dimanche 16 avril 2017

Présidentielles : merci la Cinquième République !

Même si quelques candidats proposent de changer de République, je persiste à penser que, malgré des changements malheureux nos institutions demeurent une force de notre pays. Ce sont elles qui nous ont permis de mieux résister que d’autres aux ravages de la globalisation ultralibérale. Et ce sont elles aussi qui nous donnent le plus grand choix aux élections, comme nous le constatons aujourd’hui.



Plus démocratiques et plus protectrices

Les partisans de la Sixième République dénoncent ce qui serait une monarchie républicaine et ses relents oligarchiques, tout comme l’explosion des inégalités et les ravages de la mondialisation ultralibérale. Mais ils devraient lier avec plus de prudence nos institutions à nos problèmes économiques : car la situation de notre pays est plutôt meilleure que la moyenne (les inégalités sont moins marquées que dans bien des pays, la pauvreté est moins élevée qu’en Allemagne et nous avons traversé la crise moins brutalement). Bref, s’il y a un lien entre nos institutions et notre situation économique, il semble plutôt que la Cinquième République nous protège un peu des excès de la globalisation ultralibérale.

Et puis, nos institutions nous donnent un choix démocratique peu commun. Où donc les citoyens pourraient choisir entre 4 orientations clairement différentes pour être dirigés ? C’est ce que nous offrent les institutions voulues par le Général de Gaulle. Bien sûr, certains évoquent la possibilité d’un décalage entre les présidentielles et les législatives, mais ce scénario, évoqué en 1981 ou en 2002, ne s’est jamais réalisé. Les Français confirment logiquement leur choix. Mieux, à la différence des institutions étasuniennes, très conservatrices, nos institutions facilitent un véritable changement, pour peu que celui qui est élu se saisissent pleinement de tous les moyens qu’elles offrent et déchire la camisole de papier des traités européens. Merci au Général de Gaulle pour ce leg précieux à préserver

6 commentaires:

  1. Je ne suis pas convaincu que les institutions de la 5ième nous protègent du néolibéralisme, quand on voit que Macron et Fillon, veulent faire passer leurs réformes sociales, c'est à dire aller plus loin dans la casse du code du travail par ordonnances.
    Cette constitution était valable pour De Gaulle qui la respectait à la lettre, mais elle permet trop d'aller contre l'avis de la majorité du peuple (cf art 49-3 loi Travail)
    En outre, l'assemblée nationale ne représente nullement la situation politique du pays. je ne suis pas FN mais il n'est pas logique qu'il n'ait que 2 députés.
    Une certaine dose de proportionnelle serait normal.
    Alors je persiste, nous sommes dans un système monarchique, où le président peut-être un autiste, ce que l'on a vu.
    Il manque également les RIP, comme en Suisse.

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  2. Le taux relatif de pauvreté français est à peine inférieur à celui de l'Allemagne dont les pauvres ont un revenu moyen supérieur à ceux français, ainsi qu'un coût de la vie nettement plus bas, dont l'immobilier. Il y a donc 3 fois moins de SDF qu'en France.

    La pauvreté concerne les régions de l'ex-RDA, il y a toujours 2 Allemagnes depuis la réunification. Si la France avait eu à intégrer un pays comme la RDA, son niveau de pauvreté serait autrement plus haut.

    Votre corrélation est totalement bidon et malhonnête, tout le monde sait que le régime présidentiel est une vieillerie dont il faudra de se séparer.

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  3. Se réjouir de la cinquième à la vue des candidats actuels principaux, c'est une farce : une crapule d’extrême droite fascisante, un escroc de la droite catho régressive, un Rastignac inconsistant sorti de nulle part... une belle brochette de bras cassés nazes de chez naze.

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  4. Je partage les commentaires ci-dessus. Je pense que tu établies une corrélation trop rapide entre les institutions et la gravité moindre de la crise. Celle-ci tient davantage à notre système de protection sociale lié au compromis politique de l'après-guerre, qu'au régime de la monarchie présidentielle.

    Le président surtout depuis le couplage présidentielle/législatives peut largement faire "l'autiste", Hollande en étant la preuve.

    L'hyper-présidence si elle présente un avantage d'efficacité offre aussi une grande vulnérabilité aux lobbies qui concentrent leurs efforts sur le sommet du pouvoir.

    Sans même remettre en cause le régime présidentiel, il y aurait de nombreuses réformes institutionnelles pour garantir une meilleure qualité de notre démocratie, dur lesquelles on pourrait s'entendre Laurent:

    -les candidats à la présidentielle pourraient être validés par un quota de citoyens et non d'élus.
    -les trésoriers de campagne devraient être indépendants du camp dont on leur demande de garantir les comptes
    -le mode de scrutin pourrait être revu en s'inspirant des modèles majoritaires avec une hiérarchisation des préférences. Le vote utile y serait affaiblit
    -Une justice totalement indépendante de la tutelle politique: gouvernance et fiscalité autonome.
    -Déconcentration capitalistique des médias et démocratisation de la gouvernance des médias publics (France TV et RadioFrance)
    -Encadrement très strict des activités de lobbying et exigence accrue de transparence (patrimoine, conflits d'intérêts éventuels) et de probité (durcissement des sanctions, contrôle renforcé et indépendant) vis-à-vis des parlementaires.
    -Suppression du Conseil Constitutionnel, outil de conservatisme néolibéral, et remplacement par une Assemblée Citoyenne.

    Suivant ces quelques exemples, on peut faire beaucoup de réformes bénéfiques pour faire reculer l'incrustation de l'oligarcie dans notre République sans changer brutalement de régime.

    Cette perspective n'est d'ailleurs pas antagoniste du programme de JL Mélenchon, qui tout en parlant de 6ème République, propose avant tout la mise en place d'une Constituante.

    De cette Constituante, composée de citoyens tirés au sort donc potentiellement représentatifs de la diversité d'opinions de notre peuple, pourrait très bien débouché ces réformes de consensus, sans trouver la nécessité de tout ébranler.

    Vu l'état de pourrissement des partis qui jusque là ont gouverné, notre démocratie mérite une introspection sincère. Sincérité qui ne peut être garanti que par des citoyens n'ayant pas "fait carrière" sous la Vème.

    Qu'en penses-tu Laurent?

    Cordialement

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  5. @ André

    J’ai précisé qu’elles nous protègent « un peu » du fait que la France résiste un peu mieux que la plupart des autres pays aux symptômes de la globalisation ultralibérale : moindre crise économique en 2009, moindre envolée des inégalités. Après, elle n’est pas parfaite, bien sûr. Nous pourrions sans doute revoir le mode d’élection du Sénat pour assurer une meilleure représentation sans mettre en cause les vertus de notre mode de scrutin pour l’Assemblée. Les dirigeants des autres pays ne sont pas moins des autistes… La vertu de notre système, c’est de faciliter le changement et la démocratie.

    @ Anonymes

    Il y a plus de pauvres en Allemagne, ce qui est d’autant plus paradoxal que les taux de chômage n’ont rien à voir. Comme d’habitude, aucune source pour étayer vos aboiements.

    Ce n’est pas un jugement sur les candidats, mais je trouve tout de même intéressant que notre système institutionnel donne un vrai choix entre 4 politiques différents (même si les 4 candidats sont mauvais). Dans bien d’autres pays, il n’y a qu’un faux choix entre les deux faces d’une même politique (ce qui arrive aussi en France, cf 2012). C’est mieux qu’ailleurs.

    @ Jauresist

    Oui, mais ce système de protection sociale a mieux résister que dans d’autres pays. J’y vois, en partie, une conséquence de notre système institutionnel.

    Les lobbies ne sont pas moins puissants dans les autres régimes…

    Bien d’accord sur le fait qu’il y a des réformes à entreprendre :
    1- intéressant
    2- très bonne idée
    3- je trouve cela un peu complexe. On pourrait changer le mode d’élection du Sénat (la proportionnelle ?) pour assurer une meilleure représentation
    4- d’accord sur l’autonomie, pas sur la fiscalité
    5- bien d’accord
    6- bien d’accord
    7- c’est une question que je ne me suis jamais posée

    J’ajouterai :
    - suppression des communautés d’agglomérations et des régions (outre la sortie de l’UE, qui imposera de supprimer toute référence à l’UE dans la constitution)
    - assurer que les communes et les départements lèvent leurs ressources, par principe de responsabilité, même si on met en place une péréquation
    - retour à une période d’égalité de temps de parole plus longue, comme cela était le cas en 2007
    - Sénat élu à la proportionnelle ?
    - Mise en place de règles assurant une plus grande démocratie dans les média, notamment publics, l’actuelle pensée unique étant inacceptable
    - Constitutionnalisation des règles électorales pour éviter les manipulations pré-électorales

    Mais pour moi, ce sont des ajustements, qui, s’ils nécessitent un référendum, ne remettent pas en cause les fondements de la Cinquième République, qui restent bons. Je souhaite conserver cette très bonne base.

    Salutations républicaines.

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  6. Si les élus s'assoient sur leurs promesses électorales, est-ce vraiment dû à la Vème? Après tout, la coalition Hollande était une alliance de partis loin d'être d'accord sur tout, une alliance pas si différentes de certaines coalitions vues en Italie ou en Israël. Si elle ne s'est pas effondrée au point de risquer de provoquer une dissolution, c'est juste parce que la majorité du "bloc" avait peur de perdre son siège. Le 49.3? Rien n'empêche en théorie un député de voter contre son gouvernement. Et on peut penser que c'est un moindre mal par rapport à certains serpents de mer législatifs américains.

    Pour moi la question est plus celle du décalage entre des institutions fortes et des marges de manoeuvre rognées par la mondialisation et les transferts de pouvoir vers l'UE. L'élection à deux tours fabrique un sacre de type monarchique alors que le roi ne contrôle plus grand chose.

    On peut en revanche légitimement s'indigner de la sous-représentation des députés FN. Sauf que: 1) Le FN n'a qu'à tenter d'être majoritaire à lui tout seul ou au moins de devenir le premier parti de Droite à tous les scrutins. 2) Ou sinon lui restent les alliances.

    De même, la Vème République n'est pas responsable de l'assiduité électorale supérieure des "vieux" par rapport aux "jeunes", assiduité favorisant les partis en place.


    JZ

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