dimanche 2 février 2014

Référendum en Grande Bretagne : le coup de force des euro-autoritaires


Billet invité d’enfant de patrie dont vous pouvez retrouver le blog ici

Le Premier Ministre Britannique, David Cameron, s’était engagé à organiser un référendum sur la sortie d  ddu Royaume-Uni de l'Union Européenne et à renégocier les traités. Cette nouvelle consultation de la population est désormais remise en question, à la Chambre des Lords (équivalent du Sénat en France). Avec ce nouveau coup de force, visant à museler la parole du peuple Britannique, les euro-autoritaires rompent une nouvelle fois avec l’idéal démocratique.



L'ambiguïté du référendum

Si le Premier ministre britannique a exprimé une ferme volonté d'organiser un référendum, avec pour question « pensez-vous que le Royaume-Uni doit rester membre de l'Union européenne? », il a aussi montré son attachement à l'Europe, souhaitant que les Britanniques restent dans l'Union, expliquant « je ne suis pas un isolationniste britannique ». À travers cette volonté d'une consultation du peuple, le chef du gouvernement d'outre-Manche applique une double stratégie. En effet, le scrutin est conditionné à la réélection de la majorité actuelle, et à la reconduite du mandat de David Cameron. Il espère ainsi récupérer des voix auprès des électeurs de Ukip, dont les intentions de vote ne cessent de progresser. Le second volet vise à envoyer un message aux gouvernants Européens et à la commission, pour obtenir une renégociation des traités. Ce discours est en parfaite adéquation avec l’état actuel de l’opinion publique britannique, très critique à l’égard de l’UE.

En vue de ce référendum, un texte de loi porté par le député James Wharton (parti conservateur), a été soumis à l'approbation de la chambre haute du Parlement britannique, le 10 janvier dernier, qui l'a accepté. À la chambre des lords s’est créée une alliance de circonstance, favorable à l’Union Européenne actuelle, constituée de libéraux démocrates, travaillistes, conservateurs européistes, pour retoquer le texte. Ainsi, cette institution va à l’encontre de la volonté d’une majorité du peuple britannique. 50% des britanniques sont favorables à une sortie de la Grande-Bretagne de l’UE (30% seulement, étaient pour le maintien), dans un sondage mené par le Financial Times, en février 2013. Il est paradoxal que des parlementaires censés représenter les citoyens dans leurs diversités, n'écoutent pas leurs opinions.

David Cameron se retrouve contesté au sein même de sa coalition gouvernementale, par une minorité de conservateurs rejoignant l’avis des libéraux-démocrates totalement opposés au projet.

Une nouvelle dérive euro-autoritaire

L’Europe devait être au service des peuples, qui voient aujourd’hui leurs paroles bafouées. L’un des symboles de cette Europe autoritaire  en France, c’est le référendum sur la Constitution européenne de 2005, ratifié par l’UMP-PS-EELV et les centristes, dans une version quasiment identique, contre l'avis des citoyens français, en 2008. Chose tout à fait absurde et antidémocratique que de questionner le peuple, et de n’en tirer aucune leçon. Le rejet de la souveraineté du peuple, a encore gravi un échelon supérieur, avec l'adhésion de la Lettonie à la zone euro, contre l’avis d’une large frange de la population. Le refus du référendum Britannique, n’est que la poursuite de la politique autoritaire menée depuis de nombreuses années par l’Union Européenne. Cette folle Europe, imposant ses choix aux populations, ne les consultant que pour avaliser les décisions des technocrates de Bruxelles.

Ce débat permet une nouvelle fois aux euro-autoritaires de faire entendre leur voix contre le premier des principes démocratiques, la souveraineté populaire. Ainsi, de nombreux responsables politiques européens ont fustigé la proposition de laisser les britanniques choisirent si leur pays doit rester dans l’UE. L’ancien Premier ministre belge, Guy Verhofsdadt (ADLE, dont le Modem et le Parti Radical sont membres), a estimé qu’il était impossible de renégocier individuellement les traités. Il prévoit une  renégociation collective après les élections européennes de 2014, avec, encore et toujours, plus d’intégration et de fédéralisme. Bien sûr, une fois de plus on imagine qu’ils feront en sorte de ne pas consulter les peuples, qui subiront ce diktat fédéraliste.

Les principaux dirigeants européens se coupent de plus en plus des populations, isolés, n'entendant pas les peuples qui grondent. L'appel lancé il y a quelques années par le parti communiste Grec (KKE), « peuples d'Europe levez-vous », pourrait finir par être entendu, notamment lors des élections européenne, qui se dérouleront en mai. L’Union Européenne n’a plus ni la légitimité, ni l’approbation des populations, qui demandent la renégociation des traités, et le retour à une souveraineté nationale. A fortiori, ce nouveau refus de la démocratie doit être fermement condamné, et devra être sanctionné électoralement lors des prochaines échéances. Nous devons être solidaires face à ce nouveau déni de démocratie.
Enfant de la patrie

3 commentaires:

  1. Chaque fois qu'un pouvoir, quel qu'il soit, s'est isolé de son peuple, les choses ont mal fini. Faut-ils qu'ils se sentent acculés pour jouer ce qu'on peut appeler un "va-tout de la dernière chance".
    Ce matin sur Europe 1, Hélène Carrère d'Encausse n'hésitait pas à dire qu'il fallait que l'Europe se libère de l'influence américaine et cherche les termes d'un partenariat avec la Russie au lieu de vouloir l'exclure de l'Europe, continent auquel elle appartient de toute évidence par son histoire et sa culture.

    RépondreSupprimer
  2. Une observation que "cette folle Europe, imposant ses choix aux populations" ... "Cette Europe-là", ce n'est pas l'Europe, ce n'en est qu'une forme parmi d'autres, en l'occurrence les dirigeants européens ultra libéraux coalisés. Il serait utile, quand on connaît le pouvoir des mots, que nous qualifions le pouvoir européen actuel, comme il le faut. Cela serait plus clair pour les citoyens et contribuerait à lutter contre les procès en sorcellerie, qui nous fait passer pour des conservateurs rétrogrades anti-européens. Il y a plus qu'une nuance.

    Demos

    RépondreSupprimer
  3. Il y a de ces moments où je me sens devenir anglophile...

    Torsade de Pointes

    RépondreSupprimer