mercredi 19 novembre 2014

Travail du dimanche : Macron va plus loin que Sarkozy





Big bang néolibéral le dimanche ?

C’est une tarte à la crème des néolibéraux : notre pays devrait faciliter le travail du dimanche pour relancer son économie. Passons sur le fait que l’Allemagne a une législation plus stricte que nous dans la restriction des horaires d’ouverture des commerces et que cela ne semble pas vraiment l’handicaper en Europe. C’est d’ailleurs une rengaine que nous a servi Nicolas Sarkozy comme candidat, puis président, puis à nouveau candidat, sans que l’on comprenne bien pourquoi les choses n’avaient pas plus changé pendant qu’il était au pouvoir. Il semble malheureusement qu’il fallait que la « gauche » arrive au pouvoir pour déréguler plus encore le droit du travail, étant donnés les projets d’Emmanuel Macron.

Le nouveau ministre de l’économie semble vouloir aller encore plus loin qu’initialement prévu. Encore plus fort, il permettrait aux entreprises de moins de 20 salariés d’avoir des règles plus souples en matière de compensation salariale. En clair, elle pourrait échapper à la majoration de 100% du salaire le dimanche, qui pourrait être également contournée par des accords de branche pour les plus grandes entreprises. Les « zones touristiques de dimension internationale » pourraient voir les règles s’assouplir, le dimanche, mais aussi le soir jusqu’à minuit, ainsi que les gares. Enfin, d’autres zones verraient également les contraintes s’alléger et 12 dimanches pourraient être travaillés au lieu de 5.

Une mauvaise décision

Bien sûr, certains avancent que les zones touristiques pourraient dégager plus de chiffre d’affaires si on donnait le droit aux commerces d’ouvrir car les touristes ont du pouvoir d’achat. D’autres soulignent, à juste titre que des millions de Français travaillent déjà le dimanche (13% habituellement, 15% occasionnellement). Mais ces arguments sont tout à fait insuffisants. Certes, la France est un pays touristique et il est probable que nous gagnerions quelques dépenses supplémentaires à permettre aux touristes de dépenser 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, comme on peut le faire sur Internet, mais qu’est ce que cela pèse par rapport aux perturbations que cela représente pour la vie de famille ?

Même si l’économie est importante, elle n’est qu’un moyen au service d’une fin qui la dépasse, la condition humaine. En facilitant le travail du dimanche, non seulement nous reculons dans la condition sociale, mais nous asservissons la condition humaine à une vision purement marchande de la société où c’est l’homme qui doit sans cesse s’adapter sans le moindre souci pour son équilibre familial et personnel. Pourquoi semble-t-il si évident pour tant de personnes qu’il faut libéraliser le travail du dimanche alors que c’est un vrai recul pour la condition humaine ? Le climat de crise, la difficulté à voir les mesures avec un peu de recul et le mauvais argument de la modernité balaient toutes les objections.

Malheureusement, ceci n’est pas une suprise : François Hollande avait, dés le mois d’août, avant l’arrivée d’Emmanuel Macron, ouvert la porte à une telle évolution. Et ce n’est pas le très libéral ministre de l’économie qui risquait de freiner pour défendre une telle idée.

16 commentaires:

  1. Gilbert Perrin
    15 min ·

    ALLEZ dites moi, ce que vous en pensez ? N'ai je pas raison en montrant du doigt le systèmes des élites ? GILBERT PERRIN

    MERCI ....

    La crise met un coup d'arrêt à la baisse des inégalités salariales


    AFP , 19/11/2014 05:27:07

    La crise a mis un coup d'arrêt à la baisse des inégalités salariales en France, entraînant un écart grandissant entre les salaires les plus bas et les intermédiaires

    La crise a mis un coup d'arrêt à la baisse des inégalités salariales en France, entraînant un écart grandissant entre les salaires les plus bas et les intermédiaires, selon une étude de l'Insee publié mercredi.

    "Alors que les inégalités de revenus salariaux baissent globalement entre 2002 et 2007, ce n'est plus le cas entre 2007 et 2012", note l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans son dernier rapport sur le "Portrait social" de la France.

    En cause, selon les auteurs de l'étude: "un accroissement des inégalités en bas de l'échelle salariale", dont sont victimes les 10% de personnes qui touchent les revenus les moins élevés.

    Leur seuil a baissé de 0,2% par an en euros constants dans les cinq ans qui ont suivi le déclenchement de la crise (2007-2012). Il était en nette augmentation auparavant (+2,1 % par an sur 2002-2007).

    A l'inverse, les salaires proches de la médiane (la moitié gagne moins, l'autre plus), qui s'élevait à 18.070 euros net en 2012, "progressent désormais plus rapidement que ceux plus faibles, accroissant ainsi les inégalités".

    L'Insee en déduit que "la crise porte un coup d'arrêt à la baisse des inégalités de revenu salarial". Toutefois, il se garde de conclure à une hausse de ces dernières.

    Car, dans le même temps, "les écarts continuent de se resserrer légèrement" dans la moitié haute de l'échelle salariale.

    La crise a ainsi stoppé la forte progression des très hauts salaires, qui avait cours avant 2007. Pour preuve, la part de la masse salariale détenue par le 1% des salariés les mieux rémunérés est passée de 6,9% en 2007 à 6,7% en 2012, note l'étude.

    En outre, l'Insee relève que les réformes sociales et fiscales de 2013 "ont conduit à une légère diminution des inégalités de niveau de vie" "en mettant davantage à contribution les plus aisés". Parmi ces réformes, le plafonnement du quotient familial et une nouvelle tranche d'imposition à 45%.

    La revalorisation du revenu de solidarité active (RSA), dispositif d'aide aux personnes à faible revenu ou sans revenu, figure également parmi les mesures ayant favorisé cette tendance, d'après l'étude.

    Grâce aux réformes entreprises, le niveau de vie moyen des 10% les plus aisés est seulement 6,5 fois plus élevé que celui des 10% les plus modestes. Sans elles, le rapport "se serait établi à 6,6", conclut l'Insee.

    © 2014 AFP

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  2. C'est couru d'avance.

    Ceux qui veulent que le travail du dimanche soit bien payé, les médias et les politiciens nous diront qu'ils sont contre le travail du dimanche. Seuls ceux qui veulent pas que le patron paye bien seront considérés comme favorable au travail du dimanche.

    Ceux qui défendent la fiche de paie, on les accusera d'être contre le travail, et même d'être responsables du chômage. Comme d'habitude.

    Ivan

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  3. Le sujet qui revient, qui revient, et qui revient encore, et...

    Au bout d'un moment il va l'avoir sa loi, Leclerc. Cette loi est faite sur mesure pour les grandes chaînes de distribution et les grands centres commerciaux.

    A terme, on aura les dimanches qui ne seront pas plus payés que les autres jours (avec des millions de chômeurs, celui qui sera pas d'accord sera dégagé) et les petits commerces qui seront encore plus en difficulté (le type qui est tout seul va peut-être pas pouvoir travailler 7j/7...).

    C'est écrit d'avance. Les justifications fallacieuses reviennent sans cesse malgré leur évidente débilité (on va pas dépenser plus que ce qu'on a, peu importe le nombre de jours d'ouverture, celui qui veut consommer le dimanche a juste à allumer son ordi...).

    De toute façon, avec leurs électorats de cadres et de retraités aisés, y a rien à attendre d'autre de ces traîtres de l'UMP-PS-UDI-MODEM-EELV...

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  4. Tenez-vous le pour dit une fois pour toutes : Hollande est un pur produit de l'establishment. Nom de Dieu, sa carrière parle pour lui. Un gars qui a fait l'ENA, l'IEP, HEC, qui a été magistrat à la Cour des comptes, secrétaire du PS pendant trois siècles et demi, vous l'imaginez bénévole dans une association pour les pauvres ou à Médecins du monde. Franchement, les gars, vous déconnez, là ! L'histoire est beaucoup plus simple que ça : c'est un type qui a compris bien avant vous que la droite et la gauche de droite, c'était la même chose, mais que s'il y avait de la place pour tout ce petit monde, il fallait choisir un côté et que l'alternance ferait le reste.
    Ce mec est un menteur, un manipulateur, un tricheur, un opportuniste, mais il faut lui reconnaître une qualité : il sait faire ses synthèses pour s'adapter à son environnement. Vous me direz que ça n'est pas très compliqué quand on n'est pas encombré par des convictions qu'on n'a pas et vous aurez raison.

    Demos

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    1. Quel lien nécessaire entre l'excellence technicienne et l'excellence politique, là est la question.

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    2. Quand on pense que De Gaulle et Péricles avaient pas leur agreg d'économie...

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    3. Plutôt que de parler d'excellence (cf. pôles d'excellence), un concept naze que les politiques et les médias nous ont servis matin, midi et soir, pouvons-nous encore oser prononcer, susurrer des mots comme "valeurs", "convictions"
      "moralité", "respect des engagements" ou faut-il ouvrir un musée pendant que quelques naïfs honoreront chez eux des principes obsolètes ?

      Demos

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    4. @Demos

      Excellence renvoi dans mon esprit à la notion grecque d'areté qui ne me semble pas (!?) nécessairement faire l'impasse sur l'excellence politique entendue notamment comme composante d'une certaine excellence morale, possible à tous (élitaire pour tous comme on dit maintenant), faisant du citoyen un être humain au plus haut sens du terme car soucieux du bien public, dont de soi et des autres, l'homme étant animal politique. Pour tout dire, j'avais mis dans mon message initial vous répondant un gros paragraphe sur l'excellence morale, puis ait convenu avec moi-même (oui, je suis du genre à convenir avec moi-même) que le paquet ne ferait peut-être pas recette eu égard à la brillante période - technicienne et commerciale - que nous traversons.

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    5. A propos de la technique, je vous invite à faire un tour sur le site piecesetmaindoeuvre dont les articles donnent un éclairage intéressant et critique sur l'excellence technicienne, dont les excès - ou les simples effets - nous mènent droit dans le mur.

      Demos

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  5. http://www.latribune.fr/opinions/20140131trib000813011/separation-bancaire-la-defaite-de-la-democratie.html

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  6. Le nombre de SDF a explosé en France ces 10 dernières années.

    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-nombre-de-sdf-en-france-a-explose-en-dix-ans_1623371.html

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  7. NDA en résumé CV
    http://libreaffichage.blogspot.de/2014/11/vive-nicolas-dupont-aignan.html

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    1. Dans l'hypothèse où vous souhaiteriez nous proposer une analyse de fond sur le programme, les idées, les principes politiques, n'hésitez surtout pas.

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  8. Un bon élève, de bonnes notes. De Ricoeur à Thatcher, une histoire élitaire et française.

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  9. Travaillant dans l'hotellerie-restauration, je peux vous dire que nous travaillons tous les dimanches, tous les jours fériés et même la nuit, sans avoir le droit de choisir nos horaires, et au même prix que si nous travaillons la semaine en journée, alors oui je suis content que l'état réglemente le travail du dimanche en offrant à ceux font vivre le tourisme ( et pas seulement l' hotellerie restauration mais tout les acteurs annexes ) de nouvelles règles, plus justes pour les travailleurs du secteur.
    Mais n'ayez craintes, cette reforme ne s'adresse pas à ceux qui font les 35h lundi vendredi 8h-17h, mais bien au gens aujourd'hui qui font vivre le tourisme & sont les ambassadeurs de notre pays auprès des voyageurs étrangers et qui sont payés (par un savant tour de passe-passe grâce aux repas notamment) moins que le smic.

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  10. Il est bien difficile de porter un jugement sur ce texte de façon globale ; bien sur l'inspiration néo-libérale est présente, mais ces mots valises sont piégeux ; certaines mesures sont justes ou répondent à un vrai problème. Même sur le travail du dimanche, je n'ai pas d'avis tranché. L'enfer ou le "paradis" sera dans les détails. Permettre une ouverture des commerces jusqu'à minuit (dans les zones de commerces internationales), c'est dément ... Vivement une loi contre l'hypocrisie !

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