vendredi 15 août 2014

Schengen ou l'hypothétique Eldorado (billet invité)


Billet invité de Michel Colas


On a souvent l’occasion d’entendre dire que l’Italie est une des entrées privilégiées pour l’immigration clandestine sub- saharienne. En effet, il ne se passe pas une semaine sans que la presse ne se fasse l’écho d’immigrants arrivant sur l’ile de Lampedusa à bord de bateaux vétustes et surchargés et qui malheureusement, pour certains n’arrivent même pas à destination, coulant au large avec leurs cargaisons humaines.

Voilà, l’habitude aidant, nous ne prêtons plus qu’une oreille distraite à ces nouvelles, nous disant qu’après tout, c’est l’affaire des italiens.

Mais, erreur ! Ce n’est pas QUE l’affaire des italiens et ce, depuis les accords de Schengen.
Ah ! Les fameux accords de Schengen. Mais en quoi consistent-ils ?

En réalité, il ne s’agit pas d’un, mais de plusieurs textes adoptés au fil des années par la quasi-totalité des pays européens, après qu’en 1985, cinq membres de la CEE (France, Allemagne, Belgique, Pays Bas et Luxembourg) signent un accord à Schengen, au Luxembourg. Sa mise en œuvre, fixée cinq ans plus tard par la convention de Schengen, et entré en vigueur à partir de 1995.

En substance, que dit ce texte : au sein de l'espace Schengen, le contrôle des personnes aux frontières intérieures des pays participants est supprimé. En contrepartie, ils sont renforcés à la frontière extérieure, avec une harmonisation des règles et un renforcement des coopérations. En 1997, le traité d'Amsterdam incorpore "l'acquis de Schengen" à "l'acquis de l'Union".

Cela signifie donc que, dès qu'elle a franchi une frontière extérieure de l’Union Européenne, toute personne peut aller et venir à sa guise dans les Etats membres. Bien entendu, les immigrants clandestins ne devraient pas pouvoir bénéficier de ces dispositions, mais voilà, les procédures de reconduite sont tellement compliquées à mettre en œuvre que le chiffre de personnes expulsées est ridiculement faible.

On en était là, les états membres gérant comme ils le pouvaient cette situation jusqu’à ce que la sonnette d’alarme soit tirée lors d’une réunion de crise qui s’est tenue récemment à Nice, comme nous l’explique le Figaro dans son article du 4 Août .

Et le constat établi a été sans appel : «Entre le 1er janvier et le 30 juin 2014, 61.591 migrants irréguliers ont débarqué en Italie, ils n'étaient que 7913 pour la même période en 2013, et seulement 4301 pour les six premiers mois de l'année 2012 »

Soit le chiffre d’immigrants clandestins passant par l’Italie, multiplié par 9 pour une même période si l’on prend en compte les années 2012 et 2013.

Devant ces faits, force est de constater que Schengen est un échec. La solution ne peut passer que par un rétablissement des frontières intérieures avec l’application de règles et procédures simplifiées.
Les intérêts seraient de plusieurs ordres : Les états redevenus maître de leurs frontières pourraient pratiquer une immigration choisie et les candidats à l’immigration voyant la fin du laxisme seraient moins nombreux.

Par contre, il sera impératif dans le même temps de relancer et intensifier l’aide au développement en faveur des pays d’où sont issus les candidats à l’immigration, notamment africains (exception agricole à l’OMC, investissement direct, échanges universitaires et hospitaliers).

L’objectif final étant de créer des conditions de vie acceptables pour les populations de ces pays et éviter ainsi des départs à la recherche d’un hypothétique Eldorado

1 commentaire:

  1. Les 20000 tunisiens qui étaient venus illégalement en France à la suite de la chute de Ben Ali avaient entendu notre gouvernement matraquer à la télévision qu’il y aurait chez nous 500 000 postes non pourvus dont les français ne voudraient pas parce qu’ils préféreraient vivoter dans l’assistanat.

    Ces emplois n’ont jamais existé, et beaucoup de tunisiens qui avaient risqué leurs vies pour venir postuler sont vite repartis, cette fois en avion, après avoir découvert l’horrible vérité : tout cela n’était qu’une propagande abjecte pour préparer les esprits à de nouvelles agressions contre les français les plus vulnérables.

    En attendant, il y a au fond de la Méditerranée et dans les sables du Sahara des milliers de squelettes de pauvres gens qui rêvaient de ces 500 000 emplois qui n’ont jamais existé.

    La propagande fasciste tue, même bien au-delà de nos frontières.

    Lutter contre l'immigration illégale c'est d'abord cesser de mentir au peuple français lui-même sur notre prétendu Etat-providence qui n'a jamais existé. Ceux qui ne connaissent la France que par sa télévision croient que tout cela est vrai, et le payent bien souvent de leur vies.

    Ivan

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