Mardi prochain, l’Union Européenne devrait annoncer la révision de ses objectifs de transition de l’automobile vers l’électrique. Alors que les dirigeants des constructeurs européens réclament un vrai changement, appuyé par le chancelier allemand, et que la percée des constructeurs chinois s’accélère, il est à craindre qu’une fois encore, les mesures annoncées soient de la poudre aux yeux.
Réponse dérisoire à un vrai besoin
Pour couronner le tout, les industriels européens scient parfois la branche sur laquelle ils sont assis en accélérant l’exportation de véhicules à leur marque fabriqués en Chine… Pas moins de 55 000 suppressions de poste ont été annoncés dans le secteur en Allemagne récemment, un déclin de près de 7% en un an ! On peut rappeler que les patrons des constructeurs européens alertent depuis des années du danger représenté par la Chine et des règles folles pour favoriser une transition vers l’électrique, technologie dominée par la Chine. En outre, les droits de douane de Trump contre les produits chinois ont poussé les industriels de l’Empire du milieu à cibler notre marché offert pour compenser, ce qui se retrouve dans le doublement des ventes de véhicules chinois sur le continent européen en 2025…
Le problème, c’est que l’industrie automobile chinoise est aujourd’hui bien plus grande que l’industrie européenne, avec un marché intérieur deux fois plus grand. Le pays est également devenu le premier exportateur au monde, dépassant Japon et Allemagne. En outre, le marché chinois a toujours été fortement protégé, par des drotis de douane dissuasifs pour les importations, une préférence nationale assumée, et une monnaie nationale bon marché renforçant la compétitivité apportée par le fait d’avoir le plus grand marché du monde. Il ne faut pas oublier qu’il y a 20 ans, l’Europe dominait l’industrie des panneaux solaires, avant de se faire écraser par les pays asiatiques et la Chine en particulier, faute d’avoir protégé son marché des ambitions d’une Chine qui a bien compris l’intérêt d’une conquête agressive.
Face à cela, non seulement l’Europe ne nous protège pas, se contentant de droits de douane dérisoires au regard du seul avantage monétaire que s’est donné la Chine (17% sur BYD et 19% pour Geely), sachant que les taux sont toujours en discussion, mais garde son marché offert aux pièces détachées chinoises : les batteries sont taxées à 1,3%... Et les ajustements qui devraient être apportées aux règles pour 2035 sont dérisoires : les hybrides rechargeables et les véhicules électriques à prolongation d’autonomie sont des niches de marché. L’UE devrait renoncer à toute interdiction des véhicules thermiques, tout comme aux règles sur les émissions de CO2, ces dernières ayant financé la croissance de Tesla, les premières pouvant être le coup fatal apporté à notre industrie automobile dans les prochaines années.
Il n’y a rien à attendre de l’UE ici. La commission européenne reste sourde aux critiques et indifférente à l’effondrement industriel provoqué par ses choix. Elle cherchera sans doute à donner le change avec quelques mesures dérisoires, comme en 2024, mais cela ne changera rien à la dynamique de conquête de la Chine. Il n’y a pas de solution au sein de l’Union Européenne. La seule solution est d’en sortir.


HERBLAY
RépondreSupprimerJe me permets, pardonnez moi, d'affirmer que vous écrivez n'importe quoi.
La part de marché européen détenue par les constructeurs chinois de voiture est actuellement de 5% environ
La part de marché chinois détenue par les constructeurs allemands est de 20%, puis de 12% pour les japonais et 11% pour les américains et 0.1% pour les français.
Alors, quel est le marché le plus ouvert ? Le chinois ou l'européen ?
Vous partez d'une vision du monde archaïque, qui considère qu'il est normal pour l'Europe de dominer les marchés, y compris le marché chinois, et qu'il n'est pas normal d'acheter en Europe des véhicules chinois ou américains. Chine, Japon et USA ont le même niveau technologique que l'Europe, les échanges doivent donc se faire sur un plan de parité.
Mais Vous refusez le commerce mondial et vous voudriez obliger les consommateurs européens à acheter les véhicules européens (qui n'ont parfois d'européen que la nationalité des actionnaires qui les font fabriquer en Turquie ou Maroc). Même si ces véhicules sont plus chers et de moins bonne durabilité que les véhicules proposés par des marques extra européens.
Si des marques chinoises comme BYD, japonaises comme Toyota ou américaines comme Tesla ont des véhicules techniquement meilleurs en raison de technologies mieux maîtrisées et plus durables, pourquoi le consommateurs européens devraient s'en priver ou les surpayer à cause de droits de douane?
@ Troll
RépondreSupprimerLa part de marché des maques chinoises en Europe étaient de 6,8% en octobre (et 7,8% en septembre), conformément au lien qui se trouve dans le papier (puisque j’illustre ce que je dis, contrairement à vous).
Bien sûr, vos chiffres ne sont pas corrects : les marques allemandes avaient 14,3% du marché chinois en septembre, les japonaises, 11,6% et les étatsuniennes 5,7%...
Source (moi, je cherche de vraies données avant de donner des chiffres) : https://www.leblogauto.com/actualites/le-marche-automobile-chinois-bat-de-nouveaux-records-en-septembre/
Et ces parts de marché n’ont aucun rapport avec le degré d’ouverture de la Chine. Car l’ouverture d’un marché se mesure bien plus par la part des importations sur le total du marché. Et les importations pèsent à peine 3% du marché chinois : 97% des véhicules vendus en Chine sont fabriqués en Chine.
Source : https://www.tresor.economie.gouv.fr/PagesInternationales/Pages/e44534c1-d977-47b7-92ee-77d12d83efc8/files/ec63fe9c-c473-4e96-8cde-554defa7308d
Ce faisant, Pékin suit l’exemple de la Corée du Sud, qui a suivi l’exemple du Japon : un marché largement fermé aux importations (dans ces deux pays également, plus de 95% des véhicules vendus sont produits localement). En revanche, la Chine, pour rattraper son retard, a imposé des partenariats aux constructeurs occidentaux, qui ont longtemps dominé le marché chinois mais dans un modèle où les voitures vendues l’étaient essentiellement par des joint-ventures dont ils ne détenaient que la moitié. Ces JV ont permis aux chinois l’acquérir le savoir-faire et ensuite de lancer des marques locales, qui aujourd’hui dominent le marché. Et la grande majorité des véhicules de marques occidentales vendus en Chine sont fabriqués en Chine.
L’Asie a construit son industrie sur un modèle gardant une part forte de protectionnisme, sur les marchés jugés stratégiques, a contrario d’une Europe offerte.
Les pays européens devraient faire comme les pays asiatiques, et verrouiller leur marché pour des productions locales. L’avance technologique des pays asiatiques vient en grande partie d’une concurrence déloyale, d’autant plus dangereuse dans le cas de la Chine que le pays est aujourd’hui de loin le premier marché mondial et que nous laissons largement rentrer leurs voitures alors qu’ils se sont toujours fermement protégés des nôtres. Dans ce combat inégal, nous perdons notre industrie et nos déficits commerciaux nous appauvrissent. Le consommateur est un producteur. Il ne faut pas l’oublier
HERBLAY
RépondreSupprimerj'ai le plus grand mal à vous suivre.
Certes, mes chiffres étaient à fin 2024, parce que la part de marché varie d'un mois sur l'autre pour des effets saisonniers, et elle significative seulement en fin d'année.
Mais prenons vos chiffres, pas de problème. Vous dites que le cumul Allemands-Japonais-USA détient 31.6% du marché chinois. Et que les chinois sont à 6.8% du marché européen avec les chiffres les plus récents.
Comment pouvez-vous dire et vous regarder dans le miroir que le marché européen est plus ouvert que le chinois ? Si on compte aussi la Corée du Sud et les autres européens, on arrive à 35% de marques étrangères en Chine.
Et à 6.8% selon vos chiffres, de voitures chinoises en Europe.
Pour ce qui concerne les voitures, car c'est bien de cela qu'on parle, il est facile de voir quel marché est une forteresse protégée (l'Europe) et quel marché est relativement plus ouvert au commerce mondial (la Chine).
Comme beaucoup hélas, vous vivez encore dans le passé et avez du mal à voir la Chine comme un concurrent de l'occident tout entier. Si il y a 30% de voitures occidentales (et du Japon allié de l'Occident) en Chine, il est normal d'avoir 30% de voitures chinoises en Occident, (Europe et USA). Et on y arrivera.
Sauf si l'Europe choisit la solution soviétique de se fermer au commerce mondial, et on connait les résultats d'une telle politique.