dimanche 27 avril 2014

Aurélien Bernier développe sa vision de la « désobéissance européenne »



Après avoir fait une synthèse bien balancée de toutes les carences de cette Europe, Aurélien Bernier analyse les propositions des autres partis puis détaille sa vision de « la désobéissance ».

L’Europe dans le débat public

Pour lui, « la social-démocratie utilise l’Europe pour justifier son inaction, après l’avoir construit telle qu’elle est », et ironise sur le programme du PS qui dit que : « nous ne voulons plus du dumping social et de la casse des services publics imposés par les gouvernements de droite au pouvoir à la Commission Européenne », comme si Lionel Jospin n’avait pas signé ces directives … Il n’est pas plus tendre pour les Verts, dont il dénonce les « réactions irrationnelles » sur une Europe aux mains des lobbies.

Pour lui, le PS et les Verts devraient indiquer dans leur programme : « nous prenons acte du fait que le droit européen s’impose aux Etats, et que bon nombre de nos propositions ne sont pas compatibles avec les textes communautaires. Nous voulons changer l’Europe de l’intérieur, ce qui prendra un temps certain, pour ne pas dire quelques décennies. D’ici là, nous renonçons à appliquer le programme que nous soumettons au vote des électeurs. Nous nous en excusons d’avance auprès du peuple ».

Par rapport au texte initial, l’auteur a remis à jour la partie concernant DLR, même s’il conserve la référence à un texte de 2006. Du coup, dans cette nouvelle mouture, il propose une analyse plus à jour du programme du mouvement, même s’il en sous-estime sans doute un peu la radicalité dans la rupture avec le néolibéralisme (protectionnisme, taxe sur les transactions financières, monétisation… etc), même s’il faut reconnaître qu’il a raison de dire qu’il ne s’agit pas d’une rupture avec le capitalisme.

La désobéissance européenne en pratique

Il propose tout d’abord de refuser de transcrire les directives contraires à l’intérêt général et de refuser d’abonder au budget européen. Il propose de revenir sur la libre circulation des capitaux et mettre en place un protectionnisme anti délocalisation. Il souhaite un référendum pour restaurer la primauté du droit national sur le droit communautaire et supprimer toute référence au traité de Lisbonne dans la Constitution. Et pour lui, il n’y a pas besoin d’activer l’article 50 pour faire cela. Il note que toutes les sanctions (notamment financières) qui pourraient être prises contre la France ne pèseraient pas grand chose car personne ne peut nous imposer de payer. En outre, notre contribution nette nous met dans une situation confortable, notre pays étant « arithmétiquement gagnant en refusant d’approvisionner le budget communautaire ». Notre poids économique nous protège de tout boycott où nos adversaires seraient perdants…

Il propose également de désobéir sur les services publics ou les marchés publics et de « mettre fin au libre-échange ». Il dénonce l’imbécillité de cette Europe qui impose à ses producteurs des normes sans se soucier de celles de ses concurrents étrangers, qui bénéficient alors d’un gros avantage compétitif. Il dénonce la monnaie unique, l’indépendance des banques centrales, et « le transfert de la création monétaire aux banques privées, qui peuvent faire tourner une planche à billets virtuelle ».
Face à la Chine et l’Inde, il soutient que « cette obsession de construire un espace économique totalement ouvert en Europe est une stratégie suicidaire » et il appelle également les collectivités locales à désobéir pour encombrer la machine européenne. Très gaullien, il dénonce « l’amalgame entre le nationalisme, indiscutablement condamnable, et l’exercice de la souveraineté populaire, qu’il faut défendre à tout prix ». Il dénonce le marché, cette « nouvelle religion », qui ne laisserait aucune alternative.

Après Jacques Généreux, il évoque également la charte de la Havane, alternative keynésienne au GATT devenu OMC, qui visait « le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et les conditions de progrès et de développement ». Il évoque ouvertement la question de la sortie de l’UE, reconnaissant que « la question se pose ». Il préfère la désobéissance en ce qu’elle facilite la négociation, qu’elle pourra plus facilement « contaminer » les autres pays et qu’elle placerait l’UE dans une position très difficile.

Ce petit livre assez dense et rempli d’exemples très clairs est hautement recommandable. Une bonne synthèse des carences de cette Europe et une vraie proposition pour la changer radicalement. Mais à dire vrai, je préfère encore la dénonciation pure et simple des traités.

Source : Aurélien Bernier et le M’PEP, « Désobéissons à l’Union Européenne », 1001 Nuits

73 commentaires:

  1. Bonjour Laurent,
    La désobéissance n’est-elle pas incompatible avec l’article 5 de notre Constitution qui fait du président de la République le garant du respect des traités ?
    « Il préfère la désobéissance en ce qu’elle facilite la négociation,… ». La période de négociation avec l’UE est prévue si l’on utilise l’article 50. Or,vous considérez que cet article est une « impasse politique ».
    « Mais à dire vrai, je préfère encore la dénonciation pure et simple des traités ». C'est-à-dire ?
    La désobéissance façon Aurélien Bernier ne semble donc pas trouver grâce à vos yeux pas plus que l'article 50.
    J'avoue ne pas bien comprendre votre positionnement.
    BB

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    1. Il est le gardien du respect des traités en vigueur !

      Pas celui du respect des anciens traités caducs ni de ceux qui ont été dénoncés par la France, ni de ceux qu'elle n'a jamais signé.

      Ivan

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    2. @ Ivan,
      Je ne comprends pas bien votre commentaire. Les traités en vigueur qui régissent l'UE sont bien le TUE et le TFUE. Désobéir c'est donc bien ne pas respecter ces traités.

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    3. @ Ivan,
      Je ne comprends pas bien votre commentaire.
      Les traités en vigueur qui régissent l'UE sont le TUE et le TFUE. Désobéir c'est donc bien désobéir à ces traités dont le président de la République est le garant.

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    4. Justement,

      Une fois que la France les aura dénoncé ils ne seront plus en vigueur.

      Et donc le président ne sera garant de leur respect que jusqu'à la veille du jour de leur dénonciation.

      Ivan

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    5. Cher Ivan,
      Je suis d'accord quand vous parlez de dénoncer. Mais je parlais de désobéir à un traité. Dénoncer un traité c'est appliquer l'article 50, y désobéir ce n'est pas respecter notre signature..

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    6. Autrement dit si un traité prévoit une procédure particulière de dénonciation on ne pourrait plus recourir à la procédure rapide et solennelle qui a toujours servi à rompre les traités jusque là ?

      Ivan

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    7. Je pense qu'il vaut mieux respecter ce que l'on a signé. Après, on s'écarte du droit.

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  2. @Laurent Pinsolle,
    Je vais pousser un grand coup de gueule car je suis exaspéré par les euro-sceptiques (dont je refuse désormais de faire parti: j'accepterais bien le terme d'indépendantiste français...), notamment ceux de gauche!
    Encore une fois, et je me tue à le dire, désobéir, dans le cadre du droit internationale, est irresponsable! Pourquoi désobéir dans certains cas, et pas dans d'autres? C'est le règne de l'arbitraire, et donc le contraire du droit international. En plus, cela suscite un problème de CREDIBILITE: que vaudra la parole de notre pays si on ne respecte pas les traités qu'on a signé? Dans ce cas, la solution légale est de dénoncer tous les traités européens, et non de déroger comme vous envisagez de le faire.
    Mais ici, dénoncer pour renégocier ne suffira pas, car la France, avec l'UMPS, sort affaiblie par 30 années de politique européenne, et avec à sa tête une élite peu encline à défendre les intérêts du pays, négociera en position de faiblesse absolue. Pourquoi diable persister dans un cadre qui nous détruit?
    Je le répète encore et toujours: je suis pour une sortie pure et simple de l'UE, et ce quelle qu'en soit la manière, article 50 ou pas. Je vous suis depuis prêt de 5 ans, et vous avez beau me le répéter, mais je ne comprends toujours pas la position de DLR sur la sortie de l'UE, car votre formulation de "sortie de l'ordre juridique de l'UE" est particulièrement absconse. Pourquoi ne pas demander de sortir purement et simplement? Tenter de réformer l'UE n'a aucun sens, et je me fiche royalement du sort du continent Europe en général, il ne dépend pas de nous. En revanche, celui de la France, oui!!
    C'est un point de divergence que j'ai avec DLR et Aurélien Bernier, que je pensais au départ tactique mais je pense au final qu'il cache un problème plus fondamental: pourquoi diable vouloir rester dans l'Union Européenne? Car c'est bien ce que vous entendez faire (je dis "vous", mais je pense surtout à DLR et à NDA).
    Pour avoir longtemps suivi les partis de gauche social-démocrate pro-UE, je pense que DLR allez tomber dans le même travers qu'elle, à savoir, sacrifier son idéal à la survie de l'UE!! Ca fait 30 ans que les socialistes nous font le coup de la réforme de l'UE, et à chaque fois, ils finissent par maintenir le système. Je crois que DLR sera voué à ce funeste destin s'il persiste à ne pas être plus clair sur sa volonté de sortie de l'UE. Il est désormais clair que le régime européïste (c'est comme cela que je l'appellerais désormais) ne veut pas que le citoyens aient la maîtrise de leur destin, mais souhaite tout simplement les transformer en consommateurs, dont un philosophe (je ne sais si c'était Sloterdijk ou Zizek) disait de lui qu'il aurait la liberté du cochon de choisir son auge! Tant que d'un autre côté, pour filer la métaphore fermière, les financiers et les maffias auront la liberté du renard dans le poulailler... Je ne vois pas franchement comment une telle construction politique, une fois réformée, pourrait donner un résultat inverse, car elle n'est pas réformable!


    CVT

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    1. @Laurent Pinsolle,
      je ferais bien de me relire :-(...

      [et avec à sa tête une élite peu encline à défendre les intérêts du pays, négociera en position de faiblesse absolue. ]
      ==> entendre: "et avec à sa tête une élite peu encline à défendre les intérêts du pays, NOUS négocierons en position de faiblesse absolue."

      [je pense que DLR allez tomber dans le même travers qu'elle]
      ==> entendre: "je pense que DLR VA tomber dans le même travers qu'elle"

      [ ne veut pas que le citoyens aient la maîtrise de leur destin, mais souhaite tout simplement les transformer en consommateurs]
      ==> entendre: "ne veut pas que le citoyen ait la maîtrise de son destin, mais souhaite tout simplement le transformer en consommateur"


      CVT

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    2. La différence entre sortie de l'UE et sortie de l'ordre juridique de l'UE est vraiment trop subtile pour moi, je ne comprends pas comment on fait pour sortir de l'une sans sortir de l'autre.

      C'est un peu comme sortir du stade ou sortir de l'enceinte du stade...

      Vous êtes sûr que vous êtes vraiment en désaccord avec Laurent Pinsolle ?

      De toute façon la sortie de l'Euro (ou de l'ordre monétaire de l'Euro) est encore plus urgente que celle de l'UE. Il vaudrait mieux faire partie de l'UE et pas de l'Euro comme la Suède que l'inverse (pas d'exemple à ce jour, encore que les pays de la zone CFA ont un système de parité fixe avec l'Euro qui en fait peut-être de facto des membres de la zone, avec le pacte de stabilité en moins)

      Ivan

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    3. Selon un récent sondage, 35% des Européens souhaitent revenir à une Europe des Etats-nations contre 20% qui souhaitent la fin définitive de l'Union européenne. Ce n'est pas l'existence d'une Europe en soi qui pose problème, mais la forme que celle-ci a prise. Après tout, il n'est pas stupide d'envisager l'existence d'une structure européenne dans laquelle on puisse échanger sur des pratiques ou envisager des coopérations à la carte - un peu sur le modèle de ce qui se fait avec le programme Erasmus (l'une des rares réussites de l'institution).
      D'autres que DLR proposent une sortie pure et simple de l'Union européenne et il leur appartient de défendre cette idée. Chacun retrouvera ensuite ses enfants - c'est bien le principe de base de la démocratie.

      Il reste un point. Une telle décision ne peut être prise qu'avec l'accord du peuple; et pour l'instant, il ne s'est pas vraiment prononcé sur la question (on ne l'a pas interrogé là-dessus non plus). En attendant, il est difficile de proposer une sortie unilatérale, mais rien ne vous empêche de rejoindre ceux qui défendent cette idée là.

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    4. @Ivan,
      [Vous êtes sûr que vous êtes vraiment en désaccord avec Laurent Pinsolle ?]
      Vous faites semblant de ne pas comprendre ou quoi? Bien sûr que oui et je ne peux pas être plus clair: sortir de l'UE, c'est sortir de l'UE! En clair, ne plus être membre de l'UE! Voilà!
      La différence avec DLR, c'est qu'ils disent "sortir de l'ordre juridique", sans expliquer EXACTEMENT ce que cela veut dire! Un ordre juridique, en soi, ne signifie rien de concret: est-ce dénoncer les traités? Mais dans ce cas, pour quoi faire? Renégocier signifie qu'on a l'intention de rester, or ce n'est pas ma position: je veux que la France retrouve sa pleine souveraineté. Libre ensuite à nos pays de conclure de nouvelles alliances, mais pour le moment, ce n'est pas la question.
      Sinon, pour sortir de l'eurozone sans sortir de l'UE, ça va être coton, car techniquement, il faudrait violer une tripotée d'article des traités européens, à l'image de ce qu'il s'est passé à Chypre.
      Pour moi, en toute rigueur, sortir de l'euro implique sortir de l'UE! Toute clause dérogatoire relève de l'arbitraire pur, or j'exècre l'arbitraire.

      CVT

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    5. Un ordre juridique est un truc tout à fait concret, et dénoncer un traité ne vous oblige jamais à en négocier un autre.

      Pas d'accord sur l'Euro : si on en sort on se retrouvera dans la même situation que la Suède, membre de l'UE et pas de l'Euro. Pour sortir de l'UE nous devrons dénoncer un autre traité en plus.

      Ivan

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    6. @Ivan,
      vous vous moquez de moi ou quoi? La Suède est membre de l'UE! Je dis bien que la France ne doit plus en être!!!!!!


      CVT

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  3. Les économistes pro-euro se mobilisent : «Pourquoi sortir de l'euro n'est pas la bonne solution par l'économiste Anne-Laure Delatte» :

    http://www.challenges.fr/economie/20140426.CHA3145/pourquoi-sortir-de-l-euro-et-revenir-au-franc-n-est-pas-la-bonne-solution.html

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  4. Mais l'UE n'a aucun pouvoir réel. Comme d'habitude les Français vivent en plein rêve. L'enjeu actuel est de sortir de l'orbite américaine en contrôlant nos élites.
    De toute façon, vu le degré de connerie qui règne dans votre pays d'adorateurs de l'Allemagne, seuls deux scénarios sont possibles. Quinze millions de chômeurs, un jour, ils sortent dans la rue sans s'être brossé les dents, baillent et le président de la Raiepublique défaille. Ou alors, un moteur exogène, une nouvelle crise financière, les Boches que nous aimons tant qui lâchent l'UE, l'Italie ou l'Espagne qui coule...Hollande foudroyé en allant voir une de ses maîtresses et que cela rend intelligent et courageux (scénario le plus probable à mon avis).
    jard

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    1. La question de savoir qui a le pouvoir réel ne se pose pas tant la réponse est évidente. L'UE n'est que le garde-chiourme des citoyens/consommateurs/travailleurs-chômeurs européens, garaux ordres des vrais maîtres que sont les possédants, les riches. Comme l'a dit Warren Buffett, le cousin américain de Marie-George, la lutte des classes existe bien et ils l'ont gagné, les riches. Les milliardaires, les gros actionnaires des transnationales, les financiers puissants se partagent les richesses mondiales en réduisant en miettes tout contre-pouvoir avec la complicité de ceux qui gouvernent grâce à des lois et traités sur mesure Le reste n'est que du baratin.

      Demos

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    2. @Jard,
      bien sûr que l'UE a un pouvoir réel! Mais celui-ci tient à une seule chose: le respect de la parole donnée, à savoir le respect des traités! A vrai dire, c'est d'ailleurs la seule source de légitimité de l'UE et des technocrates européens.
      Le seul problème, c'est que cela fait bien des années qu'on aurait dû montrer à Bruxelles que sortir de l'UE ne nous fait pas peur. Imaginez, la seule évocation du compromis de Luxembourg donne des sueurs froides à nos dirigeants...

      Petite question: pourquoi "VOTRE pays d'adorateurs de l'Allemagne"? C'est aussi bien le VÔTRE, non?

      CVT

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    3. Vous confirmez ce que je dis, l'ue n'a que le pouvoir de la passivité générale. Vous ne répondez pas du vrai pouvoir, les usa.
      Je suis d'une région girondine, mon patriotisme est particulier.

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    4. @Jard,
      et le département de la Gironde n'est pas en France, peut-être?
      Sinon, je suis comme vous convaincu que l'UE est la fille de la Guerre Froide, donc une création américaine créée durant la lutte contre le communisme. Simplement, c'est une survivance qui a perdu de sa pertinence.

      CVT

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  5. Bonjour,

    NDA et DLR ne sont pas précis , ils sont flou ,ils parlent de Patriotes mais tout le monde est Patriote. Non à l'europe fédérale Oui à l'europe confédérale, OUI à la sortie de l UE de l'OTAN et de L'euro.

    le germe

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    1. @le germe,

      non, tout le monde n'est pas patriote, chez nos dirigeants, loin de là, même!
      Tous pratiquent ce que la fameuse maxime de Rousseau dénonçait chez les cosmopolites: "Tel philosophe aimera les Tartares pour se dispenser d'avoir à aimer ses semblables". Cela fait depuis 30 ans que nos élites préfèrent aimer les étrangers pour se dispenser d'avoir à aimer leurs compatriotes...


      CVT

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  6. Le moment (élections européennes, tafta) est opportun pour revenir sur les arguments des européistes, qui prétendaient hier que l'union permettrait de donner son indépendance à l'Europe. Or, non seulement, l'UE est soumise aux décisions de l'OTAN, mais, en signant demain un traité bilatéral avec les Etats-Unis, qui se tournent vers elle après avoir échoué en Asie, l'UE se soumet, son économie et ses citoyens avec elle, aux règles et principes ultra libéraux de ce "partenaire" si peu recommandable. Cela s'appelle faire entrer le loup dans la bergerie. Avec des résultats que l'on peut imaginer.

    Demos

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    1. @Demos,
      vous parlez d'or, mais combien de fois a-t-on mis les partisans du traité de Maastricht (dont je fus en 92, mais que j'ai renié depuis mon "NON" au TCE de 2005...) devant leurs contradictions? Ce n'est pas faute de leur rappeler que l'UE n'a tenue AUCUNE des promesses faites en 1992, car l'européisme fonctionne comme un dogme: "certes, le paradis, ce sera toujours pour plus tard, mais il est urgent d'aller plus loin car la situation actuelle est grave, nous payons les insuffisances de l'Europe" disent-ils.
      Remarquez, cela fait depuis les années Reagan-Thatcher que les partisans du néo-libéralisme se trompent sans en assumer les conséquences! C'est pareil pour l'UE, car dans le fond, il faut dire ce que l'idéologie européiste représente: une version européenne (je dirais même Deloriste, et non "doloriste", mais on n'est pas loin du compte) de l'néo-libéralisme, mieux connue sous le vocable d'ordo-libéralisme.
      Quelqu'un avait dit un jour que les Français n'aimant le libéralisme, pour le faire passer, il fallait le rebaptiser d'un autre nom: on a choisi le mot "Europe".

      CVT

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    2. Nous sommes d'accord. Pour ce qui concerne le constat d'échec, les européistes vont toujours plus loin : si l'UE ne fonctionne pas aujourd'hui, c'est parce que le nécessaire n'a pas été fait. Il faut donc accélérer, intensifier, renforcer. Bref, il faut resserrer encore l'étreinte.

      Demos

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  7. La désobéissance à l'ue s'inscrit dans une volonté de maintien d'une Europe sans frontière, en tout cas, d'un refus de la souveraineté nationale. On s'arrime à l'Allemagne pour se débarrasser de "L'égalité et de la Liberté". L'ue actuelle défend les riches, les classes moyennes dites de gauche veulent reprendre la main pour une ue qui n'écrase plus que les classes populaires.
    L'UMP, c'est les vieux, en très gros. Probablement, une génération qui a beaucoup travaillé mais a eu la récompense de son travail. Dans vingt ans, elle est morte et nous pourrions avoir sur le plan politique, le FN, élu par les classes populaires latines de l'après "Trente glorieuses" face à la gauche, représentant l'ensemble des classes moyennes. Des pauvres qui votent FN face à des moyens qui votent rente et Allemagne.
    jard

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  8. Stiglitz: Leaving the Euro Painful but Staying in More Painful; Eurozone Breakup Recap

    http://globaleconomicanalysis.blogspot.fr/2014/02/stiglitz-leaving-euro-painful-but.html

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    1. Intéressante lecture.Anne-Laure Delatte, autre lien cité plus haut, devrait lire cet article, de toute évidence, elle ne comprend pas grand-chose aux tares institutionnelles de la zone euro quand elle dit je la cite : « il est injuste de faire de l’euro le bouc émissaire ». Elle dit également « En fait la crise a surtout mis en lumière, que les États européens ayant accepté de partager la même monnaie ont oublié une règle cardinale : une union monétaire ne peut se limiter à la création d’une monnaie unique et à l’instauration de la libre circulation des capitaux. Sans union budgétaire, cela ne marche pas. » « Mais que peut-on faire alors ? Enfin créer cette union budgétaire et fiscale qui permettra de procéder aux ajustements que le taux de change fixe ne permet plus de faire. Puisque certains Etats ont dû emprunter massivement pour renflouer leurs banques ou pallier à la chute des recettes fiscales due au ralentissement de leur économie, on doit faire jouer la solidarité… »

      On peut toujours demander la lune en espérant qu’on l’obtiendra. Une union budgétaire nécessite un Budget de l’union beaucoup plus élevé en pourcentage du PIB que celui aux alentours de 1% qu’il y a aujourd’hui et d’accepter le principe d’une union de transferts où les zones riches donneraient de l’argent aux zones pauvres. Or il est exclu, on devrait le savoir maintenant, que les zones favorisées de la zone euro, l’Allemagne notamment accepte le principe d’une union de transferts qui devrait être constituée en État fédéral. C’est pourquoi ces dernières ont promu le pacte budgétaire européen où chaque État membre de la zone euro doit progressivement ramener son endettement à 60% du PIB pour éviter la répétition d’une situation où des États membres doivent assister financièrement d’autres États membres. De toute évidence le pacte budgétaire européen est le substitut à l’union budgétaire que cette économiste juge nécessaire.

      Joseph E. Stiglitz indique qu’une solution pourrait être une sortie de l’Allemagne de l’euro. À mon avis tant que les États en difficulté de la zone euro, France comprise, accepteront de se saigner pour essayer de respecter le pacte budgétaire européen, l’Allemagne n’envisagera pas de sortir de l’euro.


      Saul

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    2. Jacques Sapir a clairement indiqué dans l'un de ses articles le montant des transferts, qui seraient à la charge de nos cousins germains pour que vive cette Union européenne des riches et des multinationales. Le système actuel avec la camisole budgétaire, qui contraint les pays plus faibles, leur convient très bien en leur assurant une position de force sans "mettre la main à la poche". L'explication est, on ne peut, plus simple.

      Demos

      Demos

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  9. Rappel de la position de "Debout la République" et de NDA concernant l'U.E.

    // Partant de cette analyse, et plutôt que de chercher à transformer des traités qui ne sont pas réformables, nous proposons donc de dénoncer l’ensemble des traités européens. Ils sont illégitimes depuis le non des peuples au référendum de 2005, trahi par la ratification du traité de Lisbonne en 2008 par le PS et l’UMP. //

    Ce qui évidemment n'empêche pas à terme " l’objectif de bâtir une nouvelle Europe des Etats et des coopérations, dans le cadre d’un traité simplifié et limité aux questions de l’organisation des pouvoirs, comme nous l’avions proposé lors des élections européennes de 2009."

    Extrait de "Notre projet" sur le site de DLR http://www.debout-la-republique.fr/

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    1. @A-J Holbecq,
      et bien c'est ce flou-là que je dénonce, justement: je ne comprends toujours pas comment DLR entend dénoncer ces traités et vouloir rester membre de l'UE!
      Pour moi, quitter l'UE est une condition absolument nécessaire à un retour à la prospérité économique en France.
      L'objectif d'une nouvelle Europe, c'est de la poudre aux yeux: la France a des intérêts en dehors de l'Europe, et souvent, ils sont contradictoires avec ceux de nos voisins. Désolé, mais la construction d'alliances ne doit pas forcément se faire sur le continent, étant donné la mondialisation des échanges! Je refuserais de signer des traités de coopérations avec, mettons l'Estonie, au prétexte que celle-ci est en Europe, au détriment d'alliance avec un BRICS ou le Mexique...
      Pour le dire en un mot, comme en cents, l'Europe comme entité politique m'indiffère.

      CVT

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    2. Si DLR entend à la fois dénoncer tous les traités européens et rester dans l'UE il ne sait pas ce qu'il dit, vous êtes sûr de votre interprétation ?

      Ivan

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    3. Non c'est encore pire Ivan, DLR entend faire un bras d'honneur à nos partenaires européens en déchirant les traités ratifiés par la France et s'imagine que ceux-ci accepteraient ensuite de signer sans broncher de nouveaux traités imposés par la France !

      C'est juste ridicule.

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    4. @Gérard Maujean,
      merci pour votre aide! Cela fait depuis ce matin que j'essaie de faire entendre aux partisans de la désobéissance que leur position est irresponsable, car c'est revenir sur la parole donnée! Un traité, c'est quelque chose qu'on respecte ou qu'on dénonce, mais pas les deux!


      CVT

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    5. C'est un peu comme si après des années de mariage et des enfants, vous demandiez le divorce avec grand fracas. Puis le lendemain matin vous revenez la bouche en coeur : "chérie, ça te dirait juste un petit flirt de temps en temps ?"

      Talisker.

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    6. @ Gérard Maujean

      Ce n'est pas du tout ce que je pense. Nous déchirons les traités tout en proposant d'en construire un autre, respectant à 100% la souveraineté nationale (sans commission, sans cour de justice...etc). Si nous y parvenons, tant mieux, sinon, tant pis.

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    7. Et vous n'y arriverez pas, l'Histoire montre bien qu'un pays qui viole les traités se retrouve toujours isolé.

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    8. @Gérard Maujean

      "un pays qui viole les traités se retrouve toujours isolé"

      Comme par exemple?

      Parce que le seul truc qui compte c'est le rapport de force. Si on peut l'assumer, y a pas de problème.

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  10. Sortir des traités ? Quitter l'UE ? "Désobéir" ? N'accordons pas trop d'importance à ces questions que remodèlera le tourbillon de la crise qui emportera l'UE actuelle. Que pèseront les fières déclaration des uns et des autres dans l'histoire en marche ? Ce n'est pas en 1788 qu'on a su qui seraient les républicains, ni en 1939 les résistants. Tout ce que nous pouvons faire dans l'immédiat, c'est garder un temps de réflexion d'avance sur les événements, et œuvrer au rassemblement des patriotes par-delà les nuances de leur positionnement actuel.

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    Réponses
    1. @J.Halpern,
      si on est maximaliste, alors on prend le temps de réfléchir autrement: on ne voit pas la même chose quand on ne veut plus être membre de l'UE (ici, certains font semblant de ne pas comprendre ce que "sortir" veut dire: c'est pourtant simple, non?) que lorsqu'on veut rester pour renégocier des traités, comme le souhaite DLR (sans le dire explicitement, c'est d'ailleurs leur talon d'Achille).
      Je pense comme vous que l'histoire tranchera, et elle me donnera raison si l'UE est dissoute, car ce sera une sortie mais en ordre dispersé, dans la panique, et sans préparation. Sans volonté d'existence propre et d'indépendance, il est impossible de préparer les Français à ce qu'il va arriver, à savoir le fait qu'ils seront comptables et responsables des décisions qu'ils prendront à l'avenir, et qu'ils ne pourront plus s'en prendre à Bruxelles, mais à eux-mêmes! D'un autre côté, nous ne serons plus tributaires de l'opinion des autres pays sur notre politique et nos choix de société: j'en ai plus qu'assez que ma vie dépende de choix politiques faits à Berlin ou Londres, quand ce n'est pas à Bucarest!
      Rien que pour cela, je trouve cette perspective réjouissante...


      CVT

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    2. "quand on ne veut plus être membre de l'UE (ici, certains font semblant de ne pas comprendre ce que "sortir" veut dire: c'est pourtant simple, non?) que lorsqu'on veut rester pour renégocier des traités, comme le souhaite DLR"

      Ce qui vous trompe c'est de croire que prétendre aujourd'hui "dénoncer les traités" ou "sortir de l'UE" préfigure les choix pratiques d'une séquence politique qui n'est pas encore commencée. Votre intransigeance sur ce point est décalée par rapport à l'enjeu actuel qui est de bâtir un bloc anti-UE indépendant du FN. Ce bloc passera par des compromis et des ambiguïtés dont il est bon d'être conscient mais qui ne doivent pas être prétexte à des divisions stériles alors que les enjeux ne sont pas encore constitués et que le peuple n'est pas encore en mouvement.
      Le fléau qui nous mine aujourd'hui est la division en sectes dont la "pureté" interdit toute convergence.

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    3. @J.Halpern,
      je n'ai pas de problème à faire des alliances de circonstances, mais il faut que les divergences soient mises sur la table, histoire qu'on ne se trompe pas sur les objectifs.
      Pour ma part, contrairement à l'UPR, et à la mentalité gauchiste ( que j'ai longtemps fréquenté...), je ne refuse pas d'alliance avec DLR, mais ce que je demande, c'est que les objectifs soient affichés! Une dénonciation des traités est un pas en avant, donc je peux soutenir DLR! Mais en revanche, je diverge sur la volonté de maintien de l'UE...
      Il est difficile de trouver des alliés anti-UE par les temps qui courent, donc toute alliance tactique est la bienvenue...

      CVT

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    4. L'UPR n'est pas contre a priori une alliance avec DLR, l'UPR exige simplement que ce soit sur la base d'objectifs clairs que refuse DLR qui ne veut sortir ni de l'UE (préfère une "autre Europe") ni de l'euro (veut juste en faire une monnaie commune) ni de l'OTAN (seulement du commandement intégré).

      Je vous renvoie vers la vidéo de Vincent Brousseau qui l'explique bien (à partir de 38:48) :
      http://www.upr.fr/actualite/upr/entretien-vincent-brousseau-ex-economiste-bce-tete-liste-upr-aux-europeennes-lagence-info-libre

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    5. Avec 17 parrainages et 1 candidat aux législatives contre plus de 700 parrainages et 300 candidats, l'UPR entend dicter ses conditions pour une alliance. Cela en dit long sur la psychologie de l'UPR...

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    6. Oui, cela veut dire que l'UPR refuse de se compromettre en soutenant des maires européistes comme DLR en effet.

      D'ailleurs on peut dire la même chose de NDA quand il demande au FN de changer de ligne pour s'allier avec lui.

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    7. @Gérard Maujan,
      Laurent Pinsolle a raison sur un point: le splendide isolement ne mène à rien! Pour avoir pratiquer un temps le militantisme avec le PG et vu plus qu'à mon tour des attitudes sectaires des partis trotskistes, je trouve que l'UPR agit comme LO ou NPA! Bref, ils préfèrent avoir raison tout seuls, même sur des questions tactiques. Je suis plus prêt d'eux en ce qui concerne les fins (sortie général de l'UE, de l'OTAN et donc de l'euro), mais je diverge sur la stratégie car elle est irréaliste: il faut faire des alliances tactiques, qui à diverger après le but obtenu. Par exemple, exiger la sortie de l'euro peut être un point d'accord tactique (quoi que je pense que pour sortir de l'euro, il faut sortir de l'UE, mais ça, c'est un point discutable).
      En gros, le côté "gourou" de F.Asselineau dessert sa cause, quand bien même ses idées sont les plus cohérentes à mon goût de tous les mouvements ou partis anti-UE.


      CVT

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    8. @Gérard Maujean

      En l’occurrence, c'est le FN qui est demandeur.

      Normal qu'il y pose ses conditions.

      Mais vous vous "exigez" du haut de vos 300 voix à une législative partielle... Ridicule.

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    9. "Normal qu'il y pose ses conditions."

      il = NDA

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    10. @bip Ridicule qu'un parti exige une conduite digne et irréprochable, transparente envers ses électeurs ? Vous avez une vision bien basse de la politique

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    11. @Gérard Maujean

      "Ridicule qu'un parti exige une conduite digne et irréprochable, transparente envers ses électeurs ?"

      Non, ridicule d'exiger en politique quelque chose alors qu'on n'est rien en comparaison. (je souligne "exiger" : http://fr.wiktionary.org/wiki/exiger)

      Mais si vous voulez faire de la morale, ça ne l'est pas.

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    12. @CVT Je suis bien d'accord, il faut réaliser une large union sur la base d'objectifs clairs, sans compter sur l'homme providentiel pour la faire.

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    13. @bip Alors nous sommes bien d'accord. L'UPR ne demande rien à DLR, ils font simplement le constat que leurs objectifs ne sont pas les mêmes. L'alliance entre ces deux partis ne se justifierait donc pas plus que celle entre DLR et le FN.

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  11. Juste pour taquiner L.P.

    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/04/24/leuro-est-un-formidable-succes.html

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  12. @ BB

    Il suffit de les dénoncer selon la convention de Vienne ou de faire un référendum sur le sujet, et de les dénoncer en suivant. Le terme désobéissance ne me semble pas assez clair. C’est une forme d’ordre juridique à la carte, mais sans sortir de l’ordre juridique de l’UE. C’est pourquoi je préfère une dénonciation en bonne et due forme pour en sortir le plus rapidement possible (tout en essayant, si possible, de construire une autre Europe, en partant d’une feuille blanche, sur les bases du plan Fouchet). En outre, on pourrait dire que le traité de Lisbonne n’est pas légitime du fait du non de 2005.

    L’article 50 est une impasse : 2 ans supplémentaires d’UE :

    http://www.gaullistelibre.com/2013/04/de-larticle-50-de-leurope-et-de-lupr.html

    @ CVT

    Certes, il y a une part d’arbitraire, mais on pourrait argumenter que les lois françaises postérieures priment et que dans ce cas, on désobéit. Après, ce n’est pas la loi que je défends, mais elle me semble pouvoir avoir un sens.

    Ce que je propose :
    - sortie le plus rapide possible de l’ensemble de l’ordre juridique de l’UE (sous un mois maximum) pour pouvoir mener les politiques pour lesquels on est élu
    - négociation d’un nouveau traité avec nos partenaires de l’UE, partant d’une feuille blanche et ne reprenant aucun élément des traités actuels
    - mieux vaut pas d’Europe du tout qu’une Europe ressemblant un peu à l’UE

    On ne peut pas écrire que nous proposons de rester dans l’UE sans préciser que nous proposons également de dénoncer les traités. Ce que nous souhaitons poursuivre, c’est une construction européenne, mais radicalement différente. Juste dire sortie de l’UE, comme le font certains, c’est dire que l’on préfère rien à un autre conforme à notre vision de l’Europe. Ce n’est pas ma position.

    @ Ivan

    Disons que l’on va un peu plus loin que Bernier.

    @ Léonard

    Merci pour ces précisions très justes.

    @ Anonyme

    Il faut que je lise

    @ Jard

    L’UE a quand même du pouvoir (cf farines animales, OGM…)

    @ Le Germe

    Tout le monde ne pense pas que la nation est le niveau qu’il faut privilégier pour défendre l’intérêt général (pas le PS, pas l’UMP, pas les centristes, pas les Verts)

    @ Démos

    C’est juste

    @ A-J H & J Halpern

    Merci pour ces rappels

    @ TeoNeo

    Je vais examiner cela

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    1. C'est Alexandre Delaigue alors on peut se contenter de lire en diagonale ca devait suffire. C'est le coté provoc' du titre qui m'a amusé.

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  13. Discussion stimulante ce soir sur le blog! On a bien besoin d'une clarification de la part de DLR, certes sur la stratégie à suivre pour un futur gouvernement DLR, mais d'abord pour nous donner des raisons de voter le 25 mai. Ces candidats au "parlement" européen, que veulent-ils aller y faire? Comme ils seront probablement très minoritaires, ils ne pourront pas faire plus que l'imprécateur et le dénonciateur, et ce serait déjà bien. Mettre un ou deux grains de sable dans les engrenages des pactes de stabilité ou de libre échange est souhaitable mais sera bien difficile. La campagne devrait se faire sur des thèmes précis: l'austérité, l'euro, le projet de libre-échange (TAFTA) avec les E-U, où la nocivité de l'UE est manifeste. L'idée de la fin de l'euro monnaie unique rencontre encore beaucoup de résistances, celle d'une sortie complète de l'UE (je suis convaincu de sa nécessité) a besoin d'une grande évolution des esprits sur de nombreux points. Cette évolution sera peut-être accélérée par la prochaine crise financière ou l'aggravation de la situation en Ukraine. Un blog comme celui-ci permet aussi de faire avancer les idées, et de se préparer à accueillir l'improbable.

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  14. [- mieux vaut pas d’Europe du tout qu’une Europe ressemblant un peu à l’UE

    On ne peut pas écrire que nous proposons de rester dans l’UE sans préciser que nous proposons également de dénoncer les traités. Ce que nous souhaitons poursuivre, c’est une construction européenne, mais radicalement différente. Juste dire sortie de l’UE, comme le font certains, c’est dire que l’on préfère rien à un autre conforme à notre vision de l’Europe. Ce n’est pas ma position.]

    Enfin, on avance, et ça confirme (un peu!) ce que je pensais: vous voulez une autre Europe, alors que moi, je m'intéresse à la France! Non par égoïsme, mais par réalisme, car s'occuper de faire un nouveau projet européen prendra trop d'énergie...
    Pour ma part, comme ça s'est souvent passé dans notre histoire, quand les Français ont eu de bonnes idées, ils ont été suivis! Donc commençons par restaurer notre puissance et notre indépendance, cela donnera des idées aux autres! Pour moi, c'est cela, le vrai sens de l'universalisme à la française: c'est donner l'exemple...


    CVT

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  15. Pour ma part je pense que si DLR/NDA arrivait au pouvoir, c'est l'euro qu'il faut immédiatement quitter, dès le lendemain.
    Pour l'UE rien n'empêche de lancer une procédure d'Article 50 mais dans l’intervalle de ne pas transcrire en droit français les directives de Bruxelles qui ne le sont pas encore et de voter les lois qui s'opposent au traités (par exemple la capacité pour la BdF de financer directement le Trésor Public bien qu'il s'agisse d'un article des traités de Maastricht et de Lisbonne)

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    1. @A-J
      "c'est l'euro qu'il faut immédiatement quitter, dès le lendemain" - avec, a minima, le gel des opérations financières et le contrôle des changes. Si ces mesures son engagées, la petite discussion qui précède sur la dénonciation des traités vs la sortie de l'UE apparaîtra bien futile...

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    2. @Joël
      Tout à fait d'accord ...

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    3. @Joël Halpern,
      ce que vous proposez est totalement contraire aux traités européens: sinon, pourquoi croyez-vous qu'on ne l'a pas déjà fait avant? Ce qui s'est passé à Chypre l'an dernier est une violation éhontée des traités européens, mais cela s'est fait! Ce qui signifie que nous sommes dans un régime arbitraire, et je refuse de persister dans un tel environnement!
      C'est bien pour cela que sortir de l'euro implique techniquement sortir de l'UE. Alors autant sortir franchement, et pas par la bande!

      CVT

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    4. On s'en fout des traités. En cas de crise personne n'obéit aux traités. Or on ne sait absolument pas quelle condition pourra mettre fin à l'euro. Et n'espérez pas que cela vienne des urnes la majorité de français ne comprenant strictement rien à la monnaie. Pour preuve la majorité d'entre eux est à la fois contre l'UE et pour l'euro. Ce sont des chocs externes qui provoqueront hypothétiquement la fin du bidule. Donc des conditions extrêmes rendant de toute façon caducs ces traités débiles. Il faut accepter l'impossibilité de prévision et l'échec du système démocratique. C'est une crise grave comme un conflit ou la sortie de l'Allemagne qui mettra fin à la partie. Je ne crois guère à un mouvement franco-français.

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    5. On s'en fout des traités. En cas de crise personne n'obéit aux traités. Or on ne sait absolument pas quelle condition pourra mettre fin à l'euro. Et n'espérez pas que cela vienne des urnes la majorité de français ne comprenant strictement rien à la monnaie. Pour preuve la majorité d'entre eux est à la fois contre l'UE et pour l'euro. Ce sont des chocs externes qui provoqueront hypothétiquement la fin du bidule. Donc des conditions extrêmes rendant de toute façon caducs ces traités débiles. Il faut accepter l'impossibilité de prévision et l'échec du système démocratique. C'est une crise grave comme un conflit ou la sortie de l'Allemagne qui mettra fin à la partie. Je ne crois guère à un mouvement franco-français.

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  16. @ Jacques

    Merci. Je crois que nous sommes largement d’accord.

    Je n’ai pas l’impression qu’il y ait besoin de beaucoup de clarification. Si je veux complètement et le plus rapidement possible sortir de l’ordre juridique de l’UE, en revanche, je pense que l’on peut construire une Europe complètement différente, en partant d’une page blanche, impérativement, pour des coopérations industrielles, ou même d’autres sujets (agriculture, réforme de la finance, négociations commerciales…etc) à la condition sine qua non de respecter à 100% les souverainetés nationales. Et si cela n’est pas possible, tant pis, mieux vaut rien que quelque chose ressemblant à l’UE. Quand on résume en disant « sortie de l’UE », cela indique que l’on ne souhaite pas du tout d’Europe, même de coopérations respectant nos souverainetés. Voilà pourquoi je ne veux pas employer cette expression.

    @ CVT

    J’ai plus l’impression de répéter que d’avancer avec ce sujet. Je refais des débats que j’avais eu il y a plus de 5 ans et où je tenais exactement la même position. La priorité pour moi, c’est la France et les Français et parce que c’est ma priorité, je pense qu’il y a intérêt à avoir des coopérations européennes de type Airbus. Voilà pourquoi je pense que l’Europe (mais une autre Europe) peut être utile.

    @ A-J H

    Bien d’accord sur l’euro. Pas d’article 50 car le respecter revient à 2 ans de paralysie. Et si ce n’est pas pour l’appliquer, alors pourquoi l’invoquer ?

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    1. Voilà toutes les contradictions de DLR, comment espérer maintenir des coopérations internationales en violant les traités ? Comme espérer faire avancer des projets communs comme Airbus, qui est construit par des pays sur les cinq continents (source : http://www.sciencesdegestion.com/elearning/strategieoge/elements/airbus.html) en s'enfermant dans une nouvelle construction purement européenne ? Comment s'imaginer sortir de l'UE du jour au lendemain, sans négociation avec nos partenaires, sans déclencher le chaos ?

      Pardon mais les Anglais, eux, ont réfléchi à la question de manière un peu plus sérieuse ; je vous invite à consulter le scénario de sortie qu'ils ont récompensé et qui montre bien que la voie légale est la plus raisonnable.
      http://www.iea.org.uk/publications/research/the-iea-brexit-prize-a-blueprint-for-britain-openness-not-isolation

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    2. Oui, je ne comprends pas non plus l'argument de Laurent. La Norvege n'est pas dans l'UE mais elle participe à des cooperations scientifiques et industrielles. Dans le milieu que je connais, StatOil, la compagnie petroliere nationale aux deux tiers publique, participe à de nombreux projets d'innovation avec des entreprises et des universités britanniques ou francaises. Soit on reste dans l'UE, ce qui n'empeche pas de sortir de l'Euro, de Shengen, ou de souhaiter la redaction de nouveaux traités, soit on en sort. Quel interet de ce charabia incomprehensible sur "l'ordre juridique europeen" ?

      Talisker.

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    3. Ça sert à faire la différence entre Europe (continent), UE (organisation politique) et euro (monnaie).

      Et à ne pas être caricaturé du style "vous voulez sortir de l'Europe" alors que c'est absurde on va pas découper la frontière et s'en aller...
      Caricature que s'empresse de faire tout bon défenseur du système actuel (dont nos chers journalistes).
      L'expression "ordre juridique européen" peut donc permettre d'apporter ensuite des précisions et ne pas tendre la perche aux imbécillités comme "sortir de l'UE=mettre des barbelés=Corée du Nord"...

      Et pouvoir défendre des projets de coopération comme Airbus ou Ariane mais pas la dictature du marché que l'UE impose par exemple.

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    4. Je ne comprends toujours pas bien... Ca veut dire "sortir de l'UE mais continuer des co-operations avec d'autres pays d'Europe (situation Norvege)" ou "rester dans l'UE et essayer de la reorienter vers quelque chose de mieux (situation Royaume-Uni actuelle)" ?

      Talisker.

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  17. Je trouve aussi la polémique développée ici tirée par les cheveux. La position de DLR concernant l'UE est très claire (dénonciation de l'UE mais main tendue pour un nouveau projet européen) et je la partage de plus en plus.

    Ce n'est en rien incohérent, ni voué à l'échec. Vu la situation économique de l'UE et la défiance populaire qui y grandit partout, il y a fort à parier que d'autres peuples se montreraient désireux de sauter sur l'occasion de redéfinir le cadre d'une entente européenne.

    Je suis encore partagé sur la méthode, désobéissance ou dénonciation, mais je pense que ce ne doit pas être un prétexte pour continuer de s'agiter séparément. Après tout, l'objectif est le même. Alors, montrons que nous avons l'esprit de responsabilité qui sied à notre époque et commençons par nous rassembler!

    Je le redis, s'il faut dans un premier temps l'exiger de nos états-majors respectifs, ne comptons pas trop là-dessus. Ils sont dans une logique d'écurie et ils s'y voient un peu trop en se rasant. Faisons-le nous-mêmes! Un rassemblement souverainiste républicain venant de la base, ce sera l'évidence de la souveraineté populaire en marche!

    On peut attendre les européennes mais je parie que quelque soient les scores respectifs, les petits musiques internes ne varieront pas...

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  18. Pour bien entamer ce rassemblement, il faudrait lever le doute sur l'objectif du retour à la souveraineté nationale. Celle-ci doit être clairement le moyen de reconquérir la souveraineté populaire.

    Notre combat doit être celui de la démocratie bafouée, de la lutte contre l'oligarchie prédatrice qui nous a mené dans le mur. Seule une véritable souveraineté populaire sera à même de définir la voie de l'Intérêt Général. Sus aux lobbies, aux conflits d'intérêts, aux cercles occultes, aux mécanismes d'entrisme et de pantouflage!

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  19. Un bon angle d'attaque pour les eurosceptiques c'est les services publics.
    C'est federateur et les europhiles n'ont pas d'argument valables pour justifier leur sabotage et une mise en concurrence absurde et paradoxalement couteuse.

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  20. @ Gérard

    Mais quelles contradictions ? L’idée est de faire des projets si cela est possible (et je crois que cela le sera), mais je préfère pas de coopération plutôt qu’une coopération sur le modèle de l’UE. Les contradictions sont à l’UPR, pas claire sur l’article 50 et la période de deux ans de maintien intégral dans l’ordre juridique actuel qui pourrait nous être imposé…

    @ Talisker

    Pour moi, il y a 4 positions :
    1- ceux qui sont satisfaits de l’UE
    2- ceux qui ne sont pas satisfaits de l’UE et veulent l’améliorer, mais sans remettre en cause son fonctionnement global
    3- ceux qui veulent sortir de l’ordre juridique de l’UE mais souhaitent toujours une construction européenne, dans l’esprit du plan Fouchet, sans état européen central, et respectant pleinement la souveraineté nationale
    4- ceux qui ne veulent aucune forme de construction européenne

    Quand on est sur la position 4, il est juste de dire que l’on veut quitter l’UE. Quand on est sur la position 3, différente de la 4, on parle de dénoncer les traités, sortir de l’ordre juridique car on n’est pas contre tout projet européen, mais seulement contre l’actuel et ses dérivés. Si le groupe 3 parle de la même manière que le groupe 4, personne ne comprendra qu’il pense différemment.

    @ Bip

    Bien vu, cela permet d’éviter les caricatures.

    @ Jauresist

    Merci. Bien d’accord sur la nécessité de rassemblement.

    @ TeoNeo

    Bien d’accord

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