vendredi 4 octobre 2013

Le débat sur la légitimité de la dette publique arrive en Italie


Grâce, entre autres, au travail d’André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder, le débat sur la légitimité de la dette publique et la création de la monnaie a pris en France. Il semble qu’il arrive en Italie, où il a été calculé que le montant des intérêts payés depuis 1980 équivaut à deux fois le PIB !



Les intérêts boules de neige

Le cas italien est encore plus spectaculaire que notre cas. Le PIB du pays était de 1 566 milliards d’euros fin 2012, et dont la dette était de 1 988 milliards, soit 127% du PIB, une hausse de 10 points en seulement deux ans, malgré des déficits plus faibles qu’en France. Ceci montre que les politiques austéritaires sont aussi responsables de la hausse de la dette. Mais le chiffre qui interpelle, c’est le montant des intérêts payés par le pays depuis 1980 : 3 100 milliards, deux fois le PIB, plus d’une fois et demi le montant de la dette. Cela fait 20 ans que le pays a un excédent primaire en vain.

Le problème du pays, ce sont les déficits colossaux des années 1980, qui ont fait explosé le poids de la dette, au-delà de 100% du PIB à partir de 1992. Il faut noter que les intérêts ont englouti jusqu’à 12% du PIB du PIB en 1993. Pour mémoire, cela représenterait 240 milliards d’euros dans la France de 2013… Ce qui est intéressant avec l’Italie, c’est que ce pays montre qu’il est extrêmement difficile de réduire le poids de la dette une fois qu’elle atteint un certain niveau, même en accumulant 740 milliards d’excédents primaires (hors intérêts) depuis 1992. Inquiétant pour la zone euro.

Un problème de monnaie et de banque centrale

Dans l’absolu, on pourrait dire que les Italiens doivent assumer les conséquences de leur inconséquence budgétaire, qu’au pire, ils peuvent toujours faire défaut. Mais, comme le souligne André-Jacques Holbecq, le problème vient que, parallèlement, nous avons privatisé la création de la monnaie dans l’intervalle. Or la monnaie est un bien commun. Du coup, le bénéfice de sa création devrait revenir à la collectivité. Et si tel avait été le cas, alors, le poids de la dette italienne se serait sans nul doute fortement allégé. 5% du PIB Italien sur 20 ans, c’est environ 1500 milliards d’euros…

Bien sûr, monétiser l’équivalent de 5% du PIB pendant 20 ans est une expérience inédite. Néanmoins, la création monétaire sur la période n’a sans doute pas été très éloignée de ce total. Et son bénéfice aurait du être mis au crédit de la collectivité. Après, on pourra toujours dire, à raison, que si tel avait été le cas, alors le gouvernement aurait davantage dépensé, compensant tout ou partie de la monétisation. Mais le PIB aurait été plus important alors… Et surtout, Londres, Washington et Tokyo démontrent le succès des politiques de monétisation de la dette publique dans cette proportion.

Il est extrêmement heureux que le débat sur le rôle des intérêts dans la montée de la dette publique passe les Alpes. Voici un bon moyen de remettre en question les mauvais dogmes européens et néolibéraux. Voilà de quoi faire de l’Italie une alliée dans la refondation du continent.

27 commentaires:

  1. M. PINSOLLE,

    Vous écrivez "Ce qui est intéressant avec l’Italie, c’est que ce pays montre qu’il est extrêmement difficile de réduire le poids de la dette une fois qu’elle atteint un certain niveau, même en accumulant 740 milliards d’excédents primaires (hors intérêts) depuis 1992. Inquiétant pour la zone euro."

    Pourtant, le livre de Pierre-Yves Rougeyron "Enquête sur la loi du 3 janvier 1973" que vous auriez pu citer montre clairement que les pays en situation d'endettement autrement plus élevé (cas des pays d'Europe après la 2ème Guerre Mondiale) ont rapidement pu résorber leur dépendance à la dette en redonnant toute sa place à leur banque centrale nationale.
    L'auteur y montre que le système des avances remboursables qui prévalait alors permettait, dans le même temps, de financer à la fois l'Etat et les grands programmes de reconstruction au prix, il est vrai, d'une inflation modérée.

    C'est bien le recours au financement privé de l'Eat doublé d'une phobie de cette inflation modérée "mangeuse de rentes" qui aboutit aux dogmes et situation actuels, non ?
    Pimo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le livre de Pierre-Yves Rougeyron, que j'ai pu consulter sans l'acheter, est un torchon écrit avec les pieds par un véritable sous-doué de l'économie. Quand on connaît le pédigree de cet "auteur", clairement affilié à la droite la plus extrême, on comprend pourquoi Laurent Pinsolle ne l'a pas cité.

      Le refus de l'inflation que vous citez ne procède pas seulement de la volonté de "protéger la rente". Il provient du fait simple que, à peu près dans les années 1970, les économistes se sont rendus compte que l'inflation, qui auparavant avait un effet stimulant sur la croissance ou en tous cas l'accompagnait, avait désormais un effet dépressif. C'est ce qu'on a appelé la "stagflation"...

      Supprimer
    2. Critiquer un livre que l'on a pas lu, c'est du "Tythan" tout craché

      Supprimer
  2. Laurent et nous 100% du PIB et on continue gaiment à augmenter les dépenses publiques par l'emprunt...
    PARLONS de la FRANCE

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. 100% du PIB... vis a vis de qui ?
      A priori, la dette de "la france" est principalement détenue par "la france"...
      La dette extérieure, elle, n'est pas (encore) de 100%, et n'a pas de lien direct avec le déficit de l'état.

      Supprimer
    2. La dette française est détenue à plus de 65 % par des "non-résidents" français.

      http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/08/10/a-qui-appartient-la-dette-de-la-france_1558009_823448.html

      Supprimer
    3. Certes, mais les résidents français détiennent en contre partie de la dette étrangère.
      L'endettement extérieur tient compte des créances sur l'extérieur...

      Supprimer
  3. Bonjour,

    Je me demande si la dette n'est pas aussi/surtout une "superbe" redistribution vers le haut.. Ces interets sont bien alles dans la poche de certains.. Je suppose que les classes superieures contribuent plus fortement que les autres a l'impot, mais sont aussi les principaux detenteurs des titres de dette, et donc l'effet net leur est peut-etre positif ?

    Une 2eme raison (expliquee par Lordon etc...), est qu'une dette elevee met les etats sous la surveillance des marches/agences de notation/FMI/commission de Bruxelles, et que cela est aussi "voulu" et apprecie par les marches et les ideologues liberaux...

    Donc il me semble que la dette sert aussi a des interets puissants et fait partie du systeme, et certains n'ont probablement pas envie de la voir disparaitre malgre leurs discours. La seule limite est bien sur que les memes peuvent avoir peur de "trop charger la barque" et de se retrouver face a un defaut... (mais entre-temps, avec la hausse des interets, ils ont peut-etre le temps de recuperer leur mise...).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "l'effet net leur est peut-etre positif ?"

      Carrément : http://www.les-crises.fr/images/images-diverses/2011/alternatives/charge-nette-dette-1.jpg

      Pour l'article complet : http://www.les-crises.fr/perte-du-triple-a-france/

      Supprimer
    2. @ Anonyme

      Vous n’allez manifestement pas assez loin dans le conspirationnisme. Manifestement, vous ne connaissez pas la théorie de ce joyeux drilles pour lesquels Laurent Pinsolle a les yeux de Chimène.

      Je vais vous mettre au parfum de cette charmante controverse portant sur la loi de 1973 : Pour ses détracteurs, l’endettement de la France proviendrait de la soi-disant interdiction pour la Banque Centrale d’acheter directement des titres de dette publique. Interdiction instaurée en 1973, sous la présidence de Georges Pompidou, bel exemple de crapule puisqu’avant d’être président, il a travaillé dans la banque juive Rotschild. La boucle est bouclée : la loi Pompidou-Rothschild est une invention de la juiverie internationale pour saigner ce bon peuple français.

      Le fait qu’à peu près tout ce qui vient d’être exposé soit faux (et qu’il ait été démontré que ce soit faux) n’empêche pas cette théorie de faire des ravages… Vous en êtes la victime.

      Il faut arrêter de croire avec des raisonnements conspirationnistes : penser un seul instant que les marchés forment un tout homogène capable d’exprimer une volonté claire quant à l’orientation des choix de finances publics me paraît d’un simplisme incroyable.

      Notre monde est extrêmement complexe, difficile à comprendre, déroutant même. Ceci explique que tout un chacun ait envie de croire à une théorie simple, désignant un coupable bien commode (la finance) pour éviter de se remettre en question.

      Juste pour info et pour en remettre une couche, les titres de la dette publique, il y en a beaucoup dans l’assurance-vie, soit le produit d’épargne le plus diffusé parmi les Français (je ne sais plus combien de millions de livrets en France, vous irez-voir). Votre théorie ne tient donc pas et ne me paraît pas sérieuse.

      Supprimer
    3. @Tythan

      Et dire que l’État aurait très bien pu équilibrer son budget en augmentant les impôts plutôt qu'en laissant s'accumuler les déficits, c'est du conspirationnisme?

      Plutôt que certains contribuables voient le montant de leurs impôts augmenter, ils ont perçu des intérêts pour avoir prêté à l’État la somme dont ils auraient dû s'acquitter en impôts. Elle est pas belle la vie??

      Sinon, je suis pas un spécialiste au niveau "création monétaire", mais il est clair que laisser cette création à des banques privées et à une banque centrale indépendante de l’État n'est pas la seule option.


      "les titres de la dette publique, il y en a beaucoup dans l’assurance-vie, soit le produit d’épargne le plus diffusé parmi les Français"

      Rappelons quand même que "Environ 70 % des créances sur les dettes publiques sont possédées par les 10 % les plus riches de la population, qui touchent donc 70 % des intérêts" (source http://www.les-crises.fr/perte-du-triple-a-france/ )

      Supprimer
    4. @ Bip

      Je réponds dans l'ordre de vos paragraphes.

      1) Non et c'est précisément ce que je dis. Je suis satisfait que nous ayons ce point d'accord!

      2) Ce que vous dites est faux, pour plusieurs raison : l'imposition des 10% les plus riches, qui selon vous détiennent majoritairement les titres de dettes publiques, n'a pas baissé, au contraire même. C'est encore plus vrai pour les classes supérieures!

      3) Effectivement, il y a d'autres options, expérimentées avec le succès que l'on connaît en URSS et dans les pays communistes. Autrement, non, il n'y a pas eu d'autres tentatives de remise en question de ce système.

      Juste pour rappel, en France, la nationalisation du système bancaire privé a aboutit également à une catastrophe.

      4) 10% les plus riches. Soit, si ce chiffre est vrai (et il faudrait le vérifier)

      Supprimer
    5. 2) Je dirais que c'est au moins faux en ce qui concerne l'impôt sur le revenu : http://www.les-crises.fr/images/0200-inegalites/0260-impot-france/262/05-taux-global-imposition-france-quantiles.jpg

      Les articles complets :
      http://www.les-crises.fr/l-impot-sur-le-revenu-en-france-1/
      http://www.les-crises.fr/l-impot-sur-le-revenu-en-france-2/


      Et j'ajouterais que même si ça avait été le cas, rien n'aurait empêché de les augmenter encore plus. Je crois bien que les USA ont eu un taux marginal d'impôt sur le revenu d'environ 80% pendant une quarantaine d'années (1940-1980 je crois).


      3) Je suis toujours pas spécialiste... mais il me semble quand même qu'en Grande-Bretagne ou au Japon, les banques centrales suivent les directives des gouvernements, au contraire de la BCE.

      Après pour le reste (nationalisations, URSS), j'ai aucune connaissance sur ce sujet...

      Supprimer
  4. Nous arrivons doucement au coeur du vrai problème. Ce n'est évidemment pas la dette qui pose un problème, mais les intérêts perçus sur cette dette. Le passage du "public au privé" a eu cette conséquence; Notons que les créateurs de la FED n'avaient que ce but: faire croire au peuple américain que ce projet élaboré dès 1910 lui redonnerait le pouvoir inscrit dans la Constitution (Art 1 section 8, §5) de frapper sa monnaie et de fixer le montant du crédit. La plupart des américains ignorent toujours que la FED est une banque privée au capital détenu par d'autres banques privées, et qui imprime les billets moyennant un intérêt payé par l'impôt fédéral.

    RépondreSupprimer
  5. Il semblerait que 1981 soit l'année de départ de l'explosion de la dette italienne car un événement particulier s'est produit cette année là . Voyez :

    http://keynesblog.com/2012/08/31/le-vere-cause-del-debito-pubblico-italiano/

    Citation :

    « Dal 1981 la Banca d’Italia, per decisione di Beniamino Andreatta e Carlo Azeglio Ciampi, ha smesso di monetizzare il debito pubblico che è schizzato alle stelle. Una storia che si è ripetuta, amplificata, con l’Euro e la BCE. »

    « Depuis 1981, la Banque d'Italie, suite à une décision prise par Beniamino Andreatta et Carlo Azeglio Ciampi, a cessé de monétiser la dette publique qui est ensuite montée en flèche. Une histoire qui a été répétée et amplifiée avec l'euro et la BCE. »

    Ce qui a conduit à la dévaluation de la lire en 1992 qui a permis pour quelques années de restaurer la compétitivité de l'Italie mais aujourd'hui il n'y a plus de voie de sortie de crise pour ce pays confronté à un endettement énorme.

    Saul


    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cet article semble souligner le fait qu'à partir du moment où l'Italie s'est mis à emprunter exclusivement sur les marchés les taux d'intérêt qu'elle a du payer ont été beaucoup plus élevés que la moyenne européenne sans que cela puisse être attribué à une augmentation anormale des dépenses, pour l'Italie, qui aurait expliqué des taux d'intérêts particulièrement élevés. Ça ressemble à une arnaque financière mise en œuvre pour gaver les banques, les institutions financières,etc.

      Saul

      Supprimer
  6. C'est l'anniversaire de la tragédie grecque.

    Le 4 octobre 2009, les élections législatives donnent une victoire au Parti Socialiste en Grèce.

    Le 6 octobre 2009, Georgios Papandréou devient Premier ministre.

    Onze jours après son arrivée au pouvoir, il annonce, dans un souci de transparence, que l'état réel des finances grecques avait été caché par le précédent gouvernement. Il fait rétablir les véritables données économiques, dont un déficit équivalent à 12,5 % du PIB pour la seule année 2009. La Commission européenne confirmera cette falsification des données quelques semaines plus tard.

    En octobre 2009, toute la planète constate que la Grèce est en faillite. Mais les dirigeants européens ne veulent pas que la Grèce quitte l'Union Européenne, ni qu'elle retourne à sa monnaie nationale, la drachme.

    Les dirigeants européens décident de tout faire, et même de faire n'importe quoi, pour garder la Grèce dans l'Union Européenne. Alors que la Grèce est déjà surendettée, les dirigeants européens ...

    ... décident de lui prêter de l'argent, et donc ils la surendettent encore plus !

    D'octobre 2009 à octobre 2013, cette politique suicidaire a aggravé la catastrophe, partout en Europe.

    Les autres Etats européens n'avaient pas l'argent nécessaire aux soi-disant « plans de sauvetage » de la Grèce : ils ont dû emprunter des dizaines de milliards d'euros sur les marchés internationaux, pour pouvoir ensuite prêter cet argent à la Grèce et pour pouvoir créer des soi-disant fonds de « stabilité » (FESF, MES).

    Résultat : les soi-disant fonds de « stabilité » ne stabilisent rien du tout. Les Etats européens sont de plus en plus surendettés. Leur dette publique s’est emballée. Leur dette publique est devenue hors de contrôle.

    Quant à la Grèce, sa dette publique atteindra 176 % du PIB à la fin 2013.

    C’est comme un tourbillon qui nous entraîne tous vers le fond de l’océan : la Grèce, puis les Etats européens périphériques, les uns après les autres, sont en train de faire naufrage, et ils entraînent tous les autres Etats européens vers le fond de l'océan.

    L'Union Européenne, c'est un suicide collectif.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-22072013-AP/FR/2-22072013-AP-FR.PDF

    RépondreSupprimer
  7. @ Laurent

    Il est un peu lassant de devoir encore et toujours refaire les mêmes commentaires. Sur les questions monétaires, que j'ai beaucoup travaillées sans pour autant être un spécialiste, il est manifeste que ton raisonnement est vicié.

    Comme par exemple lorsque tu utilises une nouvelle fois l'image, il est vrai parlante, selon laquelle les intérêts versés depuis 1980 représenteraient une fois et demie le montant de la dette.

    Je reconnais que cette image est indéniablement percutante. Mais elle induit aussi en erreur sur l'origine de la dette, qui bien entendu ne découle pas des intérêts sur la dette mais bien des déficits publics accumulés, les premiers n'étant, logiquement, qu'une conséquence des seconds.

    Autrement dit, si l’on paye des intérêts sur la dette, c’est tout simplement parce qu’on a laissé déraper cette dernière en dépensant, année après année, plus qu'on ne gagnait. Est-ce si difficile à comprendre?

    Toute l’entourloupe des détracteurs de la loi de 1973 vient en fait de cette simple manipulation : à travers une image parlante, ils réussissent à vous faire croire qu’il serait normal que l’Etat ne paye pas d’intérêts sur la dette et que le système a été changé. Ce qui est évidemment faux, puisqu'il est normal que l’Etat paye des intérêts sur sa dette au secteur privé, ce qui existe depuis l’empire romain et sûrement auparavant!

    Et tu cèdes à cette manipulation, Laurent, lorsque tu écris « Mais, comme le souligne André-Jacques Holbecq, le problème vient que, parallèlement, nous avons privatisé la création de la monnaie dans l’intervalle ».

    Et cette phrase est totalement fausse : la création de monnaie a toujours été, depuis l’avènement du système bancaire moderne, d’abord une affaire privée. Ce sont les banques qui créent de la monnaie. La privatisation que tu décris n’a pas eu lieu puisqu’elle existait déjà, y compris dans la période de reconstruction après 1945 décrite par un commentateur plus haut.

    Ceci étant dit, cela ne veut pas dire que cette création monétaire n’a pas de garde fous, et c’est évidemment le rôle des banques centrales qu’il faut souligner.

    Je passe sur le reste, sur la référence à mon avis délirante quant à l’impact des travaux que tu cites sur la réflexion en Italie (et qui montre, à mon avis, ton aveuglement – le mot n’est malheureusement pas trop fort - sur ce point).

    Bien à toi,

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ Tythan
      Il faudrait vraiment entamer une thérapie
      Votre obsession maladive sur le sujet est inquiétante et votre totale incompréhension des questions monétaires vous discrédite totalement, malgré le fait que "vous avez beaucoup travaillé".
      Vous feriez bien de vous y remettre, au travail avant de venir accuser l'auteur de "céder à la manipulation". C'est pathétique !

      Supprimer
    2. Ne pas sanctionner les établissements qui étaient dans l'illégalité en vendant des produits toxiques, faire cadeau de mille milliards d'euros (BCE) aux banques qui le prêtent au taux le plus élevé aux Etats, vider les accords Bâle 3 de leur substance, libéraliser les mouvements de capitaux, ce serait donc aussi une manipulation ?

      La liste des exactions des banquiers est impressionnante des Etats-Unis à la France en passant par la Grande Bretagne, mais il est interdit de critiquer ces bienfaitrices qui aident (hi, hi) l'économie. Nul besoin de se référer à une conspiration ou à quoi ce soit d'aussi délirant, il suffit d'observer la cupidité, la rapacité des financiers.
      Question subsidiaire : connaissez-vous les noms des financiers qui ont porté Obama au pouvoir ?

      Supprimer
    3. @ RST

      Toujours classe comme réaction. Le jour où vous avancerez enfin un argument sérieux, vous me faites signe?

      Quand comprendrez-vous que vous n'arriverez à rien en insultant votre contradicteur (qui, il faudrait que vous vous en rendiez compte un jour, n'est pas forcément votre adversaire)?

      Il y a un point sur lequel vous avez raison : je n'aurais pas du indiquer que j'ai beaucoup travaillé sur la question, c'était maladroit de ma part, même si c'est vrai.

      Je ne prétend pas tout connaître des questions monétaires, qui sont extrêmement complexes. En revanche, je suis capable, tout simplement parce que j'ai fait des études supérieures, de trouver des failles dans le raisonnement.

      Le fait que la création monétaire soit privée depuis des lustres ne requiert en rien de grandes connaissances: c'est au programme de la 1ère ES...

      Pour le reste, un petit conseil : charité bien ordonnée commence par soi-même et je vous invite à soigner votre lourd problème d'aggressivité. L'insulte n'a jamais grandi qui que ce soit.

      @ Démos

      Je n'ai jamais dit que les banques étaient parfaites, encore moins nié l'existence du lobby bancaire.

      Maintenant, je crois qu'il faut de la mesure. Parler "d'exactions des banquiers" me paraît pour le moins exagéré. Par exemple, s'il est vrai que les accords Bâle 3 ont été fortement réduits par rapport à ce dont il était question initialement, c'est aussi parce que les exigences des régulateurs étaient sur certains points contre-productives et inefficaces, la libéralisation des mouvements de capitaux est une réalité depuis près de 30 ans et n'est donc en rien une nouveauté, les mille milliards dont vous parlé n'ont bien entendu pas été investi que dans les prêts aux Etats, la "cupidité" ou la "rapacité" supposée des "financiers" n'est en général rien d'autre que la recherche normale du profit, etc.

      Bref, je me réfère à ce que j'ai écrit dans mon précédent commentaire : les choses sont beaucoup plus compliquées que ce qu'on le croît et il faut éviter à tout prix cette logique du bouc émissaire!

      Ce qui n'empêche évidemment pas d'être vigilant quant aux dérives du secteur financier, qui existent bien sûr!

      Supprimer
  8. Les mesures des gouvernements sont insuffisantes

    Pour lui, le constat est clair : depuis la faillite de la Banque Lehman, il y a cinq ans, les mesures qui ont été prises par les gouvernements pour encadrer la finance sont tellement insuffisantes (voir l'interview vidéo ci-dessous) que la machine est toujours aussi incontrôlable. Résultat, une crise financière encore plus violente peut terrasser les Etats, qui cette fois n’auront plus les moyens de se relever. Ils ont englouti toutes leurs marges de manœuvres à sortir les banques de la précédente crise et à tenter de relancer l’activité

    http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20131002.OBS9396/crise-financiere-un-banquier-repenti-balance.html

    olaf

    RépondreSupprimer
  9. Puisqu'il est question de monnaie, de crédit et de dette, j'espère que Laurent aura un jour le temps de lire et de commenter ici le livre tout récent de Jean-Baptiste Bersac, Devises : l'irrésistible ascension de la monnaie, où sont exposées les conceptions néochartalistes en la matière.

    YPB

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Petite erreur : le titre de l'ouvrage est Devises : l'irrésistible émergence de la monnaie.

      YPB

      Supprimer
  10. @ Tythan
    La notion de l'argent dette vient directement de l'emploi des billets de banques.
    On peut "monetariser une dette publique en imprimant des billets sans pour autant dévaluer. C'est ce que fait la FED aujourd'hui et il n'y a pas (ou peu) d'inflation aux USA car la quantité de monnaie (fiduciaire + scripturale) n'augmente pas, mais, comme je l'ai écrit plus haut, dans le cas precis des US, la dette augmente en raison de la nature de la FED d'une part, et parce que la croissance n'est pas suffisante.
    On peut imaginer, en France comme ailleurs, que la Banque de France achète sans intérêt de la dette publique française comme elle le faisait avant 1973 sans qu'il y ait pour autant de dévaluation. N'oublions pas que c'est la richesse (croissance) qui créé l'argent et pas l'inverse.
    Le malheur vient d'un euro trop fort que nous ne pouvons pas dévaluer pour relancer la croissance. Il faut dans notre cas diminuer nos coûts et nos dépenses afin de repartir mais cela tue plus de croissance que cela n'en fabrique et c'est la raison pour laquelle l'euro ne peut que nous enfoncer, faisant ainsi la fortune des banques privees qui nous prêtent de l'argent....

    RépondreSupprimer

  11. @ Pimo

    La loi de 1973, j’en ai parlé bien avant la sortie de ce livre et il est dommage qu’il n’ait pas pris en compte les travaux de Magali Pernin et Liior Chamla qui ont remis en cause un certain nombre d’interprétation.

    @ Gilco56

    Ce n’est pas cela la cause.

    @ Anonyme
    Plusieurs calculs ont montré en effet que les mécanismes actuels de l’endettement public tendaient à provoquer une redistribution à l’envers. Juste également sur le fait que dette élevée et banque centrale indépendante et avec pour seul mandat la lutte contre l’inflation égal un état soumis aux marchés.

    En revanche, je ne crois pas du tout à un grand dessein. Les politiques qui ont suivi ces politiques ont une vision trop court-termiste et trop conformiste. Voici les raisons de cela.

    @ Bip

    Merci pour les liens

    @ Tythan

    Je n’ai pas compris de quel joyeux drille tu parles.

    L’imposition des 10% les plus riches n’a pas baissé ? Petit rappel : le taux marginal d’impôt sur le revenu était de 56,8% en France dans les années 1980 (et brièvement 65% il me semble). Piketty, Landais et Saez ont également montré que sur le haut de la pyramide, le taux d’imposition diminue avec les revenus.

    Autres options : Japon, mais aussi Grande-Bretagne par exemple…

    La mise en parallèle des intérêts est éclairante et n’en demeure pas moins un fait incontestable. Si privatisation il y a quand le secteur bancaire passe du public au privé… Et sur le fond, je pense qu’il n’est pas normal que des entreprises privées puissent créer de la monnaie. Cela devrait être du ressort de l’Etat. Le fait qu’elle soit assumée par les banques privées (et qu’elle l’ait été principalement par elles) est un concours de circonstances qui n’empêche en aucun cas de se demander si cela est pertinent. Et ma réponse est très claire là-dessus : non !

    Sur le système financier, faute est de constater que la libéralisation des années 1980 est une calamité. Ce secteur, où les salaires sont délirants et largement supérieurs à la moyenne (je ne parle pas de la banque de détail, mais de la finance) ne cesse de provoquer des crises alors que quand il était muselé, nous avons connu des décennies de calme. CQFD. Il faut museler la finance.

    @ Cliquet

    Plus que les intérêts sur la dette je parlerais du problème de la privatisation de la création monétaire, qui ne me semble pas légitime, même si c’est aujourd’hui notre mode de fonctionnement.

    @ Saul

    Attention à ne pas oublier le contexte historique. En 1981 en Italie (comme en 1973 en France), l’un des principaux problèmes économiques (si ce n’est le principal) est l’inflation. On peut considérer que le refus de monétiser la dette publique était un moyen de lutter contre l’inflation. Cela ne signifie pas que je n’y sois pas favorable, mais je crois que ce point peut expliquer certains choix.

    @ Olaf

    Merci

    @ YPB

    J’ai une pile de livres malheureusement très conséquente à lire…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. D’après ce que je crois comprendre dans ce texte : « Ci si potrebbe chiedere a questo punto quale fu la ragione del divorzio tra Banca d’Italia e Tesoro. Ce lo spiega il suo autore, l’allora ministro del Tesoro Beniamino Andreatta. Uno degli obiettivi era quello di abbattere i salari, imponendo una deflazione che desse la possibilità di annullare “il demenziale rafforzamento della scala mobile, prodotto dall’accordo tra Confindustria e sindacati”. Infatti, nel 1984 con gli accordi di San Valentino la scala mobile fu indebolita e nel 1992 definitivamente eliminata. Anche oggi, come allora, le presunte “necessità” di bilancio pubblico sono la leva attraverso cui ridurre il salario, in Italia e in Europa. Con la differenza che oggi l’attacco si estende al salario indiretto, cioè al welfare. »

      http://keynesblog.com/2012/08/31/le-vere-cause-del-debito-pubblico-italiano/

      L’abandon de la monétisation de la dette publique en 1981 par l’Italie a été fait parce que Syndicats et patronat italiens avait établi un accord certainement inflationniste d’échelle mobile des salaires. La portée de cet accord é été réduite en 1984 et l’accord complétement aboli en 1992 au moment où l’Italie était en situation de crise et avait dû dévaluer sa monnaie.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_mobile_des_salaires

      Cela dit abandonner la monétisation de la dette publique en 1981 par l’Italie a été une grosse bêtise pour remédier à une autre bêtise car le ratio dette publique sur PIB de ce pays est ensuite monté en flèche. C’est un peu comme si vous avez une infection à un avant-bras et que vous coupez l’avant-bras pour résoudre le problème d’infection.

      Saul

      Supprimer