'était pas le père de « cet euro-là » . Je suis plus que sceptique sur leur véracité. J'ai le sentiment que ces soi-disant « révélations » tardives servent surtout à dédouaner leurs auteurs de l'accusation d'aveuglement, de stupidité ou d'incompétence que le déroulement des événements conduit logiquement à porter contre eux.

      Oui, l'euro était une construction bancale dès le début. Oui, certains observateurs lucides l'ont compris et l'ont fait savoir précocement (dont au moins deux Prix Nobel d'économie : Amartya Sen et Milton Friedman), parfois au risque de leur carrière, comme Bernard Connolly, économiste au service de la Commission, ou Hans Reckers, directeur de la banque centrale du Land de Hesse (http://www.nytimes.com/2011/11/18/business/global/the-rise-of-a-euro-doomsayer.html?pagewanted=all&_r=0 et http://www.spiegel.de/international/europe/the-ticking-euro-bomb-how-a-good-idea-became-a-tragedy-a-790138-3.html). Mais Jacques Delors et Jacques Attali n'en faisaient pas partie.

      YPB

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    2. Bonjour,

      Concernant ces arguments de certains europeistes, il me semble que l'on peut retorquer que c'est alors une veritable escroquerie intellectuelle.
      En effet, pour Maastricht on n'a pas explique aux votants que l'euro entrainerait plus tard tous ces changements, et dans ce cas il y a tromperie sur la marchandise !
      Le peuple a peut-etre vote pour l'euro mais pas pour toutes ces extensions.
      Je m'etonne que personne (au moins dans les medias) ne souleve ce point et ne fasse remarquer qu'il y a un certain abus, voire une vaste escroquerie si certains pretendent qu'ils connaissaient deja les implications mais les ont minorees (pour le moins) a l'epoque !

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  8. Pour faire court il suffit de parler d'Hollandreou !

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  9. Je lis toujours ton blog avec très grand intérêt !
    Je me permets juste une petite intervention sur l'histoire du jour de carence pour les fonctionnaires.

    L'autre jour, je lisais un article sur la grippe dont on disait que les vacances allaient être un moment de décrue parce que les enfants étaient les principaux vecteurs du virus...Les enseignants ( fonctionnaires donc) sont en première ligne ordinairement donc. Moi, je veux bien qu'on nous enlève le jour de carence, mais que les parents gardent alors leurs enfants malades au lieu de nous les envoyer en classe ! Parce qu'entre grippe, rhyno et autres gastro-entérite, des occasions d'avoir la crève, on en a ! Et que tenir 30 mômes quand on est malade, c'est mission impossible.

    Tu n'es pas sans savoir surtout que les 2/3 des patrons prennent en charge les jours de carence. On peut toujours souhaiter harmoniser vers le bas, et aligner les fonctionnaires sur les conditions les pires, mais bon...

    Et puis quant à parler des conditions de travail, qu'on parle aussi de ces fonctionnaires que sont les enseignants qui sont obligés de s'acheter eux-mêmes leur matériel de travail: livres, papiers, stylos, pochettes, tout tout, absolument tout, y compris ordinateur. On pourrait ajouter l'absence de médecine du travail, et l'absence de CE.

    En somme, si on doit parler des fonctionnaires, et parmi eux des enseignants, mettons tout sur la table ! Là alors, on s'apercevrait peut-être que nous ne sommes pas les privilégiés pour lesquels on veut nous faire passer.

    Bises à toi,

    Pascale

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    1. La communication anti-fonctionnaires tourne à plein régime depuis au moins deux décennies, violente, assumée ou implicite, orchestrée principalement par les libéraux. Elle reste un de leurs thèmes de prédilection, comme l'ont été avant elle la privatisation des services publics ou les salaires des pôv' patrons français en comparaison de ce que touchent leurs homologues anglo-saxons. Nous avons aujourd'hui sous les yeux le résultat désastreux pour l'économie et la société françaises de vingt ans de propagande et de sornettes sur nos services publics, notre économie et l'Europe et il apparaît clairement qu'il s'agissait là de manoeuvres pour que les multinationales s'accaparent d'activités rentables
      Pour ce qui concerne les fonctionnaires, pas de problème, nous pouvons tous être fiers de ce qu'ils font et de la qualité des services publics français, qui est unanimement reconnue par les Français.

      Mais au-delà de l'action de propagandistes appointés, ce qui ne manque pas de me surprendre et de me consterner, ce sont ces citoyens lambdas
      qui leur emboîtent le pas et encouragent, demandent même un nivellement vers le bas. Incompréhensible et suicidaire à terme.

      Ce suivisme des autres, conjuguée à la résignation des autres, expliquent pourquoi nous nous trouvons aujourd'hui dans une impasse sur le plan économique autant que sociétal. Problème de valeurs ?

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    2. 100% d'accord ; Laurent devrait bien y consacrer un papier et DLR faire des fonctionnaires un fer de lance pour une France qui gagne : changement de paradigme comme disent les bobos qui répètent a merci

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    3. faire des fonctionnaires des fers de lance pour une France qui gagne dites vous ... sans doute êtes vous , vous même , un de ces fameux fonctionnaires ... ce que j'ai constaté dans ma vie professionnelle était bien davantage une fonction publique qui , pour des raisons idéologiques et une haute estime de sa supériorité morale , entravait la créativité , l'esprit d'entreprise et la responsabilité ... trouvez , s'il vous plait , un autre moyen pour nous sortir du bourbier dans lequel justement nos dirigeants pour l'essentiel issus de la fonction publique d'Etat nous ont mis

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    4. Vous devez lire dans le marc de café ou la fiente de pigeon mais non je n'ai jamais été un de ces fameux fonctionnaire ; le bourbier dans lequel nous sommes est en grande parti du au monstrueux gachis fait par les entreprises privés et c'est ce que j'ai constaté dans ma vie professionnelle

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  10. Certains ont opté pour Hollozy, mais personnellement je préfère Hollandréou, qui prend en compte la dimension européenne du personnage : vision, courage, fermeté ...

    Car si une chose est certaine, c'est que notre auguste Président en a, du courage. Ce n'est pas lui qui va mollir, ni changer de politique. La pensée est structurée, l'objectif est clair. En avant, comme disait le général Nivelle.

    De ce point de vue, il serait d'ailleurs intéressant de lister les raisons qui font qu'Hollandréou juge bon de maintenir son cap coûte que coûte, car il le maintiendra, et d'y apporter des réponses argumentées.

    A propos d'actualité, avez-vous vu que le pouvoir social-libéral (PS) a engagé une dépense de 6.5 millions d'euros pour sa com' ? Et avez-vous noté que le PS va transposer
    "fidèlement" l'ANI, signé par le MEDEF et trois syndicats, dont deux ayant une légitimité discutable ? Plus que jamais, nous pouvons de dire et l'écrire : PS = UMP !

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  11. J'espère que Laurent m'excusera de vous donner une information hors sujet mais qui illustre bien le monde dans lequel nous vivons :
    Il y a aurait de la merde dans les tartes au chocolat d'IKEA. Un porte-parole du fabricant de meubles suédois, Ylva Magnusson, vient de déclarer que la dose de bactéries présentes n'était pas dangereuse pour la santé, tout va bien alors !!!!! Vive la communication moderne. Chez DLR, défendons le petit commerce local. Laurent GUIBERT.

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  12. F. H. n'est-il pas un fonctionnaire européen au service de la gloire du Comité centrale européen, travaillant lui-même pour l'Union éternelle des Républiques Socialistes et Solidaires (UERSS) ?

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  13. @ Olaf

    Merci pour l’information. J’adore l’image du paquebot qu’il faut reconstruire en pleine mer ! Je crois que je vais vous l’emprunter de temps à autre.

    @ YPB

    Merci pour les liens. Tout cela me donne de la matière pour de nouveaux billets. Vraiment, ces eurocrates sont des nuisibles dont il faut se débarrasser. Heureusement qu’il y a Krugman et Stiglitz pour donner encore plus de poids à nos idées.

    @ Olaf & YPB

    Je me souviens bien qu’en 1992, certains partisans de Maastricht tenaient en effet ce discours.

    @ Laurent Guibert

    Je trouve la comparaison avec un comptable très pertinente. Voilà ce à quoi sont réduits les politiques en matière économiques : des comptables qui doivent suivre les règles européennes qu’ils ont acceptées.

    @ J Halpern

    Je persiste à croire qu’il peut y avoir un mini-rebond totalement illusoire en 2014. Les anticipations des grandes entreprises sont aujourd’hui en nette progression depuis 2 trimestres sur l’ensemble de la planète, y compris en Europe de l’Ouest, selon un indice compilé par The Econmist.

    @ Pascale,

    Merci pour les justes précisions. C’est vrai que la plupart des patrons prennent en charge. En fait, on pourrait imaginer un mécanisme avec une possibilité de souscription à une mutuelle étatique permettant de couvrir ses jours par exemple. Bien d’accord sur les conditions de travail dans la fonction publique. Je connais des fonctionnaires du trésor qui travaillaient jusqu’à 23H et à qui on ne remboursait pas le taxi pour rentrer chez eux, pratique commune dans le privé, où les salaires sont bien plus élevés.

    Je t’embrasse.

    @ Démos

    Complètement d’accord. Je crois en fait que nous assistons à ce que Généreux décrivait dans la dissociété : la société s’atomise et chacun dénonce les « avantages » des uns, sans véritable discernement : les conflits internes permettant d’oublier qu’on peut agir sur la marche globale de la société. Mais je crois qu’en France, le commun reste puissant.

    J’ai fait un tweet sur la campagne de publicité du gouvernement. Cela est lamentable.

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  14. LP

    Pas de copyright sur l'image, donc utilisable gratuitement.

    Je n'ai jamais eu de jours de carence dans le privé, toujours payé. Rarement malade, à part un ou deux jours de grippe parfois d'où mise en congés brève, que je soigne en jeunant, très efficace sans avoir besoin d'un médecin qui coûte et ne sert pas à grand chose pour une grippe, et une fois un métatarse cassé.

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  15. Un exemple de souverainisme et de résistance aux puissances de l'argent est mort.
    Reposes en paix Hugo Chavez.

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  16. @LP
    Avant d'écrire des âneries, il vaut mieux aller à la source...

    Ministère des finances grec Budget Execution Bulletins

    http://www.minfin.gr/portal/en/resource/contentObject/contentTypes/genericContentResourceObject,fileResourceObject,arrayOfFileResourceTypeObject/topicNames/budgetExecutionBulletin/resourceRepresentationTemplate/contentObjectListAlternativeTemplate

    en juin de chaque année "expenditure outcome"
    2009 - 71.802€
    2010 - 66.432€
    2011 - 76.743€
    2012 - 67.614€

    Bref un yoyo de subventions, mais pas de réduction de budget, par contre de forte augmentations d’impôts.

    Le socialisme dans toute sa splendeur, la Grèce n'est pas prête de s'en sortir.

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  17. Papandreou mérite de passer à la postérité comme l’homme qui n’a pas eu le courage de dire non à la mise en tutelle de son pays. Mais il n’est peut-être pas celui qui a été le moins honnête. Il a clairement fait savoir, peu après avoir quitté le pouvoir, dans quelles conditions il avait dû mettre en œuvre la politique préconisée par la troïka. Et ses propos ne laissent aucun doute sur le fait qu’il s’agissait d’une politique punitive, largement d’inspiration allemande, visant à mettre en garde quiconque en Europe serait tenté de demander une restructuration de la dette équivalente à un défaut. Le raisonnement des créanciers étant, selon ses propres termes : « We have to be careful that if we make it too easy for a bailout, others will want similar things. » (voir les citations de Papandreou et la lecture que font des événements le NYT et le Guardian : http://www.nytimes.com/2012/07/25/world/europe/euro-remedy-for-greece-becomes-part-of-the-problem.html et http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2012/jul/30/ecb-control-world-economy).

    Mark Weisbrot, constatant l’apaisement apporté par les déclarations de Mario Draghi en juillet 2012, relatives à la volonté de la BCE de garantir la pérennité de l’euro coûte que coûte (ce qui signifiait concrètement la perspective de rachats illimités de dettes souveraines), notait fort justement à l’époque dans le Guardian (article cité plus haut) que cette annonce aurait pu être faite dès le début de la crise, et que son caractère tardif constituait un aveu assez clair, bien qu’involontaire, de la motivation politique des préconisations austéritaires : « […] it means that the ECB has always had, and continues to have, the power to end the immediate crisis in the eurozone, but has refused to do so. Not for any of the economic reasons commonly believed – such as worries about sovereign debt or inflation. Rather, they have refused to end the crisis for a nefarious political reason: in order to force the weaker economies of Europe to accept a regressive political agenda – including cuts in minimum wages and pensions, weakening of labor laws and collective bargaining, and shrinking the state. ».

    Il est révélateur que cette lecture des faits, appuyée pourtant sur les propos d'un témoin privilégié, l'ancien Premier Ministre grec, ait trouvé si peu d'écho dans la presse française, en dehors des cercles militants eurosceptiques.

    YPB

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    1. Un traitre comme Pétain mais sans occupation militaire de son pays par l'Allemagne et son armée, ce qui est pire. Il faut dire, à sa décharge, qu'il n'est pas le seul: c'est toute la classe politique grecque qui a trahi!

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  18. le comptable serait selon vous le diable personnifié
    hé bien mon père était un expert-comptable conseiller financier d'une entreprise industrielle importante et tant qu'il exerça cette fonction l'entreprise fut florissante ; puis elle connue un déclin irrémédiable lorsque , à sa retraite , il fut remplacé par un ... énarque ; si bien qu'on fit à nouveau appel à lui pour sauver ce qui pouvait être encore ( momentanément ) sauvé !

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    1. @anonyme.

      j'ai lancé le mot "comptable" mais je tiens à préciser aux comptables (et à leurs fils et filles) l'utilité de la fonction. En revanche, un comptable est là pour tenir la comptabilité, un expert-comptable ou un D.A.F va lui aller jusqu'à l'analyse et un accompagnement plus global. Et l'entrepreneur est celui qui mesure le risque, qui le prend et surtout qui l'assume. Dans le cas de François HOLLANDE, il a le nez dans les chiffres parce que des ratios lui sont imposés par l'UE, il taxe n'importe comment pour tenir certains engagements y compris en détruisant de la valeur et il asphyxie autant (voire davantage) l'économie que son prédécesseur. En période de faible croissance, même si les comptables n'aiment pas cela généralement, nous avons besoin d'un plan de relance orienté vers des investissements stratégiques, les comptes peuvent être momentanément affectés par cette politique mais l'analyse doit se faire sur du moyen et long terme et non pas à partir de la seule lecture d'un bilan à un moment donné.
      Pour votre information, j'ai pris des risques dans une société innovante. Nous sommes passés de 4 à 30 salariés en deux ans, de 400000€ de CA à 3.000.000 de CA, le comptable avait peur puisque notre rentabilité immédiate (résultat net) était affectée par cette politique de R§D et de croissance. A 4, nous gagnions plus d'argent qu'à 30 ! Mais, la dite société commence à percevoir les effets bénéfiques de cette stratégie. Et bien, je souhaite la même option pour la gestion de l'"entreprise France".
      Nous devons innover et investir sans cesse, nous ne devons pas nous contenter d'avoir un objectif d'équilibre comptable à une date donnée pour faire plaisir aux banquiers bruxellois ou de Francfort, voilà ce que je voulais indiquer en qualifiant François HOLLANDE de comptable et le mot n'avait rien d'insultant pour celles et ceux qui occupent cette fonction. Pour votre information, j'ai débuté ma carrière bancaire en étant comptable OPCVM et je ne me suis jamais pris pour un gérant de fonds d'investissement, justement la séparation et la complémentarité des fonctions assuraient le bon fonctionnement de la structure, aujourd'hui, dans le fonds France, il manque le dirigeant. Bravo à votre père, parce que sauver une entreprise ce n'est pas facile et cela dépasse largement le simple rôle du comptable. Cordialement,Laurent GUIBERT.

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  19. @ Olaf

    Merci !

    @ TeoNeo

    Juste. Il faut que je fasse un papier sur le sujet.

    @ YPB

    Merci pour ces rappels, très éclairants.

    @ Anonyme

    C’est plus compliqué que cela : il a été destitué quand il a voulu faire un référendum. Il est peut-être dommage qu’il n’ait pas pu aller au bout.

    @ Anonyme et Laurent Guibert

    Bien sûr que non, le comptable n’est pas le diable. C’est juste que ce n’est pas du tout la fonction d’un politique. Les politiques ont besoin de bons comptables. La France en produit d’ailleurs. Mais un politique doit proposer une direction et l’exécuter. Et ne pas être le simple gestionnaire de normes définies ailleurs.

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  20. Je suis d'accord avec vous, sauf sur un point : "il décide, de manière assez injuste, de supprimer le jour de carence pour les arrêts maladie dans la fonction publique (alors qu’il y en a trois dans le privé)".

    J'ai beau chercher, je ne parviens vraiment pas à comprendre pourquoi vous (et d'autres personnes) trouvez cela injuste. Dans l'immense majorité des boîtes privées, les 3 jours de carence sont intégralement pris en charge par l'employeur. La décision de Fillon, par contre, était injuste, car elle consistait à faire payer à tout le monde les abus de quelques-uns, ce qui revenait à appliquer le bon vieux principe de la punition collective. Vous n'allez tout de même pas me dire que vous trouvez "juste" un tel principe ?...

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