lundi 16 mai 2016

Verdun et Black M : les antifas, entre totalitarisme, ridicule et indécence !




L’antifacisme en phase terminale de décomposition ?

Mais comment un secrétaire d’Etat peut en venir à dire : « je suis choqué, ça me fait peur (…) C’est un premier pas vers le totalitarisme, vers le fascisme » ? La ministre de la culture, quand à elle, a dénoncé « un ordre moral nauséabond ». Jack Lang a affirmé que « la mairie de Verdun aurait dû maintenir le concert, et d’ailleurs c’est illégal d’interdire une manifestation artistique comme celle-là, aucune raison ne le justifiait ». Christiane Taubira a aussi apporté sa pierre en attaquant « ceux qui n’ont jamais ni fauté ni combattu sont les rois du bannissement. Ils n’ont jamais prononcé une parole de travers puisque toutes leurs paroles sont de travers », dénonçant des « idées putrides ». Cette fois-ci, je suis d’accord avec Elisabeth Levy pour qui « le chantage au fascisme ne passera pas ».

D’abord, en prenant un peu de recul, ne peut-on pas trouver étrange, pour ne pas dire inconvenant, de faire un concert pour célébrer les cent ans de la bataille la plus meurtrière de la Première Guerre Mondiale, qui a fait des centaines de milliers de morts. Pour cette simple et unique raison, n’était-il pas inopportun de faire le moindre concert ? Et ce n’est pas la figure de Black M qui va améliorer les choses : quel choix étrange étant donnés les trop nombreux propos qu’il a tenu sur la France. Pourquoi offrir une tribune à celui qui a dénoncé « cette conne de France », « ce pays de mécrants », et qui chantait en 2014 « vas-y, tire sur l’école ». Faut-il être facho pour penser que cela le disqualifie pour faire un concert à cette occasion ? Et on ne peut pas dire que j’ai déjà eu la moindre ambiguité avec l’extrême-droite.

Bien sûr, ceux qui soutenaient ce concert dénonce une reculade face à la fachosphère, mais, ne sont-ils pas plus totalitaires que ceux qu’ils dénoncent ? Après tout, en démocratie, on peut s’exprimer, et donc exprimer son opposition au choix d’organiser un tel concert pour une telle célébration. Dans leur vision du monde, il semble que leurs choix, ou ceux de leur camp, ne souffreraient ni critique, ni plus encore remise en cause : de vrais Poutine en herbe. Et quel beau signe de tolérance et d’ouverture d’esprit de Taubira d’affirmer que toutes les paroles des opposants sont de travers ! Enfin, l’accusation de fascisme est totalement indécente car le fascisme, ce n’est pas l’annulation d’un concert sous la pression populaire : leur critique relève d’un relativisme très douteux, une insulte pour les victimes du facisme.


Ces réactions délirantes font penser que ceux qui y ont recours, comme Laurent Joffrin, ont mis leur cerveau en pilotage automatique, glapissant paressement « facho » dès que l’occasion en donne très vaguement l’occasion, sans se rendre compte de l’indécence et de la bêtise qui consiste à comparer des choses totalement incomparables, sans même voir le caractère totalitaire de leurs propos.

21 commentaires:

  1. @Laurent Pinsolle,
    la décence ordinaire,si chère à Orwell, a quitté totalement la gauche!
    On voudrait occulter l'une des pages les plus héroïques de l'histoire de notre pays qu'on se s'y serait pas pris autrement...

    On m'accusera de faire un procès d'intention, mais tant pis, je me lance. J'aimerais soumettre à toutes ces vierges effarouchées, une question dont je me doute de la réponse:que penseraient-il pour la commémoration des rafles du Vel d'Hiv, d'organiser un concert de rap, avec comme tête d'affiche, disons, Black M, ex-membre de...Sexion d'Assaut (sic), ou mieux, Dieudonné comme maître de cérémonie, lors d'une "soirée d'enfer" à Drancy?
    Et bien la gauche trouverait la démarche indécente! Evidemment moi aussi, mais il y aurait un gros problème: c'est le deux poids, deux mesures!

    En gros, dès qu'on parle des "crimes commis par la France", il ne s'agit plus de commémorations culpabilisantes, et là, pas de flonflons. Par contre, dès qu'il s'agit des pages glorieuses de notre histoire, soit elles sont carrément occultées (cf Austerlitz en 2005, ou Bouvines en 1214), soient elles sont amalgamées avec des polémiques et des faits sans rapport avec les événements eux-mêmes, comme pour la Grande-Guerre, où nos élites passent leur temps à dire que sans les colonies, nous aurions été vaincus! C'est du révisionnisme furtif: Verdun est la preuve que les Français ont démontré un courage qui avait fait l'admiration du monde entier, à cette époque!
    C'est bien cela que tente de faire oublier ce ramassis de pro-UE, de capitulards, et surtout citoyen de ce que j'appellerai désormais "l'A-France", pour ne pas dire l'Anti-France!
    Honte à Hollande, à la gauche et à tous ces "anti-fa" d'opérette pire que les fachos! Le pire, c'est que la droite soi-disant républicaine s'est également déconsidérée: regarder la réaction de l'inénarrable Benoit Apparu, qui est la preuve qu'il n'y a plus rien entre le PS et l'ex-UMP!
    Oui, tous ce beau monde a démontré que les Poilus comptent pour quantité négligeable par rapport à leurs petites affaires: c'est indigne!

    CVT

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  2. Je suppose que tous ces gens veulent montrer qu'ils incarnent la gauche réunie et que l'interdiction de ce concert est un acte "raciste et xénophobe" Et bien, s'ils en sont là, c'est qu'is sont déja morts alors qu'ils se croient encore en vie. L'argument de vouloir interesser les jeunes sur cette commération par un concert, qui est -selon eux- devenu le mode d'expression favorite de notre jeunesse ne tient pas. Verdun, ce sont des centaines de milliers de morts pour la France, et qui n'avaient pourtant pas plus envie de mourir que vous et moi. C'est ce sacrifice consenti pour sauver la collectivité qui doit être rappelé et rien d'autre. En faire un hymne à l'amitié des peuples est totalement hors sujet et voudrait dire qu'ils sont morts uniquement parce que les dirigeants réciproques n'ont pas réussi à s'entendre. Cette vision totalement déformée des choses est insupportable. Pour quoi le soldats français vont-ils mourir au Mali ou ailleurs? Parce que Hollande n'a pas réussi à s'entendre avec AQMI ou BOKO ARAM?

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  3. @LH,

    Cela démontre une seule chose, il n'y a plus d'argumentation rationnelle. Une certaine gauche, issue de cette gauche bourgeoise ou 68, a perdu toute autorité symbolique, ce qui tout à fait légitime eu égard notamment à la situation qu'elle laisse derrière elle. Le bilan de cette gauche convertie à l'idéologie du marché, ce depuis 83, est consternant. La droite n'a pas fait mieux en terme de promotion du "divin marché" sur la même période. Mais il ne faut pas attendre d'analyse critique sur elle-même de la génération du Moi et de son bilan. Bien évidemment, ils ont tout réussi, quand bien même ils vous l'affirment les deux pieds au milieu des ruines et face à la colère des peuples.

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  4. Le jugement est peut-être un peu hâtif. Ce n'est pas la première fois que l'extrême droite sabote les commémorations de la grande guerre. En 2013, déjà, aux Champs Elysées, elle avait sifflé celles-ci dans un épisode honteux et sur lequel on est vite passé. La mémoire de cette mauvaise journée n'est sans doute pas effacé dans les rangs du gouvernement qui n'a pas oublié ce camouflet adressé conjointement à ce dernier et aux morts de la guerre.

    Une autre raison qui permet de comprendre l'émoi, c'est l'utilisation de la grande guerre par les nazis en 1930. A cette date, la diffusion du film "A l'Ouest, rien de nouveau" avait été interdite après une campagne qui ressemble beaucoup à celle qui vient d'avoir lieu. Le souvenir de ces deux campagnes, l'une en Allemagne, l'autre en France, a joué dans l'exaspération qu'il y a eu ici. On ne peut donc pas ne pas en tenir compte.

    Si le choix de Black M pour un concert en marge des commémorations n'était assurément pas une bonne idée, en faire toute une polémique n'était pas non plus très intelligent. Verdun est aussi une ville avec une population qui a le droit à autre chose que des commémorations, elle ne peut pas rester éternellement un musée dédié à la grande guerre. Un chanteur populaire, pourquoi pas. L'argument des paroles ne me paraît pas très valable. Black M n'est ni Brassens, ni Renaud, dans ce domaine on a tout de même fait pire et je ne crois pas qu'on aurait fait tant d'histoire si on avait invité Renaud par exemple. Le fait que le chanteur soit Noir a beaucoup joué aussi - il faut être aveugle pour ne pas le voir.

    Bref, l'affaire Black M est une polémique de plus, sans grand intérêt, sinon qu'elle dit des choses sur notre société. On y mélange la moralisation à outrance (des deux côtés) avec un doigt de racisme, d'un côté, de jeunisme, de l'autre, le tout sur fond de commémorations. Je ne suis pas sûr que les morts de 14 auraient apprécié.

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    1. Ce n'est pas un concert "en marge des commémorations", mais un concert pour lequel la mission organisant les commémorations devait verser 60 000 euros.

      J'ignore à quelle polémique vous faites référence en 2013. Quant au film de Remarque, arrêtez donc de vous ridiculiser : cela n'a strictement rien à voir, personne ne s'en souvient et la réelle motivation des réactions de Jack Lang, Taubira & co est le clientélisme électoral et le refus d'admettre leur erreur.

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    2. Pour ma part j'étais opposé à cette pantomyme indigne...et je ne savais pas que Black M (Mesrine et oui le M veut dire que ce chanteur est un admirateur d'un assassin) était noir, ni guinéen d'ailleurs...

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  5. Paul Emile Sebeulin16 mai 2016 à 11:00

    Je suis d'accord dans l'ensemble avec vos propos.

    Disons que commémorer la mémoire des sacrifiés de Verdun, dont des africains, avec une fête me parait un peu déplacé, peu importe le chanteur.

    A t on jamais organisé une fête pour commémorer les morts des camps de concentration ?

    Cette polémique révèle un climat délétère et inconséquent où le pouvoir en place fait des coups de comm très maladroits qui donnent l'occasion aux fafs de redorer leur triste blason.

    Verdun a parfaitement le droit d'organiser des moments festifs, mais pas vraiment un jour pareil.

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    1. Bien d'accord avec ce commentaire et avec celui de Paul Emile. Il faudrait d'abord penser à la mémoire des morts et à leurs familles avant tout, blancs, jaunes, noirs ou bleus.
      Mais bon, la clique des BPETC (bien-pensants en toute circonstance) n'en est pas à une occasion près pour se faire un peu de pub.

      Black M sans le vouloir s'est également fait une pub d'enfer avec cette histoire. Il doit bien rigoler.

      ***Jacko***

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    2. Des jaunes il n'y en avait pas dans les combattants, et des noirs très peu : 180 000 combattants d'Afrique noire sur 10 millions, soit moins de 2%. Comme l'Empire français était deux fois plus peuplé que la métropole, les taux de participation au conflit n'avaient donc rien à voir (et, par avance, les taux de pertes sont comparables chez les troupes coloniales et métropolitaines).

      C'est là que l'on mesure la décadence de la France et l'incapacité où elle sera de se ressaisir : vous ne vous rendez même pas compte que vous êtes vous-même bien-pensant en croyant qu'il faut à tout prix mentionner ces troupes coloniales, tout à fait marginales dans le conflit.

      Et Herblay en est de même, en se sentant obligé de dire qu'il n'a pas d'ambiguïté avec "l'extrême droite".

      Vous auriez dû avoir ces ambiguïtés, monsieur Herblay : l'immigration aurait été maintenue à des niveaux raisonnables, comme le souhaitait le général de Gaulle (cf citation Colombey les deux mosquées) et le pays serait dans une bien meilleure situation aujourd'hui.

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    3. Et des bleus, il y en avait combien ?

      Si penser que la guerre en général est une connerie et une saloperie faite par les gars du bas au profit des gars du haut, quelle que soit la couleur de la peau, c'est être bien pensant, alors oui je suis bien-pensant sur ce point, mais pas en toute circonstance.

      Les BPETC (bien-pensants en toute circonstance) actuels seraient certainement les mêmes qui en 1914 nous aurait exorté à aller à la boucherie pour sauver le monde libre ! Et moi je les emmerde !

      ***Jacko***

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    4. C'est bien, vous avez retrouvé tout seul les arguments des pacifistes des années 1930, qui nous ont mené à la défaite.

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    5. Vas faire la guerre mon cher anonyme, puisque tu trouves ça si viril.
      En tout cas, ça sera sans moi.

      ***Jacko***

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    6. @ Jacko
      Personne vous demande d'aller faire la guerre d'ailleurs vous semblez vouloir discuter tout seul personne vous a traité de bien pensant au contraire vos propos suintent une haine de ceux qui ne sont pas d'accord avec vous. Le sujet est l'opportunité d'inviter un chanteur et dépenser 60.000 euros pour un concert ludique lors des commémorations de Verdun.

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  6. Marx disait que si l'histoire se répète la première fois c'est une tragédie, la seconde, c'est une farce. C'est bien à quoi se raccroche une gauche d'opérette en voyant du fascisme à toute forme d'opposition alors qu'elle a capitulé en rase campagne sur tous les sujets notamment économiques et sociaux. Il ne lui reste que la morale et l'antifascisme mais cela ne fait pas une politique crédible pour l'électorat de gauche.

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  7. Anonyme16 mai 2016 à 15:22

    Vos chiffres et arguments sont faux et ridicules.

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  8. Bien d'accord. Concert de ce gugus de rappeur complètement déplacé lors d'un évènement de mémoire d'un tel drame. Il faudrait céder à la "popularité" des artistes sans regarder le fond.

    Concernant E. Levy, je ne partage pas du tout ce qu'elle a écrit sur Nuit Debout. Elle piétine avec beaucoup de condescendance ce phénomène, comme s'il n'avait rien de positif. Alors que nous sommes précisément à une époque où nous avons besoin de rebéllion contre cet ordre néolibéral qui nous mène droit dans le mur. On peut trouver que le mouvement est immature et se cherche beaucoup. Mais le fait que les jeunes manifestent sur les places leur désir de faire agora et de reprendre collectivement la main est un signe encourageant de sursaut collectif.

    Il ne faut pas se résigner à l'individualisme consumériste que les multinationales veulent imposer définitivement.

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    1. Ce qu'elle relève, c'est que Nuit Debout n'a strictement rien de démocratique...et elle n'est pas la seule...

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  9. Ce concert n'avait pas sa place dans une cérémonie de commémoration de la bataille de Verdun, mais ce n'est pas forcément la faute de l'artiste qui avait été invité, quoiqu'on pense de son œuvre.

    Ivan

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  10. @ Paul Emile

    Le fait qu’il soit noir a bien sûr joué pour certains, mais pour qu’un maire socialiste annule, c’est bien qu’il y avait un problème bien plus important que sa couleur de peau. Comme petit-fils d’un tirailleur, cela aurait été un symbole (si on accepte l’idée d’un concert en de telles circonstances)… s’il n’avait pas tenu les propos qu’il a tenus.

    @ Anonyme 11h53

    Bien d’accord

    @ Anonyme 15h22

    Ce n’est pas une citation, ce serait un propos privé rapporté…

    @ Jauresist

    J’ai l’impression qu’il y a du vrai dans sa critique de Nuit Debout (notamment sur Finkielkraut)

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    1. "ce serait un propos privé rapporté"

      que l'on retrouve dans les Mémoires, comme on vous l'a signalé à l'époque de la polémique Morano.

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