mercredi 22 octobre 2014

L’ORQUE : de la méritocratie à l'usurpation du mérite (billet invité)


Billet invité de Marc Rameaux.

Comment le mérite véritable a été remplacé par son imposture et porte des hommes médiocres aux postes de décision – Une nouvelle organisation de la société et de l’économie pour y remédier – Une certaine idée de l’homme


Cet article résume l’analyse et le projet de société de l’ouvrage « L’orque », de Marc Rameaux

« L’ego est en raison inverse de la personnalité »

Vladimir Jankélévitch

Le monde économique moderne soulève des inquiétudes croissantes, qui ont déjà fait l’objet de plusieurs ouvrages. Nombreuses sont les critiques qui en ont dénoncé la dureté, l’extrême rapidité, parfois la violence psychologique.

L’évolution vers un monde de plus en plus compétitif et globalisé, ou bien la remise en question de l’économie de marché elle-même, sont les critiques les plus fréquemment invoquées, accompagnées de solutions diverses selon les tendances politiques des auteurs.

Mais si le problème n’était pas là ? Nombreux pensent que l’économie et le monde de l’entreprise sont restés à peu près les mêmes, mais en plus dur, plus rapide, plus complexe. Le malaise que nous ressentons provient de beaucoup plus loin.

Le fonctionnement des entreprises a profondément changé depuis une quarantaine d’années, selon une tendance qui s’est renforcée progressivement, produisant maintenant des impacts décisifs non seulement sur le monde économique mais sur toute la société, jusqu’à notre conception même de l’homme.

De façon inconsciente, une certaine idée de l’homme s’est substituée à une autre, avec des conséquences très néfastes, qui expliquent à la fois la violence psychologique et l’impasse économique dans laquelle nous nous trouvons.

Il ne s’agit pas de philosophie abstraite. Cette évolution a eu des conséquences très pratiques sur le fonctionnement de l’entreprise, qu’il faut avoir vécu de l’intérieur pour en comprendre les ressorts. Elles sont à ce point concrètes qu’elles relèvent de la sociologie des organisations et du cours pratique de management.

Cette évolution peut se résumer simplement : le système méritocratique se trouve maintenant inversé, jusqu’à permettre à ce que l’humanité a de pire d’accéder aux postes de décision et de commandement.

Une brèche s’est ouverte dans le système de la méritocratie, permettant d’opérer un véritable vol du mérite d’autrui. Certains passent l’essentiel de leur temps à récupérer le travail et l’initiative d’hommes bien meilleurs qu’eux. En consacrant toute son énergie à cette « activité », plutôt que de travailler avec compétence et produire de la valeur, il est maintenant possible de jouer un jeu gagnant.

Un véritable détournement du mérite est à l’œuvre, aboutissant à une anti-sélection des responsables économiques vers les plus médiocres, transformant la méritocratie en une répugnante caricature inversée de ce qu’elle devrait être.

Toute théorie du complot est écartée : le simplisme ou la démagogie ne sont pas de mise. Cette évolution s’explique par des mécanismes d’auto-organisation issus des sciences cognitives. La question n’est pas « qui tire les ficelles ? » mais « à quel jeu joue-t-on ? ». Si la règle du jeu est pervertie, des hommes de peu s’y engouffreront sans même d’ailleurs qu’ils le sachent vraiment, les emportant eux aussi dans l’abîme avec l’ensemble de la société.

Ce mouvement a touché principalement les grandes entreprises. Pour des raisons que l’ouvrage explique, les petites entités indépendantes ont été épargnées, et restent le refuge de ceux qui attendent une juste reconnaissance de leurs capacités.

L’orque est le récit et l’explication de cette évolution, faite insensiblement mais invinciblement.

L’orque est aussi un ouvrage de combat, afin d’organiser la défense contre ce danger et les impacts humains graves qu’il engendre : une contre-organisation de la société est bâtie et développée.

Pourquoi cette référence au plus grand des delphinidaes, comme titre de l’ouvrage ?

Parce qu’une phraséologie à la violence sourde a envahi les entreprises, s’appuyant sur de nombreuses justifications soi-disant naturalistes pour asseoir son autorité.

Les « mâles dominants », « tueurs » et « prédateurs » sont apparus, afin d’intimider et d’effrayer les plus faibles, afin également d’obtenir une résignation et une soumission au nouvel ordre, en le faisant croire inscrit dans l’ordre naturel. Naturellement de tels termes ne sont pas employés directement, mais enrobés dans un double discours dont chacun sait ce qu’il signifie, au cours duquel ces mots crus échappent parfois. Ou bien constamment dans des dialogues privés entre « gens de bonne compagnie ».

Au passage, cette vision a fait reculer de plusieurs siècles ce que la civilisation et la liberté avaient permis de construire, comme modèle d’un homme de valeur. Egalement, la condition de la femme a reculé brutalement dans nos sociétés du fait de cette mentalité, depuis maintenant plus de 30 ans comme d’autres ouvrages l’ont déjà relevé.

L’orque est l’antidote lumineux de ce sinistre bestiaire. Afin de contrer le néo-darwinisme des arriérés qui s’emparent des postes de décision, nous rétablissons d’authentiques références éthologiques, montrant que la vraie compréhension du darwinisme dépasse largement les rêves de domination servile de quelques-uns.

L’orque est un animal extrêmement sensible, accompli dans tous les sens du terme, vivant au sein d’une organisation sociale très élaborée, souvent plus sage que celle de l’ordre humain.

Mais c’est aussi le tigre des mers, capable d’éventrer un requin blanc de 4 mètres sans coup férir, si la nécessité se présente. Les requins du monde économique et politique sont prévenus. Notre défense est plus que féroce : elle ne prône bien sûr aucune violence physique, mais engage une lutte psychologique et économique inédite et sans merci, montrant la véritable nature lâche des « prédateurs ». Le livre détaille comment mettre en place ce combat.

Aux caïds sont opposés des samouraïs, recrutés parmi les éléments les plus capables et les plus énergiques du monde économique. La civilisation ne se défend pas par des bons sentiments ou des suppliques, mais par les plus hautes vertus guerrières.

Il y a urgence à cet engagement. Le cynisme et la dépravation des castes dirigeantes atteint de tels seuils qu’il ne s’agit plus seulement de lutter contre des conditions pénibles du travail en entreprise. Des violences extrêmes sont perpétrées, derrière un discours feutré et en apparence raisonnable, masquant les plus bas instincts.

La violence directe et physique de nos sociétés en résulte : l’exemple venant d’en haut, la voyoucratie en col blanc devient le modèle des caïds de banlieue. L’exemple de gains faciles et sans aucun mérite ne vient pas de ces classes déshéritées : ce sont d’autres « dealers » bien plus néfastes mais propres en apparence, qui leur ont montré la voie.

Il y a menace grave sur la civilisation, menace à laquelle des hommes libres et déterminés doivent répondre. « L’orque » révèle la mécanique de l’usurpation dans ses moindres détails, et sans aucune concession. Il prépare également une riposte s’appuyant sur ceux qui se sont toujours distingués dans l’indépendance et la création de valeur.

31 commentaires:

  1. L'auteur d'une anthropologie, bien peu connu pour cela, s'est emparé de sujets proches il y a 143 ans : Charles Darwin.

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  2. Oui le darwinisme est l'une des pensées les plus fécondes - et les plus déformées - de notre temps. Ceux qui l'ont assimilée à une "loi du plus fort" n'y ont rien compris.

    Le véritable darwinisme a mis en relief la diversité, la richesse et la finesse du monde animal, bien plus que le seul mécanisme de la prédation.

    En d'autres termes, il ne peut y avoir une explication unique du monde, une pensée unique qui résumerait l'ensemble des possibles : cela ne vous rappelle rien ?

    L'adoration incessante d'une seule idée est la pauvreté mentale et humaine même. C'est pourquoi je suis confiant dans la disparition du néo-libéralisme, qui procède d'une vénération stupide et répétitive de la même chose.

    Le néo-libéralisme se targue de promouvoir la liberté, il propage l'une des pires aliénations mentales, qui prive l'homme de son indépendance et de sa capacité d'agir.

    Marc Rameaux - "L'Orque".

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  3. On peut remonter au néolithique, aux tribus indiennes précolombiennes( cf. l'anthropologue Alain Testart ), aux grecs, romains... bref, les processus de dominations hiérarchiques ne datent pas d'il y a 30 ans. La situation des femmes a quand même beaucoup progressé aussi.

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    1. Les processus de domination hiérarchique existent depuis toujours, en revanche il a toujours existé aussi deux formes d'exercice du pouvoir, une bonne et une mauvaise. Qui correspondent à deux types d'hommes et deux types d'affirmation de soi, une bonne et une mauvaise. Toute la différence entre un De Gaulle et un Sarkozy par exemple.

      L'exercice de l'autorité ne pose pas de problème et doit être respectée si le dirigeant est légitime. Ce qui nous trompe est que l'on désigne sous le même vocable de "dirigeant" des hommes hautement estimables et des hommes tenant davantage du chef mafieux. On ne peut considérer l'exercice du pouvoir de façon unique : il y a deux grands profils de dirigeants.

      L'exercice du pouvoir a toujours oscillé entre ces deux types d'hommes. Ceci ne date effectivement pas d'il y a 40 ans. En revanche ce qui date d'il y a 40 ans est que nous avons régressé en matière de qualité de dirigeants, sous les coups du néo-libéralisme, les mauvais dirigeants ayant chassé les bons. Les hommes de valeur ont de plus en plus de difficulté à être investis de responsabilités, face à ceux qui se gonflent de leur ego, sauf s'ils s'établissent en indépendants, par exemple en créant leur entreprise. Dans de grandes organisations, l'on ne trouve plus guère que des hommes de peu de valeur aux commandes, ce qui était beaucoup moins le cas il y a plus de 40 ans.

      Sur plusieurs siècles, la situation des femmes a effectivement beaucoup progressé. Sur les dernières décennies, elle a cependant reculé, ce qui est toujours un bon indicateur d'une régression de la civilisation.

      Marc Rameaux - "L'Orque"

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    2. De Gaulle est loin d'être aussi exemplaire que cela, il y a celui de l'appel du 18 Juin et celui qui s'est largement assis sur le droit constitutionnel par la suite. Tout comme il y a le Pétain de 14-18 et celui 39-45. Vous idéalisez un peu trop les personnalités, en très blanc ou en très noir...

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    3. Non car pour être tout à fait précis, les deux formes de l'exercice du pouvoir, la bonne et la mauvaise, se retrouvent aussi au sein du même homme, la part de lumière et la part d'ombre. C'est aussi l'un des thèmes de "L'Orque".

      Tout homme confronté à l'exercice du pouvoir devra affronter ces deux tendances en lui-même. Mais il y aura tout de même ceux qui parviennent à surmonter leurs démons et les maîtriser, et ceux qui s'y embourbent. Et cela fait en définitive deux types d'hommes, et deux modes de direction de la France, bien qu'intérieurement les choses ne soient jamais noires ou blanches.

      Quant à de Gaulle, je pense qu'il y aura suffisamment de lecteurs du blog pour vous répondre : si vous faites allusion à la prise de pouvoir en 1958, elle n'est pour moi en rien un dévoiement mais au contraire une reconstruction légitime.

      Marc Rameaux - "L'Orque"

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  4. Je ne vois pas bien où vous voyez une régression de la condition féminine ces dernières décennies. Le droit à la pilule, l'avortement... sont plutôt des avancées. De plus en plus de femmes ont eu accès aux études, à des fonctions et postes de notables. Ce sont dans les pays où se renforce parfois l'obscurantisme des traditions que les femmes voient leur situation se détériorer, les obligeant d'ailleurs à se battre en prenant autrement plus de risques que les femmes occidentales.

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    1. Les avancées que vous citez sont certaines, elles datent des années 60 / 70, c'est à dire précisément du moment à partir duquel l'on a commencé à régresser.

      A partir des années 80, la rhétorique des "mâles dominants" ou "prédateurs" employée dans le monde de l'entreprise a conduit à une régression généralisée de la condition féminine.

      L'émergence des femmes dans le monde du travail a stagné, notamment vis-à-vis du fameux "plafond de verre", après une progression indéniable.

      Nous avons vu revenir au galop chez beaucoup de femmes le modèle "traditionnel" de recherche d'un protecteur puissant dans l'ombre duquel elles vivraient.

      D'autres femmes se sont lancées à corps perdu dans la compétition de l'entreprise. Outre le fait que la bataille restait fortement inégale sur les postes à très haute responsabilité, du fait de la rhétorique pré-citée, les quelques-unes qui pouvaient y parvenir se voyaient généralement dénier le statut de femme, une fois arrivées au sommet.

      Enfin, par une coïncidence malheureuse, l'accession des femmes au monde du travail s'est produite au moment où le néolibéralisme commençait à pervertir les rapports professionnels et humains, promouvant des pervers narcissiques en lieu et place des véritables dirigeants. Les femmes s'élançant à l'assaut de la forteresse du pouvoir masculin découvrirent donc un monde perverti jusqu'à la moelle, déjà noyauté par les prédateurs ayant remplacé les capitaines d'industrie.

      Ce spectacle justifiait a posteriori la lutte féministe la plus violente, car bien que la substitution soit récente, elle donnait à croire que le pouvoir masculin était bien constitué de pervers pathologiques depuis des siècles.

      Beaucoup de femmes se lançant à l'assaut des postes à responsabilité se sont senties suffisamment justifiées à n'user d'aucun scrupule, adoptant le comportement des psychopathes récemment arrivés au pouvoir, puisqu'il semblait que c'était la règle du jeu.

      A partir des années 80, les femmes refusant le modèle "traditionnel" versaient pour la plupart dans un autre excès, en adoptant tous les traits de la perversion du système.

      "L'Orque" décrit ce double piège, ces deux mâchoires, dans lesquelles beaucoup se trouvèrent prisonnières, entre soumission à nouveau consentie et agressivité cynique vis-à-vis des hommes.

      Ceci provient intégralement du fait que depuis 40 ans les seules valeurs d'argent et de signes extérieurs de réussite sont devenues les valeurs reconnues. L'excellence dans la connaissance, la maîtrise d'une discipline ou d'un mode de vie ne sont plus des valeurs appréciées, ou du moins par un très petit nombre soumis à la pression sociale qui les fait taire.

      Seule la réussite extérieure par l'argent, la Rolex de Séguéla, devenait estimée, signe de grossièreté et de début de décadence de la civilisation.

      La véritable libération de la femme commencera lorsque, et certaines d'entre elles le font déjà, elles pourront refuser ces deux alternatives. Lorsque argent et pouvoir n'exerceront plus de fascination sur elles, en provoquant leur soumission ou leur agressivité pour avoir la même chose, mais leur indifférence et leur dédain. Lorsqu'elles pourront dire à un homme de pouvoir ou d'argent qu'il ne les impressionne pas, et qu'il n'est rien s'il ne possède pas d'autres qualités de maîtrise de valeurs réelles.

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    2. ... suite du post précédent :

      "L'orque" promeut une société vivant en parallèle de la nôtre (ce serait une erreur que de chercher à faire disparaître l'actuelle, pour des raisons expliquées dans l'ouvrage), composée d'hommes et de femmes libres et indépendants, tous "homoioi", égaux selon la définition des anciens spartiates, car ne prisant comme valeurs reconnues que la maîtrise dans certaines disciplines, également énumérées dans l'ouvrage.
      Il est dans la nature de l'homme de vouloir se différencier, prouver son excellence individuelle et poursuivre des buts personnels. C'est à travers le degré de maîtrise dans ces disciplines qu'il peut le faire dans la société de l'Orque, non plus selon des critères de réussite sociale ou d'argent obtenus à n'importe quel prix, c'est à dire n'ayant plus rien à voir avec le mérite. Du reste, ces différences comptent moins dans la société de l'Orque que l'admiration commune pour la pratique des disciplines, qui est un idéal plus élevé que la comparaison avec le niveau d'autrui.
      Un dirigeant dévoyé actuel, même couvert d'argent et de pouvoir, ferait une expérience très désagréable dans la société de l'Orque, car il s'apercevrait rapidement qu'il serait considéré comme n'ayant aucune valeur. Il serait regardé par hommes et femmes, avec une moue de dédain et de mépris, et prié d'évacuer les lieux où se forgent de vraies valeurs.
      Dans une telle société, les femmes obtiennent une indépendance absolument égale à celle des hommes, car sortant du rapport de domination ou de son inversion.
      Pour finir, les femmes que vous décrivez dans des sociétés dominées par l'obscurantisme religieux ne sont pas l'opposé mais le miroir des femmes piégées par nos sociétés prétendument modernes. La société néolibérale aime à se dépeindre comme le point le plus élevé de la civilisation, alors qu’elle n’est qu’une nouvelle forme de la barbarie, pillant et détruisant systématiquement ce que la vraie civilisation a mis des siècles à construire. Les femmes oppressées par les fondamentalismes religieux sont une barbarie qui vient en écho de la barbarie moderne, et qui est même causée par elle, tout comme les petits caïds de banlieue sont le miroir et la réponse apportée à la voyoucratie en col blanc.
      Aux femmes voilées et oppressées, répondent les femmes à nouveau objectalisées de la société « moderne », qu’il s’agisse de l’explosion de la pornographie et sa banalisation même dans des émissions ou des espaces publics, de la GPA et autres pratiques, dont un « socialiste » a dit qu’elles n’étaient en rien différentes de la vente de sa force de travail en usine, enfin de l’unique rapport à l’argent comme seule voie de l’indépendance, avec le choix d’en faire l’instrument de la soumission par l’homme ou celui du dépassement agressif sur ce seul critère. Ces deux types de femmes ne sont pas celles qui sont victimes d’une part de l’obscurantisme, d’autre part celles qui ont la chance de vivre dans une société ouverte. Ce sont deux soeurs opposées sur la forme en apparence, semblables en tant que victimes de la barbarie, la barbarie moderne ayant provoqué la barbarie ancestrale en réaction.

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    3. fin du post précédent ...

      Pendant longtemps, les notions de progrès social provenaient avec raison des progrès de la connaissance et de l’éducation. Si d’anciennes barrières étaient abattues, c’était pour des raisons explicables, fondées en raison, et correspondant à la prise de conscience et la compréhension approfondie des rapports humains. L’idéologie de mai 68 a ensuite considéré qu’abattre des règles était un progrès en soi, que cette décision provienne d’une réflexion pensée ou non (généralement non d’ailleurs, 68 exaltant une merveilleuse « spontanéité destructrice »). Après des progrès légitimes pour les femmes provenant des progrès de la connaissance et de l’éducation, ont succédé ce qui était présenté comme de nouveaux progrès dus à la seule idéologie de la dérégulation. A ce titre, l’idéologie de mai 68 a toujours fait un excellent ménage avec le néolibéralisme, aboutissant au discours de « progrès » actuel du parti socialiste, et des lendemains qui chantent de la société ouverte que nous promet l’Europe. On en voit le résultat maintenant : non une libération, mais de nouvelles aliénations et forme de domination, par l’objectalisation et marchandisation du corps de la femme, puis finalement un discours qui ne se cache même plus des formes archaïques de la domination, sans honneur et sans liberté.

      Vous parliez de progrès, mais il est révélateur qu’après le « manifeste des 343 s.. » en 1971, qui revendiquait un droit légitime pour les femmes, ait répondu un peu plus de 40 ans après un « manifeste » au titre ressemblant, qui revendiquait le droit à les asservir. Ceci est révélateur du niveau de notre époque, et du type d’affirmation de soi qu’elle valorise. Les historiens écriront sans doute plus tard sur nous comme d’une période montrant tous les symptômes évidents de la décadence.

      La libération de la femme passera par la renaissance des valeurs qui ont véritablement fondé la civilisation : les vrais « forts » ne sont pas des « mâles dominants », souvent très lâches dans le combat en face à face, mais ces caractères modestes et implacablement déterminés, stoïciens, exigeants avant tout avec eux-mêmes , que sont le légionnaire, le scientifique, l’artiste patient. Une société de tels hommes et femmes libres et indépendants ferait rapidement comprendre aux prétendus grands de ce monde, par leur seul regard, qu’ils ne sont que de petits hommes. Les femmes d’une telle société auront alors accompli leur véritable libération.

      « Il existe infiniment plus d'hommes qui acceptent la civilisation en hypocrites que d'hommes vraiment et réellement civilisés »

      Sigmund Freud.



      Marc Rameaux – L’Orque

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  5. " mais au contraire une reconstruction légitime."

    Ah bon, violer les règles constitutionnelles serait donc légitime, et il n'y a pas que l'affaire de 1958 mais aussi toute la période de la "décolonisation".

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  6. Tout cela a été décrit (avec talent) il y a bien 30 ans par Alexandre Zinoviev, qui voyait d'ailleurs le monde occidental converger vers un système très proche du système soviétique.

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    1. Merci pour la référence à Zinoviev auquel je n'avais plus pensé. La société soviétique nous renseigne effectivement utilement sur ces phénomènes.

      Je n'avais pas pensé à Zinoviev, en revanche le très beau "Soleil trompeur" de Mikhalkov, ainsi que "Vie et Destin" de Vassili Grossman ont inspiré certains passages de "l'Orque", avec les mêmes messages.

      Contrairement aux stéréotypes, la société soviétique pouvait être le théâtre d'une libre concurrence sauvage entre ses membres, qui n'empêchait en rien le totalitarisme ou la corruption. Ce qui nous renseigne en retour sur l'évolution de notre propre société, ce que Zinoviev avait bien vu comme vous le soulignez : la somme des vices individuels ne mène pas à la vertu commune comme le veut le néolibéralisme, mais à la disparition de toute forme de société civilisée, derrière une apparence de structure.

      "Soleil trompeur" montre bien comment ce qui semble être une simple guerre d'intérêts individuels entre deux hommes, pour une même femme ou pour des ambitions, finit par renforcer un peu plus le système stalinien. Et les mécanismes de promotion des médiocres y sont finement analysés.

      "L'orque" n'a pas prétention à la nouveauté sur ces sujets : le constat d'une anti-sélection des médiocres sur les meilleurs et le fait que le néo-libéralisme actuel favorise des psychopathes et non des vrais dirigeants à sa tête n'est pas nouveau. Cf par exemple l'excellent "Snakes in suits" publié dès 2006, les ouvrages de Sophie Coignard, où d'assez nombreuses revues américaines de recherche en management commençant à s'émouvoir du fait que les critères de promotion modernes encouragent maintenant des profils pathologiques.

      Si l'orque prétend à une originalité, c'est qu'il est issu de l'intérieur de l'entreprise, et d'une expérience de 25 ans de pilotage de grands projets dans plusieurs sociétés industrielles.

      D'autres ouvrages ont été écrits par des journalistes, des psychologues ou des philosophes qui, quel que soit leur incontestable talent, n'ont pas vécu tous les phénomènes décrits de l'intérieur. "L'orque" ne prétend pas à un constat nouveau ou mieux écrit, en revanche il offre une précision dans les détails qui peut être une arme redoutable contre les prédateurs.

      Avant Roberto Saviano, des dizaines de livres avaient déjà été écrits sur la mafia. Parce qu'il en démonte précisément tous les moyens, Saviano s'est rendu plus gênant, parce qu'il les met complètement à nu : au-delà du constat final, les "techniques" d'invasion du pouvoir par les mauvais profils sont dévoilées avec une précision que je pense inédite.

      Marc Rameaux - "L'Orque"

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  7. .« La question n’est pas « qui tire les ficelles ? » mais « à quel jeu joue-t-on ? ». Je crois aussi que ce point est capital. Il faut distinguer entre les jeux à somme positive et les jeux à somme nulle. Ils ne favorisent pas du tout le même type d’homme.

    Jusqu'en 1974 l'économie française était un jeu à somme positive. Il était vraiment possible de créer des richesses supplémentaires au bénéfice de tous, et c'est en cela que consistait le travail. C’était une somme d’efforts collectifs pour créer des richesses, et la fonction du chef était de coordonner ces efforts. Le type d’homme qu’il fallait pour cela n’avait rien à voir avec celui des chefs d’aujourd’hui.

    De nos jours il est de plus en plus souvent impossible de créer des richesses supplémentaires. Quant le règlement interdit d’habiller Pierre sans déshabiller Paul les économistes parlent de jeu à somme nulle.

    On peut citer de nombreux exemples, très variés. Avec le numerus clausus dans les professions médicales les étudiants ne se battent plus tous ensemble pour s’élever dans un même mouvement, mais les uns contre les autres pour rafler un nombre de postes fixés à l’avance. Avec les normes d’urbanisme malthusiennes qui permettent de calculer un nombre maximum de logements autorisés dans chaque agglomération, souvent déjà atteint voire dépassé dans certains quartiers, le promoteur qui créait des richesses supplémentaires a cédé la place au spéculateur qui fait main basse sur celles déjà crées.

    Dans la fonction publique les départs en retraites ne sont plus remplacés, les restructurations se font à effectif constant voire décroissant (jeu à somme négative, extrêmement toxique, qui favorise un type d’homme hautement détestable) De plus en plus souvent les primes sont individualisées mais leur nombre et leur montant est fixé à l’avance. Etc

    L’effort collectif n’a plus de sens, le travail change de nature, et il devient détestable. Ce n’est plus un effort pour se dépasser soi-même au bénéfice de toute la communauté mais un combat épuisant et sans merci de tous contre tous.

    Les traits de caractère, les vertus, les valeurs morales qu’on attend légitimement du chef d’une bande de pillards sont très différentes de celles qu’on attend d’un authentique créateur de richesses.

    Ivan

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    1. Nous convergeons pleinement, et merci pour ces exemples très parlants. Votre référence à la théorie des jeux est très pertinente. J'exprime une idée similaire dans un autre billet :

      http://www.gaullistelibre.com/2014/10/concurrence-et-competitivite-4-lieux.html

      Le phénomène de jeu à somme nulle puis négative remplaçant le jeu à somme positive s'explique par l'application d'un modèle de "concurrence pure et parfaite".

      Les modèles de "concurrence pure et parfaite" ne sont pas efficaces, car ils découragent l'initiative, en rabotant tout d'abord la valeur que peuvent créer les éléments les plus entreprenants (jeu à somme nulle), puis en s'apercevant qu'il est plus rentable de s'emparer et piller la valeur d'un projet achevé aux trois quarts, quand le plus difficile est fait, que de le piloter effectivement (jeu à somme négative).

      L'on aboutit à une société de défiance où tout le monde cherche à "arnaquer" tout le monde, et presque plus personne à entreprendre. Les Etats-unis sont beaucoup plus malins : ils prônent le modèle de concurrence pure et parfaite dans le discours, mais sont les derniers à l'appliquer à eux-mêmes, car ils le savent inefficace. Seuls les dirigeants européens sont assez bêtes pour y croire.

      Vous avez également raison d'insister sur la notion d'objectif collectif, dont la disparition a perverti le système économique. "L'orque" propose une nouvelle organisation de la société, qui redonne une place importante au jeu collectif sans sombrer dans le collectivisme : tout l'art est de doser finement entre les aspirations individuelles et les aspirations collectives de l'homme.

      Marc Rameaux - "L'Orque"

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  8. Les dysfonctionnement viennent aussi de conceptions erronées du contrôle :

    Dans la plupart des entreprises, les employeurs gardent un oeil attentif sur l’activité de leurs employés pour les empêcher de faire “quelque chose de mal”… Contrôles continus ou aléatoires, partout quelque chose ou quelqu’un surveille ce que vous faites. Comme le soulignait déjà le professeur de management, Philippe Silberzahn, sur la scène de Lift, la plupart des directeurs sont formés avant tout à contrôler les autres et 30 % à 50 % de leur temps est dédié à cette activité demonitoring. Mais si ce contrôle est sensé empêcher les salariés de faire “quelque chose de mal”, ne les empêchent-ils pas de faire “quelque chose de bien ?”

    http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20141022trib6aa5a3751/la-demesure-est-elle-le-seul-moyen-pour-changer-d-outil-de-mesure.html

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    1. Oui je suis en plein accord : "L'Orque" consacre un chapitre entier aux postes de contrôle (qualité, contrôle de gestion, contrôle financier, etc). Les profils de manipulateurs sont friands de ce type de poste, qui permettent de demander des comptes sans jamais en rendre soi-même.

      Une perversion très répandue en France est de valoriser davantage ceux qui se placent en position de contrôle et de critique par rapport à ceux qui entreprennent, notamment dans les grandes sociétés. Gamelin était apprécié parce qu'il savait dire de façon brillante pourquoi un plan n'allait pas marcher plutôt que d'en élaborer un qui fonctionne. Et effectivement, le manager moderne se place en "client" de ses équipes, non plus en meneur d'homme descendant lui aussi sur le terrain.

      Investir ces postes est l'une des techniques de promotion rapide décrite dans "L'Orque", permettant d'accaparer le travail des autres sans soit même faire preuve de qualités entrepreneuriales.

      Une seconde technique, plus perverse encore, est au coeur de la méthode : elle provient d'un dévoiement de la fameuse "organisation matricielle", employée dans presque tous les grands groupes.

      L'organisation matricielle, au départ une bonne idée, consiste à dédoubler la ligne de commandement en ligne hiérarchique et en ligne fonctionnelle, pour plus de souplesse sur des sujets transversaux.

      Son dévoiement est très simple : il suffit de confier les tâches les plus difficiles et les plus risquées à la ligne de commandement fonctionnel, pour qu'elles puissent être récupérées lorsque le plus difficile est fait par la ligne hiérarchique. Celle-ci détenant généralement le budget et les ressources de la ligne fonctionnelle, il lui est facile de provoquer un échec temporaire du projet pour condamner la ligne fonctionnelle et s'approprier son travail, tandis que c'est elle qui a tout fait.

      Il y a 40 ans, les chefs de département ou directeurs étaient pilotes du fonctionnement opérationnel au quotidien mais aussi des nouveaux projets risqués. Ils étaient obligés à la compétence. Aujourd'hui, il leur suffit de gérer assez facilement le tout venant, et d'envoyer ceux qui ont de véritables qualités entrepreneuriales sur les tâches complexes, pour s'approprier un peu plus tard leur travail, par le mécanisme pré-cité.

      Le management par indicateurs ou par "KPI" a de nombreux effets pervers comme vous le soulignez : il paralyse les éléments les plus entreprenants, il favorise des personnes manipulatrices ne s'engageant jamais mais demandant aux autres de le faire, enfin il incitera à satisfaire artificiellement les indicateurs au détriment de l'objectif initial : quand Sarkozy a introduit des indicateurs quantitatifs sur le nombre de crimes et délits où la police était intervenue, de nombreux petits malins parmi les policiers se sont mis à monter des délits de toute pièce avec l'aide de complices pour faire gonfler leurs statistiques ...

      Marc Rameaux - "L'Orque"

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    2. C'est curieux, mais vos propos me rappellent une grande entreprise que je connais bien et dans laquelle les mécanismes que vous décrivez sont à l'œuvre.
      Pour ajouter à votre analyse et aider à prendre conscience des perversions et dérives du monde contemporain, je vous invite à vous rendre sur le site pièces et main d'œuvre sur lequel s'expriment des esprits aussi exigeants que rigoureux sur la dangers et des méfaits de la technologie.

      Demos

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    3. Merci pour votre référence. La plupart des grandes entreprises actuelles fonctionnent selon ce schéma. Je ne suis toutefois pas d'accord avec votre condamnation radicale de toute technologie : la technologie n'est ni un mal, ni un bien en soi.

      Les gens qui en font bon usage sont ceux qui savent d'où proviennent la lignée de pensée - non technologique effectivement - d'où provient leur technologie.

      Un expert en mécanique ou en hydrodynamique en fera bon usage s'il sait comment raisonnait Léonard de Vinci et quels buts il poursuivait.

      Un informaticien fera bon usage de sa technologie, s'il sait qu'elle provient d'une longue lignée de logiciens, en commençant par Aristote, passant par Leibniz et s'achevant avec Peirce, Frege, Russell, Wittgenstein, Turing et Von Neumann.

      S'il fait le lien direct avec les grammairiens du moyen-âge, tels qu'Abélard ou Saint Thomas d'Aquin, et comprend que ces recherches visaient le même but, il sera dans un usage bénéfique.

      Sa pratique dépassera alors le cadre de la technologie, ce sera un mode de pensée, une vision du monde, un mode de vie.

      Marc Rameaux - L'Orque

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    4. Oui, je ne suis pas contre la technologie par principe, mais il apparaît clairement que nous ne mesurons pas, quand de nouveaux produits ou techniques voient le jour, leurs effets sur notre culture et nos modes de vie. Il ne faut pas non plus fermer les yeux sur les dérives dangereuses provoquées par certains scientifiques, privés ou publics.

      Prudence et vigilance sont de rigueur d'autant que la technologie est un formidable moyen pour les puissants, multinationales et riches actionnaires, d'accroître leurs revenus au mépris des droits, voire de l'intégrité physique des personnes.

      Demos

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  9. Je suis intéressé de lire votre livre, malgré quelques bémols que j'ai formulés. Il y a trop d'erreurs dogmatiques concernant les organisations du travail qui ne tiennent pas assez compte des nouvelles technologies de l'information qui changent la donne. Le modèle contrôle-commande a vécu, des organisations plus souples avec moins de poids hiérarchique sont à mettre en place. Les gens qui travaillent sont souvent bien plus compétents que ne le supposent leurs hiérarchies qui les freinent bien plus qu'elles ne les aident.

    Le MEDEF est totalement arriéré sur ce domaine de réflexion, il est grand temps qu'un souffle nouveau balaye tout ce qui freine les vrais productifs français qui sont sur le terrain et subissent la domination des arrivistes sans scrupules. La France est riche de son potentiel qui est étouffé par l'incompétence et l'esprit de caste de ses mauvaises élites de caste. Il y a une révolution des pratiques à faire.

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    1. Entièrement en accord, y compris sur le rôle que peuvent jouer les technologies de l'information, si elles sont bien comprises, car je suis "du métier".

      Oui, il y a une véritable "révolte des compétents" à mettre en place.

      Il y a encore un long chemin à parcourir. Le développement informatique est encore peu considéré en France. Alors qu'une personne maîtrisant par exemple la programmation objet est quelqu'un qui pense plus loin, plus fort et plus profondément que les dirigeants superficiels qui l'encadrent.

      Si suffisamment de professionnels compétents et passionnés de leur discipline s'organisent en communauté d'hommes libres et indépendants, je ne donne pas longtemps pour que l'imposture croissante des "élites" actuelles ne soit démasquée, par la valeur d'exemple contraire donnée par de tels hommes.

      Marc Rameaux - L'Orque

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  10. "Le fonctionnement des entreprises a profondément changé depuis une quarantaine d’années." En plus de la sélection des profils de "tueurs" et des méthodes et pratiques des dirigeants que vous évoquez ici, il faut signaler que la propagande est omniprésente en entreprise. Et là encore, mieux vaut être perméable et enthousiaste. Gare aux sceptiques et aux insoumis.

    Demos

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  11. Les même rapports entre compétence et incompétence sont constatables à l'éducation nationale. Les pédagogistes, médiocres dans leur discipline, voire ne possédant aucune discipline (avec un juste un diplôme en pseudo-sciences de l'éducation) y ont pris le pouvoir. Ils sont aux savoirs ce que la publicité et la communication sont à la production. Ils sont ce que le "management" est à l'ingénierie, ce que l'escroc de marges arrières de chez Leclerc est à l'agriculteur.

    On voit des "conseillers pédagogiques", passés hors-classe en fayotant, harceler des stagiaires agrégés. J'ai vu le cas avec une conseillère qui faisait des fautes grossières d'espagnol et a poussé à la dépression une jeune enseignante de cette langue, débutante et brillante débutante.
    Là aussi une révolte des compétents et un grand ménage s'impose.

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  12. Très bien vu, c'est sans doute dans l'éducation nationale que l'inversion du mérite a été poussée à son paroxysme avec de hauts décisionnaires totalement incompétents.

    Je défends à ce titre toujours les professeurs, lorsque les habituels poncifs contre l'éducation nationale visent à les attaquer. Leur métier tient du sacerdoce et de l'héroïsme.

    L'éducation nationale fonctionne très mal, mais ce n'est pas de leur fait, ils tiennent au contraire à bout de bras ce qu'il en reste. Ce sont les décisionnaires et soi-disant pédagogues qui en sont entièrement responsables.

    Sur la destruction systématique de l'école de la République et son massacre par des idéologues, cf par exemple les excellents travaux de Laurent Lafforgue :

    http://www.en-aparte.com/2013/06/28/laurent-lafforgue-mathematicien-leducation-nationale-est-devenue-un-vaste-mensonge/


    Marc Rameaux - L'Orque

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  13. http://philippe-watrelot.blogspot.fr/2014/10/le-changement-cest-maintenu.html

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  14. Bonjour,
    J'ai cherché à me procurer l'ouvrage en librairie ce matin, impossible à commander...
    Amazon n'est pas exactement le modèle économique que je défends...

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  15. Bonjour,
    J'ai cherché à me procurer l'ouvrage en librairie ce matin, impossible à commander...
    Amazon n'est pas exactement le modèle économique que je défends...

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    1. Bonjour,

      Désolé, "l'Orque" n'est pas édité par l'une des maisons d'édition classiques. Au vu des retours que j'ai reçus après l'avoir proposé aux comités de lecture - très loin d'être négatifs - je pense que personne n'a eu le cran d'aller jusqu'à la publication. Il faut dire qu'il appuie très précisément là où cela fait mal.

      Quant à l'édition à compte d'auteur, elle est très onéreuse et parfois douteuse en termes d'éthique.

      La troisième possibilité était l'édition via Amazon.Ce n'est pas non plus le modèle économique que je défends, encore que celui des grandes maisons d'édition françaises puisse être tout aussi critiquable. Mais c'est le moyen le plus efficace que j'avais à ma disposition de diffuser cette forme inédite de contre-société, permettant à chacun de sortir des pièges dans lesquels la nôtre cherche à nous enfermer. Il est temps que les hommes libres et indépendants s'organisent en communauté pour contrer ceux qui nous emmènent doucement sur la voie de la servitude volontaire.

      J'ai donc demandé à plus d'une personne de faire une exception, en commandant un livre sur Amazon. Si vous pouvez en faire de même ...

      Marc Rameaux - L'Orque

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    2. Bon, pour vous, j'ai fait une exception...

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    3. Merci. Je vous souhaite une bonne lecture.

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