dimanche 21 décembre 2025

Fin des voitures thermiques : nouvelle folie bureaucratique de l’UE

Le changement des règles sur l’interdiction de la vente des véhicules à moteur thermique a été annoncé. Alors que les véhicules purement électriques représentent 16 à 17% des ventes aujourd’hui dans l’UE, l’objectif pour 2035 passe de 100 à… 90%, et encore, avec des mesures destinées à compenser cet ajustement. Beaucoup de bruit pour pas grand-chose, et une nouvelle couche de règles bureaucratiques folles !

 


Pas un renoncement, un petit ajustement

 

Comme si souvent, il faut rentrer dans le détail de ce qui a été annoncé pour bien comprendre à quel point les décisions annoncées par la commission européenne ne sont qu’un petit ajustement, comme le rappelle Automotive News, l’Automobile Magazine parlant « d’assouplissement en trompe l’œil ». L’UE continue à tracer son chemin si singulier d’interdiction rapide des véhicules thermiques, à rebours de la demande des consommateurs. En renonçant à l’interdiction totale dès 2035, en réaction aux protestations du chancelier Allemand et de tous les constructeurs, l’UE fait un petit pas dans leur direction. Et en ajustant à peine ses objectifs, elle satisfait le camp des faucons de l’électrique, dont Paris. Il faut une sacrée mauvaise foi pour attaquer le pseudo recul environnemental de la décision.

 

En effet, seulement baisser de 100 à 90% l’objectif de conversion au parc électrique n’est pas un changement majeur… Pire, d’innombrables contraintes nouvelles semblent devoir être demandées pour compenser ce léger ajustement. Les 10% restants devraient être uniquement des hybrides recharges (un segment qui représente moins de 20% des hybrides en France, et dont la part recule) et les véhicules électriques à prolongateur d’autonomie. Pire, ce léger ajustement devrait être « compensé par l’usage de carburants de synthèse encore très peu produits »… On parle même de compensations basées sur l’achat d’acier vert : on peut faire confiance aux technocrates pour ajouter de nouvelles règles aux innombrables règles et contraintes qui régulent le marché de l’automobile dans les pays européens.

 

Car, pour qui prend un peu de recul sur les règles du marché automobile européen, difficile de ne pas être pris de vertige. Les constructeurs ont des objectifs de baisse des émissions de CO2 et s’ils ne les atteignent pas, ils peuvent acheter des crédits réglementaires aux constructeurs les plus « vertueux », ce qui a fait la fortune de Tesla pendant des années, représentant même un temps la totalité de ses profits et a permettant au constructeur de traverser des années difficiles. A cela s’ajoutent des taxes massives sur l’essence pour les particuliers (au contraire du transport aérien ou des transports professionnels), un malus croissant pour les véhicules thermiques et des bonus pour les véhicules électriques. Il y a également des règles pour les flottes des entreprises, qui devraient encore être renforcées. S’y ajoutent aussi des règles contraignantes pour la communication des constructeurs, favorisant encore l’électrique.

 

C’est une vraie furie bureaucratique qui est à l’œuvre pour pousser les consommateurs à choisir l’électrique. Le fait que moins d’une voiture sur cinq achetée dans l’UE soit électrique montre les limites de la logique bureaucratique, aussi créative, complexe et contraignante soit-elle. Bien sûr, certaines règles sont positives, notamment celles qui ont permis de réduire la mortalité. Mais là, le secteur atteint un niveau de contraintes bureaucratiques complètement délirant, aux multiples effets négatifs. D’abord, ces règles ont poussé le poids des véhicules à la hausse, imposant plus d’énergie pour les mouvoir, disqualifiant les petits véhicules, qui auraient pourtant dû être favorisés, car plus sobres. Elles ont également poussé le prix des voitures à la hausse, réduisant un marché qui est le premier marché industriel.

 

Pour couronner le tout, les règles européennes et françaises favorisent les constructeurs chinois et Tesla, au point que la France a fini par ajuster son bonus pour les véhicules électriques pour ne plus subventionner les importations… Las, la Chine agit pour avoir une monnaie bon marché, qui compense largement les petites escarmouches tarifaires du vieux continent. Plus globalement, avec les constructeurs chinois leaders de l’électrique, et disposant du premier marché du monde, fermé aux importations, la conversion au tout électrique est une menace existentielle pour nos industriels. Ils ne sont pas les premiers spécialistes de ce type de motorisation, dont des composants clés sont contrôlés par la Chine, et notre marché est offert, alors que les marchés asiatiques sont très largement cadenassés.

 

Alors que les constructeurs chinois doublent leur vente cette année sur le continent européen et ont des ambitions importantes, il est proprement fou de persister à vouloir imposer une transition électrique largement refusée par les consommateurs, et qui pourrait affaiblir plus encore la première industrie du continent. Une nouvelle raison de vouloir quitter l’UE, si cela était encore nécessaire…

2 commentaires:

  1. Mais quelle bêtise, ces commentaires! Les constructeurs européens auraient dû investir beaucoup plus tôt et beaucoup plus massivement dans les voitures électriques. Qu’ils se fassent devancer dans cette technologie par des constructeurs qui n’existaient pas encore il y a 10 ans est une vraie honte pour eux! Quant aux consommateurs français, c’est parce qu’ils ne sont pas très intelligents qu’il ne faut pas leur laisser le choix entre voitures thermiques et voitures électriques!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Renault s'est lancé et a fait partie du lobby pro électrique il y a plus de vingt ans ! Cette technologie reste assez peu adaptée mais qu'importe par idéologie on l'a privilégié sans réfléchir aux conséquences. Comme pour l'industrie, la défense chapeau les artistes.

      Supprimer