samedi 5 avril 2014

Brève clarification sur la dette (billet invité)


Billet invité de Thomas Schott

Comme si le choc des municipales ne suffisait pas, voilà un nouveau casse-tête pour François Hollande. Fin 2013, l’endettement de la France se rapprochait dangereusement des 2000 milliards : 1925,3 milliards très exactement selon les résultats des comptes nationaux des administrations publiques, publiés lundi 31 mars par l’INSEE. La dette publique est ainsi en hausse de 84,3 milliards comparée à 2012, où elle avait déjà augmenté de 116,1 milliards. Si cette énième hausse n’était pas si tragique pour des millions de français, elle ferait sourire. Car, oui, une question mérite d’être posée : pourquoi alors que depuis plus de quatre ans l’Etat a entreprit un plan de désendettement – sous injonction de la troïka – la dette publique continue-t-elle d’augmenter ?


En janvier 2012, Klaus Schwab – ingénieur et économiste allemand -, le fondateur du forum économique de Davos martèle sa certitude : la France « paye les péchés de ces dix dernières années ». Trois mois plus tôt, une analyse similaire s’affichait de l’autre côté du Rhin. Franz-Olivier Giesbert déplorait lui aussi « trente ans de bêtises, de folies et d’imprévoyances, où l’on a vécu au-dessus de nos moyens ».
A force d’assiéger nos oreilles de ses fortes connotations moralisatrices, le vocabulaire finit par intriguer. L’obstination a préconiser un désendettement par la rigueur et à marche forcée s’expliquerait-elle par des certitudes morales plus puissantes que la raison ?

Éloge de la dette

Régulièrement définie comme “prédation sur le secteur productif“ ou “archaïsme“, la dépense publique bénéficie de surcroît  d’un rare consensus idéologique. Elle constituerait un frein à l’activité économique de l’Hexagone. Que les libéraux se satisfassent d’une telle illusion ne doit pas nous étonner. Mais n’est-il pas temps de rompre avec ce mythe ?

En réalité, la dépense publique profite au secteur privé. L’investissement public, les allocations et les salaires des fonctionnaires représentent une somme consommée, qui soutient la demande et in fine qui contribue au PIB. Sur une année, celle-ci concoure à 15% du PIB (333 milliards). Dès lors, au même titre que le secteur privé, pourquoi l’Etat ne peut-il pas s’endetter ?

Loin d’être source de recul de l’activité économique, le montant de la dette – proche des “fameux 100%“ – ne donne pas non plus le « tournis » comme l’a affirmé Brice Couturier dans sa chronique matinale sur France Culture jeudi 3 avril 2014. Il ne se passe pas un jour sans entendre que la dette est équivalente à 25000 euros par français ; que chaque enfant naît avec 25000 euros de dette dans son couffin. Pas un jour sans qu’on tétanise la population. Mais cela n’a aucun sens car il est mis en rapport un stock de dette avec un flux annuel de richesse. Par ailleurs, il n’est pas étonnant qu’un ménage ait une dette de plus de 100% de son PIB (revenu) : par exemple, lorsqu’il achète une maison. C’est d’autant moins grave pour un Etat, car lui étant mortel, il peut faire courir sa dette.

Loin non plus d’être irremboursable. Après la Seconde Guerre Mondiale, la dette publique était bien plus élevée qu’aujourd’hui – entre 150 et 300% du PIB en Europe et 120% aux Etats-Unis – et pourtant elle a été remboursée. Mais contrairement à aujourd’hui, l’Etat a engendré la demande et n’a pas fait d’austérité et de contre-révolution fiscale. Tous ces éléments ont permis d’augmenter les rentrées fiscales et donc de faire baisser le ratio global d’endettement (dépense / recette). C’est pourquoi la dette américaine a fondu comme neige au soleil. Alors qu’elle était de 120% en 1945, elle est passée en-dessous des 20% en 1970.

Qui dit idéologie libérale, dit dette

C’est à partir des années 1980 et le tournant libéral de François Mitterrand en 1983 que la dette repart. En bouleversant le partage de la valeur ajoutée et en appliquant l’austérité salariale et une contre-révolution fiscale, les recettes se sont effondrées. De fait, sans augmenter le volume des dépenses, le ratio global d’endettement augmente car le dénominateur (recette) chute. Les recettes de l’Etat ont, en effet, perdu quatre points de PIB depuis le milieu des années 1980 en passant de 22 à 18% du PIB.

Dans les faits, c’est donc l’application d’une politique libérale qui explique que la dette française est passée de 25% en 1982 à 65% en 2007.

“Subprime“ et hold-up intellectuel

Naturellement, l’effondrement du secteur bancaire en 2007 a davantage creusé la dette. D’une part, il a fallu sauver le système bancaire. Et de l’autre, la crise économique qui s’en suivit a d’autant plus réduit les recettes de l’Etat. Or, dès 2010, les libéraux accusent l’Etat d’avoir trop dépense. A l’instar de la théorie du choc, ils utilisent une de leur conséquence pour pousser plus loin le modèle libéral et ses impasses. Dès lors, sous injonction de la troïka et depuis la ratification du TSCG en septembre 2012 sous commandement de la commission européenne et de la cour européenne de justice, la même erreur se répète : sans remettre en cause la contre-révolution fiscale, en approfondissent l’austérité salariale et en réduisant les dépenses publiques la dette ne cessera d’augmenter faute de recettes suffisantes.

Au-delà de ces considérations “économiques“, il ne faudrait sous-estimer les causes politiques. En conduisant les peuples à promettre d’honorer leurs dettes, le libéralisme jette un pont entre aujourd’hui et demain, entre présent et futur. Il réduit ce qui sera à ce qui est pour prévoir, calculer et établir des équivalences entre les comportements actuels et ceux à venir. Dès lors, se refusant à faire le choix d’un tournant politique et idéologique, le temps comme création de nouvelles possibilités se neutralise. Peut-être est-il dans l’ère du temps de ne plus choisir mais de gérer. Mais alors ne briguez aucun mandat. Car gouverner c’est choisir.

15 commentaires:

  1. D’un coté, vous persévérez dans l’éloge de la dette et d’un autre vous nous dites que dans le passé, après 1945, les dettes d’Etat on été remboursées pour passer des centaines de% au dizaine de % du PIB.
    Dois-je conclure que vous admettez (enfin) que toute dette doit être remboursée ?
    Vous êtes vous poser la question de savoir comme s’est produit ce « remboursement » de la dette ?
    Par l’inflation qui multipliant le PIB par 6 par exemple aux fils des ans divise le % de la dette par rapport au nouveau PIB de 6. Si bien que le prêteur avec son remboursement voit son pouvoir d’achat (du temps où il avait prêté) diviser par 6 le jour de son remboursement.
    Il va de soit que, dans réalité économique de l’inflation, l’éloge de la dette uisse être faite. Dans la mesure où de nouveaux déficits ne viennent plus augmenter la dette au-delà de l’inflation.
    Par le passé pour neutraliser les inflations différentielles entre nation il y avait la dévaluation.
    Dans un tel système inflation dévaluation, l’économie d’une nation est confuse mais acceptable dés lors que les déficits de l’Etat sont employés pour payer des producteurs nationaux ou rembourser de la dette. Dans ce dernier cas le prêteur est perdant et dans le cas de production supplémentaire par des nationaux cette surproduction fiscalisée permet aussi le remboursement et si elle n’est pas fiscalisée elle améliore le pouvoir d’achat. C’était le temps des trente glorieuses où la productivité permettait l’inflation et à nos Etat de ne plus faire de déficit.
    Cette période est révolue. Depuis quarante ans nos élus ont décidés volontairement de faire des déficits et de ne plus prévoir de remboursement de dette. Ils comptaient que l’inflation et la productivité suffiraient pour éteindre la dette et créer du pouvoir d’achat.
    Hélas la courbe de productivité n’est pas mathématiquement croissante et les déficits de l’Etat sont supérieur aux effet de l’inflation : les pouvoirs d’achats n’augmentent plus faute de productivité et sont aussi mis à mal par la prolifération de besoins nouveaux dont la plus part ne sont plus produits nationalement ; si bien que les changements de modèle de consommations fait que nous consommons plus que ce que nous produisons et cela n’est alors possible que si nous empruntons soit individuellement soit c’est l’Etat qui le fait, à notre place, pour nous dispenser de payer des usages et des consommations collectives ce qui nous permet avec cette « économie » (payée par l’emprunt fait par l’Etat) d’acquérir des productions étrangères.
    Les temps ont changé : autrefois l’emprunt (déficit de l’Etat) permettez des productions nationales et la création d’emploi : aujourd’hui ces emprunts (déficit de l’Etat) favorise le déficit de la balance commerciale et l’aggravation du chômage chez nous.
    A suivre

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  2. Suite
    Si dans le passé le déficit et la dette permettaient le plein emploi, aujourd’hui le déficit et la dette produisent du chômage et une balance commerciale déficitaire. Reste donc à savoir pourquoi ce changement ?
    Pourquoi plus de chômage et plus de déficit commercial ?
    Que répondez-vous vous qui faites l’éloge de la dette ?
    Pour ma part supprimer le déficit de la balance commerciale ce n’est que produire plus nationalement pour plus exporter et moins importer. Et produire plus n‘est-ce pas supprimer du chômage ?
    Sauf qu’il ne faut pas produire n’importe quoi et pour cela créer des outils de production spécifiques aux productions capables de faire baisser le déficit de la balance commerciale et de fait faire baisser le chômage.
    Voyez vous, vous qui faites l’éloge de la dette vous justifier vos opinions par le fait que « En réalité, la dépense publique profite au secteur privé. L’investissement public, les allocations et les salaires des fonctionnaires représentent une somme consommée, qui soutient la demande et in fine qui contribue au PIB » Mais votre réalité est sectorielle et ne voit pas que l’utilisation de cette »manne» ne sert pas à la production des besoins dont les consommateurs nationaux ont besoins et les poussent à acheter ces besoins (faute de production nationale) à l’étranger.

    Pour qu’il y est dans le futur une résorption du chômage il faut à la fois investir dans les outils de production ciblés à moins importer et plus exporter et déplacer des actifs du secteur public et des chômeurs avec leur masse « salariale » dans ces outils de productions qui produisent les demandes des consommateurs nationaux.
    Vous me direz que cela ne suffit pas il faut avoir des prix compétitifs ! Mais dites-moi qu’est ce qui vous empêche d’avoir des prix compétitifs ?
    Ne savez –vous pas que notre pouvoir d’achat réel c’est le nombre et la qualité des choses que nous nous partageons dans la nation qui ont pour prix la valeur du nombre et la qualité des choses que nous produisons nationalement ?
    Et là vous pouvez alors concevoir que le prix est un accessoire qui peut prendre des valeurs différentes entre le prix dans la nation et le prix vendus à l’étranger comme aujourd’hui (déduction de la TVA).
    Sauf qu’aujourd’hui malgré déduction de la TVA nous continuons à faire payer aux étranger les droits acquits aux profits de nos nationaux et non des leurs. Il faut donc dans nos échanges commerciaux cesser de nous faire payer respectivement nos modèles sociaux spécifiques et laisser chaque nation sa propre souveraineté pour son partage de richesse égal aux nombres de productions nationales en biens et services, de qualité.
    Moralité :
    Il faut moins de mots pour expliquer la réalité et proposer des solutions que pour faire un éloge controversable de la dette en expliquant la situation par la présence de boucs émissaires.
    Unci TOÏ-YEN

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    1. Pfff .... tant de mots alignés, qui se poussent du col, se suivent et se bousculent pour ne rien signifie d'autre que des âneries que le premier ancien secrétaire du PS venu peut vous asséner. C'est à pleurer ... Et je ne reviens même pas sur cette formule imbécile des trente glorieuses. Pitoyable !

      Demos

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  4. Dans votre message l'aveuglement idéologique semble le disputer à la mauvaise foi...

    Personne ne soutient qu'il faut emprunter à tout-va et ne jamais rembourser...
    Nous contestons la légitimité de la dette (expliquée ici davantage par la baisse des recettes de l'Etat qu'autre chose, ET que la dette soit plus généralement la conséquence d'une politique ultra-libérale), et nous contestons qu'il faille accélérer le remboursement d'une dette quand le débiteur n'est pas dans une période de prospérité.

    Ce ne sont pas les usages -bon et mauvais- habituels des Etats qui sont la cause de la situation actuelle, mais les idées ineptes des ultra-libéraux qui provoquent la crise.

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  5. @ Unci TOÏ-YEN
    "Et là vous pouvez alors concevoir que le prix est un accessoire qui peut prendre des valeurs différentes entre le prix dans la nation et le prix vendus à l’étranger comme aujourd’hui (déduction de la TVA)."

    Ok pour ce point. C'est même la seule solution pour ne pas remettre en cause totalement le libre-échange...
    Mais quel rapport avec la dette ?
    Il me semble que c'est deux points différents.

    Ok, l'endettement sert aujourd'hui à nourrir le déficit commercial, mais ce n'en est pas la cause. La cause, vous la donnez vous-même : "nous continuons à faire payer aux étranger les droits acquits aux profits de nos nationaux et non des leurs."

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  6. @ Raphael
    deux chose
    1° le déficit décidé par nos élus volontairement (projet de budget voté en déficit) oblige à l'emprunt; d'où endettement si nos élus ne vote pas ( volontairement et c'est le cas) un budget de remboursement des emprunts..
    2° l'usage de l'emprunt nous permet de disposer de fond qui faute de compétitivité nationale nous permet de préférer un produit importé et de ce fait notre balance commerciale est déficitaire. Il n'y a donc pas de lien entre dette et balance commerciale..

    Mais il y a un lien direct entre l'emprunt ( richesse sans production) et déficit de la balance commerciale quand le prix de nos productions manque de compétitivité.
    Et il devient exact, comme vous le dite, que l'origine de la cause de notre manque de compétitivité provient de nos prix qui ne sont pas compétitif parce que nous faisons payer aux étrangers nos droits acquits.
    Il n'en demeure pas moins que l'emprunt ( rendant " gratuit" des biens et des services collectifs) permet ( faute d'avoir plus de production nationale pour les acquérir) de ne pouvoir acquérir que des biens et services importés.
    Conclusion la conjonction de l'emprunt d'Etat et de l'absence de nos prix compétitif contribuent à aggraver le déficit de notre balance commerciale.
    CONCLUSION
    Ne reste donc comme solution que de produire plus de biens et services ( moins de chômeurs) pour exporter d'avantage et importer moins et cela ne marche que si nous commerçons avec l'extérieur au seul prix de production (sans droit acquis).
    Nous retrouvons alors notre compétitivité et la fiscalisation permet de ne plus voter de déficit.
    La compétitivité n'est qu'une constatation et non une cause.
    La Cause du déficit de la balance commerciale est la fantaisie de la fixation du prix de nos biens et services et le vote d'un budget en déficit.
    Cela provient de nos élus formatés à l'idéologie des droits acquis et ignore que notre véritable richesse nationale c'est la production nationale de nos biens et nos services que nous nous partageons et non le prix qui n'est que l'accessoire de ce partage..

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  7. Bien de faire de la désintoxication sur la dette; c'est nécessaire. La dette provient essentiellement d'une insuffisance des recettes, et non d'un excès de dépenses, ou pour le dire autrement, les riches ne payent pas assez d'impôt.

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  8. @ JACQUES
    Dans vos deux lignes il y a un manque de pragmatisme. La dette c’est un emprunt à rembourser et ce dont vous parlez c’est le déficit budgétaire de l’Etat qui provient d’un différentiel entre recette et dépense de l’Etat.
    Chercher à opposé un manque de recette à un trop de dépense de l’Etat est un discours stérile qui doit être définitivement abandonné pour les raisons suivantes :
    La recette supplémentaire ou l’économie de la dépense a pour usage de venir remplacer l’emprunt qui était utilisé pour payer des biens et des services dont l’ensemble de la population profite : donc il n’y pas d’usage de bien et de service supplémentaire donc pas plus de recette fiscale ou sociale à ce titre.
    Baisser les dépenses de l’Etat c’est supprimer des usages collectifs au service de l’ensemble de la nation donc : des suppressions de biens et de services qui étaient produits nationalement avant cette baisse de dépense et qui ne sont plus nécessaire donc : chômage, privation de recettes fiscales et sociales et augmentation des besoins financiers (caisse de chômage)
    Augmenter les recettes de L‘Etat (fiscalisation) c’est supprimer, à ceux qui vont payer ces surplus, un pouvoir d’achat qui permettait d’acquérir des biens et des services produits nationalement avant cette augmentation de recette et qui ne sont plus nécessaire donc : chômage, privation de recette fiscale et sociale et augmentation des besoins financiers (caisse de chômage)
    Vous voyez l’une ou l’autre des solutions a pour finalité de diminuer le différentiel de recette et dépense de l’Etat d’un coté et de l’autre : d’augmenter le différentiel des recettes et dépenses de l’Etat et des caisses sociales (baisse de recettes et augmentation des dépenses) pour des valeurs similaire ce qui ne change rien.
    Ce qui change c’est que nous avons le même déficit et des chômeurs en plus qui ont moins de pouvoir d’achat qu’actif et dans ce cas ce différentiel de pouvoir d’achat produit son lot de nouveaux chômeurs. Nous voyons que ces méthodes (plus de recette ou moins de dépenses) mettent en place une succession de création de chômage en boucle. On ne peut pas dire que c’est ce que vous voulez : garder un déficit et avoir des chômeurs en plus, n’est-ce pas ?
    Mais, en plus, pour rendre moins sensible une perte de pouvoir d’achat le chômeur aura tendance à s’approvisionner avec des produits importés du fait de notre manque de compétitivité.
    Conclusion : ne tournons plus autour du pot. Il nous reste comme solution que de produire d’avantage pour plus exporter et moins importer ce qui permet de plus fiscaliser et avoir moins de déficit.
    Quand à la baisse de la dépense publique elle n’a pas de sens si elle n’est pas compensée par des créations d’emplois dans le secteur privés. Néanmoins rien n’interdit de rendre les productions de biens et de services du secteur public plus productif et plus qualitatif.
    Reste toujours l’obligation de rendre nos prix compétitif comme expliqué dans les commentaires précédents.
    Unci TOÏ-YEN

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  9. @ Unci Toï-Yen,

    Il n'y a aucune faille dans votre aveuglement idéologique. Aucune.

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  10. @ Unci TOÏ-YEN
    En vertu de la loi macro (F – S) + (X – H) + (T – G) = 0
    Supprimer le déficit du secteur public est forcément une mauvaise solution pour régler le problème du secteur externe (balance commerciale).
    Soit le déséquilibre se reporte sur le secteur privé, soit on contracte la demande sans régler le problème de manque de compétitivité...

    Par ailleurs, il semble qu'au niveau mondial, il y ait un problème d’excès d'offre. Augmenter la compétitivité et/ou réduire le déficit commercial ne peut qu'augmenter le problème global de manque de débouchés...

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  11. Il faut arrêter avec cette "autoflagellation" concernant le poids des dépenses publiques rapporté au PIB. C'est totalement biaisé.

    Comme l'explique bien Robert Joumard:

    //Les prélèvements obligatoires sont en fait les recettes des administrations publiques. Le PIB est, on l'a vu, la valeur ajoutée ou la richesse créée, c'est-à-dire la différence entre les recettes et les dépenses des opérateurs privés et publics. Or une recette, comme un budget, n'est pas une valeur ajoutée, un bénéfice, une richesse créée. Il n'est donc pas correct de comparer deux variables qui ne sont pas de même nature. Le faire, c'est laisser croire que plus de la moitié du PIB est utilisée par les administrations publiques, ce qui est fondamentalement faux, et donc que moins de 50 % du PIB est utilisable par les entreprises privées. Or les recettes (chiffre d'affaire) des entreprises privées sont équivalentes à plusieurs fois le PIB. Exprimer les prélèvements obligatoires ou les recettes des entreprises privées en % du PIB n'a en fait aucun sens.
    Il y a donc quelque arnaque à parler d'une pression fiscale et sociale qui a dépassé 50 % du PIB, ce qui serait insupportable, sans dire que la "pression" (le montant du rapport du CA au PIB) des entreprises privées est largement supérieure au PIB, sans que personne n'imagine que cela puisse être insupportable...
    La pression ou la part des administrations publiques dans l'activité doit être mesurée par la part du PIB attribuée aux administrations publiques. Cette part qui s'est stabilisée à 18% depuis une trentaine d'années est beaucoup moins accusatrice pour le public que l'extraordinaire 50 % du PIB, qui sert manifestement des objectifs idéologiques, loin de toute cohérence méthodologique.//

    http://postjorion.wordpress.com/2014/04/04/287-mauvaise-comprehension-depenses-publiques/ pour le graphique associé

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  12. @ Adm-Salam
    Il manque dans vos commentaires l’essentiel : les arguments qui apportent la preuve de vos vérités idéologiques ou démontre la fausseté des réalités exposées par les autres.
    @ Raphael
    Vous devriez relire mes commentaires il n’a jamais était dit : la résolution du déficit de l’Etat aller résoudre le problème déficit de la balance commerciale et le Pb de a compétitivité. Il est dit l’inverse : régler le Pb de la compétitivité et l’adaptation de nos productions, jugulent le déficit de la balance commerciale puis, par la fiscalisation réduit le déficit jusqu'à le supprimer en fonction des moyens mis en place et de la volonté des citoyens de la nation (seul responsable de la production de notre richesse quand ils sont actifs).
    Quand à savoir s’il faut relancer la croissance par l’offre ou la demande, cette démarche est autant stérile de que vouloir opposer recette et dépense de L‘Etat pour résoudre le déficit.
    Il faut savoir qu’aucun producteur ne produit un bien ou un service qui ne trouve pas un consommateur ou un usager capable d’en payer le prix. Dés que les stocks augmentent, la production est arrêtée et les postes d’emplois sont inutiles. La politique de l’offre n’existe donc pas.
    Il faut savoir qu’aucun consommateur ou usager d’un bien ou d’un service satisfait à 100% ses besoins il est donc logique qu’existe spontanément la politique de la demande. Mais cette conditions n’est pas suffisante faut-il encore deux conditions 1° que ces besoins en demande soient produits et 2° celui qui réclament les besoins supplémentaires (augmentation du pouvoir d’achat) ait les moyens de les payer. Il ne peut avoir ces moyens que s’il est celui qui, en plus de ce qu’il produisait, il produit un bien qu’un autre demande en plus de ces consommations présentes et s’il n’est pas actifs : il faut qu’un producteur lui offre ce besoin en offrant une partie de ses revenus qu’il reçoit pour sa production supplémentaire.
    Donc : la croissance permettant de satisfaire des besoins non satisfaits consiste de se faire rencontrer des consommateurs et des producteurs qui s’entendent sur la production de ces besoins à satisfaire et de leurs partages.
    Pensez-vous que le pacte de responsabilité (entre salariées et patrons) est l’objet de cette rencontre entre producteurs et consommateurs qui s’entendent pour une production nationale croissante ou plus même seulement plus qualitative ?
    Unci TOÏ-YEN

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  13. C'est marrant cette idée virale qu'un Etat doive être géré comme un ménage et ne doive pas faire de déficit.
    Comment donc serait il possible qu'il puisse investir dans l'avenir sans déficits ?
    Le piège dans lequel nous sommes c'est justement que nous voulons réduire les déficits (donc les investissements) soi disant parce que ces déficits augmentent la dette et donc les intérêts qui eux mêmes creusent les déficits ,alors que nous pourrions tout à fait monétiser les déficits au lieu de les emprunter en payant des intérêts. Il y a vraiment chez certains une forte difficulté à changer de paradigme.

    Je redis pour la millième fois que les seuls besoins d'emprunts sur les marchés sont les devises étrangères que nous ne pouvons pas produire et qui nous sont nécessaires pour nos soldes de déficits de la balance des paiements. Là je rejoins un citoyen lorsqu'il pense qu'il faut réduire la balance commerciale pour ne pas devoir emprunter de devises ... mais ca n'a rien à voir avec le déficit des administrations publiques

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  14. @ Holbecq
    Petit à petit nos analyses vont se rejoindre puisque vous dites « Je redis pour la millième fois que les seuls besoins d'emprunts sur les marchés sont les devises étrangères que nous ne pouvons pas produire et qui nous sont nécessaires pour nos soldes de déficits de la balance des paiements. Là je rejoins un citoyen lorsqu'il pense qu'il faut réduire la balance commerciale pour ne pas devoir emprunter de devises ... mais ca n'a rien à voir avec le déficit des administrations publiques » Il ne vous reste donc qu’un effort à faire pour trouver un consensus.
    Vous affirmez que le déficit des administration n’est pas la cause du déficit de la balance commerciale c’est exact mais il n’en demeure pas moins que c’est l’emprunt fait par les administrations (au 2/3 souscrit par des étrangers) et peu importe la devise, qui permet de financer le déficit de la balance commerciale.
    Une fois cela compris ne plus avoir de déficit de la balance commerciale et d’autres fuites de nos devises à l‘étranger permet de retrouver une masse monétaire (majoritairement financé par l’emprunt des administration) qui peut alors s’investir dans la nation. Ceci démontre que l’usage actuel de l’emprunt qui couvre le déficit des administrations ne sera pas utile, à 100%, aux investissement tant que le déficit de la balance commerciale ne sera pas réduit à zéro et que le l‘excédant de notre balance commerciale ne soit pas égal aux autres montants des fuite de nos devises vers l’étranger.
    Ceci me permet de vous rejoindre pour dire que les emprunts utile à l’investissement est bénéfique dans la mesure où étant une monétisation qui, dans ce cas, est la monétisation d’un « effort de production à faire ultérieurement » : il convient qu’une fois cet effort de production fait la monétisation de cet « effort fait » par les producteurs soit fiscalisée pour démonétiser l’emprunt (effort de production à faire) car il n’existe d’autre monétisation que celles des « efforts de production faits » et celles des « effort de production à faire ultérieurement) » Restant bien entendus des « efforts de productions faits » qui sont monétisé au delà de ce que ces efforts méritent et cette iniquité doit être combattue.
    Unci TOÏ-YEN

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