dimanche 19 avril 2015

Réserves fractionnaires et monnaie pleine : un rappel (billet invité)

Billet invité d’André Jacques Holbecq, auteur de « La dette publique, une affaire rentable » et du « Manifeste pour que l’argent serve au lieu d’asservir », avec Philippe Derudder


D’après l’enseignement universitaire [1] on note deux étapes. Vers 1655, à Londres et Amsterdam, les orfèvres qui avaient l’habitude d’attester les dépôts d’or des nobles et des riches marchands dans leurs coffres par des certificats de dépôts nominatifs, commencent à émettre ces certificats en valeurs rondes et « au porteur » en les rendant anonymes. Ces certificats purent donc servir de moyens de paiement en passant de main en main.

Mais très vite, vers 1670, les orfèvres s’aperçurent que les détenteurs de ces certificats, accordant une grande confiance aux orfèvres, ne demandent qu’assez rarement la transformation de leurs certificats en or. Les orfèvres commencent à émettre à des emprunteurs, contre intérêts, plus de certificats qu’ils ne détiennent d’or. Ces certificats tout à fait identiques, servent donc à payer les dettes, et deviennent de la « monnaie » crée sans contrepartie véritable. Les orfèvres deviennent des banquiers au sens moderne du terme, prêtant ce qu’ils ne disposent pas : ils « créent » littéralement la monnaie en « monétisant » des reconnaissances de dette ou des hypothèques. Leurs réserves (l’or dans leur coffre) sont fractionnaires par rapport au montant des certificats émis. C’est de là que vient le terme « réserves fractionnaires »

Système à réserves fractionnaires

Aujourd’hui, le monde entier fonctionne sur ce système, la monnaie centrale ayant remplacée l’or et l’État (par sa Banque Centrale) étant le garant de cette monnaie centrale.

Pour faciliter la compréhension de ce qui suit, nous allons garder le terme de monnaie centrale et allons utiliser le terme « argent » pour signifier la monnaie produite par les banquiers[2].

Il faut bien que le lecteur admette une chose que savent tous les économistes : lorsque vous avez besoin d’argent que vous n’avez pas et que vous frappez à la porte d’un banquier, que celui-ci, en contrepartie de garanties que vous lui apportez (caution, reconnaissance de dette, obligation, hypothèque, nantissement, etc…) ne va pas, pour vous prêter cet argent, puiser dans sa caisse ou l’argent d’autres déposants. Non ! il va créer « ex nihilo » cet argent en l’inscrivant sur votre compte bancaire : cet argent n’existait tout simplement pas 1 seconde avant. Cette « monétisation » consiste donc en l’inscription simultanée, au bilan de la banque, d’une reconnaissance de dette à l’actif et d’argent à leur passif, sur le compte du bénéficiare du crédit. Les économistes disent «  ce sont les crédits qui forment les dépôts, et non pas les dépôts qui permettent les crédits »[3]

Lorsque le crédit est remboursé, majoré de l’intérêt, l’argent qui avait été créé par la banque est détruit. L’intérêt est donc le bénéfice de la banque.

Bien sur les banques sont limitées par un certain nombre de règles dites « prudentielles » (mais nous savons tous comment la comptabilité bien comprise permet souvent de passer outre). Ces règles sont :
- la banque doit disposer de monnaie centrale à hauteur (dans la zone euro) de 1% des crédits qu’elle accorde : ce sont les « réserves obligatoires ».
-  la banque doit pouvoir satisfaire, en l’achetant avec de la monnaie centrale, la demande d’espèces de ses clients (au guichet ou par prélèvement de Carte Bancaire) ; ceci représente sensiblement 15% des dépôts.
- la banque doit pouvoir satisfaire, toujours en monnaie centrale, des dettes envers ses concurrentes,   les compensations interbancaires (au niveau de toutes les banques prises dans leur ensemble ce montant est de zéro)
- Les règlementations (Bâle III)  leurs imposent de disposer de 8% de fonds propres par rapport aux crédits qu’elles ont en cours

Bon an mal an les banques créent en définitive de 3 à 6 fois la « monnaie centrale (en y incluant les espèces) [4], mais on a vu des banques multipliant plus de 20 fois leurs disponibilités en monnaie centrale . Il n’y a pas assez de monnaie centrale (garantie par l’Etat) en cas de demande importante ou de « bank run ». De plus les banques peuvent, pour compte propre, payer leurs frais ou leurs investissements, créer l’argent qui va leur servir à spéculer et créer des bulles, ne pas accorder des crédits selon leur bon vouloir donc « briser » la croissance ou à l’inverse augmenter considérablement la quantité d’argent en circulation créant ainsi de l’inflation.

La création monétaire est, dans le système bancaire à réserves fractionnaires, totalement incontrôlable et, avec elle, ses effets induits sur les différents aspects du système économique et financier. Les banques ont trop besoin de maximiser les profits et trop de pouvoir que leur donne cette capacité de création d’argent ex-nihilo.

En résumé, la création monétaire par le crédit bancaire est une formidable machine à distribuer de « faux droits » et des « revenus non gagnés » ainsi qu’à creuser des inégalités de revenus et de patrimoines sans aucun rapport avec les contributions réelles des individus à la création de richesses réelles.

Du système à réserves fractionnaires à la « monnaie pleine »

Depuis des siècles, mais en particulier depuis Fisher (1936) et plus près de nous Allais, de nombreux économistes (entre autres : Walras, Mises, Tobin, Minsky, Simons, Friedman, et dernièrement Kumhof et Benes du FMI) ont dénoncé ce système à réserves fractionnaires ayant amené à plus de 20 crises monétaires et financières depuis 1980. Ils ont proposé, sous une forme ou une autre, d’interdire aux banques commerciales de créer de « l’argent de crédit » et de réserver l’émission monétaire à la seule banque centrale (la Banque de France en ce qui nous concerne). C’est ce qu’on appelle la « monnaie pleine[5] »

Dans la pratique, du jour au lendemain, si la décision était prise, les comptes bancaires de chacun d’entre nous passeraient hors bilan des banques et nos dépôts « à vue » – notre argent disponible - seraient ainsi totalement considérés comme de la monnaie centrale et garantis par l’État (et donc par la collectivité). Votre banque ou le « gestionnaire » que vous choisiriez se contentant de tenir la comptabilité des échanges commerciaux et individuels.

Le financement de l’économie serait assuré par l’épargne (les banques devenant intermédiaires percevront leurs honoraires sur ce travail d’intermédiation) et des emprunts des éventuels à la Banque de France ou sur le « marché monétaire » si nécessaire.
Les avantages sont nombreux : stabilité systémique, régularité de la croissance, efficacité économique et équité sociale.

Cette proposition aujourd’hui à l’étude par le gouvernement Islandais (voir l’article de Laurent Herblay sur ce blog [6]), par les Anglais de « monetative », par les Suisses de « Vollgeld Initiative »[7] , etc., remédierait aux risques inhérents à « l’argent-dette ». Chaque année le complément de masse monétaire souhaitée, émis sans dette ni intérêts par la Banque de France[8] , viendrait abonder le compte du Trésor Public, permettant par exemple le financement de la transition écologique et énergétique, le payement des intérêts de la dette, le déficit primaire ou le remboursement d’une part de la dette.
Puis cette monnaie sans intérêts, ne devant jamais plus être remboursée[9] circulera et diffusera dans l’économie dans un nombre de cycles sans fin, une partie prêtée par les épargnants aux emprunteurs permettra de financer les besoins de crédits privés.

Il est peu probable qu’un tel système qui sous entends une « monnaie souveraine » puisse être accepté à l’unanimité par les 19 pays de la zone euro, sauf si la terrible crise financière qui ne va pas manquer de se produire un moment ou un autre, force tous ces pays à revoir leurs dogmes ultra libéraux sur ces questions. En attendant, la France pourrait ainsi montrer ses choix souverains en décidant seule d’appliquer sur son territoire la « monnaie pleine »



[1] Économie monétaire et financière – Collection Grand Amphi – ed Bréal
[2] Les économistes utilisent les termes « monnaie centrale » pour définir la monnaie électronique émise par les Banques Centrales et le terme « espèces » pour définir la monnaie papier aussi « monnaie manuelle » pour définir les billets de banque qu’ils sont les seuls, par la loi, à pouvoir produire. Les banques commerciales, dites de « second rang » peuvent produire une seule monnaie électronique (ou scripturale), celle dont les « agents non bancaires » (les ménages, les entreprises, les administrations) se servent et qu’ici nous allons appler « argent » pour faciliter la différenciation.
[3] Lorsque cet argent est créé, l’emprunteur va le faire circuler en payant ses achats ; il se retrouve donc sur d’autres comptes bancaires. Certains des bénéficiaires n’ont pas besoin immédiat de cet argent et vont donc proposer au banquier de prêter leur épargne. Donc, le banquier va jouer un second rôle, celui d’intermédiaire entre un épargnant et un emprunteur. On considère ainsi que 40% des prêts (qui ne sont pas à proprement parler des « crédits ») sont issus de l’épargne (qui elle-même est nécessairement issue de la création monétaire, de même que la détention d’esopèces)
[4] On parle parfois de « coefficient multiplicateur » mais il faut se méfier de ce terme, car in fine, les banques font plutôt ce qu’elles veulent et c’est bien les banques centrales qui sont obligées de suivre dans leur émission de monnaie centrale pour éviter une crise dite de « liquidités ».
[5] Plusieurs dénominations existent : 100% monnaie, Système Monétaire A Réserves Totales. Le « narrow banking » y fait également référence. Toutes, mêmes lorsque les mises en œuvres techniques diffèrent, aboutissent au résultat décrit dans cet article.
[6] http://www.gaullistelibre.com/2015/04/lislande-envisage-une-revolution.html
[7] http://www.vollgeld-initiative.ch/
[8] On peut estimer un montant raisonnable de 100 milliards par an
[9] La régulation à la baisse (si nécessaire) de la masse monétaire peut être réalisée par des recettes du Trésor Public qui ne seraient pas remises en circulation dans l’économie mais rendue à la Banque de France

53 commentaires:

  1. Article complètement faux, un prêt bancaire privé correspond à un emprunt interbancaire et à des dépôts.

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    1. C'est vous qui dites n'importe quoi. Les crédit font les dépôts et non pas les dépôts font les crédits. Renseignez vous un peu avant d'affirmer une telle sottise. (Gael Giraud, François Morin l'expliquent simplement).

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  2. Bonjour André-Jacques,

    Article fort juste auquel j'apporterai quelques bémols. La "monnaie pleine" facilite certainement le contrôle de l'émission de monnaie, mais il ne résout pas à lui seul le problème de la "préférence pour la liquidité". Une même "quantité" de monnaie en circulation n'opère pas les mêmes effets sur l'économie réelle selon l'état des anticipations : cette monnaie peut-être en partie thésaurisée (en fait, elle "circule" moins vite), ce qui produit une crise cumulative dans l'économie productive. Pour pallier ce problème, un système monétaire doit ménager la possibilité d'injections contracycliques de monnaie (a priori via le déficit budgétaire). Cet objectif de stabilisation est distinct de celui de financement de grands projets.

    D'autre part, la monnaie ne circule pas seulement dans l'économie productive, elle anime également les opérations sur actifs, dont les bulles spéculatives. Si ces opérations ne sont pas sévèrement réglementées, nous retrouverons le "dilemme de Greenspan" des années 2000 : les tentatives de freinage de l'émission de monnaie menacent de mettre l'économie réelle en récession alors même qu'elles sont largement insuffisantes pour enrayer l'essor spéculatif. Pour que la politique monétaire soit efficiente sur l'économie réelle, il faut que des instruments distincts soient disponibles contre la spéculation (séparation bancaire, taxe Tobin, contrôle des changes, etc.).

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    1. La question qui reste en suspends c'est "qui" décide du montant, du moment et des destinataires de l'injection monétaire annuelle dans un système monnaie pleine.
      En fait la question se résume à 2 possibilités:
      - la Banque Centrale dont les décisions sont indépendante du pouvoir politique et qui suit simplement le mandat qui lui est donné (objectifs de croissance, chômage, inflation)
      - le Parlement, représentant du Peuple (lors du vote du Budget par exemple)

      Pour ma part je préfère la souplesse du second choix: les années ne se ressemblent pas.

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  3. "Article complètement faux, un prêt bancaire privé correspond à un emprunt interbancaire et à des dépôts."
    Oui, de même que les saucissons poussent sur des arbres appelés "saucissoniers"
    Soyons sérieux. Comment pouvez-vous affirmer celà?
    Si tel était le cas, les banques ne craindraient pas les "bank run" alors que c'est leur pire cauchemar? Le problème des banques est, qu'au travers de ce système de réserves fractionnaires, leur fonds propres ne représentent plus qu'une infime partie des sommes qu'elles engagent et qu'au moindre incident, elles se retrouvent dans un état de faillite.
    D'où le concept du "too big to fail" qui oblige les Etats à les refinancer pour éviter la catastrophe "systèmique"
    Mais peut-être êtes vous simplement un peu "provocateur"?

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    1. Pas la peine de discuter avec cet hurluberlu anonyme pour deux raisons: il est anonyme et il est hurluberlu ( si ce n'est vésanique) ;-)

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  4. D’après ce que j’ai pu lire de la proposition islandaise (honnêtement je n’ai pas lu la totalité), il y a une réponse qui figure au dernier chapitre (le 9.5, pages 89 à 93) aux critiques concernant la proposition de système monétaire souverain.

    http://www.forsaetisraduneyti.is/media/Skyrslur/monetary-reform.pdf

    J’y lis notamment : « Dans le système actuel cependant, les banques commerciales sont autorisées à la fois à créer de l'argent et à décider, à quelle fin, ce nouvel argent est utilisé. En outre, les banques sont actuellement incitées à créer de l'argent en fonction de ce qui est le mieux pour leur ligne de fond, mais pas sur ce qui est approprié pour l'économie dans son ensemble. »

    C’est un gros problème du système actuel. Les questions concernant la disponible du crédit dans la proposition de système monétaire souverain (qui viennent immédiatement à l’esprit) sont-elles plus importantes ? Elles sont, en tout cas, abordées au sous-chapitre 9.5.6., page 91. Extrait de celui-ci : « After the reform, the Money Creation Committee would also be tasked with ensuring that businesses in the real (non-financial) economy have an adequate access to credit. ... The [Central Bank] would monitor the economy both through quantitative and qualitative methods. If, based on this analysis, the [Central Bank] concluded that banks were unable to meet demand for loans from creditworthy borrowers and businesses and this is negatively affecting the economy, then the [Central Bank] could make up the shortfall by creating additional money specifically for the purposes of lending to businesses. This money would be lent to banks with the requirement that the funds are only lent to businesses outside the financial sector (rather than property or financial sector companies).”

    (Après la réforme, le Comité de création monétaire serait également chargé de veiller à ce que les entreprises dans l'économie réelle (non financière) aient un accès adéquat au crédit. ... La [Banque centrale] suivrait l'économie à la fois par des méthodes quantitatives et qualitatives. Si, sur la base de cette analyse, la [Banque centrale] a conclu que les banques n’ont pas pu répondre à la demande pour les prêts des emprunteurs et des entreprises solvables et cela affecte négativement l'économie, alors le [Banque centrale] pourrait combler le déficit en créant des fonds supplémentaires spécifiquement pour les besoins de prêts aux entreprises. Cet argent serait prêté aux banques à l'exigence que les fonds ne soient prêtés qu’à des entreprises se trouvant en dehors du secteur financier…)

    N’oubliez que le nouveau système constituerait un énorme outil de désendettement, impossible à avoir dans le système actuel des réserves fractionnaires :

    Extrait du chapitre 8.4, page 76, de la proposition islandaise : “Upon making a decision to increase the money stock, the MCC authorises the CBI to create new money by increasing the balance of the government’s Transaction Account. This newly created money is granted, rather than lent, to the government and accounted for as additional revenue for the state”

    (Après la prise de décision d'augmenter la masse monétaire, le MCC autorise la CBI à créer de la monnaie en augmentant le solde du compte de transactions du gouvernement. Cet argent nouvellement créé est accordé, plutôt que prêté, au gouvernement et comptabilisé comme revenus supplémentaires pour l'Etat).

    Saul



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    1. Ceci répond en partie à mes objections. Reste que la mise en œuvre de ce contrôle et d'une création monétaire ciblée suppose une transformation institutionnelle aussi massive que le seul passage à la monnaie pleine ! Mais c'est bien la voie à suivre.

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    2. Bonjour Joël

      A mon avis c'est l'Etat, via le Trésor Public, qui doit bénéficier de la monétisation par la Banque Centrale. Cette monnaie va diffuser dans l'économie par les dépenses de l'Administration Centrale, en particulier les investissements publics, et la partie épargnée par les ménages et les entreprises sera à son tour utilisée pour financer les besoins d'investissement privés.
      Il n'empêche évidemment que si la Banque Centrale considérait que l'économie privée ne trouve pas les sources de financement suffisantes à un taux raisonnable elle pourrait (et c'est son rôle) injecter une partie de la monnaie créée dans les réseaux de financement des entreprises, au taux qu'elle souhaite.

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    3. En outre, du fait qu’il devrait y avoir un revenu additionnel pour l’État provenant de la banque centrale, les entreprises comme les particuliers devraient se trouver dans un contexte où ils auront un peu moins d’impôts et de prélèvements sociaux à payer. Je serais surpris qu’ils ne préfèrent pas ce nouveau contexte, quitte à ce qu’il y ait quelques problèmes pour l’octroi de crédits. Peut-être qu’il y aura effectivement ce type de problème au début, parce que la banque centrale va manquer d’expérience pour quelque chose qu’elle n’a jamais fait jusqu’à présent. Mais à mesure que le système sera pratiqué, il est clair qu’il devrait être peaufiné dans sa mise en œuvre, voir dans sa procédure, du fait des retours d’expérience qui interviendront. Déjà ils ont pensé à un dispositif pour ajuster en urgence, si besoin est, la création monétaire aux besoins de l’économie. En outre, comme l’État recevrait de l’argent de la banque centrale, il pourra aussi l’utiliser, c’est prévu au point 8.4.5, pour augmenter les prêts aux entreprises. Quant au système actuel couplé au cadre institutionnel de l’euro, on devrait se rendre compte de sa nocivité si dans quelques semaines ou dans quelques mois la Grèce sort de la zone euro en se mettant en défaut sur la dette.

      Saul

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    4. En fait les banques commerciales feraient leur métier, c'est-à-dire accorder des crédits sur la monnaie déposée chez elles sous forme d'épargne. Rien ne s'oppose à ce qu'elles en octroient même davantage en achetant la monnaie à la Banque Centrale. Mais il est un cas plus délicat et malheureusement assez général : l'insuffisance de crédit due à une méfiance généralisée. Dans ce cas, non seulement la Banque Centrale est mal armée pour se substituer aux banques ou guider leurs décisions, mais surtout ce sont les emprunteurs eux-mêmes qui font défaut ou consacrent leur monnaie à la trésorerie ou des placements courts plutôt que la production. Dans ce cas, tout repose sur l'"investisseur en dernier ressort à savoir l’État, qui doit non seulement avoir accès à la création monétaire pour de grands projets, mais aussi pour de vigoureuses politiques de relance quand nécessaire.

      (pour tempérer ce que je viens d'écrire : des institutions empêchant les bulles spéculatives supprimeraient du même coup le surendettement, facteur le plus virulent des crises de confiance)

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  5. cliquet19 avril 2015 11:36

    C'est bien vous qui croyez au père Noël et aux arbres à saucisson tout comme cet hurluberlu et imposteur de AJH.

    Les réserves fractionnaires n'ont rien à voir avec une quelconque création monétaire privée dont AJH fait la pierre d'angle de son raisonnement délirant, sauf que c'est ce postulat de départ qui est totalement faux qu'il affirme comme une vérité révélée et qu'il ne prouve jamais. Il n'y a aucune rationalité, c'est de la croyance pure et dure.

    Les banques privées ont peur du bank run justement parce que elles ne peuvent pas créer de monnaie, jamais.

    Mais sur un blog qui croit que le protectionnisme est la solution, pourquoi pas aussi rajouter le père Noël AJH en cadeau Bonux.

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    1. "Les banques privées ont peur du bank run justement parce que elles ne peuvent pas créer de monnaie, jamais."

      MDR

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  6. ���� holbecq

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  7. Holbecq

    Quand comprendrez vous que l'émission n'est monétisation?
    Quand comprendrez vous que la monétisation c'est donner une valeur à une chose avec de la monnaie ou la monnaie et la chose passa d'une main à l'autre?
    Quand comprendrez qu'une monétisation d'une dette éteint la dette quand c'est l'emprunteur qui la monétisé avec des billets qui proviennent de la monétisation d'une chose qu'il a ou de la récompense de quelque chose qu'il a produits ?

    Quand comprendrez vous que monnaie pleine ou vide et autre sont sans intérêt ?

    Quant comprendrez vous que concernant la monnaie seul l'usage a du sens, c'est à dire la circulation de la monnaie pour monétiser des biens ou des services quant ces biens et ces services comme la monnaie changent de mains ?

    unci TOI YEn

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  8. Zaharia19 avril 2015 21:50

    Beau gloubi boulga de n'importe quoi en lien sans même se donner la peine d'argumenter la pertinence des liens.

    Une banque privée NE PEUT PAS CRÉER DU POGNON car c'est impossible sur le plan des règles comptables, l'actif des crédits doit égaler le passif des emprunts, il n'y a aucune ligne comptable dans un bilan de société bancaire qui s'appelle création monétaire ex-nihilo comme le raconte stupidement AJH le nullard.

    C'est de la pure arithmétique, il n'y a que des abrutis comme AJH ou Herblay et ses adorateurs pour croire une telle connerie de marchand de foire.

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    1. Arretez, vous montrez juste que vous n'y comprenez rien

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  9. Il y a un ou des olibrius sur ce forum aimablement autorisé à s’exprimer par l’auteur du blog qui est bien gentil pour casser l’auteur du topic, pourtant les choses sont connues :

    Comment fonctionne la création monétaire :

    http://www.capital.fr/statistiques-economiques/la-lecon-d-economie/comment-fonctionne-la-creation-monetaire-847130
    Effet multiplicateur du crédit :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_multiplicateur_du_cr%C3%A9dit

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    1. Cela fait un bout de temps que il n'y a plus vraiment de multiplicateur. Meme sous BASEL III, le capital requis est tres tres "flexible" et d'origine varie, on est loin des depots

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  10. Vous aimez la cohérence de la politique socialiste, vous allez adorer l'article "radios Medef" sur le site fakir.fr. Un coucou à ce brave Michel Sapin dont on attend le départ avec impatience.

    DemOs

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  11. @TOUS
    Inutile d'essayer d'argumenter avec l'anonyme vésanique ni avec "un citoyen", on a déjà essayé de nombreuse fois , la dernière lors de l'article de Laurent Herblay sur le même sujet " L’Islande envisage une révolution monétaire" http://www.gaullistelibre.com/2015/04/lislande-envisage-une-revolution.html il y a quelques jours.

    Il y a assez d'information sur la création monétaire bancaire dans toute la littérature économique et universitaire, il est donc inutile d'argumenter: c'est s'épuiser pour rien car ils ne liront rien qui aille à l'encontre de leur idée fixe.

    Il vaut mieux débattre, en les ignorant, sur la pertinence et les possibles modalités d'application de la monnaie pleine, réfléchir à qui doit avoir la main dans les décisions de monétisation, aider tant que faire se peut nos voisins Suisses à obtenir leur votation, appuyer les rédacteurs du rapport islandais, diffuser cette idée de souveraineté de la monnaie , que de perdre son temps avec ces deux olibrius.
    Bonne journée.

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  12. Totalement d'accord avec André-Jacques : Ne pas nourrir le troll !!!! Son seul objectif est de pourrir le topic pour les lecteurs de bonne volonté qui zappent, à juste titre, quand les commentaires débiles et injurieux se succèdent. C'est une stratégie de sabotage, pas de discussion.
    (ce qui pose en effet la question de la modération du forum...)

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  13. Bonjour.

    Quelques questions d'un béotien en économie :
    - le système présenté dans ce billet n'est-il pas fortement inflationniste ?
    - n'encourage-t-il pas la formation des bulles spéculatives ?
    - quels différences fondamentales avec un quantitative easing "traditionnel" ?

    Merci.

    Talisker.

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    1. Bonjour Talisker,

      Je vais essayer de répondre à tes questions de mon point de vue, c'est-à-dire une approche keynésienne pour qui la monnaie pleine peut être un instrument utile, mais pas la totalité de la solution.

      "-le système présenté dans ce billet n'est-il pas fortement inflationniste ?"
      La monnaie pleine n'a en elle-même aucune raison d'être inflationniste, ni déflationniste : tout dépend de la politique menée par l’État et la Banque Centrale.
      Je sais que les monétaristes superficiels imaginent que toute création de monnaie pour l’État serait inflationniste, mais je n'ai jamais vu le début d'une démonstration de ceci, sinon que les politiciens seraient incapables par nature de ne pas abuser de cette facilité. Mais en réalité toute émission de monnaie peut produire cet effet, fut-elle orientée vers le secteur privé, dont la dynamique dépend des anticipations. Lorsque celles-ci sont médiocres, la dépense publique doit contrer la tendance à la déflation, et si elles sont euphoriques elles produisent de l'inflation. La monnaie pleine devrait alors faciliter le "freinage" du crédit par les banques.

      "- n'encourage-t-il pas la formation des bulles spéculatives ?"
      Comme nous en avons un peu discuté plus haut, je ne vois pas comment ce système pourrait "encourager" les bulles, mais il est vrai que pour les interdire il devra déconnecter le crédit à la production de celui à la spéculation, car le simple rationnement du crédit serait facteur de récessions destructives comme effet collatéral de la lutte contre les bulles. Ce qui renvoie donc à une réforme complémentaire des circuits financiers.

      "-- quels différences fondamentales avec un quantitative easing "traditionnel" ?"
      Le QE empêche les faillites bancaires et donc l'aggravation à court terme de la dépression ; mais il ne résout ni la crise de l'investissement, ni le détournement des flux vers le secteur spéculatif.
      Avec la "monnaie pleine", on pourrait davantage supporter les faillites bancaires puisque la monnaie ne serait pas détruite comme la monnaie de banque actuelle. La possibilité de faillite des banques infléchirait vraisemblablement le comportement de celles-ci vers une gestion plus prudente en période de boom. La croissance économique en serait a priori plus stable.
      Mais pas plus que le QE, la monnaie pleine ne remplace une politique budgétaire active en phase de récession.

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    2. Merci beaucoup pour ces éclaircissements, et ce bel effort de vulgarisation.

      J'en profite pour signaler qu'il s'agit pour moi de la réelle plus-value de ce blog - rendre accessibles au citoyen "ordinaire" des analyses économiques complexes - et qu'il est dommage que ce type de billet se fasse dorénavant plus rare, au profit de prises de positions sociétales (au sens large), nécessairement très subjectives et donc souvent critiquables. On remarque d'ailleurs la même tendance sur le blog d'Olivier Berruyer, qui ne parle plus que d'Ukraine et de Charlie Hebdo (sur lesquels sa légitimité est faible) et de moins en moins d'économie (pour laquelle il a pourtant un véritable talent de vulgarisateur, fort utile au débat démocratique). Évidemment, j'ai conscience de n'être qu'un lecteur parmi beaucoup d'autres, mais c'est un sentiment que partagent aussi d'autres de mes amis férus de "comprendre comment le Monde fonctionne".

      Talisker.

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    3. Merci Joël, j'étais absent cette après midi, mais je n'aurais pu répondre mieux que tu ne l'as fait à Talisker dont les questions sont très pertinente.

      A propos de l'inflation je voudrais préciser que la croissance de la masse monétaire (M1 = pièces et billets + monnaie de crédit bancaire) fut de plus de 10% par an entre 2002 et 2006 en zone euro, sans augmentation notable de l'indice du coût de la vie, mais avec une vraie bulle du prix des actifs (immobilier, bourse, oeuvres d'art).

      Dans le cas de la monnaie pleine, contrairement au système actuel de réserve fractionnaire (et donc à la monnaie de crédit), la régulation de la masse monétaire peut être extrêmement rapide (réactive) puisqu'il n'y a plus qu'un seul émetteur au lieu d'en avoir des centaines.

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  14. On a ici une belle bande d'obscurantistes sectaires qui n'ont toujours rien compris à ce qu'est un bilan de banque privée et se contentent de traiter de troll ceux qui leur demandent de s'expliquer sur divers points. AJH et sa bande d'hilotes n'ont amener le début d'une explication, preuve et démonstration. On se croirait revenu à l'inquisition.

    Ces types sont tout autant incapables de comprendre que le protectionnisme ne marche pas et des dizaines de gogos gobent leurs inepties, c'est beau...

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    1. "Le protectionnisme ne marche pas et des dizaines de gogos gobent leurs inepties". Ah, bon, très bien ! Tu devrais expliquer à ces gogos qui sont au chomedu comment et surtout pourquoi les grosses boîtes continuent à transférer travail et outils de production - ou ce qu'il en reste - dans les pays où le revenu mensuel moyen est de 150 à 200 euros. Tu ajouteras un couplet, s'il te plaît, sur les patrons qui font des montages savants pour ne pas payer d'impôts dans leur pays d''origine. Enfin, tu nous expliqueras dans ta conclusion l'avenir d'un pays, le nôtre, peuplé de millions de chômeurs et quelques milliers de riches privilégiés. Ou comment des salauds et des abrutis qui les applaudissent des deux mains ont fait de notre beau pays un clone de la Roumanie ou de l'Inde. De l'Inde d'hier.

      DemOs

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    2. @ DemOs

      Tout à fait juste mais : Ne pas nourrir le troll !!!!

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  15. AJH qui sort la création monétaire privée comme un prestidigitateur sort un lapin blanc de son chapeau n'a toujours pas expliqué pourquoi les banques privées empruntent à d'autres banques privées ou banques centrales moyennant paiement d'intérêts, sur le marché interbancaire, si elles peuvent créer de la monnaie.

    AJH se contente de traiter de troll, repris en coeur par ses adeptes, mais ne répond jamais à la question de la raison de l'existence du marché interbancaire qui n'a aucune raison d'exister si les banques privées créent la monnaie ex-nihilo. Il est bien embêté par cette question qui détruit complètement ses affabulations :

    "De quoi est constitué le passif d’une banque ?

    Les emprunts interbancaires : les banques empruntent quotidiennement à leurs consœurs sur le marché interbancaire pour financer les actifs. Les taux les plus connus pour ces emprunts est l’Eonia (taux au jour le jour) ou l’Euribor 3 mois."

    http://www.culturebanque.com/fonctionnement-bilan-banque/

    Il n'y a aucun mystère désolé pour les crédules, une banque privée se fournit sur les marchés interbancaires de façon massive et paye des taux d'intérêts pour cela. Alors que si elle créait la monnaie en multipliant les crédits comme des petits pains elle n'aurait aucune raison d'aller sur le marché interbancaire.

    "Le marché interbancaire détermine les taux d'intérêt interbancaires qui servent au calcul des frais de financement des positions sur les CFD."

    http://www.formation-trading.com/bibliotheque/cfd/intermediaire/marche-interbancaire-cfd

    DemOs

    Le protectionnisme détruit les emplois et augmente le chômage, dont les causes n'ont rien à voir avec un manque de protectionnisme. Le chômage a augmenté depuis 2008 en raison des politiques austéritaires et de la crise financière, rien à voir avec un soudain abandon du protectionnisme entre 2008 et 2015.

    http://www.generationlibre.eu/wp-content/uploads/2015/03/Protectionnisme-FN_VF.pdf

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    1. Moi, je suis né et ai vécu mes premières années dans une région industrielle, qui est aujourd'hui un désert, non, je me trompe, on appelle ça un pôle de reconversion parce que, si les politicards ne font rien pour promouvoir ou, à défaut, défendre l'industrie, ils sont des chefs pour inventer des acronymes, des sigles et autres formules. Je pense d'ailleurs souvent à ce regretté Coluche pour savait si bien les épingler.
      Mais pour revenir à notre sujet, l'explosion du chômage ne date pas de 2007, mais de la fin des années 60, quand les premières mines ont fermé, suivies rapidement par les premières usines. Plus de sidérurgie, plus de textile, alors que Seillière et sa famille récupéraient les subventions des socialos de l'époque pour réinvestir ailleurs et qu'Arnault faisait fortune grâce aux reprises d'entreprises pour un franc symbolique, toujours avec l'aide des socialos. Déjà, les socialos. Comme quoi Hollande est fidèle à leur héritage.
      Au service du capital un jour, serviles toujours.

      DemOs

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    2. Bonjour, merci d'avoir mentionné CultureBanque dans votre commentaire, pour information le lien a changé https://www.culturebanque.com/banques/fonctionnement-bilan-banque/ en vous remerciant

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  16. Il est amusant de voir que ce problème de création monétaire ex nihilo par les banques commerciales pose encore autant de question. Je viens de répondre sur un forum à la question suivante:
    << Est-ce quelqu'un pourrait une bonne fois pour toutes me certifier que lorsqu'une banque privée prête, elle peut le faire sans avoir la somme via un emprunt à la banque centrale, sur les marchés financiers, sans utiliser les sommes sur les comptes des clients ou son argent propre ?>>

    Voici ma réponse

    <>

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    1. "La réponse est oui, définitivement oui , c'est même maintenant dans le programme de l'éducation nationale, classe de première : http://tinyurl.com/qfghhcp

      Cette explication sur ce lien http://tinyurl.com/ygbrbtq pourra peut être mieux le faire comprendre par un exemple simple."

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  17. Et non AJH, le lien est une ânerie car comme l'explique Creutz :

    De plus, on ne regarde presque toujours que les opérations bancaires comptabilisées à l’actif, c’est-à-dire l’octroi de crédits, sans aller voir le passif qui renseigne sur l’origine des fonds affectés aux crédits.

    La surmultiplication de la création monétaire n’est certes pas possible avec du numéraire mais bien avec de la monnaie scripturale.

    Mais là, un fois de plus, on ne tient pas compte du fait que les virements des clients à partir de leur compte courant ne sont en quelque sorte que l’ombre des opérations précédentes accompagnées de transferts de monnaie centrale.

    Concrètement : lorsque la banque A représentée en figure 31 effectue un virement de 90 millions à la banque B sur ordre de son client emprunteur, ceux-ci ne seront crédités au destinataire que lorsque la banque B aura reçu le même montant de monnaie centrale.

    http://leuwen.perso.neuf.fr/Syndrome-monnaie-Helmut-Creutz.htm

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    1. L'erreur de Creutz et de Jorion !
      http://tinyurl.com/nb8soa6

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  18. "La banque A qui reçoit 100 en dépôt peut prêter (faire crédit en monétisant une créance) 90% du montant du dépôt initial, sans détruire son bilan."

    Monétiser signifie créer de la monnaie, ce que ne peuvent pas faire les banques privées.

    Cannan, mais aussi Keynes lui même avait fini par reconnaitre que la création monétaire privée des banques est une théorie qui ne correspond pas à la réalité, donc bidon.

    AJH, c'est marrant mais vous ne répondez jamais aux questions, comme pourquoi il existe un marché interbancaire ?

    Les banques ne font que prêter ce que leurs déposants( un dépôt est un prêt temporaire ), leurs actionnaires et autres banques veulent bien leur prêter, aucune création monétaire ni monétisation.

    " En effet, le versement de numéraire sur un compte courant « ne change rien à la masse monétaire totale, étant donné que l’on ne procède en l’occurrence qu’à la transformation d’une sorte de monnaie en une autre sorte ». *

    *. Otmar Issing, chef des Études économiques à la BCE, dans son ouvrage d’enseignement Einführung in die Geldtheoric (Introduction à la théorie de la monnaie)."

    Ce que dit Issing, c'est que le passage d'une forme de monnaie à une autre, que ce soit du scriptural ou du fiduciaire, ne change rien à la masse monétaire que seule une BC peut modifier.

    Les allemands sont pas fous, ils n'ont pas restreint constitutionnellement la création monétaire BC pour ensuite laisser les banques privées créer du pognon à gogo et refaire les brouettes de Weimar pour acheter son pain.

    Issing serait aussi un hurluberlu ? Ainsi que Keynes ?

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    1. "Les banques ne font que prêter ce que leurs déposants( un dépôt est un prêt temporaire ), leurs actionnaires et autres banques veulent bien leur prêter"

      Si la banque prête ce que ses "déposants" ont "prêté" et si "un dépôt est un prêt temporaire", alors cela signifie que cette monnaie se multiplie puisque le prêt par la banque n'est pas compensé par le blocage de la liquidité du dépôt. Ce que vous présentez est une création monétaire illimitée par les banques !

      En réalité elle est (en partie) limitée par le besoin de "monnaie banque centrale" (billets ou compte à la banque centrale, qui remplissent l'ancien rôle de l'or), la Banque Centrale peut donc en théorie freiner la création de monnaie de banque grâce à son monopole de la "monnaie banque centrale". Cette dernière ne représente bien entendu qu'une fraction du montant des crédit, elle ne crée aucune monnaie nouvelle mais elle "assure" en quelque sorte les crédits dont les banques ont été à l'initiative. C'est là l'objet du marché interbancaire, dont vous faites si grand cas : c'est un marché de la "monnaie banque centrale", mais en aucun cas de la monnaie en général.

      Pour finir, je serai curieux que vous nous fournissiez une référence de Keynes qui irait dans le sens de ce que vous avancez...

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    2. "Cette dernière ne représente bien entendu qu'une fraction du montant des crédit, elle ne crée aucune monnaie nouvelle mais elle "assure" en quelque sorte les crédits dont les banques ont été à l'initiative. C'est là l'objet du marché interbancaire, dont vous faites si grand cas : c'est un marché de la "monnaie banque centrale", mais en aucun cas de la monnaie en général."

      Non, si un déposant retire son dépôt, la banque privée aura soit un autre déposant soit ira se refinancer moyennant intérêts sur le marché interbancaire pour équilibrer son bilan. Si les taux interbancaires ou BC sont importants à ce moment, en raison d'une forte croissance et d'une forte demande de crédits, la banque fera moins de bénéfices, c'est tout, pas de création monétaire privée.

      Un Euro est un Euro, il n'y a nulle des Euros estampillés banque privée et des Euros estampillés BCE, vous racontez n'importe quoi.

      Ce que vous appelez une assurance des BC, ça s'appelle un taux d'intérêt BC, personne, aucune assurance n'assure gratuitement. Arrêtez de croire au Père Noël et au free lunch, vous me faites pitié.

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    3. si pour vous , anonyme, le terme "monnaie" signifie uniquement la monnaie de base (monnaie de banque centrale), vous avez raison en écrivant " Monétiser signifie créer de la monnaie, ce que ne peuvent pas faire les banques privées. "

      Mais les banques privées (plutôt les banques commerciales/secondaires qui ne sont pas nécessairement privées) peuvent créer la monnaie scripturale dont nous nous servons en permanence pour nos payements électroniques ou scripturaux... cette monnaie de crédit que j'ai préféré appeler "argent" dans l'article pour bien la différencier de la monnaie centrale.

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  19. Le pedigree d'Issing l'hurluberlu :

    Otmar Issing has been President of the Center for Financial Studies since 2006. From June 1998 to May 2006, he was a member of the Executive Board of the European Central Bank, responsible for the Directorates General Economics and Research. Until May 1998 he was a Member of the Board of the Deutsche Bundesbank with a seat in the Central Bank Council. Prior to that he held Chairs of Economics at the Universities of Würzburg and Erlangen-Nürnberg. From 1988 to 1990, he was a member of the German Council of Economic Experts. Issing is an active member of the Akademie der Wissen­schaften und der Literatur (Academy of Sciences and Literature), Mainz, and of the Academia Scientiarum et Artium Europaea (European Academy of Sciences and Arts).

    Prof. Issing has received numerous awards and prizes: In 2006 he was awarded the Große Verdienstkreuz des Verdienstordens der Bundesrepublik Deutsch­land. In the same year he was appointed Grand Officier de l`Ordre de Mérite du Grand-Duché de Luxembourg. In 2007 he received the Silver Insignia of the City of Würzburg. In 2010 he was awarded the Laurea Honoris Causa in International Economic Integration from the University of Pavia. In 2011 he received the Gustav Stolper Award of the Verein für Socialpolitik. In 2004 he received the International Price of the Friedrich-August-von-Hayek-Stiftung, in 2004 the Bernhard-Harms-Medal of the Institute for World Economics, Kiel, 2005 the Hans-Möller-Medal of the University of Munich and 2006 the Ludwig-Erhard-Preis für Wirtschaftspublizistik. Issing received honorary Professorships from Goethe University Frankfurt (2007) and the University of Würzburg (1991) and honorary doctorates from the Universities of Bayreuth, Frankfurt and Konstanz.

    Issing headed the Advisory Council on a New Financial Order appointed by the German Chancellor Angela Merkel (2008-2012). He also was a member of the High Level Group of the European Commission chaired by J. De Larosière.

    In addition to publishing numerous articles in scientific journals and periodicals, Issing is author of inter alia, two textbooks, namely "Einführung in die Geldtheorie" (Introduction to Monetary Theory), fifteenth edition 2011, and "Einführung in die Geldpolitik" (Introduction to Monetary Policy), sixth edition, 1996. His book "Der Euro - Geburt, Erfolg, Zukunft" (English: "The Birth of the Euro") was published in 2008 (Chinese edition 2011).

    Current positions: President of CFS, Chairman of the Board of Trustees of the Gesellschaft für Kapitalmarktforschung (2006); Chairman of the Board of Trustees of the House of Finance, Goethe University Frankfurt (2007); Member of the Hochschul­rat of the University of Würzburg (2004); International Advisor to Goldman Sachs (2006).

    Memberships: Aufsichtsrat Nürnberger Lebensversicherung A.G. and Fürst Fugger Privatbank; Advisory Board of Globalisation and Monetary Policy Institute at Federal Reserve Bank of Dallas; Führungskreis Institute for European Affairs (INEA); Euro50 Group; International Advisory Council Bocconi University, Milan; Council for the Future of Europe (Nicolas Berggruen Institute).

    https://www.ifk-cfs.de/index.php?id=120&L=0

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  20. "La banque A qui reçoit 100 en dépôt peut prêter (faire crédit en monétisant une créance) 90% du montant du dépôt initial, sans détruire son bilan."

    Une banque qui reçoit 100 en dépôt, n'a pas besoin de monétiser, ce qu'elle est incapable de faire d'ailleurs, pour prêter 90 du dépôt, et il lui reste encore 10 qui lui restent à prêter, et son bilan est irréprochable.

    La banque a 100 de dépôt à son passif, dette envers le déposant, et 90 à son actif, crédit octroyé à un emprunteur. Les 10 restant seront prêtés à un autre emprunteur.

    C'est dire le bordel innommable qui règne dans la tête d'AJH qui en arrive à dire qu'une banque prêtant une part de ses dépôts, donc pas tout, doit de surcroit procéder à de la création monétaire pour ne pas détruire son bilan, plus débile que ça tu meurs.

    J'ai jamais rien lu de plus dément qu'un tel déraisonnement. AJH est complètement maboule...

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  21. J. Halpern20 avril 2015 22:10

    La banque bloque les dépôts avec divers moyens, comme un taux d'épargne important si l'épargnant bloque contractuellement pendant 2, 3, x années son épargne. Si l'épargnant ne respecte pas cette durée, le taux d'intérêt qu'il percevra sera inférieur, voire nul à celui prévu par le contrat de blocage temporaire. Ces produits d'épargne sont courants. renseignez vous !

    L'épargnant n'a par ailleurs pas besoin de voire son épargne bloquée, il la bloque de lui même tant qu'il n'en a pas l'utilité pour acheter une maison, une bagnole ou autre chose. On en arrive même au point que des pays offrent des taux nuls ou taux négatifs pour leurs obligations.

    Eh ouais, il y un paquet d'épargne dont les épargnants ne savent plus quoi faire et où la placer.

    "Si la banque prête ce que ses "déposants" ont "prêté" et si "un dépôt est un prêt temporaire", alors cela signifie que cette monnaie se multiplie puisque le prêt par la banque n'est pas compensé par le blocage de la liquidité du dépôt."

    Donc si un épargnant retire son dépôt pour acheter une maison, d'autres épargnants arrivent pour le remplacer, le compenser, comme un actionnaire revend son action à d'autres actionnaires qui achètent, il n'y aucune création monétaire, juste des transferts de comptes à comptes, augmentation de flux, de vitesse de circulation, mais jamais de stock monétaire, ce que dit précisément Otmar Issing qui est un peu plus pointu qu'un prof de Lycée sur la question monétaire qui n'a jamais géré des bilans bancaires.

    Keynes :

    "Un auteur plus récent, Basil Moore, évoque lui aussi cette « disparition » du crédit créateur-de-dépôt chez Keynes : « Quand on lit ces passages du Traité [sur la monnaie ; 1930], où le caractère endogène de l’argent-dette est reconnue avec tant de clarté, il est difficile de comprendre comment, six ans plus tard seulement, il en était arrivé à penser que la masse monétaire était déterminée de manière exogène par les autorités monétaires » (B. Moore, Horizontalists and Verticalists. The Macroeconomics of Credit Money, Cambridge University Press, 1988, p. 195)."

    http://www.pauljorion.com/blog/2014/05/15/un-traite-sur-la-monnaie-iii-keynes-et-la-creation-monetaire-ex-nihilo-par-les-banques-commerciales/

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    1. "si l'épargnant bloque contractuellement" Le post original (le vôtre ?) parlait des dépôts, ici vous parlez d'épargne contractuelle : il faudrait savoir !

      "L'épargnant n'a par ailleurs pas besoin de voire son épargne bloquée, il la bloque de lui même" C’est alors de l'épargne de trésorerie, mais elle reste monétaire, c'est à dire qu'elle reste liquide pour le déposant. Si "elle" est prêtée, il y a bien eu doublement de la masse monétaire.

      "ce que dit précisément Otmar Issing qui est un peu plus pointu qu'un prof de Lycée"
      Il faut alors croire que vous le transcrivez mal, car cela fait plus d'un siècle que tous les économistes sérieux, à la suite de Wicksell et Schumpeter, ont analysé les effets de la création monétaire. Si votre Issing croit vraiment ce que vous dites, il devrait changer de métier (ou en tout cas argumenter sérieusement s'il veut révolutionner la théorie !).

      Quant à votre référence à Keynes, elle n'appuie absolument en rien ce que vous prétendez. La contestation de la détermination exogène de la masse monétaire signifie que la Banque Centrale ne peut pas, en réalité, contrôler la création monétaire privée par les banques. Soit l'exact contraire de votre argument.

      Pour terminer : je vous répond parce que vous avez essayé d'argumenter, et parce qu'il est en effet important pour ceux qui n'ont pas de formation en économie de s'y retrouver dans les théories économiques. Mais si la discussion est votre objectif, je vous conseille de bannir les attaques ad hominem qui, comme je l'ai déjà écrit, pourrissent la discussion sans évidemment rien démontrer.

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  22. " la Banque Centrale peut donc en théorie freiner la création de monnaie de banque grâce à son monopole de la "monnaie banque centrale". Cette dernière ne représente bien entendu qu'une fraction du montant des crédit, elle ne crée aucune monnaie nouvelle mais elle "assure" en quelque sorte les crédits dont les banques ont été à l'initiative."

    Ah bon, nouvelle théorie grand-guignolesque, non seulement les banques privées créent la monnaie, mais en plus les BC n'en créent plus, non mais c'est totalement stupide ce que vous racontez...

    Elle assure en quelque sorte, ça veut dire quoi ce charabia de mongolien gloubiboulgesque ?

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    1. "nouvelle théorie"
      "Théorie" vieille de 150 ans au moins, et qu’enseignent 95 % au moins des économistes. Ils peuvent se tromper évidemment, mais comme vous n'en connaissez pas les bases vous êtes bien incapable de contester.
      Quand vous ne comprenez pas (et c'est souvent le cas !) vous insultez. Essayez plutôt de vous instruire.

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  23. @ A-J Holbecq

    Un grand merci pour ce papier. Le terme de « monnaie pleine » est sans doute plus porteur et clair que 100% monnaie ou que « chartalisme ». Très juste sur l’enjeu démocratique. Il est évident pour moi que le gouvernement doit décider, après vote du Parlement, au même titre que pour le budget.

    @ J Halpern

    Merci pour les précisions apportées au débat. Il me semble qu’en cas de défiance et de préférence pour la liquidité, dans un tel système, l’action de relance couplée budgétaire et monétaire de l’Etat pourrait sans doute être encore plus efficace par le contrôle des deux principaux leviers.

    @ Saul

    Merci pour les précisions sur le débat islandais

    @ Zaharia

    Merci pour les précisions

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  24. "et qu’enseignent 95 % au moins des économistes."

    Ah ! Vous avez fait un sondage dans les diverses universités du monde ?

    La référence citant Keynes " la masse monétaire était déterminée de manière exogène par les autorités monétaires" : vous la comprenez de travers comme tout le reste, exogène signifie extérieur aux banques privées car déterminée PAR les autorités, ce que ne sont pas les banques privées. Les autorités ce sont les BC, capito ?

    L'illettrisme est votre problème, vous ne comprenez tout simplement pas ce que vous lisez, prenez des cours de français avant de donner des cours d'économie...

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  25. “Iceland to Consider ‘Better’ Monetary System” By Stephen Yearwood:

    http://ivn.us/2015/04/17/iceland-consider-better-monetary-system/

    Il s’agit d’un bon résumé, en anglais, de la proposition islandaise.

    Saul

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    1. Merci Saul

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    2. Ce qui est cocasse, mais assez plaisant, c'est que ces mesures économiques plutôt "radicales" soit avancées par une coalition de centre-droit, se définissant par ailleurs comme "libérale".

      Talisker.

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  26. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  27. Bravo !
    Excellent article car excellente analyse. On retrouve la position de Maurice Allais (entre autres) qui avait pronostiqué les problèmes avec l'Euro, et de l'Europe actuelle.
    Tout a commencé avec Pompidou et Giscard, hélas, des faux gaullistes en fait si on regarde les résultats économiques chroniques qui ont suivi en France.
    (le terme « gaulliste » ayant ici le sens de « une France prospère et fière »)
    D'une dette nulle on en est arrivé à une dette égale à notre produit national brut.
    En fait de faux politiciens (mais de vrais banquiers) ont égaré le pays et l’ont mené financièrement à des dettes factices. Il est inadmissible que le budget de l’Etat soit voté négatif et en même temps condamner les entreprises qui ont un budget négatif : de quel droit ?
    Il faut noter que ce système de la planche à billets d’avant 1974 en France a été repris en partie avec le QE (quantitative easing) aux Etats -Unis. Maintenant les USA marchent bien économiquement, mais cette économie est tributaire de l’arbitraire des dirigeants de la FED qui pourraient remettre en vente les obligations qu’elles ont rachetées à l’Etat américain en créant de la monnaie ex nihilo : alors il manquerait à nouveau de l’argent de base en circulation, ce qui coulerait la confiance des américains en Trump. Comme Trump semble vouloir reprendre en main le système bancaire américain, il est certain que le président de la Fed va le compromettre pour garder ses prérogatives et continuer une escroquerie très lucrative.
    Ce QE est une grande partie de la solution à notre crise économique européenne pour recréer sans grande peine des emplois. Cependant l’objectif des financiers n’est pas le plein emploi, mais l’oppression économique qu’ils espèrent bien augmenter avec des zones de libre-échange. Avec ces zones les pays n’ayant que très peu de bien public vont concurrencer sans peine les produits des pays développés puisque les produits des dits pays développés sont taxés pour payer leur propre bien public, plus le remboursement de la dette d’Etat !
    Un piège grossier qui ne va pas disparaître avec le nouveau président actuellement en France.
    Un piège bien préparé, n’est-ce pas ?

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