mercredi 2 août 2017

Guilluy décrypte la fracture hexagonale



Le géographe de la lutte des classes du 21ème siècle

Dans notre imaginaire, il y a des classes populaires, des classes moyennes, et des classes supérieures, dont une frange très riche. Et il y a les villes et la campagne. Mais Christophe Guilluy remet en cause notre vision traditionnelle du pays. Pour lui, les classes moyennes disparaissent, du fait d’une polarisation économique qui ne laisse que des classes supérieures (les cadre supérieurs, passés de 7,6 à 15,8% de la population active de 1982 à 2010) et des classes populaires mal représentées : « le marché de l’emploi ne s’adresse plus à tout le monde, mais surtout aux plus qualifiés, et aux peu ou pas qualifiés. Exit la classe moyenne ! Vive l’inégalité, de revenus, de statuts ». Il rappelle le célèbre mot de Warren Buffet : « la lutte des classes existe et nous (les riches) l’avons gagné ».

Pour lui, la grande majorité des classes populaires sont devenues invisibles, trop largement représentées par des banlieues qui sont parties prenantes de l’économie mondialisée « pour l’essentiel situées au cœur des métropole, elles sont parfaitement adaptées à la nouvelle donne économique (…) ce sont les territoires de la France périphérique qui cumulent fragilités sociales et économiques et où se répartit désormais (…) la majorité des nouvelles classes populaires (qui partagent) une même perception des effets négatifs de la mondialisation ». « Les classes populaires ne font plus partie du projet économique des classes dirigeantes, elles n’intéressent pas ou peu le monde intellectuel », comme le montre le traitement de l’information dans la majorité des média, avec ces journaux si métropolitains.

Pour lui, les cartes habituelles « rendent de fait invisible l’essentiel des classes populaires et occulte les effets sociaux et spatiaux de la mondialisation (…) Comme si tout le monde vivait dans des villes, mais de quelles villes parle-t-on ? (…) La véritable fracture n’oppose pas les urbains aux ruraux, mais les territoires les plus dynamiques à la France des fragilités sociales ». L’auteur considère les 25 aires urbaines les plus peuplées, qui rassemblent au moins 370 000 habitants, cette France métropolitaine qui rassemble près de 40% de la population, mais deux tiers des intégrés, qui y sont majoritaires, alors qu’ils ne représentent que 20% de la population de la France périphérique.

Pour lui, « la polarisation du marché de l’emploi créé des espaces très inégalitaires ». Il rappelle que l’emploi a progréssé de 2006 à 2011 dans les métropoles, au contraire du reste de la France. Malheureusement, le maintien de l’industrie dans de petites villes fait qu’elles sont les premières à trinquer dans la longue saga des délocalisations. Les inégalités produites par la globalisation et la déréglementation homogénéisent le territoire, comme le montre Michèle Tribalat, qui rappelle que de 1968 à 2006, dans les actifs de 25-54 ans, la part des ouvriers à Paris est passée de 25 à 8% et celle des cadres de 15 à 42%. Les métropoles ne sont plus accessibles à une très grande partie des classes populaires qui ne peuvent plus quitter la France périphérique du fait de l’évolution du marché de l’immobilier.

Pour Guilluy, le pays est coupé en trois : la France périphérique et populaire, qui rassemble les catégories populaires d’origine française et d’immigration ancienne, les banlieues ethnicisées, où l’intégration économique fonctionne mieux du fait de la proximité avec les métropoles, et les métropoles mondialisées. Une conclusion qui amène à se poser la question migratoire, thème du prochain papier.

Source : « La France périphérique », Christophe Guilluy, Flammarion


Demain, son analyse de la question migratoire

28 commentaires:

  1. L'approche de Guilly est d'un simplisme consternant et il n'est pas étonnant qu'il ait du succès chez ceux comme vous qui ne veulent pas trop se fatiguer la cervelle sans trop se soucier d'une méthodologie pseudo-scientifique.

    "On n’est pas très éloigné de la thématique de la préférence nationale du Front National. L’auteur se garde bien d’être explicite sur ce point mais l’ensemble du livre est parcouru par l’idée que la France d’en bas a été abandonnée au profit des immigrés. Cette idée est évidemment absurde, les immigrés ne jouissent d’aucun privilège dans la société française : ils sont plus touchés par le chômage, lorsqu’ils ont un emploi il s’agit d’emplois parmi les moins prestigieux et les moins bien rémunérés, les jeunes d’origine immigrée souffrent de discriminations à l’embauche"

    https://www.telos-eu.com/fr/societe/christophe-guilluy-et-la-france-peripherique.html

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    1. @Anonyme,

      "sans trop se soucier d'une méthodologie pseudo-scientifique"

      Ca part mal. S'il ne se souci pas d'une méthode pseudo-scientique cela ne peut que signifier que vous lui accorder une présomption de méthode scientifique. Vous avez probablement voulu dire "sans se soucier d'une méthodologie rigoureuse et scientifique" ; dans cette dernière hypothèse, vous voudrez bien nous présenterez la vôtre.

      Par ailleurs, l'ouvrage de Guilluy est parfaitement fondé et référencé. Il est sûr que cette idée de la lutte des classes, qui ne date pas d'hier, remet en cause le training d'auto-persuasion en marche censé nous faire croire que les puissances économiques travaillent désormais au bénéfice des plus pauvres, et à tout le moins indirectement. L'air de pipeau libéral est connu. La période que nous vivons, libérale en diable, est absolument abominable pour les précaires et les pauvres ; cette guerre actuelle entre les riches et les pauvres vaut bien celle du 19ème, le capitalisme ayant dans intervalle compris qu'il fallait retravailler son image et ses méthodes de communication (discours managérial, vocabulaire économique vide de sens, divertissements et images...). Sur le fond, la rapacité du capitalisme mondialisé est non seulement intacte mais encore pire qu'avant, la concurrence de tous contre tous étant organisée à vaste échelle sur le plan mondial.

      Le marché n'est rien d'autre que l'instinct, rien n'est plus vide de sens que le marché et l'idéologie du marché. Qu'est-ce que le libéralisme ? L'instinct mis en mots et en chiffres.

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    2. Sur le papier d’Olivier Galland

      Il est tout sauf convaincant. D’abord, il n’y a pas une seule citation du livre de Guilluy, ce qui n’est pas très scientifique comme démarche. L’auteur reste dans des à-peu-près, des interprétations, souvent subjectives, qui montrent que sa démarche n’est pas solide, ni même probablement honnête. Quelques commentaires :
      - S’il accuse Guilluy de flirter avec le FN en disant que la gauche oublie les classes populaires au profit des minorités, il oublie que Terra Nova avait théorisé ce choix
      - Il accuse Guilluy (sans la moindre citation) de pourvoir d’une intentionnalité mauvaise et hypocrite les classes dominantes, ce qu’il ne fait pas.
      - Il attaque Guilluy sur son indicateur de fragilité, au motif que 64% des la population vivrait dans des communes fragiles. Ce faisant, il préfère fermer les yeux sur la réalité, des chômeurs, des petites retraites, des salariés précaires… Et bien sûr, cet ensemble est divers, mais Guilluy le souligne
      - Ensuite, il contredit Guilluy par deux études au lointain rapport avec sa thèse. D’abord, il montre un certain dynamisme démographique des zones peu denses, ce qui n’a rien de contradictoire avec les thèses de Guilluy, puisqu’il montre que les métropoles sont difficilement accessibles aux classes populaires. Il faut donc qu’elles aillent ailleurs… Enfin, il évoque une étude qui soutient que « les écarts de revenus se résorbent systématiquement entre les pôles urbains d’une part, les espaces périurbains et ruraux d’autre part ». Mais il ne donne aucun détail qui infirmerait les thèses de Guilluy, qui se concentre sur les grandes métropoles. En l’absence du moindre fait, cela ressemble à un faux argument.
      - Sur les immigrés, il dénonce le fait que « l’ensemble du livre est parcouru par l’idée que la France d’en bas a été abandonnée au profit des immigrés », en faisant mine d’oublier la note de Terra Nova pour le PS qui théorisé et recommandé cet abandon. Et Guilluy ne nie pas les difficultés des immigrés mais montre que quand ils vivent dans les banlieues des métropoles, alors, ils bénéficient d’une situation en partie meilleure que la France périphérique, par l’accès à un marché du travail bien plus dynamique, des zones où les services publics sont en général mieux défendus et qui dispose de nombreux logements sociaux

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  2. Les eurotrolls (la brigade payée par l'UE ?) sont de sortie. Je laisse les lecteurs juges de qui est simpliste. On retrouve toute la culpabilisation traditionnelle de ceux qui préfèrent éviter le débat de fond.

    D'ailleurs, votre commentaire est à contre-temps car je parlerai de l'immigration dans le prochain papier, où je développerai ses arguments. Merci de montrer que vos positions sont fragiles.

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  3. @ Claude Rochet : tu as bien raison. Injures : suppression des commentaires.

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  4. Aujourd'hui est le jour ou l'humanité commence à vivre à crédit sur la Planète .
    Voila la véritable dette que nous somme en train de laisser à nos enfants . cette observation devrait être le point central de toute nouvelle réflexion politique .
    Toute une nouvelle organisation de vie est primordial , avec de multiple angle d'attaques sur la question .
    Pour redonner vie à tous les territoires , il serait bien d'étudier plusieurs actions sur l'agriculture , le bâtiment (utilisé les matériaux propre à une région) , l'énergie , les transports public etc ...
    IL faudra aussi une nouvelle organisation politique (6ie république) pour redonner un pouvoir politique au territoires rural , l'actuel république donne beaucoup trop de pouvoir à un seul , Paris .
    Je sais votre attachement M. Herblay à la 5ie , mais comment voulez vous redonner du pouvoir au territoires oubliés avec cette constitution ? Comment voulez vous faire avec un territoire qui concentre tous les pouvoirs régalien , financier et médiatique !?

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  5. Dès qu'un habitant du ghetto en a les moyens il déménage soit vers la campagne (1 voiture obligatoire pour chaque membre adulte de la famille) soit vers la ville (loyers exorbitants)

    C'est le fameux turn-over dont se désolent les élus des ghettos. Accessoirement quand un jeune banlieusard qui a réussi s'installe en ville il en chasse mécaniquement un plus pauvre que lui, qui va devoir le remplacer dans le ghetto, puisqu'il est interdit de construire des logements supplémentaires en ville. Cela aussi désole les élus du ghetto.

    Dans ces conditions je ne vois pas comment les classes populaires les plus démunies pourraient être celles qui vivent à la campagne et non dans les ghettos, d'autant plus que les jeunes de la campagne aussi, quand ils ne réussissent pas à trouver du travail ou à acheter une voiture, atterrissent dans un ghetto.

    Guillon peut écrire des centaines de pages, s'il arrive à une conclusion qu'on peut facilement prouver fausse, cela veut dire qu'il a fait une erreur quelque part dans son raisonnement ou dans ses constats.

    Il y a bien entendu là derrière une offensive idéologique plus vaste visant à faire croire que les habitants du ghetto seraient des privilégiés qui ont choisi librement de vivre là où ils sont, tout heureux de macérer dans les délices du communautarisme.

    C'est grotesque, tous les élus de banlieue vous certifieront qu'ils n'arrivent pas à retenir les jeunes qui réussissent à sortir de la misère, alors qu'ils auraient tellement aimé pouvoir compter sur eux pour montrer le bon exemple aux autres jeunes, et aussi bien sûr consommer sur place et payer des impôts.

    Ivan

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  6. @ Cgrotex

    Bien d’accord. Mais pas sûr qu’une nouvelle République change quoique ce soit à cela. Ce constat est malheureusement largement partagé dans bien des pays aux régimes très différents. Je pense qu’il faut déjà une meilleure prise de conscience de la fracture territoriale. Guilluy nous aide dans ce constat, et j’essaie de relayer son analyse

    @ Troll agressif

    Les règles sont claires. Elles sont affichées… On peut débattre de manière posée et non insultante, et depuis des années, et le blog en est le témoin

    @ Ivan

    Guilluy ne dit pas que tout est rose dans les banlieues, loin de là, mais il dit que la situation est pire dans la France périphérique car il y a plus d’opportunités dans les premières, du fait de la proximité avec des zones d’emplois dynamiques et d’un meilleur maintien des services publics, le tout permettant une meilleure, même si insuffisante, ascension sociale. En aucun cas il ne dit que les banlieues sont des espaces privilégiés, mais seulement des espaces qui subissent un peu moins durement notre époque que la France périphérique. D’ailleurs, ces départs montrent qu’il y a une certaine ascension sociale. Il dénonce l’homogénéisation sociale, l’oubli de la France périphérique et le communautarisme

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  7. "mais il dit que la situation est pire dans la France périphérique car il y a plus d’opportunités dans les premières, du fait de la proximité avec des zones d’emplois dynamiques et d’un meilleur maintien des services publics"

    Ce qui est faux.

    "Pour identifier plus rigoureusement l’existence éventuelle d’un effet taille des métropoles, il convient de passer à l’économétrie. Résultat des courses : pas d’effet taille significatif si l’on raisonne sur l’ensemble de l’emploi ou sur l’emploi des fonctions métropolitaines. Effet faiblement significatif (au seuil de 5% mais pas au seuil de 1%) pour le sous-ensemble des cadres des fonctions métropolitaines, mais les différences de taille n’expliquent alors que moins de 5% des différences de taux de croissance. Résultats conformes à ceux obtenus sur la croissance de l’emploi privé, voir cet article pour des détails.
    Bref, il y a un salut en dehors des métropoles, et évitez de raisonner sur les moyennes pour ne pas dire trop de bêtises…"

    http://blogs.univ-poitiers.fr/o-bouba-olga/2017/02/25/en-dehors-des-metropoles-point-de-salut-une-analyse-critique-de-la-note-de-france-strategie/

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    1. @ Anonyme

      Votre papier n’infirme au aucun cas les thèses de Guilluy (d’ailleurs, ce papier ne répond pas à Guilluy mais à une note de France Stratégie, qui étudiait l’évolution de l’emploi des 12 principales métropoles – plus dynamique que le reste de la France -, quand Guilluy prend un ensemble plus important).

      Bref, on est au-delà du mélange des choux et des carottes. Et cela montre bien que vos arguments ne sont pas solides…

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  8. Merci pour le lien, article intéressant !

    Quand on raisonne en aire urbaine on mélange la ville avec la banlieue (donc le meilleur avec le pire) et on obtient une moyenne très proche de ... la campagne, qui se trouve entre les deux.

    Je soupçonne quand même que le but initial du choix de l'aire urbaine répondait au désir de faire croire que les banlieusards s'en sortent mieux que les ruraux. On a espéré qu'en mélangeant les résultats de la banlieue avec ceux du centre-ville on obtiendrait un score significativement meilleur que la campagne, et bien même pas !

    Alors on fait semblant d'avoir trouvé ce qu'on a cherché en vain, un grand classique !

    Ceux qui croient que la France des campagnes a été sacrifiée et celle des banlieues favorisée n'ont jamais vécu ni dans l'une ni dans l'autre. De mon expérience personnelle je conclue que :

    -sans voiture, la vie à la campagne est un enfer,
    -mais celui qui habite à la campagne et a une voiture s'en sort déjà mieux qu'un banlieusard sans voiture.

    Par contre si les villes continuent à chasser sans pitié les voitures et donc les automobilistes un jour viendra où il vaudra mieux habiter dans la banlieue qu'à la campagne, et tout à coup ce que dit Guilluy deviendra vrai.

    Ceux qui veulent sauver les campagnes se trompent de combat. Leur ennemi ce n'est pas le misérable sous-prolétariat qui s'entasse dans les ghettos, ce sont les bourgeois du centre ville qui ont d'abord imposé une terrible pénurie de logements pour chasser les classes moyennes et populaires, et qui maintenant sont fermement déterminés à les empêcher de revenir en voiture pour travailler.

    Ou même, d'ailleurs, pour faire leurs courses ! Les protestations des commerçants victimes des restrictions au stationnement laissent de glace la classe bobo qui poursuit son agenda impitoyablement.

    Ivan

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    1. Merci pour ces précisions très utiles. Auxquelles j'ajouterai mon cas exemple :

      j'ai vécu en grande banlieue sud, l'Essonne (zone 5 sur la ligne du RER pour situer et pour celles et ceux qui connaissent la répartition des transports en commun franciliens). J'ai habité en cité HLM puis mes parents ont déménagé dans une petite ville de 9000 âmes qui est localisée entre une ville de préfecture et une autre de sous-préfecture. Dans certains quartiers nous sommes dans ce que la majorité des gens pensent de la banlieue: difficultés sociales, délinquance, repli communautaire etc...dans d'autres quartiers nous sommes en présence de la classe moyenne type employés ou cadres moyens mais pas non plus cadres supérieurs ou professions libérales (pas qu'il n y' en ait pas mais pas la majorité très loin de là). Mes parents sont tranquilles dans leur petite ville et ont tout sous la main : administrations, hôpital, cliniques libérales, réseau de transports, centre commercial etc...pas dans leur ville même mais dans le champ de rayonnement de la préfecture et de la sous-préfecture. Ils ne vont quasiment plus sur Paris (sauf pour des trucs très spécifiques).
      A côté de cela, j'ai mes beaux-parents qui vivent en très grande banlieue,dans une zone périphérique, à la limite de la province (en 25 minutes vous êtes dans en Normandie...dans la pampa) comme décrit par Ch. Guilluy. Ils sont nés là, ont toujours vécu là. ils étaient commerçants. Quand ils parlent, ils utilisent l'expression de pays (car en grande banlieue parisienne il y a des pays: le pays briard, le pays du vexin, le du gâtinais etc...). Eux ne subissent pas leur situation. En revanche, ils ont vu au fil des années l'installation de nouveaux venus. Des gens de classe moyenne ou populaire, qui bossent mais qui ne peuvent plus acheter à paris, en petite couronne, en moyenne couronne ou même en grande couronne (là où sont installés mes parents). Ces personnes ont les moyens d'acheter loin, très loin en banlieue ce qui leur occasionnent : des heures de déplacement pour aller bosser souvent à paris, aucun service type crèche ou centre de loisirs pour la garde de leurs enfants, du ramassage scolaire pour le collège ou le lycée etc...Là où vivent mes beaux-parents, la réforme de la carte hospitalière a mis le 1er hôpital à...35 minutes en voiture. Les grands services administratif : idem. La Poste c'est 20 minutes en voiture etc...etc...et les commerces ferment, et l’État ne compte rien installer de nouveau en terme de service....Eh bien pour les personnes qui ont été obligées de venir par là-bas car repoussées c'est LA GALERE ! Mes parents sont certes dans un environnement ex-ville nouvelle pas très bien entretenue, avec des difficultés etc...mais ils sont mieux lotis pour tout. Je vis aussi en grande banlieue (zone 5) mais pareil je suis dans une banlieue pas rupin mais très bien desservie, très bien équipée en tout : structures pour les enfants, écoles, administrations, hôpital public et clinique privée etc...(sur ligne A du RER pour situer le truc). J'ai 25 minutes de RER le matin pour aller au taf' (pas besoin de rentrer dans Paris). Quand j'ai des collègues, largement plus modestes que moi (employés administratifs de base à 1300 € net par mois, mieux que le SMIC) ne peuvent même plus se loger par chez moi. Une se tape 1:35 matin, 1:35 soir de transilien. Mais elle a divorcé, elle a voulu être propriétaire donc elle a été obligé de chercher loin en banlieue avec une gare. Et encore comme elle dit sa ville n'est pas trop moche. Mais en terme d'infrastructures...c'est très, très léger.
      Un salut amical à tous
      Mario

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    2. Bonjour Monsieur Herblay,
      merci pour votre blog sur lequel je suis tombée par hasard il y a environ 1 an.

      Bonjour à toutes et tous
      Pour revenir sur la question des grandes périphéries de la banlieues, de la banlieue etc...comme Mario je vais partager mon expérience personnelle.
      Il y a 7 ans je me suis séparée d'avec mon compagnon. J'ai eu la garde de notre fils (le week-end + vacances + jours fériés il est chez son papa). Je suis secrétaire juridique dans un cabinet d'avocats et de conseillers-juristes à Paris dans le quartier de gare de l'est. Quand j'ai voulu acheter en Ile-de-France j'ai fait directement une croix sur Paris, sur la petite couronne, sur la moyenne couronne (alors que je vivais dans le Val de Marne mais à 2 salaires dont un de cadre...). J'ai cherché en grande banlieue et j'ai fait aussi une croix. Pour être bien financièrement en étant propriétaire avec mon fils, il aurait fallu que j'aille dans le fin fond de l'Essonne (limite 45), au fin de la Seine et Marne (limite 45 aussi), au fin du Val d'oise (limite Picardie) pour une surface ok sympa et 3 pièces. Mais dans des patelins sans gare ou s'il y a une gare des lignes de trains mal desservies. Sans compter pas de collège pour mon fils, pas de poste, l'hôpital à perpète les oies etc...J'ai pris une décision radicale mais je ne regrette pas. Je suis retournée m'installer dans ma ville d'origine, Compiègne. Tous les jours, je fais Compiègne-Paris en train, 56 minutes exactement. J'arrive gare du Nord, travaillant gare de l'est je vais à pied. J'ai pu m'acheter un appartement en centre ville (Compiègne c'est un peu plus de 40 000 habitants) et j'ai tout sous la main. Et j'ai très peu d'emm....de transports par rapport à des collègues qui habitent en grande voire très grande banlieue. Mon supérieur hiérarchique lui habite Château-Thierry. Pareil que moi, moins ennuyé par les transports et une super maison avec pas mal de services à proximité.
      A bientôt
      Sandrine

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    3. @ Ivan

      Guilluy remet en cause l’analyse traditionnel urbain / rural car la France est ultra-majoritairement urbaine. Sa contribution au débat public, c’est de distinguer trois dynamiques urbaines différentes : celle des métropoles, celle des banlieues de ces métropoles, et celle de la majorité de la population urbaine, qui vit dans des villes moyennes ou petites. Il n’est en aucun cas dans un débat ville / campagne, mais dans une analyse qui consiste à dire que les élites de notre pays oublie la majorité des classes populaires qui vit dans ces villes moyennes et petites, qui subissent de plein fouet la globalisation, avec des capacités d’ascension sociale limitées et où l’Etat tend à réduire sa présence plus fortement qu’ailleurs.

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  9. "Par contre si les villes continuent à chasser sans pitié les voitures et donc les automobilistes un jour viendra où il vaudra mieux habiter dans la banlieue"

    C'est un problème de transports en commun, sachant que le TGV a été bien trop privilégié au détriment des transports urbains qui pourraient être gratuits, comme à Dunkerque :

    http://positivr.fr/bus-gratuit-dunkerque-transports-commun/

    Les voitures en ville posent un problème de santé publique très coûteux, que le moteur soit diesel ou essence :

    https://www.rdmag.com/article/2017/07/study-finds-diesel-better-environment-gasoline

    Une autre approche, via la densité de population, infirme aussi la thèse de Guilluy qui est plus proche du charlatan que du scientifique :

    "Côté dynamique économique, l’évolution est également plus favorable (ou moins défavorable) que celle observée dans les espaces denses et très denses, y compris pour les CSP supérieures. L’auteur explique dans le texte que ces évolutions sont pour partie tirées par le développement de la sphère présentielle, certes, mais aussi par le développement des activités productives (l’agriculture représente 10% des emplois dans les espaces très peu denses et l’industrie 20% des emplois)."

    http://blogs.univ-poitiers.fr/o-bouba-olga/2017/02/04/crevindiou-le-rural-nest-pas-mort/

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    1. @ Anonyme

      Vos pseudos sources ne démontrent rien. Encore une analyse qui n’apporte pas grand chose au débat, si ce n’est rappeler que les aires peu denses ont plus d’emplois agricoles et industriels, qui sont justement ceux qui sont en crise depuis des décennies. Donc, en un sens, cela confirme les thèses de Guilluy

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  10. "Leur ennemi ce n'est pas le misérable sous-prolétariat qui s'entasse dans les ghettos, ce sont les bourgeois du centre ville "

    En campagne ça fait longtemps que les populations les plus riches n'habites plus en centre ville . ils se sont retranchés entre eux à proximité des zones commerciales (5 10 KM) dans des zones ou le prix au mettre carré leur assure un voisinage convenable .
    Je pense que les zones commerciales sont le véritables problèmes , elles participent à l'explosion des inégalités des prix au mettre carré et donc a la mixité social des territoires .
    J'habite personnellement une commune de 2400 habitants situé à 15KM des zones commerciales et le prix de l’immobilier y est de 2 voir 3 fois moins chère que dans la ville comportant les zones commerciales .
    Les gens ne déménages plus par rapport à leurs travaille ou leurs famille mais la ou le portefeuille le permet .
    Cela fait un brassage de population difficile à gérer pour les communes et une des solution serait de donner plus de moyen au associations pour accueillir les nouveaux arrivants mais la encore l’austérité frappe les bonnes volontés ...

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  11. "Par ailleurs, l'ouvrage de Guilluy est parfaitement fondé et référencé. Il est sûr que cette idée de la lutte des classes, qui ne date pas d'hier"

    La méthode de Guilluy est complètement foireuse et les souverainistes se gardent bien de parler de lutte des classes, car pour eux la seule classe sociale est le peuple, les "français" qui seraient bien entendu tous du même avis, celui des souverainistes, bien entendu...

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    1. @Anonyme3 août 2017 à 20:57

      "La méthode de Guilluy est complètement foireuse"

      Passez maintenant au stade de la démonstration, si vous pensez que c'est possible bien sûr.

      "et les souverainistes se gardent bien de parler de lutte des classes"

      Vous avez recensé tous les souverainistes ? Qui exactement, combien en tout sur la totalité des souverainistes ?

      "car pour eux la seule classe sociale est le peuple"

      Le peuple n'est pas une classe sociale mais plusieurs.

      "les "français" qui seraient bien entendu tous du même avis, celui des souverainistes,"

      Le souverainisme est majoritaire dans le pays, le peuple sait bien que ses intérêts son contraires à ceux de la superclasse mondialisée.

      Avoir peur du souverainisme c'est avoir peur de sa propre liberté.

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    2. "Avoir peur du souverainisme c'est avoir peur de sa propre liberté."

      C'est surtout avoir peur de la connerie des souverainistes dont vous êtes un exemple magnifique.

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    3. @Anonyme4 août 2017 à 10:47

      "C'est surtout avoir peur de la connerie des souverainistes dont vous êtes un exemple magnifique."

      Vous actez de fait par cette assertion une abdication argumentative de premier ordre. Je comprends en la circonstance que l'européisme militant ait si peu les faveurs des français.

      Je ne peux que vous inviter, bien amicalement, à construire sérieusement vos argumentations et à renoncer à ce type de termes qui dessert l'audience des idées que vous portez.

      Cordialement.

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    4. @ Anonyme

      La lutte des classes, j’en parle régulièrement sur le blog… Et je suis loin d’être le seul souverainiste à en parler

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  12. "Le souverainisme est majoritaire dans le pays"

    Dans votre tête, mais pas dans le pays, en témoignent les scrutins.

    "Passez maintenant au stade de la démonstration"

    C'est bien ça la malhonnêteté des gens de votre espèce. J'ai donné les liens des études qui démontrent la falsification opérée par Guilluy, ou alors vous êtes trop feignant pour les lire ou trop sot pour en comprendre le contenu.

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    1. @Anonyme4 août 2017 à 07:56

      Majoritaire dans le pays, les scrutins en témoignent (partis eurosceptiques seuls, plus abstentionnistes qui ne brillent pas par leur soutien au modèle européiste en marche). Le libre échange, la dérégulation et l'UE, plus personne n'en veut.

      Je note que solliciter une démonstration s'agissant d'un propos péremptoire s'appelle dans la sphère "européisto-mondialiste" de la malhonnêteté, ce qui est un aveu magnifique.

      Encore bravo !

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  13. "partis eurosceptiques seuls, plus abstentionnistes qui ne brillent pas par leur soutien au modèle européiste en marche"

    Ceux qui n'ont pas voté LREM, n'ont pas voté pour le FN, donc vous ne pouvez les mettre dans le sac des eurosceptiques, d'autant plus que les sondages montrent une majorité en faveur de rester dans l'Euro.

    La malhonnêteté est de votre côté.

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    1. @Anonyme4 août 2017 à 10:45

      L'eurosepticisme est une conviction qui non seulement passe les partis souverainistes mais les partis en général. Par ailleurs, l'euroscepticisme à hauteur des partis politiques dépasse largement le FN.

      Faut-il vous rappeler l'audience réelle de LREM et de son candidat eu égard au nombre d'électeurs inscrits ?

      De surcroît, certains veulent garder une monnaie commune, voire l'euro, mais réformer totalement l'UE (pour moi, il faut rapidement bazarder ces deux machins).

      Votre argumentation ne tient pas trente seconde, la démonstration ci-dessus.

      Au surplus, je ne comprends pas votre phrase selon laquelle la malhonnêteté serait de mon côté, ce qui sous entendrait que j'ai indiqué une attitude malhonnête de votre part, ce que je n'ai pas fait. J'ai seulement soulevé un problème de démonstration de vos assertions. Soyez précis s'il vous plait.

      Cordialement.

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    2. @ Anonyme 13h06 & post

      Merci de montrer que le respect et le rationnel est de notre côté, pas de celui du troll anti-Guiluy

      @ Troll

      J’ai revu plusieurs de vos liens. Aucun n’est convaincant, et de loin (cf mes réponses). Vous n’avez absolument rien démontré. Au contraire, la plupart de ces liens confirment ses thèses…

      Nous avons été majoritaires en 2005… Notre camp a gagné le référendum sur le Brexit également

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  14. Laurent Herblay4 août 2017 à 14:09

    En traitant de Troll vos contradicteurs, vous démontrez toute votre vacuité argumentative de petit coq sans cervelle. Vous n'êtes qu'un eunuque de la réflexion, donc voué à l'échec de vos gesticulations de canard sans tête, impuissant.

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